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sur 103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec Nathalie Cabrol, on découvre une scientifique française spécialisée dans l'astrobiologie mais aussi une passionnée de littérature de science-fiction et une grande fan d'Arthur C. Clarke. Elle est aussi directrice scientifique du Centre de recherche Carl Sagan de l'Institut SETI depuis 2015. Et quand on sait qu'elle a été embauchée à ce poste par Frank Drake, celui de l'équation, on ne peut aborder son livre qu'avec enthousiasme.

A l'aube de nouveaux Horizons est tout d'abord une invitation à l'exploration spatiale avant d'être une recherche sur l'existence de la vie extraterrestre. Elle nous décrit notre système solaire avec brio et passion. Comme un certain Carl Sagan dans son ouvrage Cosmos, elle nous communique cette envie de découverte et d'expédition aux confins de notre univers avec beaucoup de conviction. Elle sait nous prendre par la main et nous emmener avec elle, loin, très loin. Adepte de la vulgarisation scientifique, elle nous parle de sa spécialité l'exobiologie avec beaucoup de facilité. On se retrouve avec elle sur Venus, Mars, Europe, Titan. Et puis avec la verve qu'elle possède de façon innée, elle nous propulse dans notre galaxie à la rencontre de nouveaux systèmes planétaires accompagnés de leurs fameuses exoplanètes (5200 découvertes à ce jour !)

A l'aube de nouveaux Horizons se veut surtout un état des lieux sur l'existence de la vie dans l'univers. Nathalie Cabrol nous dresse un inventaire complet des hypothèses actuelles et des dernières découvertes. Des briques de la vie en passant par les molécules et autres acides aminés mais aussi des bactéries vers les êtres plus complexes, rien n'est oublié. Les critères d'habitabilité sont tous passés au crible. Mais c'est surtout avec la possibilité d'une vie intelligente extraterrestre que le livre montre tout son intérêt. L'existence de civilisations avancées est abordée de façon scientifique et sans complexe en s'appuyant tour à tour sur l'équation de Drake et son contraire, le paradoxe de Fermi. D'un côté, avec 300 millions de planètes habitables dans notre galaxie, la formule de Drake sur le nombre de civilisations extraterrestres nous donne un chiffre qui va de 1 à 1000. de l'autre, le paradoxe de Fermi, s'il admet l'existence de ces mondes, s'interroge sur l'absence de signe prouvant leur présence dans l'univers.

Merci à Babelio et merci aux éditions du Seuil pour leur envoi. Et merci à Nathalie Cabrol pour son essai scientifique qui se lit comme un roman. Enfin pour terminer, il faudra aussi que je lise du Liu Cixin qui est cité dans cet ouvrage avec la théorie de « la forêt sombre » comme étant une autre réponse au paradoxe de Fermi.

« La critique la plus importante à l'encontre de METI concerne la théorie de la forêt noire. Selon cette dernière, tout contact, quel qu'il soit, est risqué, et une espèce doit éviter de donner sa position et maintenir le silence radio. Ici, L Univers est perçu comme une forêt sombre remplie de civilisations extraterrestres tapies dans l'obscurité et se déplaçant subrepticement. Certains s'opposent fermement à la transmission de messages, dont feu Stephen Hawking, craignant qu'on ne révèle notre position dans l'espace à des civilisations extraterrestres malveillantes.»
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Première lecture de l'année, cet essai scientifique de vulgarisation autour de la question de la recherche de la vie et de ses traces dans l'univers fut un merveilleux voyage.

J'ai beaucoup aimé me coller dans les pas de Nathalie A. Cabrol, l'autrice, astrobiologiste et directrice de projets de recherche pour la NASA, notamment depuis le Centre de Recherche Carl Sagan de l'Institut SETI qu'elle dirige depuis 2015. Avec une plume simple et directe, souvent à la première personne, elle simplifie ses recherches et celles de ses collègues pour nous les rendre accessibles tout en étant très complète sur le sujet.

