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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Antoine n'a pas gagné le gros lot à la naissance. Dès le plus jeune âge il se retrouve confronté à un père de plus en plus alcoolique et violent, sans pouvoir compter sur la protection de sa mère, soumise et également victimes de sévices. Placé en centre de redressement, puis en famille d'accueil, la suite de son adolescence ne sera malheureusement pas beaucoup plus joyeuse…

Dès les premières pages, le lecteur s'attache inévitablement à ce gamin sensible, introverti, chétif et solitaire. Accompagnant cet enfant brisé par tant d'injustices, il aimerait lui tendre la main et essayer de le réparer, comme le tente cette famille d'accueil qui apporte enfin un brin d'espoir à ce parcours foncièrement sombre.

Christian Blanchard nous raconte d'une part l'enfance de ce garçon à la troisième personne, tout en proposant des extraits de carnets rédigés par Antoine, dans lesquels il revient sur les passages qui l'ont le plus marqué. Même si le dernier drame qui frappe le pauvre Antoine m'a donné l'impression que l'auteur en faisait peut-être un peu trop, s'acharnant sur son personnage… plus que le sort, aussi mauvais soit-il, ne serait capable de le faire, j'ai dévoré ce roman de la première à la dernière page.

« Antoine » est un roman foncièrement noir, qui ne laisse que peu de place à l'espoir malgré quelques belles rencontres au fil des pages. Une descente aux enfers parsemée de brimades, de violences, d'injustices, de traumatismes profonds et d'épreuves douloureuses, voire parfois insoutenables. Une enfance saccagée et une société incapable d'enrayer cette spirale négative…

Coup de Coeur !
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Combien de blessures, de coups, de larmes, de meurtres sont le résultat d'une enfance bâclée, souillée, molestée ?

Christian Blanchard que je découvre avec ce roman m'a scotchée du début à la fin. L'histoire est celle d'un enfant, Antoine, né au mauvais endroit, au mauvais moment. Un père violent, une mère soumise, Antoine voit et ressent depuis tout petit le malheur et surtout l'injustice. Afin de protéger sa mère, il se rue sur son père et le tue. Trop tard pour sa mère. Il n'a que douze ans lorsqu'il atterrit dans une institution pour mineurs délinquants. Là-bas, aucune chance pour Antoine, trop bon, trop gentil, trop littéraire de s'en sortir. On l'abîme encore et encore.

Ce livre n'est pas sans rappeler le Glen Affric de Giebel dans ces aspects si sombres et injustes de la société. L'empathie germe à chaque page pour ce gamin que la société a érigé en monstre. À force de non assistance, d'indifférence, d'absence totale de psychologie et d'amour. Comment un enfant peut-il grandir sans amour quand tout lui fait peur, quand tout est dangereux, quand il n'y a rien ni personne pour vous prendre sous son aile ?

Peut-être cette famille d'accueil qu'Antoine va rejoindre à sa sortie du centre. Pour autant qu'il ne soit pas vain de réparer un enfant brisé.

À vous d'accompagner Antoine, de lui prendre la main et de lui apporter une écoute bienveillante, enfin.
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Dans la grande loterie de la vie, Antoine n'a clairement pas tiré le bon numéro au départ. Des fondations (très) friables qui vont décider pour beaucoup de son sort.

Christian Blanchard nous narre la jeunesse et l'adolescence du gamin-titre, sur quelques années. Une existence faite de violence, de douleurs, même si cette pénombre est parfois striée de quelques rais de lumière.

Quand on vit dans la brutalité, quelle est la construction mentale possible ? Devient-on ce qu'on vit ?

L'écrivain s'est penché sur l'existence d'un jeune et sur les répercutions que peuvent avoir une série de traumatismes. Inéluctables ou non. Que ce soit mentalement ou du fait de la manière dont la société gère ce genre de situation.

L'auteur a choisi de placer l'action dans les années 70, une époque où les actes violents sont traités avec la même brutalité, où les atteintes psychologiques traumatiques ne sont guère prises en compte. On se demande plutôt de ce qu'on peut bien faire de ces gosses.

