Remarquable récit autobiographique de Velibor Čolić, qui, sur un ton qui évite le pathos, nous prend aux tripes.
La première partie décrit une maladie auto-immune dont souffre l'auteur, perpétuation de la guerre civile par une guerre contre son propre corps. Description à la fois horrifique, tragi-comique et absurde comme l'est son expérience de la guerre civile, qu'il développe dans la seconde partie. Un récit cru, cruel, décrivant l'homme tel que la guerre le révèle, sa bassesse, son irrépressible attachement à survivre, ses sursauts d'empathie, son désespoir, ses multiples façons de mourir. Un ton original où s'invite la formule parfois tentée d'un humour vachard, parfois adoucie de poésie.
La fin de ce récit, à des années lumières d'un Guerre (posthume) de Céline, n'est pas la rédemption : Une désertion pour les bien-pensants d'un patriotisme toxique et l'espoir d'une vie moins absurde pour l'auteur. Avec la guerre accrochée à sa chair…
Commenter  J’apprécie         30