Ainsi elle aborde dans 13 chapitres dotés de plusieurs sous-chapitres courts allégeant la lecture, des questions comme l'origine de la vie sur Terre, les éléments constitutifs de celle-ci à chercher, les différents modèles, les trouvailles faites sur les planètes proches et plus lointaines de nous dans et hors du système solaire, et les nombreux appareils et projets menés dans ce sens.

J'ai beaucoup aimé ce voyage qui retrace à la fois notre histoire, celle de la Terre et des astres environnants, mais aussi celle de notre pensée scientifique. Ce fut passionnant de suivre l'évolution des projets (la plupart publics en revanche, il manque un gros morceau sur les entreprises d'organisations privées comme celles d'Elon Musk) pour rechercher de la vie et comprendre le fonctionnement, la constitution et la création de notre planète et des autres. C'est très riche, complet et pourtant simple à suivre. L'autrice allie données techniques et références de cinéma ou littérature pour mieux nous faire comprendre ses modèles.

Pour les amateurs de sciences écoutant CQFD (ou autrefois la Méthode Scientifique) sur France Culture, vous ressentirez le même vertige lors des mentions des différents télescopes ou engins voyageant dans l'espace. Vous ressentirez aussi la même honnêteté intellectuelle visant à mentionner l'ensemble des hypothèses, leur vérification ou non, leur probabilité, leur évolution, etc. Car rien n'est fermé chez l'autrice, même si on la sent passionnée par son envie de découvrir des signes de vie, elle livre un panel complet assez peu orienté. Seul le dernier chapitre, un peu trop moralisateur m'a agacée car j'étais là pour lire des données scientifiques et non une diatribe contre ce qu'on a fait à notre Terre.

Mais j'ai vraiment beaucoup aimé ce voyage sur les chemins de la vie, de l'eau, des différentes molécules et autres éléments qu'on recherche partout autour de nous pour démontrer qu'on n'est pas seul et que la vie est ou fut possible ailleurs, même sous une forme qu'on n'imagine pas. Si le sujet vous intéresse mais que nous n'êtes pas un scientifique, cet essai est tout à fait abordable et si comme moi vous êtes amateurs de SF, cela vous donnera en prime plein d'idées et d'images, notamment grâce à ces superbes photos couleurs, dont certaines du James Webb, qui agrémentent l'ouvrage.

Une découverte qui me fait dire que je devrais lire plus d'ouvrages scientifiques !
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L'humanité est à un moment où elle dispose enfin de suffisamment de connaissances et de technologies pour commencer à chercher la vie au-delà de la Terre. La question de savoir si nous sommes seuls dans l'univers est presque la même que la question de nos origines. L'auteure, astrobiologiste, aborde ces deux domaines en s'appuyant sur des années de recherche pour la NASA et en tant que directrice scientifique de l'institut SETI : Search for Extra-Terrestrial Intelligence (en français « Recherche d'intelligence extraterrestre »).

L'ouvrage est divisé en 13 chapitres équilibrés et illustrés par 2 cahiers de photos en couleur. Il est parfaitement à jour des dernières découvertes sur notre univers et présente tous les projets récents et ceux prévus pour l'exploration de notre système solaire et au-delà. Nous sommes à la croisée des chemins. le fait le plus marquant de notre époque est de pouvoir observer notre planète à partir de l'espace, d'abord à bord d'un satellite de proximité, mais aussi depuis des distances énormes (la sonde Voyager 1 a pu donner des images de la Terre située à 6 milliards de km). L'humanité prend conscience de la fragilité et de la beauté de ce point bleu qui flotte dans l'espace. Après avoir retracé la formidable évolution en matière de voyage spatial, l'auteure aborde la question des origines de la vie sur Terre, puis développe dans les chapitres suivants les possibilités de vie extraterrestres. Il est important de noter que la première exoplanète (Planète orbitant autour d'une étoile autre que le Soleil) a été découverte en 1995. Aujourd'hui près de 5200 exoplanètes ont été répertoriées. C'est une infime partie de ce qu'il reste à découvrir, il y en a probablement plusieurs milliards dans notre seule galaxie et nous savons maintenant qu'il y a des centaines de milliards de galaxies dans l'Univers. D'après les dernières estimations, le nombre de galaxies pourrait même s'approcher des 2000 milliards !

