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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫ Hey Joe ... ♫

Quand tu as rencontré la famille Jones (les hommes ) , tu n'as pas aimé Wade, le père parce que c'est une feignasse, un égoïste , une enflure , une raclure , (et tous les mots en ure...), une vraie saloperie et je pèse mes mots ...
Par contre , tu t'es pris d'affection pour le fils , Gary .
Un petit gars sérieux de 15 ans qui bosse dur pour nourrir sa famille .
Tu t'es inquiété pour lui parce qu'il ne mangeait pas à sa faim, tu lui as fait des courses et fourni un travail . Tu lui as presque servi de père de substitution parce que le sien ... et sa mère c'est pas génial non plus.
Ils ont trouvé refuge dans une cabane en rondin au fond de la forêt, ils sont analphabètes, ils ne se lavent pas , n'ont que les vêtements qu'ils portent . Les gamins ne sont pas déclarés, et n'ont jamais vu un médecin de leur vie , ni une brosse à dent ...
D'ailleurs, il y a combien d'enfants au juste ?
Oui, c'est un peu Zola , version Américaine/années 90...
♫ Hey Joe ♫... toi non plus , tu n'es pas parfait..
Divorcé, parce que ta femme et tes gosses en avaient marre que tu craques ton pognon dans le jeu , tu vis seul avec ton clébard . Un furieux ce clébard .
Tu joues encore, tu bois trop, tu castagnes trop, tu ne respectes pas assez les flics pour ton propre bien, tu conduis trop vite . Ouais , tout ça ...
Mais, t'es un vrai pote ! Et Gary , tu l'as pris sous ton aile ,et les potes, on les soutient, même quand leurs vies c'est de la merde, même quand c'est dégueu, poisseux, sale, pourri , dégueu …
Surtout quand leur père est une raclure, une pourriture, une enflure...Oui, t'es un bon pote Joe ...
♫ Hey Joe ! Ton bouquin, c'est un chef-d'oeuvre du roman noir . J'avais déjà connu la petite soeur de Gary, Fay . Elle m'avait déjà troué le coeur , là aussi ...
Ames sensibles s'abstenir !
♫Hey Joe, il parait que c'est Nicolas Cage qui joue ton personnage au cinéma, je vais voir s'il est à la hauteur .
♫ Hey Joe ♫, arrête de boire s'il te plait , tu vas mal finir ...
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Fuyant le Texas et échouant fourbus et sans le sou dans une forêt du Mississippi, les Jones font peine à voir : Wade le père est une épave alcoolique, magouilleur et sans aucun scrupule ; sa femme a en partie perdu la tête au fur et à mesure qu'elle perdait plusieurs de ses enfants ; Fay l'aînée des filles ne pense qu'à fuir quand Dorothy la plus jeune a décidé une fois pour toute de ne plus parler. Et puis il y a Gary, le fils.

Il est celui qui va aménager la maison abandonnée dans la forêt pour leur servir de toit, qui va travailler pour ramener quelques dollars et nourrir les siens, qui va économiser pour s'offrir le camion dont il rêve symbole de plus de liberté, et qui va rencontrer Joe.

Lui aussi est alcoolique, meurtri par la vie et les siens qui l'ont quitté ne pouvant plus rien faire pour lui. Jamais loin de la castagne, il a un jour dépassé la ligne de trop et goûté au pénitencier. Ça l'a calmé, un peu, mais son équilibre reste précaire au regard des vieilles rancunes qui trainent dans la vallée. Mais à l'inverse de Wade, Joe est un battant, travaillant sans répit dans la forêt où il va rencontrer et embaucher Gary.

Joe de Larry Brown – traduit par Lili Sztajn – est une biture noire et ininterrompue de 300 pages, pourtant remplie d'espoir et d'humanité. Loin du misérabilisme de Wade ou de quelques locdus locaux, Joe et Gary se battent, ne fuient pas et trouvent dans leurs propres ressources l'énergie de continuer à rêver à la rédemption pour l'un, et à un avenir pour l'autre. C'est lourd, c'est très noir mais c'est beau, et le cadre naturel exceptionnel des forêts du Mississippi offre la possibilité à chacun de sombrer ou de réagir.

