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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore un livre-uppercut de Didier Daninckx, pour nous rappeler quelques points d'histoire... de quelques coins d'histoire peu visités ou évoqués.
C'est chez les fous de Saint-Alban, que Denise va rencontrer Paul Éluard et Nusch.
À Saint-Alban, on ne laisse pas les internés mourir de faim: On les écoute et on leur permet d'exprimer leurs pensées en art brut ou non! À Saint-Alban, on cache et on soigne les Résistants. Les héros sont aussi à Saint Alban.
Le livre est bref et passionnant, foisonnant de vie et de créativité, d'humanisme et de courage... Avec le Chant des Partisans chanté en sourdine à l'enterrement anonyme (forcément) du maquisard qu'on a pas pu sauver. Avec le poème d'Éluard que nous ne cesserons jamais de nous répéter.
Le dernier chapitre de Caché dans la maison des fous, nommé Par la suite..., offre des précisions bienvenue sur les protagonistes de ce bref récit:
Lucien Bonnafé, François Tosquelles, Paul Éluard et Denise Glaser...
Denise Glaser, virée de la Télévision pour avoir programmé Nuit et Brouillard de Jean Ferrat!.. Encore de ces choses ignorées jusqu'ici
d' Horusfonck mais qui ne manquent pas de le faire bondir!
Un livre, donc, d'un auteur qui me donne envie d'aller plus loin dans l'exploration de ce qui se cache sous trop de tapis.

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Déjà plus de deux semaines que j’ai achevé ce texte bref de Didier Daeninckx… que j’ai pourtant largement apprécié. La plume alerte de l’auteur et sa sensibilité nous font partager un moment unique dans une communauté d’hommes et de femmes engagés, pendant la seconde guerre…

Nous voici en 1943, dans un asile de fous en Lozère, à Saint-Alban où une jeune résistante, Denise Glaser vient se réfugier, en même temps qu’un certain Paul Eluard et de Nush, sa compagne. Lieu insolite où on soigne « les fous », mais où on protège également les dissidents, résistants et juifs pourchassés…

Dans cette communauté éphémère… cinq figures des plus exceptionnelles, tant en Littérature, qu’en psychiatrie, et en engagements politiques et humanitaires, vont vivre ensemble un temps donné.

Denise Glaser rentre dans la Résistance grâce à son professeur de philosophie, Dominique Desanti…Pourchassée, elle trouve refuge à Saint-Alban, où elle participe à la collectivité en s’occupant de la bibliothèque, ainsi que d’enfants.
[Après la guerre, elle participera à la naissance de la télévision. En 1959, elle crée « Discorama », une émission qui deviendra mythique, où elle interviewera tous les talents de la scène musicale]

Paul Eluard et Nush, passeront quant à eux quatre mois dans cet asile de Saint-Alban. Pendant cette période, Eluard crée les éditions clandestines de La Bibliothèque Française, imprimées sur les Presses de René Amarger à Saint-Flour.
Il côtoie plusieurs patients qui s’exprimaient au moyen de la peinture, du tissage et de la sculpture, comme Aimable Jayet, Clément Fraisse et surtout Auguste Forestier, dont il acquiert plusieurs œuvres, que Jean Dubuffet rencontrera d’ailleurs, lors d’une de ses visites à la fin du printemps 1944. Le concept d’art brut émergera par la suite.

Quant aux personnalités médicales de ce lieu, elles n’en sont pas moins exceptionnelles intellectuellement et humainement :

- Lucien Bonnafé (1912-2003)- Médecin-directeur de l’hôpital de Saint-Alban, en 1943, il anime la Société du Gévaudan qui jette les bases d’une critique radicale des institutions d’aliénés. Parallèlement, il transforme l’institution en lieu d’asile pour les résistants et les juifs traqués

-François Tosquelles (1912-1994)- Psychiatre catalan, républicain marxiste et libertaire, il est condamné à mort par Franco et interné dans un camp de concentration français. Transféré à Saint-Alban comme infirmier, il devra recommencer toute sa formation en France