Avec ce genre de livre, on a rapidement le vertige, qu'il s'agisse de distance ou du temps, ainsi on apprend que notre voie lactée se déplace à la vitesse de 400 000 km/h vers Andromède et la taille de notre galaxie est de 180 000 années-lumière !

L'auteure résume parfaitement la situation dans ce raccourci saisissant « avec un minimum de 300 millions d'exoplanètes potentiellement situées dans la zone habitable de leurs étoiles parentes, seulement dans notre galaxie, penser que nous sommes seuls dans cet océan cosmique st tout simplement une absurdité statistique. » page 229

En partant d'un raisonnement du même type, le physicien Enrico Fermi souleva une question intéressante en 1950, elle est connue sous le nom de « Paradoxe de Fermi » : s'il y a des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient nous avoir rendu visite, où sont-ils donc ?

Question pertinente à laquelle on peut apporter plusieurs réponses :
1 — L'humanité est jugée trop jeune et n'est pas prête pour être contactée par des êtres plus avancés.
2 — Les voyages spatiaux sont impossibles à cause de limites biologiques ou technologiques
3 — Il n'y a pas de civilisations beaucoup plus avancées que la nôtre.
4 — Les civilisations s'autodétruisent avant de pouvoir explorer l'univers : guerres, catastrophes naturelles.

La réponse la plus humoristique est donnée par un personnage d'une bande dessinée de Bill Watterson page 294 : « Parfois, je pense que le signe le plus sûr de l'existence d'une vie intelligente ailleurs dans l'univers est qu'aucune n'a essayé de nous contacter. »

Ce livre passionnant est écrit dans un langage clair à la portée de tous. Il se termine sur un chapitre qui dresse le panorama de la vie sur notre planète au XXIe siècle. Une planète surpeuplée et étouffée par les humains lancés dans une croissance incontrôlée ou le maintien de notre civilisation se fait au prix de la perte de 150 espèces par jour, dans ce qui est désormais considéré comme la sixième extinction de masse. Mais l'auteur reste optimiste et pense que nous pouvons encore corriger la trajectoire. Nathalie Cabrol pense que si nous réussissons à nous frayer un chemin à travers cette tempête, d'innombrables merveilles nous attendent sur notre planète et dans l'Univers. Nous devons relever le défi.

— « À l'aube de nouveaux horizons », Nathalie A. Cabrol, Seuil (2022), 343 pages.
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Nathalie Cabrol est une chercheuse française en astrophysique et en astrobiologie. Elle devenue américaine après de nombreuses années passées à la Nasa où elle occupe maintenant la direction de l'Institut d'astrobiologie Carl Sagan au sein de SETI (le centre qui tente de découvrir s'il existe une ou des intelligences dans l'univers – d'où son nom).
Elle nous propose par ce livre (traduit de l'anglais) un état des lieux sur les recherches en cours et sur ce que nous savons des possibilités de vie dans les planètes de notre système solaire, dans les systèmes de notre galaxie (La Voie lactée) et même ailleurs dans d'autres galaxies.
 
Plusieurs remarques s'imposent – de mon humble point de vue – à la lecture de cet ouvrage de 333 pages.
 
