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Critique de Merik


Merik
21 février 2024
Annoncer à son entourage un cancer alors qu'il n'en est rien, c'est peut-être pas une super idée malgré l'intention louable du narrateur de remettre son couple sur les bons rails et d'en profiter pour écrire un roman. C'est en tout cas une bonne idée pour le départ de celui-ci, à la teneur loufoque, sarcastique et drôle. Paloma de Boismorel réussit un personnage insolite en la personne de Pierre-Antoine – un cousin éloigné ou pas de la famille des Paul de Dubois, fondu dans un narrateur un brin dépressif, un brin sentimental, un brin hypocondriaque, un brin désenchanté dans son couple à la dérive et un monde aux couches de superficialité égocentrée qui le laissent sur le bord. Mais il suffirait peut-être de se pencher sur son pedigree et la raison de son prénom composé pour mieux cerner l'origine du phénomène Pierre-Antoine :
« – Ton père détestait le prénom Antoine et moi je détestais Pierre. C'est dingue mais c'est comme ça, nous n'avons jamais été d'accord sur rien. »
Les premiers romans sont parfois marqués par une idée originale et percutante, ici un cancer mensonger, on peut aussi penser à La moustache, La salle de bain. Mais la dynamique de départ peut vite s'essouffler et s'enliser. Il n'en est rien avec la journaliste qui a trouvé le bon rythme pour son premier roman, en visitant les arcanes de l'art contemporain pour griffer ses prétentions et profiler son ridicule, en explorant les tergiversations du romancier en devenir et en proie aux affres de l'inspiration, en mordant sur le couple et la vie familiale. On rigole, on pouffe, on s'esclaffe, on s'émerveille des trouvailles éloquentes de son écriture inventive, bien sentie et maîtrisée, aux dialogues incisifs.
À lire, et pas que pour rire !
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