La grand-mère d'Ina est très malade, sa mère lui demande alors de s'occuper de sa chère mamie veuve. Elle ne le sait pas mais la vieille femme a un cancer du poumon.
C'est l'occasion pour la narratrice de parler de la vide de sa grand-mère nord-coréenne qui est passée au sud avant 1953 car elle voulait rejoindre son mari, qu'elle a pourtant épousée sans grande conviction et qu'elle n'a jamais aimé.
Plus généralement, au travers de ces trois générations, c'est l'évolution de la Corée sur les 100 dernières années vue à travers le destin de ses femmes et de leur place dans la société traditionnelle, puis capitaliste.
On voit surtout à travers le portrait de la narratrice que, s'il est indéniable qu'il reste des traditions familiales et conservatrices fortes, cette génération essaie de trouver un juste équilibre entre les femmes recluses uniquement à la vie domestique , analphabètes et corvéables à merci (comme la grand-mère) aux femmes surdiplômées, carriéristes et peu maternelles (comme la mère de la de la narratrice). En revanche, ce qui rassemble ces femmes ce sont les liens qu'elles entretiennent, des culpabilités et parfois une insatisfaction dans leur couple qu'elles ont fait payer à leurs enfants.
J'attendais beaucoup de ce récit, et si je ne peux pas dire que j'ai été déçue, j'aurais aimé que la romancière développe davantage certains thèmes et aspects des personnages pour donner plus de profondeur et de compréhension de ces personnages. On reste sur quelque chose de très pudique et parfois des descriptions très factuelles du quotidien de la narratrice, alors qu'on attend d'en savoir plus sur les deux autres personnages.
A la fin de l'ouvrage, Ina évoque une oeuvre d'
Annie Ernaux et nous parle du rôle de la fiction dans la compréhension ce que c'est d'être
une femme aujourd'hui qui se démarque (ou tente de se démarquer) de la destinée des femmes de sa famille.
Un livre qui touche à beaucoup de thématiques sans en approfondir, le tout avec une temporalité morcelée et pas du tout chronologique qui peut déstabiliser le lecteur.
Mais ça reste un point de vue intéressant sur la question de la condition des femmes en Corée.
Un grand merci donc à Babelio et aux éditions l'atelier des cahiers pour ce partenariat Masse Critique.