La première est que je fus surpris que l'auteur ne commence pas son ouvrage par une longue discussion sur ce qu'est la « vie ». Définir la vie est d'une grande complexité. Pour la communauté scientifique, il n'existe pas de définition qui fasse l'unanimité. La question est donc ardue et j'aurais aimé que ce point fut abordé plutôt en début. Il le sera mais en fin d'ouvrage. Pour mémoire, Eric Chaisson, directeur honoraire de la chaire d'astronomie de Harvard (il prit la suite de Carl Sagan, justement), aborde longuement ce sujet dans son magnifique « Cosmic Evolution ». Il montre combien définir la vie est complexe et cite pour référence pas moins de 11 définitions possibles pour cela. Il faudra attendre le Chapitre 12 pour que la célèbre question d'Erwin Schrödinger «  Qu'est-ce que la vie ? »  soit enfin discutée.
 
Puis s'en suit un état des lieux de ce que nous connaissons et de ce qui est possible et probable. de ce point de vue, ce livre est d'un grand secours si l'on s'intéresse à la question et si l'on veut comprendre quelles sont les probabilités de trouver la vie ou à tout le moins des traces de vie. On apprend beaucoup. C'est détaillé, argumenté et parfois un peu fastidieux. Mais bon, on ne peut pas vouloir tout et son contraire.
 
En fin d'ouvrage, les questions d'ordre philosophique resurgissent : Qu'est-ce que la vie ? le Chapitre 10 « Echos des vagues cosmiques » est particulièrement intéressant. L'équation (ou plutôt la formule) de Drake, le paradoxe de Fermi et bien d'autres considérations qu'il faut aborder pour couvrir correctement ces sujets. Exercice bienvenu.
 
Le dernier chapitre sur nos chances de résoudre les problèmes posés par les dérèglements climatiques et les risques d'extinction de l'espèce humaine m'a en revanche paru mal ficelé, si je puis dire. Je n'ai pas bien compris ce qu'il venait faire dans cet ouvrage. Cette ultime discussion reprend une interrogation de Carl Sagan (et de beaucoup d'autres) : Si l'humanité venait à disparaître, quel porte-parole existerait dans l'univers pour dire de lui ce qu'il est ? Philippe Descola pose la même question en termes parallèles dans « Par-delà Nature et Culture ».
 
Deux remarques enfin :
L'auteur cite Carl Sagan et son célèbre petit texte : « Le point bleu pâle ». En France, ni l'un ni l'autre ne sont réellement connus du grand public. Il aurait dont été souhaitable d'expliciter bien davantage qui est l'auteur et bien-sûr ce texte qui est pour moi le plus grand texte philosophique de XXème siècle.
 
Enfin, dernier point : Nathalie Cabrol fait à plusieurs reprises l'hypothèse qu'il existe « une » humanité qui doit réfléchir à la vie, à la recherche d'une vie extra-terrestre et bien sûr aux conséquences du réchauffement climatique. Cette vision d'une humanité est héritée de la philosophie du merveilleux siècle des Lumières et à bien des égards d'une vision très américaine de monde.
Il me semble que les événements politiques et militaires des deux dernières décennies nous ont hélas montré qu'il n'existe pas « une » humanité mais des peuples, des cultures, des nations, et que beaucoup d'entre eux n'ont aucune intention de se soucier d'une humanité globale ou planétaire qui prendrait des décisions allant dans l'intérêt de tous.
 
La guerre en Ukraine est venue nous rappeler, puisque nous l'avions oublié, que l'Histoire est tragique.
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Nathalie Cabrol, une astrobiologiste franco-américaine qui a mené des projets de recherche pour la Nasa, dirige aujourd'hui le centre de recherche Carl Sagan de l'Institut SETI. Elle est la mieux à même pour nous parler des possibilités de vie ailleurs dans l'univers. Ne vous attendez pas à voir des petits aliens débarquer ici, on parle bien des traces de vie directe ou indirecte que l'on pourrait observer au sein de notre système solaire que ce soit sur les planètes, les satellites ou autres objets parcourant nos cieux, mais aussi dans l'espace plus profond où gravite une multitude d'exoplanètes.

