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Citations sur La malédiction de Venise (6)

Il existe un adage très sage qui dit : I morti verze i oci ai vivi. Les morts ouvrent les yeux des vivants.
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Glen Echo était le bastion du traitement moral, à savoir la théorie selon laquelle ce qui était incontrôlable pouvait être maitrisé sans recourir aux punitions ou aux médicaments, mais grâce à la bienveillance, à la gentillesse, aux interactions sociales agréables et au travail. Vous remarquerez ma façon parfaite de le dire, de réciter le discours officiel. Aucun asile n'est véritablement un environnement utopique pour les fous, malgré ce que disait mon père et ce qu'il m'a appris à dire à la moindre occasion en société, à chaque événement organisé pour les familles de nos patients, à chague consultation, au cours de laquelle je me tenais à la porte, souriante, habilée à la mode, autant d'éléments confirmant que oui, tous nos patients sont heureux et productifs, oui, nous les croyons capables d'être soignés, comme je le disais sur un ton aimable.
Bien entendu la réalité n'était pas si idyllique.
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J'observais l'aube et j'écoutais les bruits de la cour, le grincement prolongé du seau qui descend et remonte du puits, Zuan qui demande à quelqu'un d'aller chercher du charbon, un son métallique sur les pierres, l'eau qui bouillonne, un plouf. Les cloches de l'église, celles de la Madonna dell'Orto, de l'autre côté du canal, ainsi que d'autres, plus lointaines - peut être celles de l'église que Nero m'avait désignée, Sant'Alvise. Un véritable choeur de cloches, avec leur timbre unique, dont les sons s'entremêlaient, se distinguant lorsque les pierres qui renvoyaient l'écho, traînant ou s'évanouissant rapidement. Un rire étouffé et flou. Je pensais à Laura Basilio, des algues dans les cheveux, coincée dans la cupola avec son cousin taquin, à observer les arcs-en-ciel se formant dans l'eau. Les yeux noirs de Samuel lorsqu'il murmurait "votre petit coeur bat sacrément vite".
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Puis de nouveau le parfum, porté par une brise glaciale. Du cèdre et de l'iris, une touche de vanille, familière, accompagnés de l'odeur de pourri du canal.
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Je sentis soudain un courant d'air froid. La température de la pièce chuta radicalement. Je frissonnait et levai les yeux, en quête de l'origine de ce courant d'air, et je vis Samuel fixer les reflets du canal nauséabond se répandre depuis le plafond et danser sur les murs.
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Mais, comme n'importe quel asile, c'était un lieu rempli de souffrance et d'inanité. Et je trouvais cela pesant. Certaines nuits, je ne parvenais pas à dormir tellement j'étais désespérée. Je prenais peut- être tout trop à coeur. Je commençais à avoir des envies d'ailleurs, d'une vie impensable. J'ai donc décidé de prendre plus de responsabi- lités, d'être trop occupée pour penser à mes envies. Je travaillais dans le pavillon réservé aux femmes, dans l'espoir que mon activité réfrène mes envies, mais le sentiment d'étouffement empirait. Je commençais à manifester trop d'empathie pour mes patients. J'avais certes toutes mes facultés, mais j'étais aussi prisonnière des lieux qu'eux.
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