Parmi les livres que je n'ai pas aimés, il y a ceux qui m'ont ennuyée, ceux que j'ai trouvés mièvres, ceux dont l'histoire m'a paru bancale, ceux auxquels je n'ai rien compris… Un seul m'a mise en colère : La bicyclette bleue de
Régine Deforges.
Lu il y a plus de trente ans, j'enrage encore en y pensant.
Loué par mes petites collègues et prêté par l'une d'entre elles, je me mets à ce récit sans aucun a priori. Aïe ! Ça commence mal, dès les premières pages, le style me donne la nausée :
« le visage mangé par d'immenses yeux violets qu'elle cachait sous de longs cils noirs. »
À peine remise, ça y est : je repère le plagiat. Je continue courageusement car il est rare que j'abandonne un bouquin mais je fulmine jusqu'à la fin.
J'entends certains me dire : « Mais non ! C'est un hommage, un clin d'oeil à Autant en emporte le vent ! Et d'ailleurs, l'auteur elle-même l'a reconnu et assumé. »
J'admets que la nuance entre les différents termes est tout à fait subjective et le ressenti l'affaire de chacun, mais quand on se trouve face à un ouvrage tel que celui-ci, avec un style convenu genre Harlequin et des personnages sans âme, vides de substance, bref quand l'auteur n'a pas apporté une touche perso, originale, décalée, en un mot du talent, alors là oui, je dis plagiat.
Peut-être Régine Deforges a-t-elle écrit de meilleurs romans : je n'en sais rien, depuis cette lecture calamiteuse, je la boycotte systématiquement.