Ce roman de 2021 dont la couleur de la couverture m'évoque soit un peppermint rose ou une bouteille de Peptobismol ( ce truc liquide rose bonbon) aborde avec humour un thème un tantinet chatouilleux: le décès d'une personne détestée.
C'est que, voyez-vous, tante Aimée n,a d'aimable que le nom pour le petit Jarvis, 10 ans, et sa famille. D'ailleurs, elle l'appelait "Morvis" en raison de sa tendance nasale à se prendre pour un robinet qui fuit. Et elle a même appelé son chien ( un caniche blanc) "Débile". Bref, la typique madame pas sympa qui râle et rouspète tout le temps, mais qui aux yeux d'un enfant prend la forme du "Méchant absolu" dont le manque de coeur est corroboré par l'absence de l'âme. Pourtant, c'est Jarvis qui va se charger de faire les préparatifs: faire les invitations, monter une couronne et un bouquet de fleurs, se trouver un bel ensemble de vêtements, une annonce de décès dans le journal,etc. Mais comme arrive le jour de l'enterrement, le jeune garçon pourrait avoir une surprise.
Un petit roman qui permet de faire une petite réflexion sur notre perception des enterrements. Si certains sont en effet très douloureux quand il s'agit de gens qu'on aime, qu'en est-il de ceux qui nous sont soit indifférent soit détesté? Devrions-nous hypocritement afficher de la tristesse sous prétexte que c'est le décès de quelqu'un?
Ici, Jarvis est surtout fasciné par l'enterrement en soi, la cérémonie, les préparatifs, les textes. Pour lui, tout ça a un côté plutôt festif. C,est néanmoins à la cérémonie qu'il va constater que. peut-être Aimée était-elle appréciée modérément par certaines personnes. Peut-être n'était-elle pas l'infâme méchante? Peut-être même que son décès et la cérémonie s'ensuivant ont été des moyens pour mieux la connaître?
Un roman rempli d'humour aussi, avec des constats d'enfant, une logique naive et un enthousiasme touchant.Et qui interroge sur notre rapport à la mort. Après tout, nos coutumes mortuaires sont très sinistres comparées à certaines Nations et peuplades.
Un roman court qui aborde avec légèreté et humour un évènement qui va forcément être vécu dans une vie et qui contraste beaucoup avec la plupart des romans traditionnels sur le deuil, généralement graves, sérieux et lourds. Et ponctué des dessins de
Soledad Bravi, connue pour ses albums jeunesse pour la petite enfance.
Pour un lectorat du second cycle primaire ( 8-9 ans).