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Critique de Pacomeux


HARLEM BLESS AMERICA

Voici un beau pavé de 600 pages dont l'action se déroule principalement aux USA, sur près vingt ans, de 1952 à 1974.

Il s'agit d'un roman qui mixe joyeusement réalité et fiction, et que l'on pourrait donc qualifier de « realiction ».
Côté réalité sont invités des personnages illustres (entre autres Richard NIXON, John F. KENNEDY, Edgard HOOVER) ainsi que des événements marquants de la récente Histoire américaine (guerre du Vietnam, Watergate, etc.).

Côté fiction, le livre met en scène la société noire de Harlem des années 50.
Pas le Harlem des années 80 avec sa décrépitude, ses voyous et ses dealers. Mais le Harlem qui a précédé. Celui de la grande bourgeoisie noire de Sugar Hill avec ses « tsarines », marraines et marieuses attitrées de la communauté noire. Malgré la part romancée ciselée par Stephen CARTER, je dois confesser le plaisir d'une réelle découverte.

Le héros du roman est issu des membres de cette communauté noire. Il s'agit d'un jeune écrivain ambitieux – Eddie WESLEY (un petit fumet d'autobiographie ?) - qui se retrouve malgré lui embarqué à double titre dans une enquête qui constitue la trame du roman.
D'abord parce qu'il découvre un cadavre suspect, ensuite suite à la disparition de sa petite soeur adulée.

L'enquête d'Eddie vise a comprendre une intrigue qui semble-il déboucherait sur une conspiration long terme visant à prendre le pouvoir à la Maison Blanche. En d'autres termes, un coup d'état en douceur. Mais un coup d'état « café au lait », impliquant blancs et noirs.

Bien évidemment, la quête du brave Eddie ne s'avère pas simple. C'est un puriste.
En amour d'abord. Bien qu'il n'épouse pas Aurelia, son premier amour, il ne peut se résigner à y renoncer.
Vis-à-vis de sa soeur ensuite. Vingt années d'enquête afin de reconstituer le puzzle de sa disparition. Never give up ! Vraiment très américain.
Enfin, vis-à-vis des principes puritains inculqués par son pasteur de père. Il ne transige jamais avec le pouvoir en place. Et de manière surprenante, il n'est jamais assassiné en dépit d'une pratique alors assez répandue. Juste quelques petits passages à tabac, histoire de lui rappeler qu'il est noir, curieux et têtu. Il faut dire que tout le monde semble apprécier ce brave Eddie. Les noirs, les blancs, les républicains, les démocrates, les riches, les pauvres et même Aurelia malgré son mariage avec un autre.

Conclusion : une vraie ouverture sur une société noire harlémite méconnue - une histoire prenante mais quelque peu compliquée par la densité des personnages et quelques longueurs - au final, pas mal pour un troisième roman qui aurait pu s'intituler « Harlem Bless America ».

P@comeux - 2014/09 ©
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