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4,13

sur 1464 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici Mayotte, une île française, nichée dans le canal du Mozambique, oú quand Marie, infirmière venue de la métropole regarde le fond de la mer, elle voit nager des hommes et des femmes dans ce lointain coin de France, oublié de tous, avec des dugongs et des coelacanthes , des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers ......
Ce pays ressemble à une poussière incandescente qu'il suffit d'un rien pour qu'il s'embrase.....un jour.
Une île ancienne aux parfums d'hibiscus roses aux coeurs rouges, aux frangipaniers aux fleurs blanches et aux alamandas jaune soleil , une île enchanteresse aux teintes et aux parfums vibrants , chauds , devenant peu à peu cauchemardesque .......
C'est là que l'auteur situe son beau roman déchirant à plusieurs voix.
Cette polyphonie narrative parfaitement maîtrisée entrelace et dessine le destin de cinq personnes : Stéphane , travailleur humanitaire en ONG blanc, Olivier , policier humaniste qui passe ses nuits au poste dans ce coin de France, Bruce l'indigène écorché vif, chef de bande du quartier défavorisé de kaweni surnommé Gaza , un bidonville , un ghetto, un dépotoir , un gouffre, une favela, un immense camp de clandestins à ciel ouvert.
Bruce dévoré par la violence , tyran, voleur, fumeur de joints et de "chimique ", à l'enfance ravageuse , brûlé par la haine .......
Marie, l'infirmière blanche venue de métropole et abandonnée par son mari, un bel époux noir pour non capacité de procréation......
Marie qui adopte Moïse, personnage central de l'ouvrage, enfant de migrant , rejeté par sa mére car ses yeux vairon sont signe de malheur..........

Recueilli et élevé par Marie avec amour, Moïse se révolte lorsqu'il apprend la vérité sur ses origines et décroche de l'école.
À la mort brutale deMarie, il perd pied .
Il commence un voyage en enfer le jour où elle tombe dans la cuisine pour ne plus se relever.
Il a quinze ans, il se drogue, vole et se bat, tombe sous la coupe de Bruce et de sa bande de voyous issus du ghetto de Mayotte.
Humilié, battu, violé , blessé au coupe coupe , balafré au visage par Bruce....je n'en dirai pas plus , sinon les lecteurs futurs m'en voudraient .........
L'écriture limpide, sensuelle, lumineuse, chaude, puissante , sensible, colorée , évocatrice donne voix avec vigueur aux différents protagonistes qu'ils soient vivants ou morts.
Le lecteur est partie prenante, cet ouvrage est un réquisitoire contre la misère , un appel au secours vibrant pour cette île abîmée, coincée entre pression migratoire et montée infernale de la violence .
Il faut lire ce livre pour comprendre une jeunesse livrée à elle-même , pour ressentir toute la misère que l'homme est capable d'infliger à la beauté pour satisfaire ses appétits, comment à force de misère et de désespoir on se dénature et l'on perd toute notion de vérité ...........
L'auteur démontre là un talent littéraire intense d'une vigueur semblable à celle de sa grande sensibilité .
"Mais c'est la France, ici, quand même........"
Un très bel ouvrage, puissant et déchirant , sensuel et actuel , infiniment émouvant .
Je remercie chaleureusement Masse Critique et les Éditions Gallimard pour l'envoi de ce roman dans le cadre des livres de la rentrée litteraire .
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"Il faut me croire. de là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien." C'est la première phrase du livre et je la fais mienne pour vous dire d'abord que je suis honteuse de ne pas avoir connu la situation dramatique de Mayotte avant de lire ce magnifique livre, ensuite que ce livre est une véritable bombe. Il a l'air d'un simple livre comme ça, mais quand vous l'ouvrez c'est toute la violence de Kaweni/Gaza, le plus grand bidonville de France, et l'écriture fulgurante de Nathacha Appanah qui vous explosent à la figure.

