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sur 1011 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sous un soleil plombant, la ville Piombino déverse son lot quotidien de misères. Les hauts fourneaux de l'aciérie crachent leur fumée noire. Les familles s'entassent dans les barres de béton. Les pères, parfois les fils aussi, pointent tous les jours dans l'usine d'acier, véritable coeur de cette ville. Les mères s'acquittent à leurs tâches ménagères tandis que les enfants ont pris pour terrain de jeu la plage. Brouhaha de vaisselle, de klaxons et de cris. Au loin l'île d'Elbe, véritable oasis de bonheur, semble narguer la population ouvrière.
L'on remarque tout de suite ces deux jeunes filles, Franscesca et Anna, 13 ans, la blonde et la brune. Deux beautés fatales, deux corps qui ne demandent qu'à être enlacés. Deux âmes soudées empreintes de liberté. Regardées avec envie parfois, jalousie ou malveillance. Elles partagent tout: les quelques pas de danse, nues devant le miroir, les désirs, les angoisses et leur endroit secret, théâtre de leur amitié qu'elles jurent inébranlable.
Bientôt, des drames se jouent dans ces rues débordant de vie. Plan de licenciement à l'aciérie, amours et promesses trahies, des pères qui frappent leur famille, des lignes de coke qui se sniffent.

L'on est plongé littéralement dans cette ville italienne, l'on suffoque sous ce soleil, l'on époussète ce sable collant et l'on croirait presque entendre ce bruit incessant de la rue qui s'anime de ces enfants qui crient, de ces adolescents qui se murmurent encore et toujours cette volonté farouche de sortir de tout ça. Roman social où les passions brulent au soleil, où les corps sont mis à nu et à mal. Dans cette cité où l'acier régit les gens, ces deux jeunes filles nous interpellent de par leurs rêves, leur soif de liberté, leur passion indestructible. Sylvia Avalonne nous dépeint somptueusement cette société en proie aux doutes et soucieuse, cette jeunesse trop vite confrontée aux drames et ces hommes qui démissionnent. L'écriture, à fleur de peau, est à la fois délicate et sans concession. Ce roman poignant, intelligent et d'une intensité grave est une très belle réussite.

D'acier... et d'or...
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"D'acier" se passe en Toscane.
Piombino, ville industrielle qui a servi de toile de fond à ce roman, où l'auteur a vécu dans sa prime jeunesse, avant d'aller étudier la philosophie à Bologne.

L'acier fond et coule, brûlant, suffocant, use les hommes.

Ces mêmes hommes sans autre avenir que les bruits des Hauts Fourneaux, la rouille, l'épuisement et la vie qui se délite au fil des années de dur labeur.

La vie dans les Tours de béton, les balcons uniformes qui se font face où se confondent les destins, tous semblables et désespérément vides.

Pour oublier cette vie sans horizons, les réunions dans le bistrot du coin, où l'alcool, les grossièretés et les rébellions stériles se côtoient.

La jeunesse se brûle les ailes à un avenir sombre, prédestinée à poursuivre le lent et sirupeux écoulement de l'acier qui court comme un long ruban - Infiniment !

Ebouillante les sens des filles et des garçons qui rêvent d'un ailleurs, d'une autre vie.
" Les filles se rêvent starlettes de cinéma, les garçons chefs de bande".

Violence, Alcool, Sexe, folle jeunesse qui brûle la vie par les deux bouts, en espérant échapper à un destin implacablement couru d'avance.

Roman puissant, poignant, tranchant, désespérant.

La fin laisse, peut être, entrevoir un zeste de bleu pour Francesca et Anna !
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« Ca veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent ? Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde ? »
Pourtant, l'île d'Elbe, le paradis des riches touristes, n'est qu'à quelques kilomètres au large. Mais la plage pleine d'algues bordant la barre d'immeubles de la rue Stalingrado, malgré sa puanteur, est le paradis de tous les jeunes, ceux qui travaillent aux aciéries Lucchini de Piombino, ville industrielle de Toscane, où tous suent sang et eau. Drague, amitiés et jeux font la nique aux adultes trop tôt harassés, à la violence et aux trahisons de la vie.

