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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
COUP DE COeUR

Alors que je lis peu de littérature africaine et peu de livres de la collection blanche, je ne peux que recommander Les jours viennent et passent qui raconte tout simplement la vie d'une mère en fin de vie, Anna, et de sa fille adulte Abi.

Leur enfance, la communauté africaine et ses codes, la religion, la politique, la misère, la relation vis-à-vis des blancs, des hommes et de la polygamie, la gestion des enfants... J'ai eu un peu l'impression de lire un témoignage. Peut-être parce que le récit est très souvent à la première personne...
Ce sont de belles histoires, teintées de moments très moches à cause de la misère quotidienne et du profond sentiment d'abandon face à la corruption qui règne dans les hautes sphères...

Dans ce contexte, les gens recherchent le bonheur immédiat et peuvent vite basculer ; c'est ce qui arrivera à la jeune Tina, amie de Max, lui-même fils d'Abi. Son témoignage en fin de roman est vraiment poignant. La plupart des personnages du livre sont d'ailleurs bouleversants. Je ne pourrai jamais aussi bien décrire la Cameroun qu'Hemley Boum qui signe ici un super roman (que je suis la première à critiquer d'ailleurs :-) )
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A la fin de sa vie, Anna se remémore les évènements importants de sa vie : son enfance, ses études, son mariage...
Abi, sa fille, accompagne sa mère à la fin de sa vie tout en tentant de résoudre ses conflits familiaux et amoureux...
On suit également le destin d'une jeune fille enlevée par Boko Haram mais qui est également liée aux deux premières femmes.
Une belle découverte.
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Ce roman est construit autour de trois femmes camerounaises dont les voix se complètent, s'entremêlent pour rendre hommage à toutes les femmes camerounaises et pour dépeindre un Cameroun au moment de son indépendance jusqu'à nos jours, blessé par la gangrène de Boko Haram.
L'auteur donne la parole à Anna, qui va mourir très prochainement d'un cancer et qui ne cesse de parler pour témoigner et transmettre avant qu'il ne soit trop tard; on suit le combat de cette petite fille, dont la mère est morte en couches, qui vit dans des conditions très pauvres et à laquelle l'amour des livres et l'éducation vont offrir le liberté. Abi, sa fille unique, journaliste, installée en France, divorcée, un fils, essaye de toutes ses forces de recréer un lien avec cette mère dont elle ne se sentait pas proche, enfant. Enfin, Tina, jeune fille de 17 ans, qui vit au Cameroun, sous l'attention affectueuse d'Anna et qui aime le fils d'Abi, témoigne des ressorts qui peuvent conduire des jeunes à rejoindre l'enfer de Boko Haram et de ce qu'ils peuvent y subir.
"Les jours viennent et passent" est un très beau roman d'amour : amour pour son pays meurtri, amour pour ses enfants qu'on comprend si mal, amour pour son mari qui peut se transformer en haine; bref, un amour loin d'être idéal mais si fort et si humain.
C'est aussi un roman de transmission de mère à fille, des anciennes aux jeunes filles avec en filigrane le thème de la réappropriation de sa culture, de son identité après la colonisation.
C'est enfin le roman de la déliquescence d'un pays où l'argent corrompt la vie publique, où les jeunes veulent aller chercher l'Eldorado en Occident ou un sens à leur vie au sein de Boko Haram. le récit de Tina, au sein de ces fanatiques islamistes, est très fort, il prend aux tripes. Il m'a rappelé l'émotion puissante que j'avais ressentie à la lecture de "Girl" d'Edna O'Brien sur l'enlèvement par Boko Haram, en 2014, au Nigeria, de 276 lycéennes de 12 à 16 ans, d'ailleurs évoqué dans le roman. Emley Boum utilise, elle aussi, un fait réel,l'attentat de Kolofata, dans le nord du Cameroun, qui a fait 150 morts. Elle veut ainsi probablement rendre hommage aux victimes qui n'ont fait l'objet que d'un entrefilet dans la presse, reprenant en cela la même démarche qu'Edna O'Brien dont le roman était sorti un mois auparavant.
Un magnifique roman puissant, aux personnages très attachants.
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C'est un livre très étonnant en ce sens que la fin n'a rien à voir avec le début. Entre la 1ere et la dernière page l'autrice nous embarque dans un voyage étonnant de plusieurs familles entremêlées, et si on pensait, après les premières pages, qu'on savait où elle nous menait, le livre prend un tournant très inattendu sur les 50 dernières pages. J'ai beaucoup aimé cette lecture, d'une part parce que c'est très bien écrit, avec style agréable, mais aussi parce que malgré une violence qui reste très présente, j'ai réussi à garder en moi cette trame de fond tissée par les femmes héroïnes de cette histoire, qui sont des femmes fortes, volontaires et bienveillantes.
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J'ai rencontré l'autrice grâce à la sortie de son dernier roman ("Le rêve du pécheur") que j'ai adoré. L'entrevue c'est extrêmement bien passé, je ne voulais pas m'arrêter là. Déjà parce que l'écriture m'a énormément plu mais aussi parce que l'autrice aborde des sujets qui me touchent.