Premier chapitre, ultra efficace, on parcourt la vie de Marie à la vitesse d'un train express, les années se succèdent et parcourent un sillon semble-t-il déjà tracé. Par un procédé que j'ai trouvé ultra original (mais je ne suis pas spécialiste es-style) Marie s'efface pour laisser place à son fils Moïse. Pour Moïse, c'est la même écriture qui fait mouche, qui nous projette dans le corps du narrateur et qui nous montre le monde par ses yeux avec une efficacité remarquable. Moïse nous parle un peu puis cède la parole à Bruce, puis à Olivier, puis à Stéphane.
Ces cinq personnages nous éclairent sur la situation de Mayotte. En 1974 Mayotte a choisi par référendum de rester française, mais sa situation actuelle est loin d'être comparable à celle de la métropole : grande pauvreté (selon des chiffres que j'ai trouvé sur internet, 84% des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 27,1%), bidonvilles, forte migration clandestine, violence, insécurité, le cent-unième département français semble être complètement abandonnée à son sort avec une grande hypocrisie.
Sous la plume magique de l'auteure, Moïse, l'enfant arrivé en kwassa (embarcation de fortune) dans les bras de sa mère sur la plage de Bandrakouni, l'enfant atteint d'hétérochromie, l'enfant confié à Marie, symbolise à lui seul ce "Tropique de la violence". Il est le djinn qui porte malheur (un oeil vert), le kwassa qui amène les clandestins depuis les autres îles des Comores ou Madagascar, le noir qui vit avec les Muzungus, le gamin perdu qui s'attache aux mauvaises personnes, il est le Mourengué et son absence de règles, il est la victime, il est le bourreau, il est la violence.

Comme j'aime être cueillie à ce point par un livre comme je l'ai d'abord cueilli au hasard des allées de la librairie, attirée sans doute par la photo de ce jeune homme à l'air si libre qui s'envole dans un ciel moucheté de nuages pour un plongeon vers... ? Lisez-le, vous plongerez aussi, mais gare à la réception, ce qui vous attend est puissant, bouleversant et il faudra remonter...

Glossaire disponible en fin de livre :
Mourengué : Combat ancestral à mains nues.
Muzungu : Étranger.
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C 'est pour la première fois que je découvre la romancière ,
Natacha Appanah ."Tropique de la violence", est un récit qui
a pour cadre Mayotte : une île française perdue dans l 'Océan Indien . Une très belle île : un cadre édénique .Les thèmes dominants sont la délinquance juvénile , la pauvreté et une jeunesse abandonnée à elle-même . La violence est
omniprésente .
Ce roman est un réquisitoire contre la misère , un appel au
secours pour cette île coincée entre pression migratoire et
montée infernale de la violence .
Une belle écriture , fluide et aérée .
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Il est 1h45 et à cause de vous Nathacha, je ne parviens pas à fermer l'oeil, j'ai devant moi les images bien trop vibrantes de haine et de violence que vous avez déchainées dans ces tropiques.
En revanche, je vous rends grâce de m'avoir ouvert les yeux sur une réalité bien trop criante mais souvent enfouie sous le tapis de la république, poussière dans l'ouragan de l'actualité.
Je n'ai plus les mots, vous les avez tous pris pour dire l'innommable.
A cause de votre roman, j'ai touché l'intouchable, j'ai sondé l'insondable.
Malgré la beauté du paysage, la clarté du bleu irréel de l'océan et la majesté des fleurs, j'ai matérialisé la férocité et le dénuement ultime du cent-unième département de France : Mayotte.

Moïse aurait pu s'en sortir, aurait dû s'en sortir. J'ai supplié pour qu'il s'en sorte. Dans la barbe de mon visage glabre j'ai ronchonné devant tant d'injustice, d'abus, d'excès.
C'est joué d'avance, c'est nul. Je m'indigne.
Et puis, c'est tellement bien écrit que ce gosse m'émeut. J'ai envie de me battre, comme lui.
Les pourrir ces petits enfoirés du mal, de la traitrise, prêt à n'importe quelle cruauté sur des gamins de huit ans pour régner sur une montagne de fanges.
Tu enrages de savoir que rien ni personne ne pourra s'interposer pour arrêter ces hémorragies humaines. Pas même les ONG présentes sur le terrain qui projettent des films de Batman et qui construisent des tables de ping-pong pour que les jeunes s'intéressent, se divertissent alors qu'ils s'entretuent juste pour jeuner un peu moins qu'hier.
Comme j'étais déjà bien chauffé par ce bouquin que je venais de poser, je décide de faire un « break » devant les infos à la télé, je m'arrête sur un reportage totalement étranger au phénomène mais qui m'a interpellé, je vous le donne en exemple : La pénurie de profs. Rentrée scolaire oblige : « Cette année il manque des profs, nous ne savons pas comment faire…Patati, patata ».
Juste après, images d'archives de 1978 où M.Chirac s'indigne : « nous allons endiguer le phénomène, il est hors de question de laisser perdurer… » Seulement 44 ans que cela dure !
Rien de comparable, mais édifiant. On n'a donc pas fini de voir s'étendre le bidonville appelé Gaza aux portes de Mamoudzou.
« Les mensonges et les rêves n'existent plus. Seuls subsistent la vie et l'enfer des autres. »
Bon, il faut que je me calme, c'est pas bon pour ce que j'ai.