Un seul regret, la brièveté de ce roman car je serais bien resté quelques pages de plus avec Joe et Gary…
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‌Deuxième roman de Larry Brown pour moi et l'euphorie ne faiblit pas, que non. Ma caravelle est partie gonflée à bloc et cingla jusqu'à l'arrivée essoufflée.

Suçotant la dernière page dans un ultime agrippement foetal, je referme à contrecoeur un livre fantastique.
Un univers totalement pourri mais littérairement parfait : personnages en 3D, atmosphère capiteuse et dense, écriture au petit poil . C'est avec une aisance extrême que l'auteur passe du paquet de chips écrasé à la métaphysique, ça se fait tout seul.

On est dans l'Amérique des pauvres types, des familles brinquebalantes, des enfances copieusement ratées, des parents malhonnêtes.
Par un effet domino, la misère économique enclenche toutes les autres formes de dénuement humain, de même que le mal entraîne toujours comme des siamois bourreau et victime, aux rôles souvent interchangeables.

Quand une once de morale personnelle ou de courage éclot, on fond sur le personnage et il nous devient indispensable.

Larry Brown est un auteur ignoblement habile qui nous kidnappe prestement et nous précipite tête la première dans une orgie de destins déconnants, où l'empathie s'affole , cuisant sur plusieurs feux en même temps. Toutes affaires cessantes, il nous faut adopter les enfants Jones, splendides d'humanité et de ténacité.

Avec toujours le comique de répétition du fameux "plop!" des canettes de bière à un rythme si soutenu qu'on finit par avoir soif et décompter le temps avec ce nouveau rythme circadien.
Hésitant sous l'avalanche d' adjectifs élogieux qui me viennent, je dirais sobrement : top (et re-plop).
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La famille Jones, une bande de vagabonds, va nu pieds qui vit de rapines, déboule dans le Mississippi rural. Il y a Wade, le père, méchant, fainéant, ivrogne, la mère, abrutie et à moitié folle depuis qu'elle a perdu deux de ses enfants. Et surtout il y a Gary, jeune ado de quinze ans qui veut s'en sortir, échapper à sa condition et surtout à son père. Il rencontre Joe, un homme qui dirige une équipe de forestiers qui détruit des parcelles de forêt pour replanter des pins à la place, beaucoup plus lucratifs. Joe va proposer du travail à Gary. Une amitié va naître entre eux. Joe va prendre le jeune garçon sous sa coupe et va devenir un père de substitution pour lui.
Larry Brown dresse un portrait tres fouillé du personnage Joe. Homme de quarante ans, ayant fait de la prison pour des petits délits, joueur invétéré, mauvais père et mari, bagarreur, il vit seul désormais avec son chien. Joe va prendre Gary sous son aile et le jeune garçon qui est en manque de repères, va s'attacher à lui.
Larry Brown, avec son sens des détails et ses personnages au profil très fouillé nous livre un roman noir où une petite étincelle d'espoir jaillit quand Gary recontre Joe.
Avec L. Brown les "gentils" ne sont jamais des super héros, beaux et sans défauts. Ce sont des humains, profondément humains avec leurs doses de défauts, de bons et mauvais cotés, de failles, de zones d'ombre. Joe est un personnage attachant.
L. Brown sait nous embarquer dans des virées au coeur du Mississipi rural, dans des endroits perdus où vivent des petits blancs pauvres , alcooliques, à la gâchette facile et nous raconter d 'extraordinaires histoires, loin des contes de fées.
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C'est le livre des occasions manquées, des choix malheureux et des mains tendues que l'on ne sait pas saisir, la « loose » complète !
L'histoire est très bien amenée, les personnages sont « ploucs » à souhait et les scènes sont pétries de détails.
Larry Brown, nous fait vivre son roman.
Pas besoin de vous faire languir, c'est un très bon livre. de belles et fidèles descriptions des choses et des êtres, nous sont proposées.
Avec le talent de l'auteur, j'aurais osé mettre 100 pages de plus pour fouiller certains « cadavres dans les placards », comme on dit chez nous autres les ploucs (les personnages de John Coleman, Willie Russel et les événements de la famille Jones avant leur retour) mais peut-être est-ce voulu par Larry Brown pour laisser notre imagination voyager ?
Et puis le roman est tellement bien écrit, c'est formidable !
Si vous aimez, comme votre Grybouille, le style « Winter's bone » vous allez vous régaler.

