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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un texte dur mais qui résonne chez chaque femme puisqu'il représente ce qu'est être une femme dans le monde d'aujourd'hui : violences masculine, injustices, agressions... Un texte qui malgré quelques longueurs qui se font ressentir, questionne, bouscule, soulage et est juste.
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Elsa a 17 ans quand éclate l'affaire Weinstein et le mouvement #MeToo. C'est à ce moment-là qu'elle découvre la sexualité avec Victor un étudiant de 20 ans rencontré par l'intermédiaire de leurs parents. Elle n'éprouve aucun plaisir pendant leurs relations sexuelles mais elle désire tellement être en couple et amoureuse qu'elle préfère l'ignorer tout comme le comportement de Victor qui ne lui demande jamais si elle a envie de lui. Il se sert et c'est tout. Il ne la présente pas à ses amis, il ne lui fait pas de place dans sa vie et s'empresse de la quitter une fois l'année scolaire finie. Avec le recul, Elsa comprend l'anormalité de cette situation. Elle pensait que les filles de la génération #MeToo seraient plus armées face aux hommes mais force est de constater que ça n'est pas le cas. Si cette dimension m'a intéressée (l'interrogation sociétale), le livre m'a vite lassée. J'ai trouvé la description des scènes de sexe répétitive et le texte dans son ensemble sombre et assez désespérant (je dois préciser quand même que je ne suis pas allée jusqu'au bout). Par ailleurs le fait qu'Elsa qualifie ce qui s'est passé entre elle et Victor de viols me laisse perplexe malgré tout. Elle n'a jamais parlé de son ressenti à Victor qui a découvert la sexualité en même temps qu'elle avec sans doute plein de stéréotypes dans la tête. Tout ce qu'on peut souhaiter pour la nouvelle génération c'est une modification radicale de ces stéréotypes tant pour les hommes qui apprendront à être à l'écoute que pour les femmes qui apprendront à parler…
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Elsa a eu 17 ans en 2017, l'année de #MeToo. Sa génération porte l'espoir de la sortie du silence et de la fin des violences pour les femmes qui désormais, refusent de se taire et d'endurer.
Vraiment ?
Encore faudrait-il disposer d'un minimum de clefs pour savoir à quoi s'attendre avec l'amour, le sexe, les relations.

Ce roman dépeint la relation d'Elsa avec Victor, petit ami de trois ans son aîné, qui n'est ni méchant, ni violent, mais se contente de "prendre" sans considération pour l'autre en tant que personne. Il prête si peu d'attention à Elsa qu'il ne comprend pas qu'il est en train de la violer, pas même quand le drap est taché de sang au réveil. Quant à elle, elle manque à ce point d'estime de soi, elle a tellement besoin de reconnaissance qu'elle est prête à toutes les concessions pour faire de Victor le maître unique de sa vie.

Dans la 2e partie du roman, après la rupture, Elsa traverse plusieurs phases : le déni, la colère, la tristesse, le dégoût. Il faut d'abord admettre avoir été violée, puis en subir les conséquences, sans espoir de réparation. Pas même quand le coupable se rend compte et s'excuse.

J'ai trouvé dans ce roman quelques longueurs et une certaine jeunesse dans l'écriture qui par moments se contemple un peu trop. C'est ce qui m'a empêchée d'adhérer complètement à l'histoire, d'entrer en empathie avec Elsa. Pourtant l'idée de traiter de cette "zone grise" où l'on voudrait avoir souffert encore plus pour pouvoir être certaine de ce que on vécu m'a semblé excellente. Elsa n'est pas assez "bonne victime", elle aurait voulu pouvoir être certaine de ce qu'elle reprochait à Victor. L'autre grande idée de ce roman, c'est la relation ambigüe au mouvement #MeToo : "Je me dis que les porcs ne semblaient pas si différents des types normaux, à l'époque où on ne les voyait pas encore comme ça. L'ignorance me manque. Savoir que c'est pour la bonne cause ne m'empêche pas de regretter, au moins un peu, l'âge où je ne savais même pas qu'il en existait."

Il faudra à la narratrice découvrir l'étreinte d'une femme pour comprendre l'étendue de l'immensité qui sépare ce qu'elle a vécu de ce que pourrait être l'amour. Est-il encore atteignable pour elle ? En tournant les dernières pages, on l'ignore encore.
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(Attention spoilers)

J'aurais aimé aimer ce livre. Je croyais que c'était une histoire vraie, apprendre que c'est une fiction en cours de lecture m'a un peu refroidie.