Un très beau récit qui nous fait rejoindre une communauté d’homme et de femmes de tous horizons, animés par le même courage, et une solidarité exemplaire
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Ce livre poignant, prix littéraire de psychanalyse, relate une extraordinaire expérience de générosité, une tranche de vie à la clinique psychiatrique de St-Alban (Lozère) pendant la seconde guerre mondiale, et notamment la façon dont les religieuses, les médecins, le personnel et les patients y accueillent, cachent et soignent des maquisards blessés, des juifs, des résistants et des réfugiés. Parmi eux, le poète Paul Eluard (1895-1952), auteur du poème «liberté», publié clandestinement en 1942, donc chaque strophe se termine par «(Liberté), j'écris ton nom», poème qui sera parachuté à des milliers d'exemplaires par des avions de la Royal Air Force au-dessus du sol français. Tristan Tzara et bien d'autres artistes y sont passés aussi. Eluard y créera les éditions clandestines. le livre s'étend aussi sur Denise Glaser (1920-1983), jeune juive résistante qui créera après la guerre l'émission populaire Discorama.
Cette clinique de Saint-Alban était dirigée par le Dr Lucien Bonnafé (1912-2003) assisté par François Tosquelles (1912-1994) (prononcer Toskayès), médecin catalan, lui-même réfugié, qui a milité pendant la guerre civile espagnole dans le POUM, parti marxiste mais antistalinien et libertaire (dans le bon sens du terme), ce qui lui a valu d'être condamné à mort à la fois par Franco et par les communistes. Très vite, à deux, ils bouleversent la psychiatrie. Exemple que le livre ne montre pas, mais que j'ai vu, c'est une extraordinaire photo de Tosquelles, pioche en mains, abattant les murs de l'asile, cat tout devait changer. Chacun put désormais se rendre librement au village. Et les villageois venaient faire la fête avec les malades qu'on appellera «pensionnaires», car c'est peut-être la société qui est malade et qu'il faudrait soigner.
Ailleurs en France, on a laissé mourir les malades mentaux: 40.000 morts pendant la guerre, victimes de malnutrition et de l'«extermination douce» imputables aux directives de Vichy (p. 109) sous l'influence de l'eugénisme. N'oublions pas qu'Alexis Carrel, prix Nobel de médecine, a proposé de gazer les malades mentaux dans son best seller «L'Homme cet inconnu» (plus de détails dans ma critique sur Babelio).
Saint-Alban fut un lieu d'effervescence artistique et intellectuelle, et de résistance, mais surtout de révolution de la psychiatrie et de la relation du soignant au patient, avec plus de liberté, un sens plus humain, et une insertion des pensionnaires dans la vie «normale». A peine diplômé, Tosquelles emmenait par exemple ses patients se baigner à la plage de Barcelone. Il avait engagé des prêtres et des prostituées pour soigner les malades, car «leurs métiers leur avait probablement appris que les hommes sont fous». Pour ne pas les voir mourir de faim comme dans la plupart des asiles en France, il envoie les pensionnaires de St Alban aider les fermiers qui les rémunèrent en denrées alimentaires (pommes de terre et choux surtout, maigre base de l'alimentation de guerre soumise au ravitaillement). Cette optique continue aujourd'hui à la clinique de la Borde (Loire et Cher), en quelque sorte «fille» de Saint-Alban, où j'ai rencontré le fils de Tosquelles et où fait un stage sous la direction de Jean Oury (1924-2014), médecin qui qui avait commencé sa carrière de jeune psychiatre à St Alban, et qui a travaillé à La Borde jusqu'à ses 90 ans. Je ne suis jamais allé à Saint-Alban, mais j'ai retrouvé à toutes les pages du livre ce que j'ai vécu avec Jean Oury, farouche défenseur de la dignité des « malades» pensionnaires. Quelques règles: Aucune porte n'était fermée. Tout le monde mangeait ensemble. le jardinier comme le cuisinier étaient formé à la psychothérapie institutionnelle. C'est peut-être avec eux que va se nouer le transfert. Chaque pensionnaire qui le pouvait avait une fonction, donc une dignité: téléphoniste, responsable du bar, du journal, de l'accueil, d'un coin du potager, de l'atelier modelage,... Je suis certain que le lecteur du livre y trouvera aussi ce respect qui manque si souvent aux malades mentaux (comme aux pensionnaires âgés des homes).
Comme Saint-Alban était isolé dans la campagne, l'accueil des clandestins pendant la guerre était plus facile. Les prêtres fournissaient aux juifs de faux actes de baptême, et le maire de faux papiers avec des cachets volés, et de fausses cartes de rationnement.
Le livre comporte de nombreux poèmes d'Eluard.
Quelques extraits :
(Un professeur veut s'interposer quand la Gestapo a encercle l'université de Clermont-Ferrand «Ils l'ont aussitôt abattu devant ses élèves... Il y eut près de mille deux cents arrestations» (p. 21).
«Un journal idiot trouve toujours un public. Et plus il est idiot, plus son public est nombreux. Regardez donc autour de vous» (p. 67) : ça n'a pas changé.
(A propos de la presse clandestine à Saint-Alban) : «Pour la prochaine publication, nous n'aurons pas besoin de franchir la frontière [suisse]. J'ai établi le contact avec un imprimeur de Saint-Flour qui assure la fourniture de papier, la composition, l'impression et la reliure. On peut s'y rendre en ambulance... Paul [Eluard] fera un malade tout à fait acceptable, et Denise une infirmière très convaincante» (pp. 76-77)... «Au petit matin, la majeure partie du tirage prendrait le train de Paris, dissimulée au fond de cageots, recouverts de légumes par les cheminots résistants de la gare de Saint-Flour» (p. 97).
Et pour finir, une citation de Tosquelles digne du pape François: Les religieuses «ne nous dénonceront pas parce que, grâce à nous, elles sont devenues de vraies catholiques...Je me suis aperçu qu'en Espagne, la plupart des catholiques ne sont pas catholiques... Une partie de notre rôle consiste à convertir les individus... que ce ne soit pas simplement la façade... C'est ce qui leur arrive, à nos soeurs de Saint-Alban. Elles sont reprises dans les mailles de la vraie vie. En soignant les blessés du maquis, elles se soignent elles aussi» (p. 79-80). Magnifique.
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Didier Daeninckx nous emmène dans une courte incursion à l'hôpital saint Alban, où ont été jetées les bases de la psychiatrie institutionnelle, où ont été cachés juifs et résistants.
La lecture est facilité par la verve de l'écriture. J'ai ressenti un vide à la dernière page.
Une pépite
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Didier Daeninckx a encore fait très fort avec ce petit roman historique « Caché dans la maison des fous ».
J'ai beaucoup apprécié l'histoire, celle de personnages célèbres dont les routes vont se croiser durant la seconde guerre mondiale mais surtout celle d'hommes héroïques qui ont permis de sauver bien des vies.
En 1943, la toute jeune Denise Glaser va devoir se réfugier à l'hôpital psychiatrique de Saint-Alban, dirigé par le docteur Lucien Bonnafé, où se cachent de nombreux juifs et résistants. Elle va être active en s'occupant de la bibliothèque et des activités des enfants, quand arrive, dans les mêmes conditions, Monsieur et Madame Grindel. Il s'agit de Paul Eluard et sa femme Nusch.
Le poète est déjà connu et Denise est vite impressionnée par l'auteur du poème « liberté » qu'elle récite par coeur.
Mais dans ces rencontres, pas d'effusions, juste des gens qui se croisent dans une communauté dans un contexte où il faut survivre à l'occupant.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre, c'est l'engagement des psychiatres désaliénistes qui préfèrent parler d'asile plutôt que d'hôpital : le français Lucien Bonnafé et l'espagnol François Tosquelles. Ils ont joué un rôle essentiel dans leur domaine et durant la guerre. Lucien Bonnafé n'a cessé de dénoncer, notamment, la mort des 40 000 malades mentaux, victimes de l'occupation : «ils furent exterminés dans les hôpitaux psychiatriques par la faim et le froid.»
Alors, je suis vraiment admirative et ce livre n'a pas besoin d'être détaillé car si les chapitres sont courts, ils sont percutants et permettent de dire l'essentiel.