Les personnages qui m'ont touchés :

Joé a tout pour vivre une vie sympa mais ne peut résister à ses travers. C'est un peu, vous me passerez l'expression, un « chercheur d'emmerdes ».
Gary, pour moi, est atteint du syndrome de Stockholm, car sa jeune existence est parsemée de maltraitances dont l'origine est le chef de famille et au sein de cette famille tous sont blessés physiquement et psychologiquement. Une meute prête à exploser.
Wade, le père, est une « ordure » de la pire espèce. Sincèrement vous aimerez le détester.
Willie Russel, le taré, le « gars du cru », à qui il ne faut pas se fier.
John Coleman, le sage, le grand-père que l'on voudrait avoir.
Charlotte, les ouvriers journaliers, les Fowler, Connie, le sheriff…Tous superbes.

Pour vous donner envie, des petits passages de cette superbe écriture :

« Un peu de pluie doit tomber dans chaque vie, mais peut-être la sienne est-elle condamnée à la mousson ».
« Gary, un gosse errant échoué sur le rivage de la bonté des hommes ».
« La terre semblait dégager de la fumée, elle n'avait pas de couleur tant elle était sèche, comme si elle n'avait jamais connu la pluie. Elle semblait aussi morte que de vieux os ».
« le kudzu, jungle verte impénétrable qui avale tout, maisons, poteaux, carcasse de voiture, sans domicile fixe endormi à proximité… Cela pour décrire l'atmosphère, les terres qui ne sont pas cultivées en sont envahies ».
« Joe qui se lave les dents du bas et son dentier… C'est la première fois dans un roman, que je lis, que le personnage principal montre les ravages d'une vie à l'hygiène négligée ».
« La souffrance imprégnait si profondément ses yeux qu'elle en devenait une couleur, celle d'un ancien amour déçu ». GÉNIAL !

Mais dans cette Amérique profonde, alcoolisée, de « petits blancs », de la pauvreté, de la démerde, les histoires se règlent à coups de poings ou de fusils au choix.

« Ah quand çà va mal, çà va mal.. . Cette boue rouge du Mississipi n'a pas fini de nous coller aux pieds, moi j'vous l'dis ! Tiens ressers-moi une bière ou un verre de bourbon, le temps que je me rallume une clope que je reste dans l'ambiance ».
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Relire ce roman permet de relativiser sur le niveau littéraire de beaucoup de romans actuels et je me demande si on ne devrait pas parler plus souvent des oeuvres essentielles. Joe de Larry Brown est à classer comme un classique de la littérature américaine et le fait qu'il soit si peu connu chez nous est juste incompréhensible. Les mots me manquent pour qualifier ce livre, et un seul mot me vient à l'esprit : Monument. Au même titre que Père et Fils, d'ailleurs, autre roman de cet auteur.

S'appuyant sur trois personnages forts, Larry Brown ne se contente pas d'analyser l'illusion du rêve américain, mais situe son roman au niveau de l'Homme et de son envie ou besoin de liberté. Construit comme une rencontre entre Gary, un jeune adolescent illettré mais travailleur vivant dans une famille extrêmement pauvre et Joe, un bucheron alcoolique et foncièrement indépendant, libre et indépendant, le roman fait partie de ces témoignages sur la vie de ceux qui sont oubliés par le rêve Américain.

Le personnage qui marque le lecteur est bien entendu Wade Jones, le père de Gary, un fainéant alcoolique, violent, qui martyrise sa famille pour justifier sa position de Chef. Les Jones n'ont pas de maison, et errent à la recherche de travail pour payer l'alcool du père. Gary veut travailler pour gagner de l'argent et partir loin de cet enfer. Il rencontre Joe qui place sa liberté au-dessus de tout et de tous, ayant abandonné sa famille et même ses relations avec les autres, au profit de l'assouvissement de ses envies.

Roman d'émancipation, d'éducation et de rédemption, ce roman présente l'avantage de ne pas opposer des gentils avec des méchants. Tous les personnages ont leurs propres motivations et sont tous blâmables, dans une société « normale ». Larry Brown nous montre la société des libertés qui pousse chacun à ne penser qu'à lui avant tout, et à renier sa responsabilité collective, quitte à payer les conséquences de ses actes.

