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Rêvant de "Ghost World", j'imaginais mon improbable rencontre avec le fantôme de Chon, l'un des héros dérangés de « Savages » de Don Winslow :

- Don, il faut que je te parle d'une BD étonnante "Ghost World" de Daniel Clowes. Elle a été publiée aux Etats-Unis de 1993 à 1997 sous forme de feuilleton dans le magazine Eightball et seulement après sous forme d'un ouvrage unique par Fantagraphics Books.
- Va te faire foutre ! J'ai pas le temps de lire des BD… à Laguna Beach.

- Oui, oui, je connais ton surnom, Monsieur « Fuck you ». Non, mais franchement, je pense que tu adorais l'histoire de ces deux adolescentes, Enid Coleslaw (1) et Rebecca Doppelmeyer, qui viennent de terminer le lycée. Elles regardent la télévision, font les boutiques, vont dans les bars, et se moquent de toutes les personnes qu'elles croisent de près ou de loin. Ça me fait penser à ta copine Ophélia ! La came en moins bien sûr…
- T'avise pas de comparer ma copine O à ces deux gamines. Vas mourir connard !

- Non, non, pas moi, je ne suis pas prêt pour le grand départ. C'est plutôt Enid qui aime le morbide. Elle s'est déniché un corbillard pour se déplacer comme « La reine des pommes » de Chester Himes. Et puis, moi, je n'ai pas de problème existentiel comme ces adolescents qui ne savent s'ils doivent aller à la fac, se trouver un job ou encore se dénicher un copain à tout prix !
- Ta gueule, connard ! On n'a pas de problème de boulot ou de fac, nous ! On fabrique et on vend la meilleure dope qui existe sur la marché… Et question sexe, Ben et moi on assure. Tu piges !

- Monsieur connard, j'ai des enfants tout de même. Peut-être, un dernier argument pour faire pencher la balance pour lire « Ghost World ». Tu sais, cette BD a été adaptée au cinéma et a rencontré un large succès aux Etats-Unis !
- Putain, quel nase ? Tu crois que j'ai le temps d'aller au cinéma avec notre business.

- Qui moi ? Décidément, j'ai beaucoup de mal à communiquer avec les jeunes. J'essaie de te parler d'une bande-dessinée américaine et branchée sur la difficulté de passer du monde particulier de l'adolescente à l'âge adulte. Que soit la relation avec les parents, la découverte du sexe, le déchirement avec les copains et copines, les décisions d'avenir super difficiles à prendre. Et toi, tu connais que l'insulte comme réponse !
- Ta gueule trouduc ! Je vais t'en coller une si tu continues !

- Trou Duc d'Anjou c'est mieux non ? Bon, la vulgarité à petites doses, ça va cinq minutes. Mais quand c'est systématique, j'ai un peu de mal, tu comprends. Tu as le vocabulaire aussi évolué qu'Enid, l'héroïne de cette BD. Remarque, tout compte fait, c'est encore plus problématique pour une fille.
- Toi, t'es vraiment bizarre. Si un mec prononce des insultes dans un roman noir déjanté et violent, ça te gène moins qu'une ado, dessinée dans une case bleue et blanche, qui éructe des noms d'oiseau à tout bout de champ dans une BD !

- Je crois que tu as bien résumé mon blocage sur ce bouquin. Maintenant, je conseille justement à chacun de se faire son opinion en découvrant cette BD décoiffante ! Salut Chon, on se revoit bientôt dans « Cool » … Sans rancune !


