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Un monde en train de se remettre de la fin de la première guerre mondiale, on pense que c'est fini pour de bon, alors goutons à la vie comme il faut, c'est le monde des années folles d'entre les deux guerres, on mange la vie surtout à Marseille avec ce port, une porte vers les nouveautés et surtout vers de toutes sortes d'affaires mais quand l'Allemagne attaque la Pologne le 1er Septembre, la vie continue son train, on pense que ça ne va pas durer, hé be non, c'est plutôt la fin des années folles.
La rue des bons-enfants nous relate une belle histoire d'amour de Séraphine Panderi et Pascal Maccori, elle, une sulfureuse de tempérament, une ambition acharnée qui fera des études pour reprendre ne mains l'usine d'huilerie de son père et lui, plus tempéré, ambitieux aussi à sa manière, son père mort, il arrete ses études à 14 ans, il n'a qu'un seul rêve devenir riche...
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Rue des Bons Enfants c'est tout d'abord l'un de ces nombreux noms de rues marseillaises qui sonnent si bien, qui claquent aux oreilles comme un refrain, une comptine adorable. Pour être
honnête, il a bercé mon enfance comme celle du héros de ce roman : Pascal Marocci.

C'est une impression bizarrement agréable de voir sa géographie quotidienne ainsi épinglée sur le blanc des pages. Une distance s'installe alors. Ce sont nos rues, celles que l'on arpente
chaque jour : heureux Rue Nau, malheureux Boulevard Chave, pressés Rue Chateau-Payan, stressés Rue de Bruys, détendus Rue de l'Olivier. Mais en même temps, elles sont le decor
d'une histoire qui ne nous appartient pas. C'est une découverte : d'autres vies que la nôtre se jouent et se sont jouées au milieu d'elles. On le sait bien sûr mais voir ces lieux donner refuge à un
récit et des personnages, cela change tout, l'évidence nous explose à la figure : ma ville est à d'autres, aussi intimement qu'elle est à moi. D'autres histoires d'amour sont nées dans l'embrasure
de ses portes, d'autres drames aussi.

Patrick Cauvin nous replonge dans le Marseille de 1920 à 1944. C'est le Marseille interlope du quartier Saint-Jean, des "Marie-couche-toi-là" , de la Rue Pavé d'amour et des souteneurs.
L'Histoire et les histoires s'y entremêlent. Les rixes violentes entre les gars de Saint-Mauront et ceux de Saint-Jean pour le contrôle du "quartier réservé" et de l'économie horizontale qui
s'y exerce. On y suit la trajectoire du petit Pascal Marocci qui reprend les activités de Gaston, son proxénète de père.

Maquereaux de père en fils.

C'est alors l'évocation du Marseille des années folles puis de l'Occupation avec ses Carbone et ses Spirito et le début de ce que l'on appelera plus tard "Le Milieu". On y croise des
collabos, une résistance qui s'organise, puis la destruction du quartier du Port, comme un bal qui se termine tragiquement.


Au milieu de tout ça, Pascal Marocci et son bar américain, "Chez Praline" se retrouve le cul entre deux chaises : à droite, le business et l'argent qui ont tendance à donner dans le vert de gris et
l'imprimé Vichy. A gauche, l'amour de Séraphine, la résistance et la protection de ces drôles d'intellos et d'artistes qui se cachent dans les plis de la ville, le temps de pouvoir filer à l'anglaise par
la mer. (évocation à peine voilée du réseau " Varian Fry" mais sous une forme romancée)

Ce qui fait tout le sel, à mon avis, ce qui lie tout cela et fait tenir cette histoire, c'est d'une part les personnages secondaires, leurs noms évocateurs et leurs caractères bien trempés ; mais
surtout la couleur de la langue, des mots, de l'intonation que Patrick Cauvin a su retrouver. Que l'on pense à "Ma Quique", à "Mémé Marocci" ou à "Mayonnaise" (une "gagneuse" dont je
vous laisse imaginer l'origine élégante du surnom...) et je les entends presque parler, s'apostropher, se chambrer comme nous savons si bien le faire. Et bien cette oralité qui troue les pages,
cette couleur c'est là le vrai tour de force de Cauvin. C'est la voix qu'il a réussi à donner à cet autre personnage essentiel du roman : Marseille.