« Cet endroit-là, elles s'y étaient rencontrées et elles s'étaient choisies ».
Elles, c'est Anna et Francesca, 14 ans, 2 jeunes filles en fleur que tous les garçons voudraient cueillir. Mais elles n'en ont cure, ces 2 beautés, car elles sont amies, complices depuis leur enfance. Leur union est telle que Francesca la blonde, la belle, l'unique voudrait que cela dure éternellement. Anna l'aime comme une soeur. Mais Anna est attirée par Mattia, le charmeur. Et cet amour va provoquer des ravages, pas seulement dans son coeur...

D'un été à l'autre, d'une face de la vie à l'autre.
Avec une grande sensibilité, picorant dans le coeur de l'un et l'âme de l'autre, l'auteure nous emmène de l'insouciance à la fragilité, du plaisir égoïste à la souffrance cachée. Désarroi de l'adolescence face aux premiers émois, fierté d'être belle et égocentrique, désir d'être la seule, tout ceci cache tant bien que mal un côté obscur.

J'ai adoré me perdre dans les méandres de la vie de ces très jeunes filles, de ces garçons travaillant dur et malgré tout, à cause de tout, avides de saisir tous les plaisirs, de ces adultes vieux avant l'âge, regardant droit dans les yeux leurs illusions perdues.
Je vous recommande « D'acier », ce roman attachant, plein d'acuité et authentique, qui illustre avec brio cette phrase : « Avoir été au coeur de la vie, et ne pas l'avoir su ».
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Eté 2001 à Piombini, une cité ouvrière italienne. Des femmes qui triment et souffrent, des époux et pères violents et/ou totalement irresponsables. Des jeunes qui ne veulent pas suivre ce chemin, mais qui n'ont finalement guère le choix et entrent aux aciéries dès seize ans (comme leurs voisins, leurs père et grands-pères), arrondissant les fins de mois avec petites combines, deal et vol de cuivre. Qui continuent malgré tout de rêver de l'île d'Elbe, eldorado inaccesible qu'ils aperçoivent de leur cité.

En vedette dans ce roman, les inséparables Anna et Francesca à la veille de leurs quatorze ans, âge charnière où le corps se transforme plus ou moins harmonieusement. Elles, elles resplendissent, rendant jalouses les autres jeunes filles, amoureux les garçons, concupiscents les hommes. Elles sont deux lolitas plus innocentes et vulnérables que ne le laissent supposer leur arrogance, leurs provocations et exhibitions perverses.

