Citations sur Je ne serais pas arrivée là si... (20)
Asli Erdogan
Avoir traversé toutes ces épreuves fait-il de vous quelqu'un de plus fort ?
Pas du tout. Quelque chose en vous meurt chaque fois. Quelque chose survit. Et la littérature est pour moi le seul moyen pour que les deux parties continuent de communiquer. Mais rien ne compensera jamais une heure de torture ou un jour de prison. (p. 115)
Angélique Kidjo
Je ne serais pas arrivée là si...
Si mon père n'avait pas mis ses trois filles à l'école. Lui si calme, si digne, si pince-sans rire, pouvait se transformer en lion furieux sur la question de l'éducation. Zéro tolérance pour la connerie humaine et ses manifestations comme le racisme ou l'antisémitisme ! Alors il tenait à ce que ses filles soient scolarisées, au même titre que ses sept fils. Pour comprendre la complexité du monde et penser en liberté. (p. 259)
Véronique Sanson
Votre père parlait de "bagage". En dehors de la musique, de quoi était-il fait ?
D'une joie de vivre incroyable qui avait régné à la maison. Et de valeurs fortes que mes parents incarnaient et avaient eu à coeur de nous transmettre, à ma soeur et moi. La liberté avant tout. Et donc l'esprit de rebellion et de résistance. On ne doit subir le joug de qui ou de quoi que ce soit, travail ou compagnon. On ne courbe pas l'échine (...) (p. 244)
Patti Smith
Chance ? Force ? Volonté ?
Enthousiasme forcené pour la vie, les gens, la nature, les plantes, les arbres, les fleurs sauvages, les voyages. Et plus que tout, appétit insatiable pour le travail des autres. Vous n'avez pas idée de l'importance qu'ont eue les livres dans mon enfance. (...)
Tout le génie de l'esprit humain. Toutes ces oeuvres à découvrir qui me rendent heureuse d'être en vie et me donnent l'envie de poursuivre mon propre travail. (p. 45)
Patti Smith
Comment peut-on pallier l'absence ?
J'ai appris que lorsqu'on perd des êtres aimés, l'amour qu'on a partagé avec eux ne meurt pas. (...)
Et le fait de pouvoir écrire et de sonder ma tristesse infinie, me permet de la retourner et de découvrir son pendant qui est la joie. Je n'écris pas intentionnellement une célébration de la vie. Mais le seul fait de travailler sur des impulsions créatrices prouve que la vie est là. Ardente. (p. 46-47)
Asli Erdogan
Mais voyez-vous, je suis quand même heureuse d'avoir raté mes suicides à 10 ans puis à 22 ans. ça valait le coup de vivre, malgré tout. Je ne peux toujours pas aimer la vie ou faire la paix avec elle, la condition humaine est décidément trop effroyable. Mais j'accepte désormais l'idée qu'il y a dans la vie quelque chose de sacré. Oui, de sacré. (p. 116)
Ce qui m'intéresse, c'est l'énergie d'un cheminement. Ses ressorts secrets. ses fantômes. Son moteur. Ses plaisirs. Comment se construit une vie ? Qu'est-ce qui fait avancer ? (p. 10)
Asli Erdogan
Et c'est à l'écriture que je devais ça. Une sensation de plénitude fantastique. Précaire bien sûr. Mais sans prix. Et sans équivalent. Toutes mes blessures trouvaient leur justification et arrêtaient de saigner. (p. 110)
Patti Smith
"Ce n'est pas que les morts ne parlent pas, disait Pasolini. c'est qu'on a oublié comment les écouter. " j'ai lu cette citation avant même d'être concernée par une perte douloureuse, et ce fut très instructif. (p. 48)
Juliette Gréco
"Je ne serais pas arrivée là si...si on ne m'avait pas aimée. [...] Ma mère n'a fait que me mettre au monde. [...] Elle ne m'aimait pas. Elle m'a dit un jour que j'étais le fruit d'un viol. [...] Je n'étais qu'un mauvais souvenir. [...] Mais je l'ai aimée. Maintenant, non, je la comprends, je la respecte,mais je ne l'aime plus. Puis des gens peu ordinaires se sont vite trouvés sur mon chemin. Oui, j'ai été aimée beaucoup, beaucoup, étrangement."