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sur 783 notes
Alia Cardyn a été courageuse d'avoir osé rendre hommage à Thérèse Papillon (1886 – 1983), Juste parmi les nations, au travers d'une fiction menée de manière très originale. En effet, l'autrice belge, pour son quatrième roman, a utilisé trois niveaux d'écriture. Cela ne m'a pas perturbé et je m'y suis fait rapidement, les chapitres étant assez courts et l'écriture vive et précise.

Dans Mademoiselle Papillon, Gabrielle raconte sa vie et ses tourments d'infirmière, ses amours aussi mais sa mère lui a confié le manuscrit de son prochain roman où elle raconte la vie de Mademoiselle Papillon, plus les extraits du carnet de bord de cette dernière.
Mise à part la découverte historique d'une femme admirable qui a donné sa vie pour aider les enfants mal nourris, abandonnés, vivant dans la rue, mourant de froid, au sortir de la Première guerre mondiale, j'ai été captivé par son personnage d'aujourd'hui : Gabrielle.
Celle-ci est infirmière dans un service de néonatalogie et l'autrice qui s'est beaucoup documentée, m'a plongé au coeur de son travail. La pression, les vies si fragiles des bébés prématurés, les gardes, les appels en renfort, les rapports avec les médecins et enfin le rôle des parents, tout cela impose une énorme pression. J'ai été angoissé, j'ai vibré au rythme de Gabrielle, partageant peu à peu ses interrogations sur son métier.
Chaque bébé est une personne mais le poids de la technique et des conditions de travail déshumanisent les lieux où il faudrait le plus de tendresse et d'attention. Alia Cardyn ne manque pas de souligner aussi le rythme à soutenir, le manque de personnel. Par contre, je trouve complètement rocambolesque et inutile la scène grotesque du baptême. On me dira peut-être que c'est possible mais cette face religieuse du roman m'a déplu car cela s'ajoute à Mlle Papillon qui prie, implore le ciel, se dit protégée par Dieu qui laisse commettre les pires atrocités au même moment… s'il existe…
Je reviens à la maternité et au Nidcap, un acronyme que l'autrice ne détaille pas mais fait si bien comprendre. Alors, pour celles et ceux qui me lisent, je me lance : Nidcap signifie Neonatal Individualized Developmental Care Assesment Program, ce qui signifie en français, programme néonatal individualisé d'évaluation et de soins de développement… ouf ! C'est Heidelise Als, psychologue et professeure émérite à Harvard, qui en a établi les principes et j'ai été heureux de découvrir cela dans le livre d'Alia Cardyn. Mettre l'humain au premier plan pour que chaque nouveau-né, encore plus s'il est prématuré, prenne sa place et se développe harmonieusement, cela mérite d'être connu !
Dans l'Abbaye de Valloires (Somme), Thérèse Papillon a créé un préventorium, surmontant tous les obstacles pour mener à bien son projet avec l'aide de quelques bénévoles. Des centaines d'enfants ont trouvé bonheur et joie de vivre dans ce cadre unique qui a permis, dans les jours sombres de l'Occupation, de cacher des enfants juifs en les mêlant aux autres. La curiosité des Allemands fut vite éloignée en leur faisant croire à la tuberculose, l'ensemble des gosses et du personnel étant complice d'un bien vertueux mensonge.
Mademoiselle Papillon est un roman utile, émouvant, varié et bonifié encore par une belle surprise finale. Alia Cardyn reconnaît, dans ses remerciements, que la documentation sur la vie de son héroïne est très mince. C'est donc avec talent qu'elle a réussi à la faire revivre.

Je remercie Babelio (Masse critique) et les éditions Robert Laffont pour m'avoir permis de découvrir l'histoire de Mademoiselle Papillon ainsi que le Nidcap.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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"C'est la relation aux autres qui donne toute sa valeur à la vie." Cette phrase magnifique, prononcée par Heidelise Als, dans le roman, me semble résumer parfaitement l'esprit de ce livre.