A l'aube de nouveaux horizons, publié au Seuil, est un ouvrage didactique qui fait un tour d'horizon complet sur la question de la vie ailleurs dans l'univers, à l'aune de nos connaissances actuelles. Nathalie Cabrol nous présente les explorations passées, présentes et futures, cite de nombreuses dates, présente moult personnalités, nous inonde de données pour nous abreuver d'espoir et de doutes, le tout restant très fluide. Ce livre est également largement illustré de nombreux graphiques, schémas et photos qui alimentent le propos de Nathalie Cabrol. En bonus deux petits livrets incorporés au coeur de l'essai présentent de nombreuses photos couleur dont certaines issues du James Webb Télescope.

Nathalie Cabrol débute par une mise en perspective, nous ne sommes qu'un petit pixel perdu au milieu de l'univers et c'est notre seul espace de vie, notre seule planète, il faut la préserver. S'ensuit la question fondamentale : c'est quoi la vie ? Il est indispensable de le savoir avant de la rechercher mais la définir est problématique car nous n'avons qu'un seul exemple : nous ! Sommes-nous la règle ou l'exception ?

Ensuite, commence la balade à travers le système solaire, de Mars à Vénus, direction les planètes géantes et leur cohorte de satellites sans oublier les astéroïdes comme Cérès et Vesta. La deuxième partie du livre s'intéresse aux exoplanètes et aux différentes méthodes pour les détecter, avant de prendre un virage scientifico-philosophique avec des questions relatives au Paradoxe de Fermi, à l'Equation de Drake ou au programme SETI. L'autrice s'interroge aussi sur l'Intelligence Artificielle, le transhumanisme et n'oublie pas de citer quelques grands noms de la SF, avant de boucler la boucle pour revenir sur notre petite boule bleue.

Voyage passionnant et riche, A l'aube de nouveaux horizons souffre de la présentation d'une multitude de données et de chiffres, mais la passion de Nathalie Cabrol nous emporte.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Quand un livre sur l'espace atterrit dans ma PAL, en général, il parle plutôt d'astrophysique. Je remercie donc Babelio et les Editions du Seuil de m'avoir permis de découvrir le domaine de l'astrobiologie au travers de cette lecture.

L'astrobiologie quésaco ? Pour faire simple, c'est l'étude des phénomènes susceptibles de conduire à l'apparition et au développement de la vie dans l'univers et de chercher, par la même occasion, une réponse à une question métaphysique : Sommes-nous seuls dans l'univers ?

Et pour guider le lecteur dans ce champ de recherche ô combien complexe, Nathalie Cabrol, une astrobiologiste au CV impressionnant.

Un livre extrêmement riche et bien documenté qui expose les éléments et conditions nécessaires à la vie.

Un livre qui interroge également sur la définition même de la « vie » et qui fait réaliser que ce qui semble intuitivement une évidence est en fait extrêmement complexe quand on prend la peine de s'y arrêter.

Un livre qui revient aussi sur les missions de recherche passées, présentes et à venir et laisse espérer une accélération exponentielle des connaissances en la matière dans les décennies à venir.

Mais aussi, un voyage dans l'univers. Direction Vénus, Mars, les lunes de Jupiter et de Saturne, les planètes naines, les exoplanètes... Ont-elles pu, pourraient-elles actuellement ou à l'avenir abriter la vie ? Et si, « penser que nous sommes seuls dans l'univers est une aberration statistique », alors quelles pourraient être les explications au fait que nous n'ayons encore pas pu établir de contact extraterrestres ?

Ce livre c'est aussi des chiffres qui donnent le tournis, un appel à la responsabilité environnementale de chacun en nous rappelant qu'une planète et ses habitants forment un tout et doivent respecter un équilibre et enfin des photos magnifiques.

Si le tout est bien vulgarisé, j'ai néanmoins regretté le ton un peu trop académique à mon goût. Une approche plus ludique m'aurait sans doute permis de maintenir ma concentration sur de plus grandes périodes de lecture et d'éviter d'avoir, à plusieurs reprises, à revenir quelques pages en arrière après avoir perdu le fil.