Avec une plume brutale mais formidablement évocatrice, cette histoire faire d'alcool et de bagarres, de sueur et de haine nous montre que même avec des personnages extrêmes, l'espoir d'une vie en société peut exister ; et qu'avec de l'éducation, on peut aboutir à une société vivable. Joe est un hymne littéraire à l'humanisme, sans concession, et d'une formidable force. On n'est pas prêt d'oublier ni ces personnages, ni ces forêts, ni cette intrigue terrible.

Coup de Coeur !
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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Que de souffrances dans cet état du Mississipi. Au début, on se croirait au siècle dernier et quand les voitures ou la machine à laver apparaissent dans le décor, on se dit avec horreur que ça pourrait être aujourd'hui. le jeune héros est émouvant de courage, de bonté et d'innocence. Fidèle à sa famille de « pauvres blancs » américains, désespérante et révoltante, il se bat dans tous les sens du terme. Cet ado va être initié à la vie par un homme en proie à d'autres souffrances. La nature n'est pas en reste mais elle est habilement sublimée. Un livre dur et passionnant sur des luttes individuelles au destin imprévisible.
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Avertissement au lecteur : Si vous envisagez de rentrer dans le cercle des alcooliques anonymes, il est préférable de ne pas lire ce roman. Pour tous les autres, il est à consommer sans modération ! Autant le dire tout de suite, l'alcool est omniprésent à chaque page ou presque. C'est même un des personnages principaux de ce roman. Peut-être parce qu'il fait terriblement chaud dans le Mississipi. Peut-être aussi parce que lorsque les destins sont trop lourds à porter, l'alcool est une bien jolie sirène. Ce qui est sûr c'est que les principaux protagonistes engloutissent canettes sur canettes quand ils n'ont plus Bourbon et coca sous la main pour se désaltérer. Je n'ai pas vérifié avec précision, mais je suis prête à faire le pari qu'il n'est pas possible de lire plus de trois pages d'affilée sans que l'un ou l'autre des personnages s'enfile une gorgée, si possible fraîche voire glacée.

Ce livre, c'est l'histoire de Garry Jones, un môme à l'âge incertain, quinze ans peut-être, et sa famille. Ils sillonnent la faim au ventre, les routes du Mississipi sous la poigne d'un bon à rien de père, ivrogne, voleur, égoïste, violent. Garry a une soeur Fay, qui s'est enfuie. Si elle est évoquée au début du roman, nous en saurons peu car son portrait fait l'objet d'un autre roman de Larry Brown. Garry, ses parents et son autre soeur trouvent un jour une vieille cabane abandonnée. Depuis des années. Un taudis envahi par les guêpes et les araignées. Pas d'eau courante, ni d'électricité. Ils s'y installent. Maintenant qu'ils ont un toit, il s'agit également de trouver du boulot. Si Garry est prêt à tout type de job, son père lui est à l'affût de tous les plans susceptibles de lui fournir de la boisson. Travailler, c'est pas pour lui, mais récupérer l'argent gagné par son fils pour s'acheter une bouteille sans même s'assurer que la famille aura de quoi manger, ne lui pose aucun problème moral.

Ce roman, c'est aussi l'histoire de Joe, un homme solitaire qui ne dénombre plus depuis longtemps les bouteilles éclusées au cours d'une journée. Plutôt en froid avec la police locale, c'est pas un tendre. Il emploie des journaliers pour empoisonner des arbres inutiles afin de pouvoir ensuite replanter des espèces plus propices à l'industrie du bois.

Leurs chemins sinueux vont se croiser et, au fil des jours, et presque malgré lui, Joé va se prendre progressivement d'affection pour ce jeune garçon.

Ce roman est dans la veine des « White Trash ». Autrement dit, de ces romans américains qui dépeignent la misère sociale de l'Amérique rurale, cette Amérique où les blancs sont aussi pauvres que les noirs. Dans la droite ligne d'auteurs comme Steinbeck. Comme pour les Raisins de la Colère, ce récit m'a marqué par son intemporalité. L'histoire de Joe et de Garry, si elle s'est passée hier, aurait tout autant pu se passer il y a un demi-siècle. Elle pourrait également se passer aujourd'hui et le seul indice qui nous indique que ce n'est pas le cas, c'est qu'il n'y a ni téléphone portable, ni internet. Ce qui est sûr, par contre, c'est que des types comme Joe ou des mômes comme Garry, l'Amérique actuelle doit en compter encore.