Nous commençons par suivre Gabrielle, infirmière dans un service de néonatologie intensive dont la salle 79 est "sa salle, son port d'attache". Elle a de plus en plus de mal à oublier les émotions qui l'assaillent pendant son travail et tente de mettre cela sur le compte de la fatigue. Usée psychologiquement et physiquement, elle finit par se sentir impuissante face à ces petits êtres grands prématurés si fragiles et ces parents démunis et même, par culpabiliser.

Sa mère Rachel Adelman s'étant lancée dans l'écriture, lui offre son dernier manuscrit et toute émue lui confie en le lui remettant : "Je ne pense pas qu'il soit possible de ne pas aimer Mademoiselle Papillon".

C'est en fait, la vie exceptionnelle de Thérèse Papillon qui est retranscrite dans ce manuscrit, cette infirmière de la Croix-rouge qui, envoyée au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois au lendemain de la Première guerre mondiale, ne supporte pas de voir ces enfants souffrant de la faim et du froid et vivant dans des conditions plus que précaires. Elle mettra tout en oeuvre pour trouver une solution, et cherchera avec détermination un lieu pour installer un préventorium.

Dans Mademoiselle Papillon, Alda Cardyn met en scène le destin de ces deux infirmières et va les traiter en alternance.

Je dois dire que j'ai été extrêmement touchée par la force et le courage de ces deux femmes admirables. J'ai trouvé originale l'idée de l'autrice de redonner de la vitalité à Gabrielle épuisée, grâce à la lecture du récit de la vie de Mademoiselle Papillon.

Comment ne pas être admiratif devant l'énergie qu'a dû déployer Thérèse Papillon pour parvenir à installer, après l'armistice, à l'abbaye de Valloires, un établissement pour enfants, un préventorium. Énergie qu'elle a su maintenir pour ne pas baisser les bras lorsqu'une autre guerre se profile. Elle redouble au contraire de courage, n'hésitant pas à recueillir des enfants juifs. Un modèle de courage, de ténacité et un amour et une psychologie des enfants extraordinaire.

Ce roman m'a aussi permis de découvrir le NIDCAP (Neonatal Individualized Developmental Care and Assessement Program), fondé par Heidelise Als, psychologue américaine. Ce programme basé sur le fait que les nombreuses agressions que subit le prématuré en réanimation comme la douleur, l'excès de bruit, de lumière, les nombreuses manipulations, le non-respect du cycle veille/sommeil et la séparation de la mère peuvent être nocifs pour ces enfants dont tous les sens sont encore immatures, ajoute de l'humanité aux soins conventionnels sans nuire à leur sécurité.

Ces deux infirmières ont beaucoup de points communs. Toutes deux ont compris qu'un enfant a besoin de beaucoup d'amour et que le contact, chez les prématurés et les petits enfants est primordial, notamment dans les situations de détresse. Un parallèle est fait dans le livre, entre le nouveau-né prématuré, séparé de sa mère pour être placé en couveuse et l'enfant juif qui doit se détacher de ses parents qui le laissent à d'autres mains pour le sauver.

Ce roman bouleversant et captivant de bout en bout m'a fait vivre de magnifiques émotions.

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Très bel hommage que Alia Cardyn rend ici à cette infirmière hors paire que fut Thérèse Papillon.

Dans ce roman fictif où s'entremêlent une petite part de vérité avec bon nombre d'informations pertinentes, nous côtoyons au plus près deux infirmières au service des plus fragiles, des bébés prématurés ou de jeunes enfants éprouvés au sortir de la première guerre mondiale. Gabrielle et Mademoiselle Papillon. La première doute de ses compétences avec une sensibilité à fleur de peau qui la plonge dans un mal-être. La seconde au coeur immense qui ne croit qu'au pouvoir de l'amour comme seul remède.

