Un grand éclat de rire. Dans une géopolitique revisitée, burlesque au possible mais complètement imaginaire, on se laisse porter par l'intrigue qui nous renvoie bien souvent à des problèmes très actuels. Ce livre procure quelques heures de lecture de pur bonheur.
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La colère que suscita cette action chez les féministes bon teint entraîna un flot de protestation dans les milieux éponymes. L’Association de Défense des Hommes qui montent Derrière provoqua en duel au speedway l’Association des Femmes qui montent Derrière. Trois semaines plus tard, à La Réole, les deux associations s’affrontaient. La police, craignant des débordements avait encerclé la piste par un mur de CRS. Plusieurs milliers de spectateurs engagés, d’un bord ou de l’autre, vinrent assister au spectacle. Les tenants de la cause traditionnelle tenaient des sous-vêtements en guise de drapeaux, les tenants du féminisme masculiniste tenaient des roues d’enduro pour cogner sur leurs voisins. Cela tourna rapidement à la bagarre et on vit voler soutiens-gorges, culottes, slips et roues de moto dans un concert de vociférations épouvantables.
Les choses allaient décidément de mal en pis. Voilà que le gouvernement s’était mis en tête d’organiser une journée mensuelle d’inactivité obligatoire afin de répondre à la vague de suicides, de morts par épuisement et d’accidents graves qui sévissait dans l’armée depuis la mise en place du nouveau permis moto. Afin de cacher la véritable raison de l’instauration d’une telle journée, on l’avait dédiée à Oblomov, ce héros de la littérature russe, dont le grand malheur était de n’avoir jamais réussi à se lever de son canapé et d’enfiler autre chose que sa robe de chambre.
Pour ce faire, on avait décrété deux fois 60 minutes de repos sur canapé et l’interdiction absolue d’entamer une activité d’ordre physique ou intellectuelle dépassant 15 minutes pendant 24 heures.