Je pensais avoir lu au collège le roman
De Balzac, mais force est de constater que mon professeur de lettres de l'époque n'avait pas dû nous faire étudier l'oeuvre dans son entier... Car non, si à l'âge adulte, j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire, je me vois mal le faire adolescente. Et pourtant, j'en gardé un bon souvenir de cette peau de chagrin.
Le texte en lui-même est pourtant beau dans le sens où
Balzac a une écriture entraînante, fluide, imagée et pleine d'esprit, cependant, j'ai rapidement eu l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise. le roman gothique fantastique que j'attendais n'a jamais réellement vu le jour. Et j'ai eu beau persister, rien n'y a fait. C'est à peine si notre peau de chagrin est un élément du décor qui de temps à autre vient nous saluer. En fait, il faut avoir eu le courage de passer les bons trois quarts du roman pour enfin arriver dans le vif du sujet.
Fresque bourgeoise qui se veut probablement une dénonciation d'une certaine catégorie de la population de l'époque, nous suivons donc Raphaël, jeune dandy ruiné prêt au suicide. Sa rencontre avec
la peau de chagrin va cependant lui donner un sursis... Pauvre de nous. Un héros qui se plaint constamment, couard, qui subit de A à Z, dont les histoires de coeur sont quelque peu risibles et dont on aurait fortement envie de secouer pour qu'il se reprenne en main (ou se prenne tout simplement).
Mais non, Raphaël poursuit bel et bien dans sa bêtise, gâchant le pacte du diable en frivolité et désirs peu intéressants. Décidément, non, je ne m'attache pas. Pire encore, quand on croit qu'il retrouve un peu le salut avec Pauline, qui ne trouve grâce à ses yeux qu'une fois riche..., il persiste et signe. Et quant il est trop tard, le pleurnichard gâche encore ses derniers moments. A trop vouloir, on ne s'aperçoit pas de ce que l'on a...
Un conte, une critique surtout de cette jeunesse désargentée qui ne se rend compte de rien et qui au final ne m'a pas parlé mais ennuyée et qui n'a pas su exploiter
la peau de chagrin à sa juste valeur (c'est quand même le titre du roman ! Je m'attendais à ce qu'elle soit LE personnage principal). J'ai joué à la puce, sautant des passages. Quand une description d'un personnage que l'on ne va voir qu'une fois fait plus de trois pages... Non, vraiment, ce n'est pas possible. Et les débats philosophiques stériles encore moins. A croire que l'auteur était payé au mot (ce qui devait d'ailleurs être le cas à l'époque...). C'est dommage, j'avais gardé un bon souvenir de l'extrait étudié. Je donnerai peut-être sa chance à l'auteur avec une autre oeuvre... A voir...