Mon avis sur ce beau roman est légèrement contrebalancé par quelques bémols ressentis en début de lecture. J'ai eu un peu de mal à m'adapter aux différentes narrations (le quotidien de Gabrielle, celui de mademoiselle Papillon et enfin son carnet de bord). Les chapitres étant très courts, j'ai eu du mal à m'ancrer dans ces deux histoires. Ensuite, j'ai trouvé dommage d'amener une romance du côté de Gabrielle qui à mon sens alourdi l'ensemble ou n'apporte rien de profitable au roman.

Passé ces détails tout à fait subjectifs et personnels, la magie a totalement opéré au 3/4 du roman où j'ai trouvé de magnifiques passages remplis d'espoir et d'amour altruiste.

Je regrette d'avoir mis autant de temps à me sentir en symbiose dans ce livre, parfois on vit d'étranges choses qui ne nous permettent pas toujours d'accueillir comme il se doit un très beau roman.
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Un grand merci à Babelio Masse critique Privélégiée et les éditions Robert Lafont pour l'envoi de ce livre Mademoiselle Papillon d'Alia Cardyn.

« Tant de fois je n'ai pu être que cette infirmière inutile, tant de fois je n'ai pu que poser une main sur une épaule et sourire comme si tout allait bien . Finalement, c'est tout ce que l'on a besoin de savoir quelques secondes avant de mourir. Que tout va bien ».

« Ces enfants s'amusent d'un bout de bois, de quelques cailloux, ils ont les loisirs de ceux qui n'ont rien, et d'un rien ils bâtissent un monde chargé de promesses. Non tenues »

Ce livre m'a beaucoup touché par ce qu'il traite de l'enfance en danger (manque de soin, maltraitance etc…), qui dans les années 20 ne connaissaient pas les conditions favorables pour leur protection (particulièrement en néonatalogie) dans un lieu sûr, mais rudimentaire, il met également en parallèle l'histoire d'une autre infirmière dans la période contemporaine, avec sa technicité, ses évolutions. Ce livre est romancé autour d'une histoire vraie.

Mademoiselle Papillon infirmière à la Croix Rouge dans les années 20 est envoyée au dispensaire de Vraignes en Vermandois, les enfants qui meurent dans la rue la hantent. Elle ne peut rester inerte, et lorsqu'elle franchit l'Abbaye de Valloires, tout prend place. Ce sera l'endroit qui abritera son projet pour accueillir tous ces enfants perdus et malheureux.

En parallèle il y a, une autre infirmière qui travaille de nos jours dans un service dédié à la néonatalogie intensive en salle 79. C'est la routine, elle devient transparente mais tout va se bouleverser lorsqu'elle entend parler de Mademoiselle Papillon.

Je n'en dirai pas plus sur l'histoire…

Ce livre est un savant dosage de justesse dans

La qualité de son écriture,

son amour,

sa construction,

ses émotions,

ses peurs, ses joies,

sa part d'authenticité,

ses remises en question

ses évolutions,

Un livre avangardiste pour son époque, qui m'a touché aussi par sa sobriété, sa lucidité, son impuissance, son actualité, dans ce qui m'est donné de vivre dans mon lieu de travail actuellement.

Ce livre est un brillant hommage au métier d'infirmière.

Mademoiselle Papillon a été déclarée Juste parmi les Nations en 1886 à Saint Germain en Laye et le 23 mars 1983 à l'Abbaye de Valloires.