Et dans ce cas, je peux me permettre de dire que toute l'histoire avec Victor est trop longue (Elsa est amoureuse et il la baise sans son consentement en permanence, puisque c'est une fiction, pourquoi ça prend autant de page ? Je veux dire, si ça avait été une autobio, il y aurait eu un effet cathartique à écrire autant sur le sujet, mais là, ça n'a pas grand intérêt). En fait, tout le livre est un peu long. Surtout parce qu'il n'aborde pas réellement les sujets que je m'attendais à y trouver (à savoir une critique du patriarcat, de notre façon de concevoir l'amour et le sexe).


Et malheureusement (heureusement ?) pour moi, je ne me suis pas reconnue dans l'héroïne, j'ai donc passé de longs moments incompréhensibles à me demander pourquoi elle réagissait comme elle le faisait (franchement, toutes les pensées qu'elle a pour son amie Estelle l'ont rendue difficilement appréciable à mes yeux).

De plus, j'ai retenu une phrase dans laquelle elle dit qu'elle se met en couple par pure paresse sociologique (ce que je trouvais très intéressant, d'où mes attentes en début de lecture sur la société et l'amour) puis plus les pages avançaient, plus j'avais du mal à comprendre son comportement de petite femme parfaite avec Victor, parce que j'étais persuadée qu'elle ne l'aimait pas... Je n'ai pas compris le moment où ce sentiment a changé (et s'il a vraiment changé ou si elle faisait juste ce qu'on attendait d'elle mais vu la fin et le choc d'un Victor "pas amoureux" j'imagine qu'elle l'aimait vraiment).

Pareil, Victor EST un violeur. C'est clair, c'est acté. le premier rapport sexuel est un viol ("j'ai oublié la capote lol" bref) mais j'ai eu tellement de mal à comprendre leur relation. Je ne sais toujours pas bien s'il y avait emprise (le passage giga red flag des manches arrive finalement assez tard dans le récit de Victor) ou si c'était de l'amour, un mélange des deux je suppose. En fait, c'est le cas Victor qui est compliqué à cerner, on ne sait pas trop si c'est un connard ou juste un produit de la société patriarcale dans laquelle on vit (l'un n'empêche pas l'autre cela dit).


C'est surtout la fin qui m'a déçue. Je m'attendais à ce qu'on focalise sur quelque chose de plus grand que "Victor le violeur" et les ressentis d'Elsa (qui n'est qu'un personnage de fiction, rappelons-le, même si je sais qu'elle symbolise tout un ensemble de vies et de témoignages, je trouve tout de même moins impactant que tout le roman se concentre juste sur ce qu'elle pense) parce que justement c'est une histoire qui arrive trop souvent et le problème ne vient pas d'un seul homme mais de toute la société.

J'aurais aimé qu'on parle plus de ça : de pourquoi Victor pense qu'il a le droit de prendre sans consentement et pourquoi Elsa pense qu'elle doit donner sans rien attendre en retour et surtout sans jamais rien dire de ce qu'elle veut vraiment.

J'aurais aimé que ça parle plus d'environnement familial, d'éducation et de patriarcat.

J'aurais aimé qu'on parle plus de ce besoin d'être en couple, du sexe omniprésent, de pourquoi la société nous fait croire que c'est important, et du fait qu'on peut être heureux sans ou avec, que l'important, c'est de s'autoriser à exister, à ressentir, à s'aimer sans passer par le regard d'un autre.

Je sais que je fais beaucoup de souhaits dans cette critique, je pense que j'avais des attentes trop hautes (il faut dire que je suis l'autrice sur twitter, j'avais donc une vision ancrée de la personne qui écrivait et j'espérais plus de punch), et je ne me suis pas sentie concernée par l'histoire (parce que personne ne m'a éduquée pour être une fille, pour faire semblant) donc c'est ma faute. En lui-même, c'est un bon livre.

J'espère, et je sais que ce livre servira et parlera à d'autres que moi. Ça reste une lecture nécessaire pour tous les jeunes (et moins jeunes). C'est juste que je m'attendais à plus... de féminisme acharné.
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Elsa rencontre Victor, il ne lui plaît pas vraiment mais elle se persuade qu'elle est amoureuse. Il a l'avantage de le débarrasser de sa virginité, elle n'en demande pas plus.
En réalité, elle ne demande pas grand-chose, et Victor prend sans demander, ce qui lui est offert. Même le jour où un non timide lui est opposé.
Elsa met des mois, des années à poser le mot de viol sur cette expérience, et trouve néanmoins des excuses à Victor.
Malgré une plume tranchante et sans faux-fuyants, Capucine Delattre hésite sans cesse entre roman et essai. Elle a le mérite de décrire une expérience répandue hélas, de sidération puis de déni, de la mauvaise victime, mais le fait avec la distance de l'essayiste, ce qui m'a empêchée de m'attacher à Elsa et son amie Estelle.
Un livre qui aidera, j'espère, les jeunes entrés dans la sexualité à l'ère me-too à se repérer entre zone grise et construction du consentement.
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