Bien sûr, certaines subtilités, certaines façons de s 'exprimer évoqueront plus de choses aux Marseillais ou aux Provençaux. Mais à vous tous, Lyonnais, Lillois, Parisiens, venez lire, venez
sentir, venez ouïr cette ville dont Cauvin a su capter un peu de l'âme.
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« Par l'échancrure des gouttières et l'avalanche blonde des tuiles des toits, la soie du ciel turquoise cernait le bijou royal : la vierge d'or enchâssée sur la peau nue de la colline surplombant l'indigo du port. » Incipit du roman.
Ce lyrisme que l'on pourrait qualifier d'outrancier, ne l'est pas ! Nous sommes à Marseille, et comme chacun sait, à Marseille tout est « plus-plus » « très -très » naturellement !
C'est un livre qui décrit, avant tout, une ville de Marseille révolue, avec ces personnages pagnolesques, sortis tout droit de la crèche provençale, celle qui regroupe tous les corps de métiers, celles qui fait revivre tous les archétypes de la société marseillaise sous forme de « santoun » (la peissouniero, lou pescadou, …). Les santonniers s'attachent, tous les ans, à donner vie à un nouveau personnage, je pense qu'il en est un qui doit représenter Gaston Panderi « le souteneur » et dans le cas contraire, voilà une idée pour le créer ! Mais si le physique doit respecter strictement les critères de ce genre d'individu, il faut le modeler, un peu amendé cheminant vers l'étable !
Et puis y a aussi Marseille avec ses industries typiques qui en faisaient sa renommée et qui peu à peu vont disparaître (raffinerie d'huile végétale…)
Les « gros » mots sont pléthoriques . Mais à Marseille, ils sont expressions courantes, à peine inconvenants !

Une lecture qui nous replonge avec délice et nostalgie dans le passé !
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Une très belle histoire d'amour ayant lieu à Marseille entre deux bambins qui grandissent ensemble.
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Ici on a un petit livre qui nous fait voyager,par son ambiance,son phrase caractéristique nous filons dans le sud avec l'auteur.L'ambiance et les anecdotes sont parfaitement reprises,les personnages credibles,bref on passe un tres bon moment avec ce livre entre les mains.
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Marseille, 1922. La première guerre mondiale s'est terminée il y a quelques années et l'on essaie d'oublier tant bien que mal les ruines et les fantômes du passé. Il faut s'amuser, danser, rire et surtout vivre.

Deux gamins évoluent, grandissent et découvrent la vie dans les rues aux noms familiers de la citée phocéenne. Pascal huit ans passe le plus clair de son temps avec Gaston, son père souteneur et les amies de celui-ci.
Et il y a Séraphine, petite demoiselle " aux yeux sombres avec des paillettes dedans, qui vit à la Taraillette, son refuge pour l'éternité.

Ils vont s'aimer follement, se quitter souvent mais vont se retrouver toujours.

Patrick Cauvin nous narre ici l'histoire d'une vie. le récit débute en 1922, les blessures cicatrisent, et nous déambulons dans la France de l'entre deux guerres. Les années 1930 voient apparaître la montée des totalitarismes, un certain Hitler fait parler de plus en plus de lui. Une guerre ? C'est impossible ! On parlait pourtant bien de la " der des ders." le monde s'inquiète...

Inévitablement, le conflit éclate. Que faire ? Résister pour défendre ses idéaux ? Collaborer avec l'ennemi ?
Séraphine et Pascal seront ballotés dans les tourments de l'Histoire. Mais l'Amour, le vrai, pourra t-il survivre ?