« de toute façon si on consacre sa vie aux autres pour des mercis cela ne dure pas longtemps. On donne parce que cela a un sens profond pour soi. Parce que c'est ce qui nous nourrit, nous élève, nous anime, c'est une toute autre posture. On devient ses mains qui dessinent un rêve et l'individu disparaît au profit d'un miracle, celui d'enfants qui trouvent enfin refuge »
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Gabriel, une jeune infirmière en néonatologie, n'en peut plus de voir certains des bébés qu'on lui a confiés partir alors qu'elle a tout fait pour les sauver. Elle voudrait avoir une vie plus insouciante, un amoureux aussi...pourquoi pas son voisin direct ?
Lors d'un rendez-vous avec sa mère, romancière, elle apprend le nouveau sujet de son livre : la biographie d'une infirmière qui a traversé les deux guerres et bien plus.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Thérèse, Mademoiselle Papillon, n'en peut plus de voir les enfants mourir de pauvreté et de faim dans la rue.
Par sa ténacité, alors que le gouvernement français manque d'argent à tous niveaux, elle parvient à obtenir un bâtiment dans l'ancienne abbaye de Valloires en baie de Somme.
Elle va y installer un préventorium où de nombreux enfants vont venir retrouver une santé.
En 1939, lors des premières rafles, elle recueillera des enfants juifs au nez et à la barbe des Allemands.
L'auteure attire notre attention sur une petite fille de deux ans et pour cause.
La lecture du livre de sa mère, Mademoiselle Papillon, et deux autres évènements vont rendre à Gabrielle la force nécessaire pour continuer son métier.
le récit est partagé entre le récit de Gabrielle, le récit de Mademoiselle Papillon ainsi que ses carnets.
C'est parfois difficile de quitter un personnage pour aller vers l'autre car on est en plein dans son histoire.
Alia Cardyn a fourni un travail important de documentation dans les deux époques, autour du thème de l'aide à l'enfance.
le récit est très bien structuré , avec une belle écriture.
L'approche de la vie et du respect des petits prématurés est très délicate et appuyée sur une théorie du Nidcap défendue par une psychologue et professeure à Harvard.
Un roman au sujet traité très approfondi qui nous réserve une surprise à la fin.

Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont pour m'avoir permis de découvrir un roman aussi intense.
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Gabrielle est infirmière, Thèrese Papillon également.

Un siècle les sépare, un simple battement d'aile de papillon face à l'éternité. Et à travers la magie des mots, d'un livre, l'une va inspirer l'autre et va lui offrir ce second souffle.

Car Gabrielle est usée. Chaque jour, dans la salle 79, elle veille sur des êtres infiniment fragiles, dans ce service de néonatologie. Elle voit passer l'espoir, la vie mais également une tristesse sans fond lorsque la médecine ne peut pas tout. Peu à peu, elle s'érode, elle perd pied, elle s'abime.

Thèrese Papillon, au sortir de la Première Guerre Mondiale, elle, n'accepte pas de voir ces enfants qui meurent dans la rue. Elle veut créer un refuge, les mettre à l'abri et rien ne pourra l'arrêter.

A travers le portrait de deux femmes qui exercent le métier le plus beau et le beau difficile au monde, Alia Cardyn offre un roman d'une grande justesse. Elle tisse une histoire, à hauteur de vérité, qui ébranle souvent, touche à chaque page et ne peut laisser personne indifférent.

Mademoiselle Papillon a réellement existé et Alia Cardyn s'offre évidemment la liberté d'inventer, sur une trame fort documentée, le destin follement inspirant d'une femme de tous les courages.

Il faut partir à la rencontre des ces femmes d'exception. Il faut se laisser émouvoir par ces destins immenses. Deux femmes, qu'on rencontre pour de vrai, et avec lesquelles on prend le temps de réfléchir à ce que peut être le don de soi, le vrai.

Il faut être un sacré écrivain pour arriver à détailler, sans plonger dans le pathos, mais sans enjoliver non plus, la réalité d'un service de grands prématurés, pour pénétrer la complexité d'un métier hors du commun.

Alia Cardyn livre ici un roman éblouissant et documenté, et finalement, elle offre bien plus que ça. Elle laisse entrer à flot la lumière à travers ses mots, tous choisis avec une folle passion. Hommage aux infirmières, aux femmes, à celles qui vibrent à l'intérieur pour l'autre, pour les autres.

