Cataractes

Sonja Desjongles nous transporte au sein des montagnes de Serbie et son roman se révèle surtout comme une plongée au coeur de ses racines, une ode pleine de poésie dans les descriptions des paysages et de cette nature aussi éclatante que mystérieuse. le conflit fratricide qui a embrasé les Balkans avec son lot d'horreurs,toujours présent dans les mémoires,sert de toile de fond au récit sans pour autant en monopoliser l'intrigue. Source miraculeuse disparue, eau infectée, barrage défaillant, autant de thèmes autour desquels gravitent sur un fond de rancoeurs et de nostalgie des personnages inquiétants et ambigus, une cellule écolo terroriste, un psychiatre psychopathe exerçant dans un monastère déserté inexplicablement de ses moines, un invisible tueur sanguinaire, le tout baignant dans un climat nimbé d'une aura de fantastique. Cette multiplicité des intrigues manque avant tout de cohérence et de crédibilité, trop de manigances invraisemblables, de rebondissements improbables, de machinations diaboliques,de romances discutables pour la vraisemblance de l'ensemble. À l'instar de "Boreal", Sonja Desjongles survole ses sujets sans en approfondir aucun, les événements s'enchaînent sans logique, sans explications ni réponses et,on est souvent à la limite du n'importe quoi.La dramatique conclusion,que rien n'imposait,ne fait d'ailleurs que renforcer cette déplaisante impression en regard de la qualité de l'auteure. C'est évidement bien écrit, l'histoire ne manque pas d'intérêt et peut entraîner de profondes réflexions mais au final,ce n'est pas foncièrement captivant.