Ce roman est splendide, intense, sensuel, sobrement et magnifiquement écrit. Pauvreté, souffrance, tensions, chaleur d'un été italien sont parfaitement décrits. La sensualité qui s'en dégage dérange parfois, s'agissant de l'éveil des sens d'adolescentes. On s'y sent toujours sur un fil, comme dans certains romans de Steinbeck : entre routine et drame, entre passivité et action, entre amitié et coups de sang, entre docilité et rébellion...
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Je viens de lire dans le dernier « Sciences Humaines » un entretien de Thomas Piketty à propos de son nouveau livre « Capital et idéologie ». le titre de l'interview est : « Les inégalités sont un choix politique ». je croise aussitôt ces propos avec ceux du livre de Jacques Généreux « La grande régression » que j'ai lu il n'y a pas longtemps. On y trouve à peu près les mêmes propos que chez Piketty concernant les inégalités sociales. Et comme il n'y a pas de hasard, je viens de lire le livre de Silvia Avallone. Qui traite également des inégalités sociales, cette fois à travers un roman « social » dont l'action se déroule en Toscane. Quand, c'est comme ça, j'ai l'impression que tout s'enchaîne. Il y a comme une logique imparable à cette dénonciation de la dictature capitaliste quasiment mondiale. A travers le petit microcosme de cette cité industrielle de Piombino, c'est toute cette problématique qui est abordée. Sous des airs de comédie à l'italienne, c'est bien d'une tragédie sociale dont il s'agit. Ces ouvriers n'ont aucun avenir car la société ne leur en donne pas et ne veut pas leur en donner. Il y a d'ailleurs comme un air de déjà vu avec l'oeuvre de Pasolini (entre autre) . Avallone ne fait qu'actualiser le sujet. Dans son roman, la seule qui aurait pu s'en sortir car issue de la moyenne bourgeoisie, c'est Elena, mais finalement, elle a choisi de revenir dans le milieu de son enfance. La résilience n'est pas assez forte. Quand aux deux gamines, elles finissent bien par aller sur l'île d'Elbe. Soit, mais pour une heure ou deux, entre deux ferries. Loin des semaines qu'y passent les Allemands, Milanais ou Romains qui sont assimilés à des possédants. Intéressant aussi est la réflexion d'Alessio, sur la liberté sexuelle qu'il a vue lors de son voyage à Milan. Ces gens sont les laissés pour compte de la société. Ils ne font que répéter les erreurs de leurs aïeux. Pas d'échappatoire possible. Au-delà du fait que l'auteure nous dépeint une Italie des banlieues, actuelle, celle que visiblement elle a connue, à l'opposé des dépliants touristiques, elle nous ramène au fait, à nous les lecteurs, les « éduqués », à qui elle s'adresse, qu'il ne faut pas se laisser manipuler par les médias. J'ai parcouru assez longtemps l'Italie pour savoir que derrière les palais Renaissance, se cache un lumpen prolétariat qui n'a rien à envier à celui que l'on trouve maintenant à peu près partout. Les réflexions dénonçant l'échec du communisme qui émaillent le roman sont hélas également très pertinentes. le fait que tout se passe autour de la rue « Stalingrado » est à cet égard assez cocasse. Merci à l'auteure de montrer par là que ses personnages n'ont aucune autre alternative que de continuer à vivre en travaillant à « La Lucchini ».
Sur la forme, les personnages de Silvia Avallone sont d'une étonnante vitalité et tout le récit s'articule prodigieusement. On à l'impression de vivre avec ses personnages. le contexte est vraiment rendu de manière très réaliste. Et l'avant dernier chapitre, le plus long, est une pure merveille de narration. On ne peut pas lâcher le bouquin. Et cette auteure a écrit cela à à peine 25 ans !
Merci Silvia Avallone.
Bon, maintenant, je crois que je vais m'intéresser au dernier bouquin de Piketty.
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« Ca veut dire quoi, grandir dans un ensemble de quatre barres d'immeubles d'où tombent des morceaux de balcon et d'amiante, dans une cour où les enfants jouent à côté des jeunes qui dealent et des vieilles qui puent ? Quel genre d'idée tu te fais de la vie, dans un endroit où il est normal de ne pas partir en vacances, de ne pas aller au cinéma, de ne rien savoir du monde, de ne pas feuilleter les journaux, de ne pas lire de livres, où la question ne se pose même pas ?
Cet endroit-là, elles s'y étaient rencontrées et elles s'étaient choisies. »

Elles, ce sont Anna et Francesca, deux adolescentes issues d'une ville ouvrière d'Italie. Soudées par une amitié qui leur semble indestructible, elles vivent leurs quatorze ans avec un mélange d'insouciance et de fatalité. Elles ont déjà conscience des embûches que le destin leur prépare – vivre dans une cité n'offre pas la facilité, ni un avenir lumineux.
L'amitié entre les deux filles est le noyau central du roman. Autour gravite une galerie de personnages tous aussi intéressants les uns que les autres. Il sera question d''amour, de sexe, de trahisons, de drames et d'acier.
D'amour ? on n'échappe pas à cet idéal : trouver l'amour, le vrai et puis, on en revient, fatigué par des années de mariage usantes et décevantes.
De sexe ? Que ce soit la première fois, une manière d'oublier le quotidien ou le sexe facile- à acheter, il est omniprésent.
De trahisons ? Celles qui entravent l'amitié mais aussi, et surtout, celles de la vie.
De drames ? Inceste, violence, prostitution… L'auteur se veut réaliste, rien n'est édulcoré.
Et enfin, d'acier ? Une usine de métallurgie sert de toile de fond à l'histoire. Et puis, il y aussi l'acier trempé qui coule dans les veines des personnages : la volonté de s'en sortir malgré tout.

J'ai été happée par ce roman, par la force qui s'en dégage. L'auteur insuffle la vie à ses personnages. Tout le long de ma lecture, j'ai eu l'impression de faire partie du décor, de marcher discrètement en compagnie d'Anna et de Francesca. Peut-être suivais-je les pas de l'auteur qui a grandi dans cette ville ?
Si le fond est plutôt sombre, voir glauque, il reste de l'espoir et de la beauté dans le monde des deux amies. J'ai aimé ce message, que tout ne peut pas être totalement blanc ou noir. L'existence est faite de nuances, de difficultés et de beaux moments, qui que l'on soit et où que l'on vit.

Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour m'avoir offert ce livre dans le cadre de masse critique.
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De la fenêtre, vue azuréenne sur la Méditerranée. Une eau, un ciel, tous deux parés d'un bleu magnifique. En face l'île d'Elbe, une terre de vacances juste à côté, mais pourtant si loin des habitants de Piombino. Une barre d'immeubles, gris sale et à la fenêtre un père qui regarde aux jumelles cette plage où la jeunesse de cette cité industrielle s'échappe. Pas voyeur, non, il rage de voir sa fille habillée comme une pute. Ça va cogner à son retour, hé oui, y'a des types comme ça.

Même immeuble, autre étage, et donc autres moeurs, une mère qui enchaîne les heures de taf au lieu de s'occuper de la marmite et d'étendre le linge sur le toit de l'immeuble, un père dont l'absence et la fidélité laissent entrevoir un nouveau beau portrait de famille. La fille, elle, est à la plage, bikini magnifique. de quelle couleur ? Pervers, je suis. En attendant, je rêve de spaghettis alle vongole... Je les prendrais al dente.

Anna et Francesca, deux adolescentes de treize ans, bientôt quatorze. Toujours important, ces bientôt à cet âge-là. Elles sont à la fois entre l'insouciance du moment, et les coups de la vie adulte. Difficile de croire, quand je vois le calme plat de la mer, au flot incessant des vicissitudes de cette vie-là, une vie au coeur d'une ville industrielle où l'aciérie locale tient lieu de tous les espoirs, de toutes les défaites, le seul regard où ses longues cheminées par lesquelles transitent une colonne de fumée grise bouchent même la vue sur l'Elbe. Pourtant, lorsque je ferme les yeux, ce ne sont pas les bikinis bleus qui s'agitent sous mes étoiles mais bien les dernières vagues venues s'échouer sur cette plage, lieu de premières rencontres, lieu de premiers joints, lieu de premiers sexes. Fais chauffer le scoot'…

Alors oui, les femmes italiennes sont soit des putes, soit des ménagères – clin d'oeil, je plaisante – mais d'un autre côté c'est aussi un peu le constat que fait Silvia Avallone, qui a un triste regard non pas sur les faits, mais sur ces hommes, aussi machos qu'italiens – pléonasme. Et que dire de ce premier roman qui a ce côté rageant mais qui met aussi bien en lumière (d'un bleu azur) cette jeunesse italienne, par le regard de deux amies – pour la vie –, une belle histoire d'amitié, Anna et Francesca dans cette ville d'acier, Piombino avec vue sur l'Elbe. Sublime et triste, un premier roman coup de poing coup de coeur, sans calcio mais avec uppercut dans l'âme, des histoiresss avec 3 s, sociale, sidérurgique et sociétale. Une putain de découverte, un verre de vin, Greco di Tufo.
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Il y a des livres, lorsque vous venez de tourner la dernière page, vous savez d'emblée qu'ils resteront longtemps en mémoire.
« D'acier » de Silvia AVALLONE en fait partie. C'est pour ma part une petite pépite.

A Piombino, ville de Toscane vivent Francesca et Anna, deux jeunes adolescentes de 13 ans. Francesca la blonde, Anna la brune règnent sans partage sur la cité italienne. Insolentes de beauté à en faire chavirer le coeur de tous les hommes, elles sont liées depuis l'enfance par une amitié et une complicité indéfectibles.
Leur ville, face aux portes du paradis que sont les splendeurs de l'île d'Elbe, est une triste cité dominée par une aciérie et son haut fourneau. Un enfer industriel, rongé par le chômage et la pauvreté. Mais Francesca et Anna n'en ont cure. Reines de ce royaume en perdition, elles resplendissent, arrogantes et provocatrices à l'extrême, jalousées par les autres jeunes filles. Avides de liberté, leur rêve est de s'enfuir vers le bonheur et la gloire. En particulier Francesca, meurtrie par un père qui la tyrannise, mais surtout secrètement éperdument amoureuse d'Anna. Mais Anna aime Mattia. Alors l'été de leurs 13 ans, tout va basculer.