En synthèse : un livre qui bien qu'accessible reste un peu pointu, mais qui mérite de s'accrocher :)
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Y-a-t-il de la vie ailleurs dans l'univers? La question est passionnante et y répondre nécessitera de se poser beaucoup de questions pertinentes, et d'explorer scientifiquement les avenues ouvertes par ces questions... ou de lire ce livre qui m'a surpris plus d'une fois par la qualité des questions posées.

Je vous livre quelques unes des passionnantes questions soulevées dans ce livre et vous conviendrez qu'aucune page n'est superflue.

Première question : qu'est ce que la vie? Et comment la vie peut-elle coexister avec l'environnement dans laquelle est a émergé (question que notre dérèglement climatique rend de plus en plus essentielle). Question associées : à quelle échelle de temps la vie est-elle capable de s'adapter au changement... hum plutôt des millions d'années.

Combien y a-t-il de terres habitables? On en a quand même décrit près de 5200 (parmi potentiellement des millions dans notre galaxie). Mais la vie n'apparait pas forcément dans les conditions que nous considérons comme habitable, mais plutot dans une sorte de soupe primitive.

Que nous apprennent les planètes "presque habitables" (au moins pour des microbes extremophiles!!) de notre système solaire : Mars et Venus? Quels sont les autres candidats du système solaire? Petites lunes, océans gigantesques... Nathalie Cabrol ne se contente pas de faire un état des lieux, elle dresse aussi un constat de nos moyens techniques pour explorer, et de leurs limites.

Comment détecter les exploplanètes? C'est l'occasion d'explorer les moyens techniques actuels et notamment les télescopes géants, notamment le fabuleux téléscope spatial James Webb qui a livré ses premières images l'été dernier (2022).

Lesquels pourraient être de nouvelles terres? a condition qu'on puisse y envoyer un jour des colons...

On n'échappera pas non plus à un inventaire élégant des scénarios plus ou moins imaginatifs sur de possibles vies extraterrestres et leurs moyens d'entrer en contact avec nous.
En attendant que le voyage dans l'espace soit possible à l'échelle envisagée dans ce livre, il ne nous reste qu'une solution réaliste : prendre soin de notre vieille terre et c'est très bien de conclure là dessus.

En résumé un livre aussi digeste qu'intelligent sur un sujet aussi complexe. Je dis bravo.
(offert par l'éditeur dans le cadre d'une opération Babelio)
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Nathalie Cabrol fait l'état de l'art de la question de l'existence d'une vie extra-terrestre. Elle dresse un tableau très complet des connaissances sur les caractéristiques essentielles des planètes et de leurs satellites du système solaire et montre ainsi l'extraordinaire variété de ces planètes et satellites , dont certain(e) s pourraient receler des formes de vie, sans doute très simples... Elle présente ensuite ce qu'on sait des expo-planètes decouvertes très récemment et déjà au nombre de plusieurs milliers. Et la encore, la variété est au rendez-vous, avec des conditions le plus souvent franchement inhospitalières pour la vie, telle du moins que nous la connaissons sur terre.
En résumé, le nombre d'exo-planètes, dont on decouvre tous les jours des nouvelles, s'élève sans doute à plusieurs milliards, rien que dans notre galaxie, mais la probabilité de rencontrer des conditions comparables à celles de la terre est très faible, donc si la vie existe en dehors du système solaire, c'est probablement selon des modalités inconcevables pour notre esprit, et à des distances et des échelles de temps telles, qu'il semble impossible de jamais communiquer avec elle.
Cet essai aura eu le mérite de me plonger des dimensions spatio-temporelles de moi inconnues et de stimuler ainsi mon imagination et ma réflexion.
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Merci à Babelio pour ce livre J'avoue ne pas être fan de ce genre de lecture mais sortir des sentiers battus est toujours intégrant. Et cette sortie fut plus que gagnante car j'ai trouvé ce livre scientifique plutôt accessible.
Côté écriture c est très agréable à lire. Les mots amont accessibles pour les novices. Ce livre est bien structuré et nous emmène là où l'autrice veut. Cette vulgarisation du thème permet au simple lambda de se laisser transporter et comprendre les enjeux.
De plus l autrice propose un riche contenu qui n'aboutit pas le livre.
Franchement une belle découverte que je ne regrette pas.
Merci encore
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Pour sauter joyeusement de 2022 à 2023 entre une grippe et une gastro (vie de m....), j'ai néanmoins eu la chance d'être sélectionné par Babelio pour faire une chronique sur cet essai scientifique de Nathalie Cabrol sur les extraterrestres.

