En sortant du cabinet médical, Adèle est abattue par la sentence qui vient de tomber : coeur fatigué, plus longtemps à vivre. Se lamenter ? Déprimer ? Pas son genre. Au contraire, elle va mettre à profit le temps qui lui reste pour embellir la vie de celles qu'elle considère comme ses petites-filles et donner un léger coup de pouce au destin. Elle est aidée dans sa mission par André, Linda, l'oncle Paul, et, bien sûr, son fameux cake au chocolat.
Un si beau titre, forcément, cela donne envie de dévorer ce roman. J'avais déjà lu un livre de
Valérie Cohen («
Nos mémoires apprivoisées ») qui m'avait plu. Donc, je me suis laissé tenter par une tranche de cake.
L'histoire est divisée en onze chapitres dont les titres sont des goûts (d'inachevé, de paradis, de citron confit...) que l'on retrouve évoqués dans les dernières lignes (Ah ! l'absence de table des matières... Je ne cesse de la déplorer!)
Ce sont principalement des femmes qui sont mises en scène. C'est vrai, quelques hommes apparaissent bien ici et là, mais leur rôle est limité : Philippe n'accorde d'attention qu'aux résultats sportifs, Christophe se lamente : sa belle l'a quitté. Mais que fait-il pour la reconquérir ? André s'efface derrière les volontés de son aimée, Paul n'est que la photo d'un homme séduisant disparu il y a belle lurette.
Au centre, Adèle. Elle entend faire tourner le monde à sa mode. Oui, oui, elle a les intentions les plus pures et les plus louables, c'est vrai. Mais tient-elle compte de l'avis de son entourage ? Absolument pas.
Françoise n'a aucune confiance en l'amour. Trois enfants, trois pères. Pas sûre d'elle, elle est debout avant l'aube car elle se doit d'être impeccable : coiffure disciplinée, ongles magnifiquement vernis, tenue harmonieuse, appartement astiqué, linge repassé. « Ma chérie, n'oublie pas ceci. S'il m'arrive malheur et que je sois transportée à la morgue, l'employé des pompes funèbres ouvrira le caisson, et la première chose qu'il verra, ce seront mes pieds. S'ils ne sont pas nickel, tu imagines ce qu'il pensera de moi ? »
Sophie déteste « la faiblesse humaine surtout la sienne. » Elle n'est pas sûre d'aimer vraiment son compagnon et ne veut pas risquer de manquer sa vie. Aussi préfère-t-elle qu'ils soient tous les deux malheureux, chacun de son côté.
Roxane est horrifiée par Philippe, qu'elle « voudrait loquace et enclin à la confidence. » Elle en est réduite à imaginer des conversations, car lui, « accoudé contre un arbre, le portable en main (…) est tout entier absorbé par les résultats des matchs de football du jour. » Il l'énerve. C'est sûr. Mais risquer de manquer sa vie ? Non, alors. Elle préfère qu'ils soient malheureux ensemble.
Des histoires de famille, de vieilles photos aux murs, des prédictions plus ou moins philosophiques, plus ou moins fantaisistes, des coups du hasard qui n'en sont peut-être pas, la recherche du bonheur, des soeurs qui s'asticotent, mais sont foncièrement attachées l'une à l'autre, il y a de tout dans ce joli petit roman pour procurer un agréable moment de lecture. Il m'a plu.