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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsque Layla reçoit sa convocation pour être naturalisée des mains de Marie-Ange dans ce bureau d'aide aux réfugiés qu'elle fréquente avec régularité, elle pourrait en effet être la jeune femme la plus heureuse du monde. Mais comment l'être quand on se retrouve seule à Paris après avoir laissé les siens dans un pays ravagé, quand on vit dans un hôtel insalubre au milieu de femmes sans perspectives, quand la mairie impose à Momo de fermer son manège parce que sa barbe fournie dérange, quand une vieille femme se retrouve à la rue, sans aide et sans ressources, après l'incendie de son immeuble ou quand Sadia accepte de s'humilier en échange de quelques euros ? Ce n'est pas exactement cela qui pourra donner le sourire à Layla et la rendre la plus heureuse des jeunes femmes.

Dans ce récit vibrant d'humanité et de révolte, Leïla Bouherrafa raconte le quotidien de cette jeune réfugiée, fait de débrouillardise et de beaucoup de courage pour lutter contre les grandes difficultés auxquelles elle est confrontée. Avec une fausse naïveté et un bon nombre de piques à peine dissimulées sous d'apparentes notes d'humour (noir), l'auteure dénonce à travers la voix de Layla les dysfonctionnements et la dure réalité de ceux qui se retrouvent parqués dans des bâtiments et des hôtels vétustes et qui sont obligés d'user d'expédients plus ou moins légaux pour s'en sortir, à peine.

Réfugiés ou non, jeunes ou vieux, avec un emploi ou sans, tous les personnages mis en scène ici sont en lutte pour grapiller un peu de vie, un peu de dignité, un peu d'humanité et sont pris dans les rouages d'une société qui n'a pas de temps à consacrer au plus faibles.

On aurait aimé peut-être un peu plus de nuances dans ce roman clairement à charge et qui dépeint tout en négatif. Les moments d'éclaircies sont rares malgré le caractère volontaire de Layla et son indéniable envie d'avancer malgré tout ce qu'elle a déjà vécu et dû abandonner.
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« La dédicace », le premier roman de Leïla Bouherrafa avait été une des belles découvertes de la sélection du Prix Orange du Livre 2019 dont j'avais fait partie du jury. Ce texte décalé et drôle m'avait enthousiasmé et j'avais gardé un bon souvenir de ma lecture.

Dans son deuxième ouvrage, elle a conservé son style, mélange de tragédie et d'humour noir. Cela lui permet de dépeindre la vie tumultueuse des personnes en marge de la société, sans forcer la dramaturgie. Cette fois-ci, elle s'attache aux destins de réfugiés et à la manière dont ils sont traités par notre système. On suit Layla dans sa quête de naturalisation. Alors qu'elle se rapproche de son but, elle nous donne une idée de son quotidien. Entre son foyer où elle vie, le café où elle travaille et les rues où elle déambule, elle croise des personnages truculents qui nous entraînent dans des scènes loufoques.

L'autrice met en scène ces moments de vie débordants d'humanité. On sent qu'elle s'intéresse aux gens et qu'elle veut aider ceux qui sont mis sur le côté. Chaque être humain, même oubliés, a une valeur à ses yeux. Malheureusement, je trouve que le texte part dans tous les sens et qu'il n'a pas vraiment de direction, à part celle de dénoncer. Il est unilatéral dans ses propos et manque souvent de partialité. Sur la longueur, la satire m'a un peu agacé.

Vous aurez compris que je suis moins convaincu par « Tu mérites un pays » que par le précédent livre de Leïla Bouherrafa. Mais ce petit bémol (juste un ressenti personnel) n'enlève rien au plaisir de lecture que procure sa plume agréable et son ton toujours insolent. On sent qu'elle aime les gens, qu'elle veut leur rendre leur dignité et c'est aujourd'hui assez rare pour ne pas le mettre en avant !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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"Tu mérites un pays" est le deuxième roman de Leila Bouherrafa. le thème – le parcours d'une jeune exilée à la recherche de la nationalité française – avait tout pour me plaire de par l'importance d'un sujet peu traité, me semble-t-il. Et pourtant, au risque de rompre l'unanimité, je dois avouer que j'ai été quelque peu déçue.

Layla, le personnage principal est une jeune femme qui a quitté son pays dévasté, laissant derrière elle sa famille. Elle vit désormais à Paris dans un hôtel insalubre du côté de Ménilmontant, au milieu de soeurs d'infortune. Elle peine à gagner très peu à des tâches ingrates. Elle se désole de voir son ami Momo contraint de fermer son manège pour cause de barbe trop longue, et son amie Sadia, si belle, obligée de s'humilier pour quelques euros. Alors, lorsqu'Anne-Marie, l'assistante sociale qui la suit, lui remet sa convocation pour l'entretien en vue de sa naturalisation, elle n'est pas aussi heureuse qu'elle devrait l'être.

Si je comprends totalement les sentiments attribués à cette jeune fille, si je comprends sa crainte de laisser une nouvelle fois derrière elle tout ce qui la constitue, sa langue, sa culture, il m'a manqué une part d'équilibre pour adhérer totalement. Je ne pense pas que l'on puisse ranger d'un côté les bons et de l'autre les mauvais, chacun portant en lui une part de soleil et un mur à l'ombre. J'ai été dérangée par un regard quelque peu manichéen, un récit totalement à charge qui écarte d'emblée l'espérance d'une société meilleure. Même le cimetière du Père-Lachaise est taxé de sexisme, "J'ignorais totalement que le Père-Lachaise était un cimetière pour grands hommes et l'apprendre m'a contrariée." Certaines femmes célèbres y sont – sauf erreur de ma part – également enterrées, ne serait-ce que Colette, Sarah Bernhardt, Simone Signoret ou encore l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi. Alors, bien sûr, il est sans doute question de la visibilité insuffisante donnée à ces femmes mais quand même, à mes yeux, la réflexion manque de nuance. Rendons à César…

L'écriture de l'auteure a su m'accrocher par ses passages poétiques, son humour, ses sarcasmes, même si au départ le côté enfantin du ton m'a quelque peu déstabilisée. le style est par ailleurs intéressant parce que puissant et maîtrisé…En fait il eût suffi de presque rien.

"Tu mérites un pays", un roman qui ne m'a pas totalement conquise. Mais je sais qu'il a trouvé son lectorat et je m'en réjouis.

Lien : https://memo-emoi.fr
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