Alors, je vous arrête tout de suite. Si jamais vous souhaitez vous lancer dans un livre racontant des histoires de soucoupes volantes, orientez vous plutôt vers les ouvrages célèbres de Jean-Claude Bourret comme "la nouvelle vague des soucoupes volantes", un peu daté (1974) mais qui vaut son pesant de soupe aux choux.

Ici, on est sur de la science. de la vraie science, de la dure, un mélange d'astronomie, de chimie, de physique, de géologie, de biologie... Autant dire que celui qui comprend tout dans le détail pourra balancer son CV à la NASA dans la foulée. Ils cherchent des têtes d'ampoules.

Pour ma part, j'ai vite compris que la NASA devrait se passer de moi. Je me suis humblement contenté de choper l'esprit global de cette bible pour en sentir les enjeux fondamentaux et aussi pour me convaincre de l'utilité d'investir des sommes aussi astronomiques dans la recherche de la vie ailleurs dans l'univers.

Si on se limite à cet objectif raisonnable pour tout moldu moyen, on peut dire que l'exercice est assez réussi.

Ce qui frappe le plus pendant la lecture, c'est que la compétence première pour être un champion interstellaire en astrobiologie semble être la maîtrise du conditionnel. Si on prend comme hypothèse machin truc, alors il se pourrait que bidule chose. Mais si truc muche tourne autour de fanfreluche, alors la vie serait plus difficile.

C'est une discipline dans laquelle il y a assez peu de certitudes et beaucoup de suppositions. Cela dit, il faut être indulgent et ne pas tirer sur l'ambulance car c'est une branche de la science finalement assez récente. Chaque découverte rend les experts aussi excités qu'un chasseur de pokemon attrapant Pikachu pour la première fois. C'est émouvant.

Et puis, on découvre aussi des nouveaux mots comme accrétion, circumbinaire ou panspermie. Pour ce dernier mot, hé non, ce n'est pas une éjaculation précoce, bande de petits coquins ! Il s'agit de la théorie, de plus en plus en vogue, qui dit que la vie ne serait pas apparue directement sur terre mais qu'elle serait venue de l'espace par une météorite. Une sorte de contamination extraterrestre ! Oui oui, nous serions des aliens. Sigourney, si tu nous entends !

Quoi qu'il en soit, la première moitié du bouquin est ... détaillée, peut-être un peu trop. L'indigestion n'était pas loin. Elle s'attache à présenter l'état des connaissances scientifiques sur Venus, sur Mars, sur les lunes de Jupiter. On découvre aussi que Pluton (l'ex-9e planète du système solaire, rétrogradée recemment, bichette, au rang de "planète naine") pourrait être une merveilleuse candidate pour développer une certaine forme de vie malgré son éloignement par rapport au soleil. C'est sans compter également sur les données collectées grâce à l'observation par télescope des fameuses exoplanètes (planètes tournant autour d'une étoile autre que le soleil). Un travail de fourmi extraterrestre compte tenu de la quantité indéfinissable d'exoplanètes existant dans l'univers.