L'histoire de Garry et Joe est magnifiquement portée par l'écriture de Larry Brown. Les dialogues les plus crus s'entremêlent à des descriptions empreintes de poésie. L'auteur sait nous transmettre l'ambiance lourde, comme la chaleur des champs et des bois autour du Mississipi. Les personnages ont de l'épaisseur, du corps. Les lueurs d'espoir qui les portent, les animent sont fragiles et les chances de voir le destin s'éclaircir improbables.
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Aujourd'hui, je vous parle de Joe de Larry Brown, un roman que j'ai lu en juillet l'année dernière. Il s'agit du troisième romans que je lis de cet auteur après Fay et Père et fils.

Bon, je dois dire que j'apprécie vraiment la plume de Larry Brown, la noirceur qui se dégage de ses romans, ce qui est pour moi, amateur de noir, un vrai plaisir de lecture. Dans Joe, encore une fois l'auteur vient explorer l'âme humaine, il vient mettre en opposition différents caractères. Tout d'abord, il y a Gary avec malgré son innocence une rage de vivre et l'envie de sauver ce qu'il reste à sauver. Ensuite, il y a son père, une abomination, alcoolique, violent qui n'attend plus rien de la vie. Pour finir, nous avons Joe, un mec désabusé qui aime lui aussi la bouteille et la bagarre, mais à lui, il lui reste un mince espoir de faire quelque chose de bien de sa vie. Ces trois là, se retrouvent donc dans ce roman et je peux vous dire que cela va faire quelques étincelles.

J'aime ces romans qui se passe dans cette Amérique profonde, pleine de misère et de violence. J'aime ces romans à l'ambiance pesante dans lesquels il n'y a pas trop de dialogues et où les non-dits nous font entrer dans la tête des personnages. J'aime ces romans bien noirs mais où on y trouve malgré tout un peu de lumière, un peu d'espoir. de l'espoir pour Gary forcément mais aussi pour l'âme humaine.

Il y a donc beaucoup de violence dans ce roman. Violence entre les hommes ça vous l'aurez compris, mais également de la violence envers la nature. le métier de Joe est d'empoisonner les arbres pour en faire pousser d'autres à la place qui sont plus adaptés à l'abattage. L'homme n'a pas de limite à la destruction, c'est vraiment affligeant.

Au début de ma chronique, je vous ai parlé de Fay… Et bien il s'agit de la soeur de Gary, j'aime bien l'idée de Larry Brown d'avoir créé un lien avec ses romans. Il y a également un film avec Nicolas Cage qui est sorti il y a quelques années. C'est un bon film même si le roman est bien meilleur.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Divorcé, alcoolique chronique, entrepreneur intermittent, Joe mène sa vie au jour le jour sans se poser trop de questions. Jusqu'au jour où il croise Gary Jones sur le bord de la route, qui lui demande un job. L'adolescent est issu d'une famille itinérante, la mère un peu folle, le père alcoolique, voleur, égoïste et violent, la grande soeur qui s'oppose de plus en plus au père et la petite soeur qui s'évade dans ses jeux. Gary souhaite travailler pour s'offrir un véhicule et devenir indépendant, surtout par rapport à ce père qui dirige la famille d'une main de fer et dépense le peu d'argent dans la boisson. Joe décide donc de l'embaucher pour des travaux et lui propose même de racheter son véhicule. En effet, l'homme s'attache au garçon de façon incompréhensible, comme si c'était son moyen d'expier ses péchés, alcool, infidélité et indifférence face à ses propres enfants. Une vision très sombre de l'Amérique profonde, où le peu d'humanité est noyé dans l'alcool et la méfiance vis-à-vis des autres (même si par rapport au père de Gary, cela se comprend). La misère sociale des « petits blancs » y est décrite de façon crue et l'espoir en l'avenir sont ténus : seul Gary semble espérer quelque avenir, même si celui-ci peut nous paraître bien modeste (avoir un véhicule), et le chemin à parcourir pour obtenir ce qu'il souhaite bien difficile : travaux difficiles et dangereux (Joe le fait travailler dans les bois pour empoisonner les arbres non rentables pour l'industrie du bois de façon chimique et sans protection particulière) et méfiance constante vis-à-vis du père qui ne pense qu'à le voler. Un roman noir et âpre.
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