Alors quand les mauvais tirages s'accumulent à chaque moment important, se construire est une gageure, dans cette France où la guillotine est encore en service.

On apprend de l'expérience, dit-on. Mais les réactions questionnent autant l'acquis que l'inné.

L'écrivain a pris le parti de raconter ces quelques années de vie sans rien surjouer. Pas de situations rocambolesques, peu de surprises, nous sommes bien dans un roman noir « existentiel » teinté de social.

Le ton est sombre, l'histoire se place au plus près d'Antoine. Avec une alternance des narrations. Celle à la troisième personne étant régulièrement entrecoupée d'extraits de carnets écrits par le personnage, qui ne trouve d'évasion qu'à travers la lecture et plus tard l'écriture. Des armes essentielles mais pourtant bien fragiles face aux affres du désespoir.

S'il fallait faire un lien, on pourrait rapprocher cet univers de certains livres de Karine Giebel, en plus concis (300 pages).

Et, comme il l'a déjà fait dans des romans précédents, l'auteur décrit ce que peuvent ressentir les personnages du fait de l'enfermement. Autant mentalement que physiquement.

Christian Blanchard nous rappelle combien nous ne sommes pas égaux face aux traumatismes de la vie. La vie d'Antoine est semée de terribles embûches, vous ne saurez qu'à la toute fin si la rédemption est possible.
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Antoine est un jeune garçon de douze ans.
Après avoir été agriculteur, son père est devenu ouvrier et dès lors s'adonne à la boisson.
Dès lors, la violence est coutumière à la maison.
Un jour que son père est en train d'étrangler sa mère, il prend son couteau et le tue.
C'est alors que s'enchaînent maison d'arrêt, centre de redressement, famille d'accueil.
Famille d'accueil où il semble reprendre pied jusqu'à ce que les événements s'enchaînent et le replongent dans les drames.
C'est un roman sociétal fort qui relate bien la spirale des répercussions d'un drame traumatisant.
Antoine était un petit garçon doux et discret, il est devenu un défenseur de toutes les injustices.
Malheureusement le chemin qu'il a choisi pour y parvenir ne fut pas le bon.
Les carnets qu'il écrit et qui sont retranscrits tout au long du récit aident à comprendre le poids irrémédiable que pèse une enfance meurtrie et blessée, une enfance saccagée.
L'écriture fluide et la bonne construction du roman rendent cette lecture passionnante.
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Antoine” c'est l'histoire d'un gamin qui n'a pas eu de chance. La faute à un corps chétif , à une sensibilité exacerbée et à un père que l'alcoolisme a mené vers la violence. Une violence subie quasi quotidiennement par sa femme et le petit Antoine. Jusqu'au jour d'été 1972 où cette violence mêlée à une éruption de colère incontrôlable mènent à la mort de la mère d'Antoine étranglée par son mari. Antoine, caché dans un placard ,surgit alors comme un diable de sa boîte et frappe son père de multiples coups de couteau jusqu'au coup fatal.
Débute alors pour Antoine une nouvelle vie , sans ses parents, dans un centre en Essonne, où les adolescents au passé difficile sont regroupés. Une suite de nouvelles épreuves très douloureuses va l'attendre . Des épreuves qui marqueront une nouvelle fois l'esprit et le corps du jeune garçon et qui vont conditionner ses futures actions et le reste de sa vie.