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Chaque roman de Daeninckx pénètre intimement un univers. Cette histoire très bien documentée relate la venue en 1943 de Paul Eluard et de sa femme dans l'asile de fous de Saint-Alban en Lozère. Jeune résistante, affectée à la bibliothèque de l'Etablissement, Denise Glaser décrit cette rencontre particulière aux confins de la normalité, de l'art brut et de la folie. le texte est merveilleusement bien écrit. On se plonge d'emblée dans l' atmosphère vivante de la psychiatrie et de la poésie.
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Ce petit recueil, c'est comme cela que je le désigne, n'est pas un roman.
C'est un témoignage poignant et authentique de ce qui s'est passé dans cet hôpital psychiatrique à cette époque.
Ce sont des moments forts qui grâce au duo exceptionnel Bonnafé et Tosquelles (comme il serait bon d'en avoir encore de nos jours) vont bouleverser les pratiques en psychiatrie, en faisant émerger la psychothérapie institutionnelle.
Les réelles avancées sur l'accompagnement des "malades" possédant encore une certaine autonomie, sont très bien décrites et tellement pleines de bon sens !
On leur confiait alors des tâches en quelques sorte "occupationnelles" qui les valorisaient : jardinage, accueil tél et physique ou autres activités qu'on appelle à présent "ergothérapie".
Ils savaient prendre du temps, sans compter, pour écouter les "malades" et ça fonctionnait aussi bien que de prendre des médicaments.