Lisez Mademoiselle Papillon, il va se passer quelque chose.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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J'ai acheté ce livre après avoir lu de jolies critiques sur Babelio. Acheté pour ma fille cadette.... qui a aimé et me l'a passé. J'ai aimé également. En fait je n'ai pas pu le lâcher de l'après-midi !
*
Le livre suit deux histoires :
- celle de Gabrielle, infirmière en néonatalogie
- celle de Thérèse Papillon, infirmière émouvante qui dans les années 20 va créer un preventarium dans l'abbaye de Valloire, pas très loin de chez moi. Site dont je ne connaissais pas l'histoire....
Elle va y cacher 3 enfants Juifs pendant la seconde guerre mondiale ce qui lui vaudra le titre de Juste parmi les Nations.
Une femme exceptionnelle restée dans l'ombre....
*
Un beau roman. Un petit bémol : si vous êtes passé(e)s par la néonatalogie, ça risque de raviver des souvenirs (bons ou mauvais). J'avais raté cette information. J'ai accompagné mes deux bébés quelques jours en néonat, ça m'a rappelé des souvenirs.... Et pourtant moi c'était pas grave....
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Lu à voix haute à mon épouse, ce livre est bouleversant et ma voix a souvent été teintée d'une certaine émotion que je cherchais à masquer - ah, cette manie que, nous avons ,nous les hommes, à cacher nos sentiments...
C'est le récit romancé de la création par une infirmière, Therese Papillon, d'un préventorium dans l'abbaye de Valloires dans les années 1920 ,au sortir de la grande guerre, pour y accueillir des enfants défavorisés. A ceux-ci s'ajouteront, cachés durant la guerre suivante, des enfants juifs ce qui vaudra à Mademoiselle Papillon près de 30 ans après sa mort à être reconnue comme « Juste parmi les nations ».
le portrait de cette femme est beau, elle est volontaire, extrêmement énergique, tournée vers les autres, elle veut croire à son projet alors que tout est à faire et que cela paraît impossible à réaliser. le portrait est réalisé tant par la relation des faits que par des extraits du journal (fictif) de Mademoiselle Papillon.

le récit de cette entreprise s'entrecroise avec un autre portrait de femme, à notre époque, une infirmière travaillant en néo-natologie pour de très grands prématurés Ce second personnage est également attachant. Son travail est pénible, stressant, il lui faut s'occuper des prématurés et des parents désorientés et ceci au détriment de sa vie personnelle et amoureuse. Deux personnes vont l'aider à se ressaisir, la mère d'une petite prématurée et Adam, un voisin qu'elle observait sans oser aller plus loin.

On sent qu'Alia Cardyn s'est très bien documentée tant sur la personnalité et l'oeuvre de Therese Papillon que sur toute l'approche médicale des prématurés en milieu hospitalier, notamment sur l'approche Nidcap.

C'est en définitive un très beau livre, et deux héroïnes attachantes. Une belle leçon de vie.

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Alia Cardyn et moi-même sommes voisines en quelque sorte. Effectivement, nous habitons la même commune en Belgique et pourtant, c'est seulement maintenant que je découvre sa plume. Je sais : honte sur moi, c'est quasi impardonnable! Mais finalement, j'ai corrigé mon erreur en me plongeant dans son quatrième roman qui est un petit bijou !

Comme je l'ai déjà dit à son attachée de presse, ça a été une déception pour moi…

Une déception de devoir terminer ce livre, d'arriver au bout de ses pages et de devoir donc quitter son ambiance et ses personnages, auxquels je m'étais attachée et avec lesquels j'aurais aimé passer encore un peu de temps en leur compagnie.

Certains livres ont le pouvoir de vous apporter une espèce de sentiment de réconfort, un peu de douceur dans ce monde de brutes (j'en suis bien entendu encore plus demandeuse depuis que ce satané virus s'est invité à la fête), une sorte de cocon dans lequel notre lecture nous transporte et dont nous aimerions ne jamais devoir abandonner, tant on s'y sent bien. « Mademoiselle Papillon » m'a fait ressentir tout cela. C'est un livre puissant, doté d'une aura bienveillante par la force et la bienveillance de ces héroïnes.