On rêve tous d'Happy End dans un roman mais la lecture d'un roman noir ne peut le garantir.
Sans bien entendu vous dévoiler la fin de ce livre je vous confirmerais seulement que l'on est bien dans un roman noir …
On suit donc le parcours d'Antoine, de sa prime enfance jusqu'à sa rentrée dans l'âge adulte.
Un enfant marqué par la violence : celle de son père, celle de ses compagnons d'infortune cherchant un bouc émissaire, un plus faible qu'eux pour passer leurs nerfs ou leur désespoir.
Antoine est battu, humilié mais il survit à tous ces outrages, conservant en lui le souvenir de ces injustices.
On n'a qu'une seule envie : qu'il se révolte enfin. Mais, comme l'auteur le montre habilement, Antoine semble pris dans un engrenage infernal , dans une mécanique du malheur qui laisse peu de place à l'espoir de jours meilleurs.
Dans cette spirale négative, Antoine rencontrera malgré tout de belles personnes, notamment ce couple qui fera tout pour l'aider à surmonter ses traumatismes. Y arriveront- ils ? Je vous invite à le découvrir par vous-même dans ce livre, par moment, bouleversant, dont on ne sort pas complètement indemne. Ici pas de pathos inutile mais un réalisme qui fait froid dans le dos.


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Antoine a 12 ans. Il pourrait être un jeune garçon normal, avec sa vie au collège, ses copains, ses parents et son quotidien entre obligations et liberté. Mais la tendance alcoolique de son père, ses sautes d'humeur et sa violence, font que la vie d'Antoine est imprévisible et perturbante. Il n'a plus de repères, s'enferme dans ses livres et attend que les coups tombent. Un jour pourtant, alors qu'il ne l'attendait pas, l'enfer devient son quotidien… et il va devoir survivre…

Antoine de Christian Blanchard est un roman très dur sur un petit garçon que la violence a brisé. Malgré quelques mains tendues, jamais il ne pourra se défaire des coups, des humiliations, des trahisons. La colère, la vengeance, seront les leitmotiv qui le maintiendront debout.

Les chapitres sont courts, le rythme est soutenu, les mots sonnent justes, malgré l'accumulation des coups durs. le quotidien dans une famille dysfonctionnelle, dans une cellule ou dans un centre fermé pour mineurs, sont décrits avec beaucoup de crédibilité. Les larmes viennent, l'incompréhension et la colère arrivent plus tard.

Antoine est brisé. Il vit dans un monde de silences, où les coups des plus forts tombent sur les faibles, qui encaissent, chaque jour un peu plus. le cercle de la violence est sans fin, en sortir est difficile.

Ce roman est sombre, triste, révoltant. Mais il se doit d'exister. Ce monde là est bien réel, et fermer les yeux ne le fera pas disparaître. On doit bien cette vérité aux petits Antoine qui nous frôlent chaque jour, rasant les murs, et que nous ne reconnaissons pas…
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(Chronique complète sur le blog)
(...) Christian Blanchard (1959) signe un thriller social d'une grande noirceur dans lequel il retrace la vie brisée d'un jeune garçon pris dans l'engrenage infernal d'un système judiciaire inique.

Antoine, c'est l'histoire d'une enfance saccagée suite à une réorientation professionnelle ratée ayant engendré chez un père de famille mal-être, alcoolisme et violence intra-familiale. La violence inouïe dont fait preuve presque quotidiennement un homme profondément frustré envers sa femme et son fils unique atteint son paroxysme un jour de l'été 1972. La situation dérape, dégénère, jusqu'au geste de trop. Un geste, irréparable, qui signe le début de la très longue descente aux enfers d'un jeune garçon dont la vie s'est arrêtée de la plus brutale des façons l'été de ses douze ans.

Antoine, c'est l'histoire d'une époque et d'une région. Celle de la ville normande de Dieppe notamment qui, en devenant à la fin des années soixante le premier port de France pour l'importation de certains aliments en provenance du Maroc et des îles Canaries, a modifié en profondeur et de façon irrémédiable le tissu économique et social de la région. C'est également l'histoire d'un système judiciaire et carcéral qui ne différencie pas les victimes des bourreaux et broie ainsi et à tout jamais ceux qui ne méritaient pas un tel traitement.

En alternant narration à la troisième personne du singulier et extraits des carnets rédigés par Antoine au fil des ans, Christian Blanchard questionne de façon globale et fort intéressante les notions de bien et de mal. Il incite également à la réflexion sur d'importantes thématiques telles que l'influence de l'environnement social et économique sur les comportements humains, la violence intra-familiale et étatique, les traumatismes psychiques et les comportements déviants, le fonctionnement du système judiciaire, la peine privative de liberté et la réinsertion sociale.