(1) Enid Coleslaw est l'anagramme du nom de Daniel Clowes.
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Deuxième rencontre avec Daniel Clowes et j'ai retrouvé son univers un peu cynique et froid.
La couverture de l'ouvrage que j'ai emprunté haute en couleurs ne correspond pas à l'intérieur de la bande dessinée, puisque Daniel Clowes n'a utilisé pour seule couleur qu'un bleu-vert, très froid et distant, reflétant finalement le monde et les pensées d'Enid et Rebecca.
On part à la rencontre de deux jeunes filles, Enid et Rebecca, qui portent un regard assez sournois, parfois acerbe sur le monde qui les entoure. Malgré ce qu'elles pensent et les propos crus qu'elles tiennent, je me suis attachée à elles.
J'ai particulièrement aimé le graphisme de Clowes, tout en subtilité et réalisme. Les dessins et les textes sont clairs, la couleur bleu-vert dominante nous offre un ouvrage lisse et glacial. Les visages sont très expressifs et assez durs...
Finalement que de compliments.
Un auteur à découvrir réellement.
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Ce n'est jamais évident d'entrer dans une bande dessinée de Daniel Clowes, il y a toujours un côté dérangeant, voyeur, avec des personnages ambigus et un rythme monotone. Et c'est toujours un bon moment après la fin de la lecture que son impact se fait sentir.
Le graphisme est en bichromie, sans nuances, en aplats uniquement, le trait épais au noir et un vert d'eau pour donner du relief.
Enid est une ado un peu rebelle, dans une ville sans âme des Etats-unis, intéressée par le morbide, comme toute sa génération d'ados en manque de sensations, une légère tendance punk, mais en fait, c'est une américaine moyenne comme tant d'autres, Rebecca est sa meilleure amie. L'histoire raconte la vie de ces ados, cette période avant d'entrer dans l'âge adulte, une jeunesse perdue, qui rêve d'autre chose que ce que la vie leur propose, mais qui finira par s'en contenter, comme d'autres avant eux. le récit s'attache à de petits détails de leur vie, série TV, magasin de disques, rencontres diverses, et les autres sont bien évidemment tous des nazes…
C'est une critique de la société américaine, du soi-disant rêve américain. Chez Daniel Clowes, tout tourne autour du regret, de ce que la vie propose en réalité, du destin qui n'est jamais glorieux, c'est une éloge du pathétique, plutôt cruelle mais tellement réelle.
Bref, on lit ça sans trop savoir où l'auteur nous mène, il nous endort, comme il endort ses personnages, et on se réveille avec une sacré gueule de bois.
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Un grand classique, aussi bien le film de Terry Zwigoff avec Steve Buscemi et Thora Birch que la bande dessinée, dont la fin m'évoque une nouvelle d' E. M. Forster (The Celestial Omnibus, de mémoire, je ne sais pas si elle a été traduite). Pour en revenir à Ghost World, en dehors du graphisme de Clowes, on note l'attention portée aux marginaux, l'ironie avec laquelle sont traités nombre de clichés, au premier rang desquels le rêve américain.
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Ghost World c'est un roman graphique de qualité, dessiné et scénarisé par Daniel Clowes.
Deux amies de lycées, Enid et Becky, fin des années 90, passe leur dernier été ensemble, comme toujours, mais là, c'est le dernier été après la fin du lycée.
C'est le moment où l'on doit entrer dans l'âge adulte, où doit se dessiner un avenir... Mais quand on sort de l'adolescence, qu'on a encore un pied, voir les deux, ancré dedans, ce n'est pas évident de vouloir rentrer dans le moule...
Enid et Becky traine leur guêtres d'un coin à l'autre de la ville, et partout, retrouvent cette inscription : Ghost World...
Enid voit des histoires dingues partout, elle crée l'action. Becky suit. Becky se sent larguée. Enid a des projets...
C'est le "graphic novel" par excellence, c'est un univers drôle, décalé, mélancolique, et ça nous rappelle notre adolescence, ce moment où on se cherche, un style, une vie à venir.
C'est Ghost World et c'est culte.
Lu pour la première fois en français il y a quelques années, et relu la version originale, en anglais, et là, toute la poésie et l'humour de Daniel Clowes sont bien plus présents et éclatants que dans la version française.
Génialement adapté au cinéma par Terry Zwigoff, en 2001, avec les excellentes Torra Birtch et Scarlett Johansson, et Steve Buscemi dans le rôle de Bob Skeetes.
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Dire que je n'ai pas été trop emballé par ma lecture serait un doux euphémisme. Qu'est ce que je me suis ennuyé avec ses deux copines Rebecca et Enid qui cherchent un sens à leur existence dans des longues journées où il ne se passe pas grand chose dans cette ville de province !