Deux histoires s'entrecroisent : celle de Gabrielle, infirmière trentenaire en néonatalogie pour les grands prématurés, qui a, au fil des jours, perdu l'entrain et la véhémence qui la guidaient dans son métier. Ensuite, il y a celle de Thérèse Papillon, aussi jeune infirmière envoyée à Vraignes-en-Vermandois par la Croix Rouge au lendemain de la Première Guerre Mondiale. Un élément les rapprochera, mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir de cette si belle lecture.

Même s'il s'agit d'un roman et donc d'une oeuvre de fiction, son auteure, Alia Cardyn, s'est largement inspirée de la vie réelle de cette Thérèse Papillon qui a réellement existé, dont la volonté de fer en a fait une femme exceptionnelle. Un si petit bout de femme a mené tant de grandes choses, avec au départ très peu de moyens et son histoire est tout simplement extraordinaire. Son travail auprès des enfants et ses qualités sont si bien décrites que le lecteur souhaitera en connaître encore plus de son histoire. Tout cela est très bien documenté et une annexe à la fin du livre offre des informations supplémentaires à ce sujet.

J'ai été très touchée autant par l'écriture élégante de cette auteure belge que par ces deux histoires captivantes entremêlées, si bien dépeintes. Voilà un livre solaire que je ne peux que vous conseiller en ces temps moroses. Il pourra constituer le cadeau idéal à glisser sous le sapin fin de ce mois pour tous les amateurs de belles histoires.

Je remercie Sarah Altenloh et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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«  C'est la relation aux autres qui donne toute sa valeur à la vie » .
—- «  le temps qui n'est pas consacré aux autres est du temps perdu » .
Deux extraits significatifs de ce roman bouleversant .

Gabrielle , trente ans, s'occupe de grands prématurés au sein d'un service de néonatalogie, elle connaît l'attention , la pression, les vies menacées et très fragiles des petits prématurés . Chaque bébé est une personne , malheureusement : L'ordinaire prend un sens bien particulier et le facteur temps en ces lieux si pesants : sensation d'un pouls qui palpite, un torse qui se soulève légèrement , la tiédeur d'un tout petit corps qui n'a pas renoncé ….
Parfois , le poids de la technique déshumanise les lieux . ….Ces infirmières spécialisées puisent en elle de la sagesse ,une profonde humanité qui leur permet d'accompagner sans craquer , persévérer , observer les progrès même faibles avec aisance , tout en modestie .
En parallèle nous découvrons l'histoire de Thérèse Papillon , reconnue Juste parmi les nations ….
En 1920, dans une France ravagée par la guerre , elle est envoyée par La Croix- Rouge dans un dispensaire à Vraignes - en - Vermandois. .
La vision des enfants qui vivent dans la rue ,à la merci du froid intense l'obsède : volontaire , énergique , tournée vers les autres «  Elle pense que l'on est jamais seul lorsqu'on porte un idéal » , elle mettra toutes ses convictions et son entêtement au service d'une belle cause : accueillir des enfants au sein de la sublime abbaye de Valloires pour les protéger ….

J'ai été profondément touchée au coeur par ces deux histoires entremêlées par la force , l'attention, le don de soi , la bienveillance ,la modestie , la beauté des âmes de ces infirmières qui m'ont fait vivre tout au long de magnifiques émotions..

Un livre puissant , de toute beauté, juste , à l'écriture de qualité : construction efficace , délicatesse et humanité, doté d'une aura sans pareille eu égard à la qualité des deux héroïnes ., sa sobriété , ses évolutions , son infinie lucidité , son actualité., sa profondeur , le respect de l'autre …
Une quête sans faiblir ….
Un roman utile, pétri d'humanité et de chaleur humaine ——-…il y a plusieurs infirmières dévouées dans ma famille très proche,——- ce qui m'a rendue peut être plus sensible à ces sujets.
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