Dans un article j'ai lu que l'auteur Didier Daeninckx, disait son admiration pour ces deux précurseurs qui proposaient "un théâtre, un ciné-club ou une bibliothèque" à leurs pensionnaires (les malades).
De même que les enfants Tosquelles qui ont grandit à l'asile, s'émerveillaient de cette période (on est bien pendant la seconde guerre mondiale) où tous les soirs il y avait "danse, chorale, jeux psychomoteurs.

A ce jour, quel bilan pourrions nous faire de ces bonnes pratiques ?

Il en subsiste bien entendu encore et heureusement et sont pour certaines améliorées.
Mais cependant, l'aspect "chaleur humaine, convivialité, écoute surtout et proximité avec les "malades" , tels que les repas pris ensemble" n'existent plus , à quelques exceptions peut être dans quelques très rares hôpitaux bien trop discrets et ou anonymes.

Tout est quand même bien cloisonné, portes fermées la plupart du temps, pas assez de libre-circulation, ce qui est le contraire absolu des bonnes pratiques relevées dans ce recueil.
Manque de temps, de moyens financiers et de personnel ?
Beaucoup trop de rigidité dans les multiples procédures "sous couvert de précaution" ?
Et ainsi tout le monde devient "frileux" et surtout trop bureaucratique.
On traite ici avec des humains pas avec des bilans financiers, et de la rentabilité.

Ces procédures étant donc respectées, il n'y a pratiquement plus aucun discernement entre les pathologies des uns et des autres. Tous à la même enseigne, c'est beaucoup plus simple à "gérer".
Je ne parle pas ici des cas les plus aigus qui existent certes, mais sont minoritaires (et là aussi il y aurait beaucoup à dire sur leur prise en charge)
J'évoque uniquement la prise en charge du plus grand nombre de ces "malades" le tout-venant en quelque sorte.

En 2020, la psychiatrie est en danger par manque de moyen et le constat est clair : absence réelle d'intérêt et d'écoute de la part des gouvernements successifs, alors que tous les clignotants sont en alerte depuis si longtemps,
Et l'on assiste, impuissant, à cette longue dégradation.
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Durant la Seconde Guerre Mondiale, les gens se rencontrent de manière plus ou moins hasardeuses. Dans ce livre, le hasard fait bien les choses puisque note héroïne rencontre un couple bien singulier.

Qui est ce couple ? En quoi est il si particulier ? Toutes ces questions notre héroïne s'en empêchent de les poser dans ces temps si troubles. de quelle manière cette rencontre fortuite va changer profondément la vie de celle ci.

A vous de le découvrir en lisant cet ouvrage à l'écriture si spécifique de Didier Daeninckx.
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Voici un petit livre (100 pages) bien ficelé et efficace où tout est vrai, sur un fait moins connu de la guerre 40-45 : la vie dans l'asile de fous de Saint-Alban en Lozère qui a hébergé des juifs et des résistants. Parmi eux, le poète Paul ELUARD et son épouse Nusch. Les paroles de fous ont inspiré le poète qui y a écrit quelques textes. Il s'est aussi intéressé aux "bricolages" d'Augustin FORESTIER, - pensionnaire de l'asile depuis des décennies - faits de petits bouts de rien collectés dans les poubelles de l'institution et qui ont influencé l'art brut.
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Roman ou histoire vraie ? L'asile de St Alban en Isère devient en 1943 l'asile en zone libre des poètes et des juifs. Lieu de protection derrière les murs, la folie protège le citoyen. Entre autres personnages, se trouvent à St Alban le poète Paul Eluard, ainsi que le psychiatre Lucien Bonnafé et la jeune Denise Glaser ( que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !) Femme résistante puis créatrice de l'émission mythique de télévision Discorama.
La particularité de l'hôpital de St Alban c'est qu'on y soigne la maladie mentale de façon différente et notamment en laissant émerger l'art comme thérapie.
Ce court récit reprend l'histoire des années noires de la deuxième guerre mondiale durant laquelle des centaines de malades sont morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques faute de moyens. C'est à partir de 1945 que la psychiatrie a pris un réel tournant dans sa conception du soin et la considération du fou grâce à l'action de plusieurs psychiatres avant-gardistes. Cette période d'après guerre fut surnommée la période des pionniers.

Cette histoire a beaucoup résonné en moi, j'ai travaillé longtemps en psychiatrie, notamment à l'hôpital de Montpellier où à la fin des années 70 l'hôpital de St Alban restait un modèle en matière de prise en charge de la maladie mentale.

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