Ah tiens, en parlant d'extraterrestres, il a quand même fallu attendre le chapitre 10 pour avoir un premier élément de réponse à la question qui nous turlupine tous : est-ce que les petits hommes verts existent ?

Pour y répondre, Nathalie Cabrol nous remémore l'équation de Drake qui permet d'évaluer le nombre de civilisations détectables au-delà du système solaire. A noter que cette équation est présentée comme l'équation la plus connue après E = mc2 d'Einstein ... Oups ... Je savais que j'aurais mieux fait d'aller en cours de sciences plutôt que de jouer au baby-foot à la cafet. Et pourtant, d'après l'auteur, l'affaire est pliée : "Avec un minimum de 300 millions d'exoplanètes potentiellement situées dans la zone habitable de leur étoiles parentes, seulement dans notre galaxie, penser que nous sommes seuls dans cet océan cosmique est tout simplement une absurdité statistique."

Mais alors, Watson, pourquoi on ne les a pas encore rencontrés, ces aliens ? L'hypothèse la plus probable serait que les extraterrestres sont tellement différents de nous qu'il nous serait impossible de les reconnaître ou de déchiffrer leurs signaux. L'autre hypothèse serait qu'ils sont tellement supérieurs à nous qu'ils préfèrent ne pas intervenir et de se contenter de nous regarder comme des animaux dans un zoo. Ça se défend aussi ...

Quant aux OVNIs, la réalité rattrape la fiction puisque le congrès américain a demandé la création d'un bureau officiel, au sein du pentagone, chargé de collecter et d'analyser les données relatives aux phénomènes aériens non identifiés, dans "le désir de préserver la sécurité de la nation". Ça commence à devenir chelou là. La théorie du complot n'est pas loin !

Quant à la dernière partie du livre, on bascule franchement dans le sublime, dans la philosophie, dans la transcendance. Et c'est peut-être là que ce bouquin prend toute sa splendeur puisqu'il requestionne la limite entre le vivant et le non vivant, propose des biochimies "alternatives", discute du rôle du hasard dans tout ça, de l'origine de la vie et de sa relation avec l'environnement (Gaia = Pandora ?), de la mutation spontanée des gènes laissant entendre que la vie répondrait aux lois de la physique quantique, de la nouvelle forme de vie que pourrait être l'intelligence artificielle, le transhumanisme ou les xenobots.

Du lourd !

Et pour finir cette chronique sur une note optimiste, je vous propose un extrait du chapitre conclusif qui se suffit à lui-même pour comprendre qu'on n'a pas le cul sorti des ronces :

"
"La nature de la vie sur Terre et la recherche de la vie ailleurs sont les deux faces d'une même question : la recherche de qui nous sommes", a dit Carl Sagan.
Mais qui sommes-nous, Carl ?
Cette question revient sans cesse et de façon toujours plus urgente, alors que nous ignorons les signes d'une planète qui change - le ciel rouge sang rempli de la suie des forêts en feu, la vie marine étouffée par l'assaut de la pollution plastique jusque dans la fosse des Mariannes, les glaciers et les calottes polaires qui disparaissent, les sécheresses extrêmes, les cours d'eau pollués, les exodes et les guerres dus au climat et, une fois de plus, la montée du fascisme. La réponse à la question de savoir qui nous sommes à ce moment précis de notre histoire consiste autant à comprendre qu'elle est l'origine de la vie dans l'univers qu'à nous regarder dans un miroir et à décider si nous sommes destinés à perdurer en tant que civilisation ou bien à disparaître, et ceci avant même d'avoir eu la chance d'exprimer toute la beauté qui est en nous - notre amour et notre compassion, notre art et notre ingéniosité, notre curiosité sans limite. Nous sommes à la croisée des temps et nous devons décider de notre avenir en tant qu'espèce et en tant que civilisation."

Voilà voilà ...

Non mais sinon, c'est passionnant. C'est un peu compliqué ... mais c'est passionnant.
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