Si j'avais en tête quelques éléments de la vie d'
Arthur Rimbaud, je ne savais en revanche rien du tout de l'histoire de Martha Jane Cannary plus connue sous le nom de
Calamity Jane (si ce n'est qu'elle portait des pantalons et avait des habitudes assez "masculines" pour l'époque). En trois volumes, Blanchin et
Perrissin tentent de retracer les aventures de la jeune femme, des toutes premières années de sa vie à sa disparition cinquante ans plus tard. Pour faire court avant de développer un peu plus en détail : j'ai absolument tout aimé dans cette trilogie !
Peu de sources sur le sujet sont parvenues jusqu'à nous. Ou disons plutôt que peu de sources "fiables" peuvent être utilisées. de son vivant, Martha Jane Cannary avait déjà l'habitude d'embellir son histoire lorsqu'elle avait à la raconter. Aujourd'hui, plus d'un siècle plus tard, il paraît difficile de démêler le vrai du faux et l'on ne sait plus où s'arrête le mythe, où commence la réalité... mais après tout, est-ce bien important ? Les auteurs de cette série ont choisi de se baser sur certaines sources, ont-ils fait le bon choix ? Des historiens spécialisés les contrediront peut-être, de mon côté, j'ai apprécié ce que j'ai lu et découvert.
Martha Jane est l'aînée de six enfants. Ses parents décident de quitter le Missouri pour se diriger vers l'Ouest américain mais ils meurent tour à tour. Seule pour élever ses cinq frères et soeurs alors qu'elle n'est encore qu'une jeune adolescente, elle fuit et abandonne sa famille afin d'éviter un mariage avec un voisin insistant. C'est le début de l'errance et de l'aventure, entre plaines peuplées d'indiens et villes remplies de soldats. Tour à tour cuisinière, infirmière, lingère mais aussi convoyeuse, Martha Jane ne fait rien comme les autres et se forge très vite une réputation qui la précède où qu'elle aille. Souvent habillée en homme, sur le dos d'un cheval, un fusil à la main et éprise de liberté, elle choque les femmes et fascine l'autre sexe. Elle dit avoir eu une relation avec Wild Bill Hickock de laquelle serait née la petite Janey (d'autres sources indiquent que seule l'amitié existait entre les deux adultes, l'enfant aurait un autre père). Bien plus tard, après la perte d'un petit garçon en bas âge (d'un autre homme), elle met au monde une petite Jessie qu'elle présente comme sa petite-fille. Elle participe à plusieurs shows dont elle est la vedette, mettant en scène sa propre vie, développant un peu plus le mythe autour de
Calamity Jane. Elle meurt finalement d'une pneumonie, cinquantenaire, alcoolique et pauvre... mais libre de ses choix !
Le fond m'a plu, c'est certain. Mais qu'en est-il de la "forme" ? Dans des teintes sépia, les illustrations précises et détaillées m'ont ravie. Les planches sont parfois divisées en vignettes bien distinctes mais sont également habillées de dessins et de leurs "légendes" un peu plus aléatoirement de temps en temps. Visuellement c'est particulièrement attractif. A noter également que la police de caractère utilisée dans les "bulles" diffère selon le narrateur et/ou celui qui donne la réplique, toutes donnant l'impression d'être écrite directement à la main. Je trouve que c'est une petite touche qui donne un certain cachet à l'ensemble et c'est très appréciable.
Calamity Jane fait partie de ces personnalités aux aventures riches et passionnantes. On ne saura certainement jamais la vérité vraie, le spectacle et l'exagération ayant toujours fait partie de sa vie, d'une certaine façon. Mais le mythe continue d'être entretenu, des décennies après... et n'est pas prêt de s'éteindre, à mon avis ! Tout m'a plu dans cette trilogie et j'espère pouvoir l'acquérir un prochain jour pour l'installer dans ma bibliothèque !
Lien :
http://bazardelalitterature...