J'ai pas besoin de vous écrire que ce roman m'a plu, il est topissime dans le genre. Il y a un peu de Norek dans la jungle de Calais de « Entre deux mondes » mais avec les mots d'une femme, carrément plus caressant, plus maman de ce pauvre gamin de nulle part qui est venu s'échouer dans un département français « carte postales pour touristes » où il fait bon sentir les fleurs exotiques.
Mais attention, certaines puent.



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Soufflée! Soufflée par la force, la rage, la violence et la poésie de ce roman!
Je redoutais cette lecture mais les premiers mots m'ont fait comprendre que ce serait un grand livre:
"Il faut me croire. de là où je vous parle, les mensonges et les faux-semblants ne servent à rien.Quand je regarde le fond de la mer, je vois des hommes et des femmes nager avec des dugongs et des coelacanthes, je vois des rêves accrochés aux algues et des bébés dormir au creux des bénitiers. de là où je vous parle, ce payx ressemble à une poussière incandescente et je sais qu'il suffira d'un rien pour qu'il s'embrase." Quelle beauté, quelle écriture!

C'est un roman à plusieurs voix: Marie, jeune Française qui adopte Moïse, bébé abandonné parce qu'il a un oeil vert, l'oeil du djinn. Moïse lui-même. Bruce, chef de Gaza, bidonville de Mayotte, que Moïse rencontrera lorsqu'il se retrouvera orphelin et qui provoquera l'enfer et le drame autour duquel tourne le récit. Trois voix, parmi d'autres, pour raconter la misère et la violence qui sévit dans ce 101ème département français car oui, nous sommes en France. 3000 mineurs isolés vivant en pleine nature, des dizaines de milliers de migrants, refoulés. Deux fois trop de monde pour ce que les infrastructures peuvent accepter. Et les Blancs, les touristes ou les membres des ONG, décalés, qui ignorent la situation réelle. Moïse passera du paradis blanc à l'enfer noir et sera sacrifié à la révolte qui gronde.
Nathacha Appanah a choisi la poésie et la parole des morts pour écrire la réalité de Mayotte. Les phrases sont percutantes, directes et en même temps touchantes. On s'attacherait presque à Bruce, s'il ne devenait pas ce monstre, mais en réalité il représente une violence moderne née d'un contexte social, et des Bruce, il y en a dans toutes ces villes gangrenées.
Ce roman m'a ouvert les yeux sur la situation à Mayotte et les îles qui l'entourent et je n'oublierai pas ce récit profond et bouleversant.
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Je reviens du bout du monde, d'un bout de France bien loin de Paris. Je suis allée souffrir à Mayotte…

C'est une lecture qui dérange, un roman qui éclabousse d'un jaillissement d'émotions brutales : des migrants sur de frêles esquifs, des gosses des rues, des adolescents sans espoir, une misère humaine insupportable.

La narration emprunte tour à tour les voix des différents personnages. On accompagne Marie, une blanche infirmière française, Moïse, le Mahorais aux yeux vairons, enfant des îles qui sera happé par le tourbillon de la violence et de la mort, mais aussi Bruce, le chef de gang de Gaza, le bidonville de Kaweni, ainsi qu'un coopérant venu créer une maison des jeunes et même un policier impuissant devant le drame.

De cet endroit dont je n'avais jamais entendu parler, de ce paradis que j'aurais aimé parcourir pour sa beauté tropicale, je garderai un souvenir qui ressemblera à une cicatrice…
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Marie, infirmière, rencontre l'amour et Mayotte mais malheureusement, le bonheur quitte le navire et la voici, au fond du trou. Elle soigne des réfugiés sur l'île, cachant sa tristesse au fond d'elle. Un jour, une jeune fille lui laisse son bébé car celui-ci a des yeux de djinn. Elle le recueille et l'appelle Moïse.
J'ai été surprise au début, parlait-on vraiment d'un livre appelé Tropique de la violence ? La légèreté s'envole en fait bien vite, la noirceur assombrit tout. Natacha Appanah fait découvrir la pauvreté des clandestins à travers plusieurs voix. Il y a Marie, Moïse et tant d'autres qui mêlent leurs pensées, tantôt aigries par la vie, tantôt attristées par tant de misère... Les vivants et les morts racontent la vie à travers ce jeune Moïse, qui représente les deux extrêmes. Dur de lire d'un souffle tant de misère, de détresse... Un roman court mais intense sur un sujet encore assez méconnu. La boule dans la gorge, toujours présente.
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Ce livre, qui concerne Mayotte et les Comores, m'a bouleversée.
On ne parle guère de ce dernier des départements français, et pourtant...
Des hommes, femmes et enfants arrivent par kwassa kwassa des îles voisines qui ont choisi l'indépendance (mais hélas restent pauvres) pour bénéficier d'une vie meilleure, croient-ils.
Mais ils s'enfoncent dans la violence, présente partout et les enfants sont abandonnés, livrés à eux-mêmes. C'est l'histoire de deux d'entre eux que nous narre ici l'autrice (qui connaît bien le sujet) : qu'est-ce qui a fait que l'un est devenu un petit caïd et que l'autre n'a pu échapper à son destin, malgré des débuts d'enfant choyé.
Malgré la description crue et réaliste de cet enfer sur terre (surnommé Gaza, comme un autre lieu de misère), cette lecture est nécessaire pour comprendre la situation de ces enfants perdus.
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Nathacha Appanah nous raconte l'adolescence de Moise, jeune mahorais arrivé sur l'île clandestinement quelques jours après sa naissance et adopté par une infirmière de l'hôpital.