Si le dernier quart du roman m'a un peu moins convaincue en raison d'une trop grande accumulation de malheurs, Antoine reste un roman réussi et hautement addictif mais dont on ne ressort pas indemne.


Lien : https://livrescapades.com/20..
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Antoine a douze ans quand il commet le geste qui le mettra en route pour les marches de l'enfer : avec son couteau offert par son père, le seul cadeau qu'il lui a fait de toute sa vie, il tuera son père pendant qu'il bat à mort sa femme.

Il se retrouve orphelin de tout : de parents et d'émotions. Il va naviguer de maison d'arrêt en centre pour mineur avec pour seul allié la rage qui gronde en lui. N'arrivant pas à verbaliser son geste, comment peut-il tolérer la colère insatiable formée en lui?
Il est prêt à tout pour se rendre quasi invisible et soumis, c'est sa quête a lui de l'amour de l'Autre. Largué dans les méandres du monde adolescent, quelles sont ses armes pour s'en sortir sans repère aucun ?

L'écriture est la thérapie d'Antoine, les chapitres sont entrecoupés de bribes de ses carnets et se seront les seuls instants où il se permet d'exprimer des émotions, où il nous raconte comment ses nuits infernales conditionnent ses journées.

C'est un livre noir où l'engrenage est livré de À à Z : Christian Blanchard nous expose l'enfance du père, le père adulte, l'enfance d'Antoine mettant ainsi en exergue le schéma qui se reproduit et l'impossible construction d'un enfant qui se construit dans la violence. L'espoir s'entremêle a l'angoisse, la dureté côtoie l'amour. C'est un roman aux milles émotions, le noir prédomine, les traumatismes aussi.
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J'aime bien me laisser emporter par un livre. C'était le cas de celui ci. Jusqu'au moment où Antoine, le personnage principal, commence à ne plus agir selon la mentalité créée par l'auteur. J'ai eu l'impression que Christian Blanchard avait un début et une fin, puis a brodé vaille que vaille une histoire entre les deux. Cela dérape quand Antoine, boxeur accompli, ressent le besoin d'utiliser une arme à feu pour se débarrasser de son beau père. On se demande d'ailleurs pourquoi il l'avait ramassée sur une scène de crime quand son meilleur copain se fait descendre. Ce n'est jamais bon quand on se pose des questions sur la crédibilité du récit. Belle incohérence aussi à la fin quand le détenu que l'on devine aisément enfermé pendant de nombreuses années, a appris que l'homme a été sur la lune. Né en 1960, définitivement incarcéré en 1976, il était forcément au courant de cette info de 1969, donc bien avant son emprisonnement. Bref, d'un potentiel 5 je suis passé à la note de 3,5.
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J'avais découvert CHRISTIAN BLANCHARD avec "Iboga" qui est encore dans ma mémoire, j'avais adoré ce roman..

Lorsque j'ai décidé de lire "Antoine", le regard de cet enfant sur la couverture m'a glacé.

Antoine est un enfant qui vit avec ses parents, qui sont agriculteurs. mais un drame va arriver. Antoine n'a que 12 ans mais il va commettre l'irréparable.

J'ai plongé avec lui en retenant mon souffle. Plusieurs sentiments et émotions m'ont transporté : l'amour, l'espoir mais aussi un profond désespoir.

Ce roman je l'ai lu d'une traite, j'y ai retrouvé l'écriture qui m'avait tant plu dans 'iboga".

"Antoine" est une histoire bouleversante. J'ai fait corps avec cet enfant sur lequel le sort s'est acharné..

J'ai espéré que la boxe le sauverait et le mènerait vers une éventuelle rédemption. Et c'est le coeur serré que j'ai refermé la dernière page de ce magnifique roman que je n'oublierai pas de sîtôt, et qui cite l'augmentation de 90 % des appels reçus au 119 pendant l'année écoulée, ce numéro d'urgence pour les enfants en danger !
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