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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir vu le film sur Yves Saint Laurent, il m'apparaissait juste de m'attaquer à la lecture de ces lettres qui est venue compléter fort agréablement le film que j'avais fortement apprécié. C'est comme si l'histoire d'amour se prolongeait, encore, lorsque la mort sépare ceux dont l'attachement a embrassé des décennies. Avec le recul et les années, les souvenirs des premiers mois de passion reprennent toutes leurs couleurs .Chacun peut y retrouver les élans amoureux et la beauté de sa jeunesse.Très agréable à lire, car on y présente l'amour, sur fond de culture et de délicatesse.
Belle écriture pour un livre émouvant qui donne une vision parfois inconnue de ce que fut vraiment ce génie de la mode, Pierre Bergé y tient le beau rôle bien sûr ...
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95 pages, 56 lettres, certaines très courtes, écrites entre le 5 juin 2008 et le 14 août 2009 – au lendemain du décès de son compagnon et pour la dernière, quelque temps après la messe célébrée commémorant le premier anniversaire de sa mort.

Pierre Bergé dévoile ici ses 50 ans d'amour pour Yves. Il raconte sans fioriture ce que fut sa vie avec cet être génial, tourmenté, malade, accro aux drogues. Un demi-siècle à veiller sur lui, à aimer « Kikou », malgré la douleur engendrée par les infidélités, sa maladie.
Un récit sans compromission, écrit avec générosité.
Une écriture intelligente, (nombreuses références littéraires, musicales, picturales qui témoignent de sa grande culture éclectique) des descriptions généreuses, somptueuses telles les couleurs flamboyantes du Maroc qui ont inspiré avec tant de force, de volupté, de générosité, les collections du grand couturier :

« A Marrakech comment ne pas penser à toi ? Ton souvenir s'accroche partout, ne veut pas quitter la ville qui eut tant d'importance sur ta vie et sur ton métier. C'est là, disais-tu, que tu as découvert la couleur, ton chromatisme. Tu étais ébloui par la tenue des femmes dans la rue, par les caftans verts qui laissaient apparaître des doublures safran, par les foulards bordés de franges de jais mais aussi par les jacarandas (Le Jacaranda est un genre d'arbres, les jacarandas, de la famille des Bignoniaceae, originaire du Paraguay, Uruguay, sud du Brésil et de l'Argentine. L'espèce la plus commune est le flamboyant bleu (Jacaranda mimosifolia). Il fleurit en début d'été puis en début d'automne en formant des fleurs bleues violacé. Sa taille peut atteindre 15 mètres). et les mélias (Melia est un genre d'arbres de la famille des Meliaceae.

« Tes idiosyncrasies t'ont empêché d'être heureux. (…) Tu avais construit un système où chacun exerçait un rôle, tu tenais celui du martyr (…) Pourtant derrière ce personnage que tu jouais, il y en avait un autre que j'ai connu et qui en aurait surpris plus d'un. Les proches des dernières années qui ont de toi l'image d'un râleur, d'un bougon qui se plaignait de tout, ceux-là, je veux qu'ils sachent que tu n'as pas été toujours ainsi. Tu l'es devenu après que l'alcool et la drogue t'ont terrassé, après les cures de désintoxication d'où tu n'es jamais revenu. (…)
Au fond, ces lettres n'avaient qu'un but : faire un bilan, celui de notre vie. Dire à ceux qui les liront qui tu étais, qui nous étions. Mettre à jour mes souvenirs, te dire combien, au bout du compte, j'ai été heureux avec toi, grâce à toi, montrer, et j'espère l'avoir fait, ton talent, ton goût, ton intelligence, ta gentillesse, ta tendresse, ta force, ton courage, ta naïveté, ta beauté, ton regard, ton intégrité, ton honnêteté, ton intransigeance, ton exigence. Ces « ailes de géant » qui t'ont empêché de marcher. »
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L'amour plus fort que la mort.
L'amour éprouvé, vécu, malmené, transcendé.
Malmené par la vie et le mal de vivre.
Transcendé après le départ pour qu'il renaisse des cendres et continue à rythmer le souffle du survivant.
Le choix épistolaire de Pierre Bergé maintient la vie au-delà de ce qui fut.
Dans une langue tour à tour simple, poétique, rêveuse, il parle à l'autre, l'unique aimé vers lequel, malgré les nombreuses vicissitudes de l'existence, malgré l'alcool, la drogue, la dépression, malgré d'autres amours, il revient encore et toujours.
Il partage avec nous dans ces lettres empreintes de noblesse et d'émotion tout ce qu'il a partagé avec Yves Saint Laurent, créateur dont la sensibilité extrême et les doutes malmenaient.
Tout est amour : les lieux, les collections, les oeuvres d'art, la musique, la Beauté, l'Autre.
Amour et douleurs vont de pair.
La passion n'enlève rien à la lucidité de l'auteur qui, certes, nous livre avec pudeur les démons de leur couple mais nous transmet aussi l'unicité qui les rend si attachants.
L'amour plus fort que la mort...
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Ces lettres à Yves débutent du 5 juin 2008 à la mi-août 2009 et finissent sur l'allocution prononcée à la messe commémorative du premier anniversaire de la mort du grand couturier parisien. Que mon père a bien connu, car il venait souvent prendre des livres chez nous dans les années 70.
Ce livre est assez émouvant, parce que Pierre Bergé dit adieu à son compagnon de vie. Et sa façon de revivre certains souvenirs, sont très réussis. On revit avec lui les années fastes comme les années de déclin. Il parle sans fard de ses joies, de ses douleurs. Puis de la turpitude du temps qui passe. Sans laisser indemne les personnes.
Il aborde aussi leur première rencontre dans la capitale, en 1958. le parcours du combattant d'Yves St-Laurent. Puis, ses lieux d'inspirations : de Paris à Marrakech, ou verra le jour sa fameuse collection "Safari". On se balade de la rue Babylone au jardin de Marjorelle. Pierre nous livre aussi leurs musiques aimées. Et qu'il adorait l'opéra. Son rapport quasi charnel avec sa maison de couture. Son errement dans l'univers gay.
Puis, le temps qui file, les amis, intimes, et connaissances, en outre la perte d'un entourage à l'aube de la vieillesse, morts de maladies, de cancers, d'accidents. Un bel hommage, hélas un peu triste. Mais très bien écrit.
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Un livre de correspondances posthumes à sens unique qui racontent 50 années de vie. 50 années d’une relation avec ses hauts et ses bas, mais avec la certitude d’un amour absolu. Pierre Bergé est un homme extrêmement lettré et il sait choisir des phrases simples mais diablement efficaces. Comme « oui, nous avons traversé des orages et connu des naufrages mais nous n𠆚vons jamais douté de ce toujours » ou citant Pline le Jeune pour clore le roman: «J'ai perdu le témoin de ma vie, je crains désormais de vivre plus négligemment.»
Cet amour empli d𠆞vidence et de résilience est un hommage très émouvant.
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Ce livre est une véritable ode à une personne que l'on a aimé presque plus que sa vie. Mais il démystifie ces grands personnages que sont Yves St Laurent et Pierre Bergé.

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