L'amour, l'amitié ? Lequel sera le plus fort ? Ce sentiment si fort qui les unit envers et contre tout survivra t-il ?

Dès les toutes premières lignes, nous sommes plongés littéralement dans l'atmosphère plombante de Piombino, où se côtoient l'enfer et le paradis.
L'enfer du quotidien de ces mères écrasées sous le poids de leur tâche et impuissantes face aux pères absents, mafieux et particulièrement brutaux, face à cette mer si belle et si bleue. On suit irrémédiablement les deux jeunes filles dans leurs rêves, leur soif de liberté et surtout leur amitié inébranlable.

Sylvia AVALLONE a tout simplement écrit un roman social splendide et poignant, mais également extrêmement sensuel.
Avec sobriété et talent, elle nous décrit une partie de l'Italie à fleur de peau. C'est également un superbe texte sur l'adolescence et bien sûr l'amitié, à travers Francesca et Anna si émouvantes et attachantes.

C'est tout simplement une très grande et très belle réussite que je vous recommande chaudement. Et oui, de tel roman me conforte dans cette passion qu'est la lecture.
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Une cité pauvre au bord de la mer face à l'ile d'Elbe, deux adolescentes qui passent trop vite dans le monde des adultes, leurs familles pas toujours simple, leurs amis et puis l'usine où on produit l'acier, personnage à part entière. Cela fait un roman haletant qui nous emmène dès les premières pages, des personnages pas toujours sympathiques mais que l'auteur nous rend attachants malgré tout, c'est deux années de la vie d'Anna et Francesca et de ceux qui les entourent qui nous est contée, c'est l'adolescence et ses troubles, c'est l'amitié, l'amour, les colères, les drames dont on est témoin dans un tourbillon qui ne nous lâche qu'à la toute dernière page.
L'écriture est dense, fluide, très agréable à lire, parfois avec un coté cinématographique, Silvia Avallone nous embarque dans son roman et il est bien difficile de s'arrêter.
Et au fond du paysage, comme un rêve permanent, l'ile d'Elbe, Anna et Francesca finiront-elles par y aller, ensemble ?

Lien : http://allectures.blogspot.f..
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L'histoire de ce roman se déroule à Piombino, une ville industrielle de Toscane où domine l'imposante aciérie Lucchini, principale source d'emploi du secteur. le décor est dressé. 2001, dans ces barres d'immeubles où le monde s'arrête à ce que l'on connaît, où les plages sont loin d'être celles des cartes postales, où les chats errants survivent tant bien que mal, vivent Anna et Francesca. Elles n'ont pas encore quatorze ans. Leurs pères, elles les appellent les babouins, celui d'Anna enchaîne les magouilles tandis que celui de Francesca est un géant à la main lourde qui surveille chacun de ses mouvements.

Au fil du récit, on suit le quotidien de ces gamines qui se plaisent à provoquer, à exercer leur pouvoir de séduction sur les hommes sans réfléchir. L'île d'Elbe leur apparaît comme un rêve, un moyen de s'évader de ce quotidien misérable. Elle leur semble inaccessible, pourtant il suffirait de prendre le ferry pour s'y rendre.

J'ai vraiment aimé cette lecture. A la base, ces deux adolescentes ne sont pas forcément des personnalités que j'aurais tendance à apprécier. Mais l'univers est tellement bien dépeint que je me suis attachée à chacune autant qu'aux personnages secondaires : les mères Sandra et Rosa aux tempéraments différents mais qui pourtant ne parviennent pas à quitter leurs maris respectifs, le frère Alessio et ses amis Cristiano, Mattia, les autres adolescentes mal dans leur peau comme Lisa et sa soeur Donata handicapée.

La vision patriarcale de la femme-objet qui déteint sur ces adolescentes est terrible. Pour ces jeunes filles qui ne connaissent que ce milieu, elle fait partie de leur quotidien, elle n'est pas à remettre en cause. Ce livre m'a complètement plongée dans l'univers d'Anna et de Francesca. J'aime les livres comme celui-ci où j'ai l'impression d'être plongée dans l'action d'un film. Beaucoup d'émotions, notamment la tristesse de cette voie qui apparaît toute tracée. L'écriture m'a beaucoup plu. Un coup de coeur donc pour ce premier roman de l'auteure italienne Silvia Avallone !
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