Dans "les jours viennent et passent", il y a trois femmes dont les vies sont très différentes. Elles ne sont pas rentrées dans la vie par la même porte. Mais, le lien qu'elles ont construit entre elles va leur permettre d'appréhender les évènements auxquels elles font face (que ce soit a pré ou posteriori).

Le regard qu'elles portent les unes sur les autres est profondément touchant, sans jugement. L'autrice dépeint une précieuse solidarité mais, aussi une grande authenticité. Chaque personnage se scanne, reconnait ses torts, se montrent tels qu'ils sont. Elle nous parle du Cameroun, de culture, de la recherche de la réussite, de nos origines, de nos familles, ... Elle nous parle de tout ce qui fait nos vies.

J'aime le travail psychologique de l'autrice, elle arrive toujours à faire émerger le passé de chaque personnage sans en faire trop. J'ai le sentiment de lire l'amour qu'elle a pour ses êtres fictifs. Je crois que c'est cela qui m'accroche. Je les aime aussi.
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Au crépuscule de sa vie, Anna se remémore sa vie. Ce récit se transforme en une très belle fresque sur l'histoire récente du Cameroun : les différentes tribus, la vie à la campagne, les femmes enfants mariées trop tôt et aussi une jeunesse qui n'a plus d'espoir, perdue entre corruption et religion.
Très rapidement, elle a la volonté farouche de s'en sortir quite à jouer les femmes de ménage des religieuses qui en échange lui donnent accès à l'éducation.
Elle n'est pas dupe, a bien compris l'importance d'être bien née dans ce pays où les bonnes origines et la connaissances et la maîtrise des codes facilitent tellement les choses. Femme de caractère, marié à un homme qui rêve d'un Cameroun libre, elle luttera contre sa belle-famille, la polygamie et plus généralement la lâcheté des hommes.
Abi, sa fille, se tient à ses côtés dans cette chambre d'hôpital. Leur relation fut complexe et parfois même conflictuelle, mais cette fin de vie les rapproche.
Une troisième femme est très présente dans ce roman. La jeune Tina, amie de Max, le fils d'Abi. Elle raconte l'engrenage de la religion, l'emprise de fanatiques qui la mèneront jusque dans les camps de Boko Haram. Son récit est bouleversant.
Malgré ces sujets graves, l'écriture est fluide. Hemley Boum nous transporte et nous fait prendre conscience des enjeux socio-économico-religieux de ce pays. Magistral !
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La vie de trois femmes entre le Cameroun et la France, des destinées douces-amères, entre deux cultures, mais qui montrent la vitalité de l'Afrique.
Et puis il y a le récit coup de poing de l'embrigadement de jeunes par Boko Aram, on a peine à croire à la plausibilité d'une histoire aussi horrible, où la contradiction entre idéologie affichée et réalité, la négation du respect humain dépasse l'entendement.
Comment sortit du cercle infernal colonisation, corruption, capitalisme et fondamentalisme, le livre ne donne pas de solution et je n'en ai pas non plus.
Il reste un livre formidable, des caractères attachants, des ouvertures sur la capacité résiliente de la société camerounaise pour peu qu'on lui en donne la liberté, et l'espoir que l'amour pourra triompher de l'horreur.
A lire absolument.
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Un remarquable parcours de femmes ; une immersion dans le Cameroun contemporain remarquablement bien décrit pour qui connaît le pays.
Bref un gros coup de coeur
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