Certes, on est dans la banalité de la vie quotidienne mais j'aurais aimé pouvoir m'attacher à elles afin de partager un moment de réflexion à défaut de divertissement. Impossible de s'identifier ou d'avoir un peu de sympathie malgré un réel effort.

C'est pourtant un vrai monument du comics américain version underground. Il est vrai que je n'aime pas trop cet univers. La thématique tourne autour du rituel de passage à l'âge adulte. Sur ce coup, je passe mon tour car l'ennui n'est jamais une bonne conseillère.
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La couverture me faisait envie, et pourtant dès les premières pages j'ai eu du mal à accrocher au style des illustrations et la colorisation de celle-ci.

Et ce n'est malheureusement pas l'histoire qui aura réussi à me faire passer outre.

Je ne l'ai même pas fini... Sûrement que ce n'était juste pas le bon moment pour le lire !
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Je suis amateur de bande-dessinée depuis longtemps, et Ghost World est de loin ma préférée.
Ghost World c'est deux adolescentes, un peu en marge, un peu en retrait par rapport au monde, portant un regard critique et assez cynique sur les adolescents de leur âge, les "adultes" et la société américaine en générale ( vous trouvez Veronica Mars caustique ? Attendez de voir Enid et Rebecca.) Mais Enid et Rebecca se cherchent dans une ville ou (à l'image de la couleur vert-bleu et du style graphique) tout est froid, distant et lisse.
Le fond et la forme s'unissent parfaitement pour donner vie à deux personnages attachants malgré leurs défauts. L'âge ingrat qu'elles traversent, ou même leurs conversations crues sonnent avec une incroyable justesse et je pense qu'on reconnais tous quelqu'un qu'on connait en elles.
Relativement court (huit chapitres seulement, pour à peu prés 80 pages) il est considéré comme un symbole de la bande-dessinée indé et de la graphic novel Américaine.
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Portrait d'une certaine adolescence américaine qui ne m'a pas touché du tout. le ton est à mi chemin entre satire et tendresse. le patte de Daniel Clowes au niveau dessin est toujours aussi singulière et séduisante.
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Cette BD fait partie de ces oeuvres qui ont rompu avec la tradition des comics de super héros. Ici, les personnages sont deux jeunes filles, bientôt femmes, qui tentent de faire leur place dans la société, de vivre malgré un monde des adultes qui leur reste incompréhensible. Par le dessin où ces adolescentes sont disséquées avec minutie, Daniel Clowes compose la chronique intime et sentimentale d'Enid et Rebecca.
La chromie retenue (noir, blanc et vert passé) créé une ambiance constamment étrange. On ne sait pas dans quelle réalité nous sommes. La précision du trait se confronte à des situations étranges. On observe cela avec curiosité. Il n'y a pas de joie ni de bonheur dans la vie de ces deux jeunes femmes. Elles ont des parcours parallèles. L'une dans la vie, l'autre plongée dans la solitude sans prise sur le réel. le décalage entre les deux est une fissure qui s'installe progressivement dans leur complicité. La mélancolie est présente de bout en bout.
Par des cadrages, on retrouve les images de la société idéale américaine. Les visages expressifs des personnages, la couleur glaciale accentuent la fausseté de ce rêve. Les années 90 ont révélé un monde en crise et cette description s'amplifie par le choix de jeunes personnages. Leur présent est fade, leur avenir ne semble pas beaucoup plus prometteur.
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