L'auteur décrit avec une poésie incroyable et chaleureuse Marseille, ses docks légendaires, et inévitablement, sa Bonne Mère.
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Rue des Bons-enfants raconte l'histoire de Pascal et Séraphine, deux "minots" de Marseille, l'un fils de proxénète, l'autre fille d'industriel. Leurs pères étaient amis, et eux seront amoureux, amoureux pour de vrai, pour toujours, malgré la menace qui gronde et les combats qui enflammeront l'Europe. Rien de très original dans cette jolie histoire, mais une belle écriture, qu'on lit avec l'accent et avec le sourire, des rires même, car Patrick Cauvin nous régale avec des dialogues dignes de Pagnol (si, je vous assure) et des descriptions de Marseille qui donnent envie de prendre le TGV. Un très bon moment, une évasion délicieuse.
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N°67
Juin 1991

RUE DES BONS ENFANTSPatrick CAUVIN – Éditions Albin MICHEL.

Comme dans une ancienne chanson de Bécaud, il y a des senteurs, des couleurs, la magie du Midi… « l'accent qui se promène et qui n'en finit pas… », avec, bien entendu, l'absinthe, les bars, les quartiers chauds, les soldats de la Coloniale, les voyous et les truands. Cette carte postale, c'est Marseille en 1922, avec ses légionnaires, ses marins en partance, son port, la porte du Moyen-Orient, de l'Afrique et du monde, le ventre des bateaux pleins de rêves, ceux de Marius, ses quais qui sentent bon la marée et le goudron frais, ses poissons qui vous apportent l'air du large, le soleil des dockers, les entrepôts, l'univers d'une enfance dans un port…

Le temps passe, le pastis remplace l'absinthe mais les filles restent avec leurs souteneurs et leurs quartiers réservés. le cinéma se met à parler et Pascal et Séraphine qu'un regard d'enfant avait uni et auquel ils resteront fidèles se mettent à grandir eux aussi.

Avec une gouaille entrecoupée de moments de poésie forte, d'images belles et fraîches, Patrick Cauvin nous raconte à la fois l'histoire d'une ville et la saga d'un homme et d'une femme que tout sépare mais qui finissent par se retrouver malgré les vicissitudes de la vie. L'amour veille qui les réunira malgré la guerre, les ruptures, les risques, la collaboration et la Résistance, les trafics et les bombardements.

Il reste le soleil, le soleil qui brille sur cette ville éternelle et sur cette « rue des bons enfants » où chacun se retrouve comme dans un refuge pour un conseil ou un rendez-vous.

H.G.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Après un début un peu difficile où j'ai eu du mal à me mettre dans l'histoire, à me familiariser avec les différents personnages, le contexte, le langage (les expressions marseillaises ne sont pas innées pour tout le monde), j'ai pris un réel plaisir avec ce roman.
Je me suis laissée entraîner par cet amour fort entre Séraphine et Pascal malgré la différence d'éducation, de milieu. Leur amour est à l'image du manège, ou plutôt devrais-je dire du vire-vire comme cela est écrit dans le texte, sur lequel ils sont tombés amoureux à l'âge de huit ans, un amour à sensation forte avec des hauts, des bas, des vertiges et des étoiles plein les yeux.
La guerre mettra à mal leur relation, ira presque jusqu'à les séparer, chacune ayant choisi en apparence un camp différent alors qu'au fond ils sont dans le même. J'aime le personnage de Maria, la grand-mère de Pascal, cette femme pleine de courage ; Pestadou, Pipette, les amis de Pascal qui font preuve d'une loyauté sans faille.
Séraphine est une fillette, puis une jeune femme avec un fort tempérament, qui sait diriger son monde, qui, à une époque où cela n'est pas très en vogue, refuse le mariage, se lance dans les affaires et devient chef d'entreprise.
Un roman riche, plein d'humour, une lecture plaisante.
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Est-ce parce que j'ai passé 30 ans à Marseille, ville "attachiante" ?
Est-ce parce que je me suis pas mal intéressé à la 2ème guerre mondiale ?
Est-ce parce que j'aime bien la plume de Patrick Cauvin ?
Toujours est-il que je reprends souvent (en l'ouvrant au hasard) ce petit bouquin...
Mais il ne faut pas aller à Marseille en croyant y retrouver le Marseille de Patrick Cauvin: "ça, c'était avant..."
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