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Critique de Hulot


L'Ange de Curaçao


C'est ainsi que fut surnommé Jan Zwartendijk, Néerlandais, directeur de la filiale de la société Philips en Lituanie et fraîchement nommé consul honoraire à Kaunas. Il doit son surnom au fait qu'il délivra près de trois mille visas pour l'île de Curaçao à quelque milliers de juifs, pour beaucoup, réfugiés polonais et qui fuyaient de nouveau devant l'arrivée imminente de l'armée Allemande en 1940.


Le seul "chemin" pour rejoindre cette île des Antilles néerlandaise pendant cette période de guerre, était de traverser toute la Russie jusqu'à Vladivostok via Moscou et d'embarquer ensuite pour le Japon. C'est là qu'intervient le consul du Japon à Kaunas, Mr Sugihara, qui va lui aussi délivrer des milliers de laissez-passer de transit. Concernant les autorités Russes, elles se contenteront "d'empocher" 500 dollars (oui,vous avez bien lu: dollars) par billets de train du Transsibérien.


C'est l'histoire de ces consuls Néerlandais et Japonais que nous raconte l'auteur. Leur vie avant, pendant et après la guerre. Ce qu'ils étaient en tant qu'Homme et leur parcours qui les conduira à prendre tous les risques pour délivrer ces visas.


C'est aussi l'histoire de ces familles de réfugiés. Ces hommes et ces femmes qui pour la plupart rêvaient des Etats-Unis sans savoir que les frontières américaines étaient fermées. Certains feront finalement leur vie en Australie, en Nouvelle Zélande mais très peu sur l'île de Curaçao. La grande majorité, encore au Japon quand ce pays rentrera en guerre, trouveront refuge à Shanghai parfois jusqu'en 1948 date à laquelle, ils pourront enfin espérer rejoindre les Etats-Unis ou le Canada.


Un très beau récit, puissant dans lequel l'auteur donne la parole aux enfants des deux principaux protagonistes proclamés "Justes" mais aussi aux rares réfugiés survivants. Jan Brokken nous raconte par le détail tous ces évènements, il se rend également sur les lieux, en Lituanie évidemment mais aussi au Japon pour mieux nous permettre de revivre l'épopée de tous ces expatriés.


Au total, plus de dix mille personnes (un visas étant valable pour plusieurs membres de la même famille) réussiront à fuir l'avancée allemande grâce au courage et à la responsabilité de quelques uns.
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