C'est plus beau là-bas

Lu d'une traite, ce court roman me laisse perplexe.
Nous suivons dès les premières lignes, un personnage qui s'est fait enlever. On ne comprend pas pourquoi, par qui, ni à quelle fin. Ce flou nous donne donc envie de tourner les pages pour comprendre mais nous restons dans le même brouillard que notre personnage. On suppose, on se pose des questions mais tout comme lui, on obtient pas de réponse.

J'avais eu un gros coup de coeur pour le précédent roman de l'auteure "Comme des bêtes", que je vous conseille vraiment vivement de lire, d'autant plus qu'il est désormais en poche. Si j'ai retrouvé ici l'écriture poétique de Violaine Bérot, l'histoire m'a perdue. Il y a une multitude de thèmes que l'auteure aborde à demi-mots mais je ne sais lequel est vraiment le sujet du roman.

Je suis perplexe car je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais pas non plus, que j'ai aimé.

Un roman qui me laisse un peu perplexe, un texte énigmatique qui me semble dominé par l'application d'un exercice de style au détriment de la narration.

Il y a une arrestation, à priori arbitraire, puis un enfermement dans des conditions inhumaines, une libération sans plus d'explication, des retrouvailles du protagoniste, une professeur cinquantenaire avec sa femme qu'il a oublié d'aimer depuis 30 ans, des acclamations d'une foule composée majoritairement de ses étudiants, et enfin une fuite.

La 4e de couverture indique qu'il pourrait s'agir d'un jeu d'étudiants qui ont pris au mot les conférences de leur professeur. Pourquoi pas ? On n'en saura pas vraiment plus à la fin du livre.

Si sans aucun doute le texte est beau, je n'ai malgré tout pas été séduite par cette composition.

"Je pense trop", c'est ce que m'a inspiré la lecture de ce roman. Violaine Berot sait definitivement surprendre ses lecteurs. Et même si ça n'a pas été une révélation, comme pour ses autres écrits, j'aime ces écrivains qui jouent avec la langue, qui nous baladent et nous surprennent, qui revisitent les genres. Tant de choses abordées dans un si cours roman. Elle explore et pose des questions. Je trouve en son écriture tout l'intérêt de la lecture et de la culture en général. Elle nous bouscule et remet tout en question. Bravo !

On ne sait pas où, on ne sait pas quand. le narrateur de ce court roman se fait kidnapper en pleine journée et en pleine rue puis enfermer dans un camp. Sans être détaillées, on comprend que les conditions de détention sont difficiles, mais ce que ni le lecteur ni le narrateur ne comprennent est pourquoi cet enlèvement. Il est pourtant habitué à réfléchir, professeur d'université renommé et très apprécié de ses élèves, il sait analyser et aime monter et démonter des hypothèses. Mais face à ce qui lui arrive, il perd toutes ces facultés. La suite de l'histoire le surprendra autant que nous. Comment réagir et quoi faire lorsqu'on se retrouve dans un système que l'on a soi-même imaginer, théoriser. En peu de pages, Violaine Brérot parvient à nous interroger. Et si c'était vrai… ?

Dès le départ la narration installe un malaise chez le lecteur : les évènements se déroulent linéairement : un enlèvement violent ; un rapt dans un hangar ; un professeur d'université et de nombreux autres anonymes ? Un transport en masse dans une bétaillère: pourquoi ? Pour où? Par qui ? On ne sait pas . Des tortionnaires invisibles qui hurlent des injonctions que les captifs exécutent avec résignation.
On ne comprend pas ..
Tout à coup dans un virage tout semble se clarifier : il s'agit d'un jeu de rôle monté par les étudiants de ce professeur afin de mettre en application ses préceptes .