De minuit à quatorze heures

J'ai découvert #Deminuitàquatorzeheures grâce à #NetGalleyFrance et aux Éditions Sens dessus dessous et je les en remercie.

"Jonas Bongo part en voyage." Ou peut-être est-ce "Walter Kingston, ou Adina Kaufmann. C'est un détail"

Voici un album jeunesse fort étonnant ! D'ailleurs, j'ai du mal à cerner un éventuel lectorat : à partir de quel âge peut-on entrer dans ce type d'univers ? J'en ressort un peu déstabilisée, ce qui n'est pas pour me déplaire.

J'ai eu l'impression que plusieurs illustrations sans liens apparents étaient regroupées pêle-mêle et que les textes tentaient de les réunir en leur donnant un sens. L'ensemble offre une vision post-surréaliste moderne du voyage et de la perception. Toutes les illustrations sont pleine page et sans textes (accolés simplement, noir sur blanc, sur la page en regard ou en dessous). La mise en page est simpliste au point d'être sommaire (ou l'inverse ?), ce qui donne un style particulier à l'album. Beaucoup d'illustrations jouent avec les images, les reflets, les ombres, et c'est parfois dans le détail qu'on repère les incohérences, loufoques et/ou poétiques selon le cas.

#Deminuitàquatorzeheures #NetGalleyFrance

Voici mon retour de lecture sur l'album jeunesse de minuit à quatorze heures de Bernard Friot (textes) et Guy Billout (illustrations).
" Quand Jonas Bongo part en voyage, il commence par vider sa valise et la range dans le placard. J'écris Jonas Bongo, mais je ne suis pas sûr de son nom. Il s'appelle peut-être Walter Kingston, ou Adina Kaufmann. C'est un détail. "
De minuit à quatorze heures est un album jeunesse composé de 70 images de l'artiste international Guy Billout.
Autour de celles-ci, Bernard Friot tisse une histoire aux multiples fils. Il nous emmène ça et là dans son imaginaire. Il joue avec les mots, prend plaisir à nous surprendre, nous perdre dans les images.
Nous avons ici un imagier d'un autre genre et en le commençant je me m'attendait pas du tout à ça.
C'est un ouvrage qui invite le lecteur à faire preuve d'imagination ; de curiosité.
J'avoue avoir parfois été déstabilisée par ma lecture, je me suis vraiment demandé où l'auteur m'emmenait.
J'ai beaucoup aimé les images, certaines m'ont parlées plus que d'autres. Je ne connaissais pas du tout Guy Billout et dans l'ensemble j'apprécie ce qu'il fait.
De minuit à quatorze heures est un ouvrage surprenant que je vous invite à découvrir et note trois étoiles et demie.

De minuit à quatorze heures est l'association du travail d'écriture de Bernard Friot autour des dessins de Guy Billout.
C'est une lecture vraiment spéciale, déstabilisante, explorative.
Les illustrations sont hyper originales et étranges. le texte est parfois poétique parfois chaotique. Il y a du sens. Sens unique ? Sens pluriels ? On se retrouve à interpréter ces images surprenantes de dix façons différentes, une nouvelle idée à chaque fois qu'on repose les yeux dessus. Les contrastes, ce surréalisme, ces oppositions. Ça interpelle l'oeil et interroge l'esprit.
L'association des univers de l'écriture avec ces créatives illustrations amène un nouveau niveau de lecture.
"Et des lunettes teintées pour enregistrer pensées secrètes et conversations muettes." Certaines phrases m'ont vraiment plu. Parfois en complément, parfois en commentaires, parfois en constat. "Noté sur mon carnet : "La réalité dépasse la fiction" Parfois piquant : "Il y a quelqu'un ? Et l'écho répond : "Toi. Et tu gâches le paysage."
J'ai aimé découvrir le travail d'illustration de Guy Billout. Ça m'a permit de voir avec des perspectives différentes, inattendues de situations qui au premier abord semblent être des scènes banales de la vie quotidienne. Et en fait avec plus d'observation, c'est à l'opposé de ce qu'on peut s'attendre. Comme si on voyait ces scènes familières, mais distordue, dans d'autres dimensions, au même endroit mais d'un autre univers. On joue sur les conséquences, des points de vues du lecteur, du spectateurs. Les sensations qui en résultent résonnent en nous, lecteurs, observateurs.