Malgré le décor paradisiaque, la réalité à laquelle se confrontent Moise et les quatre autres narrateurs de ce récit, est tout autre.
Mayotte, une île française perdue entre l'immigration, le racisme, la pauvreté et Gaza, bidonville où règne le chaos. Dès le début, on sait qu'il y a eu un drame, le tout étant de comprendre comment cela a pu arriver.

L'écriture étant fluide et poétique la dureté décrite renvoie à une réalité d'une violence inconnue et brute.
L'auteure souligne les émotions de chaque personnage avec beaucoup de justesse, ils en deviennent attachants.
Aucun d'eux n'est que bourreau ou que victime et Nathacha Appanah crée une certaine forme de compréhension, le tout sans aucun jugement.
Ce roman et ce que vivent ces personnages donnent des frissons, un réalisme à couper le souffle sans pour autant être lourd ou moralisateur.

Je ne connaissais même pas le nom de l'auteur avant cette lecture, et maintenant je n'ai qu'une hâte, découvrir le reste de son oeuvre.
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Premier coup de poing 2023.
Dans le ventre tout d'abord... Roman qui pourrait être récit, Tropique de la violence a fait resurgir en moi tout l'attachement et en même temps tout le rejet, tout le dégoût que j'ai expérimentés dans ce quartier des tanneurs de peaux de la ville de Bangalore en Inde quand j'avais vingt ans.
Non, pas le dégoût qui surgit au contact des pauvres, de la misère, des égouts à ciel ouvert, des poux ou de la gale qui traînent dans ce quartier d'intouchables. Mais bien celui qu'on ressent quand on est une femme blanche au milieu des indigènes, qu'on réalise que nos arrières sont bien assurés en cas de pépin, que malgré la fierté d'essayer de vivre "à l'indienne" au coeur d'un bidonville, on ne pourra jamais comprendre du fond de notre âme, ce que c'est de vivre la misère, d'être invisibles aux yeux des gens de pouvoir, de se sentir tant rejetés et d'avoir si peu de perspectives d'avenir.

Coup de poing dans le coeur ensuite... Comment rester insensible au terrifiant destin de Moïse ? Comment ne pas vouloir protéger ces gamins meurtris d'abandons, d'indifférence, de rejet, d'ignorance dans ce quartier surnommé Gaza (à défaut de Gotham City) ? Comment accepter que cette violence-là, que cette misère-là fait partie de notre humanité, qu'elle appartient à nos pays occidentaux ?
Comment dormir la conscience tranquille lorsqu'on réalise qu'on est les premiers, nous aussi, à détourner la tête pour éviter la contagion de culpabilité qui risquerait de nous faire quitter une partie de notre confort quotidien pour nous engager d'une manière ou d'une autre.

Coup de poing au fond de mon âme enfin...
Je referme ce livre sur un silence... Un silence qui devient prière... Peut-être qu'elle rejoindra le Djinn à l'oeil vert pour qu'il veille sur ces petits Français et Sans Papiers du bout du monde et qu'il insuffle en eux des raisons d'espérer.

"Dis l'oiseau, oh dis, emmène -moi. Retournons au pays d"autrefois, comme avant, dans mes rêves d'enfant, pour cueillir en tremblant des étoiles, des étoiles. Comme avant, dans mes rêves d'enfant, comme avant, sur un nuage blanc, comme avant, allumer le soleil, être faiseur de pluies et faire des merveilles".
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