Médée

Le mythe de Médée, fratricide, infanticide et symboliquement parricide est repris et modernisé par Anouilh. Les niveaux de langage sont mélangés, la pièce évoque les rapports hommes/femmes, Médée vit seule, exclue dans une roulotte. Elle est rejetée, considérée comme l'étrangère. Lorsque Jason décide de la répudier pour épouser Créuse, fille du roi Créon et de l'exiler, il déclenche sa fureur, sa folie vengeresse. Créon et Jason la sous estiment car ils n'ont pas la même conception du monde. Ils ont bénéficié des crimes de Médée mais ils se déresponsabilisent, Jason aspire désormais au calme, au repos, au compromis, adhère aux codes sociétaux. L'inverse de Médée, amoureuse passionnée, sans compromis, entière, absolue. Elle refuse le bonheur, les compromis.
Est-elle victime ou incarne t-elle comme elle le dit elle-même le "mal absolu". Elle dit à Créon et Jason que leur lien avec elle est indissoluble. Jason ne la croit pas. Est-il lâche et hypocrite ou homme de bon sens ?

Une histoire étonnante car la violence et la passion de cette femme sont déroutantes et fortes.
Le texte est vraiment bien écrit et on le lit avec intérêt.

Pièce brève et frappante. le récit se concentre sur l'incompréhension de Médée et un échange intense entre elle et Jason. le tout prend une saveur "moderne" : les personnages ne sont plus si manichéens et l'on en vient à comprendre davantage le départ d'un Jason et à être bien plus pris de pitié que de terreur pour Médée. C'est une histoire somme toute tragiquement banale qui nous est raconté : quand l'autre décide de partir ailleurs, que tout frisson a disparu et que l'amour n'est plus réciproque (l'a-t-il d'ailleurs jamais été ?). Les deux ont pu mentir, ont pu s'aimer, mais rien ne les rattache désormais. Reste Médée et cette incompréhension propre aux coeurs brisés, entre déni et furie.

[Lecture dans le cadre de mon défi "Alphabet des auteurs 2021-2022" : lettre A]

La Médée de Jean Anouilh ce n'est pas un classique ennuyeux, c'est une punk qui vomit sa rage. Il y a des moment dans la vie où ça doit sortir : on peut se mettre à crier jusqu'à en perdre la voix, à taper des points jusqu'au sang, à courir jusqu'à en perdre haleine. Lire Médée c'est un peu pareil, ça soulage quand ça va mal...

Je suis complètement fan d'Antigone du même auteur ! J'adore l'étudier avec mes troisièmes ! Mais c'est la seule pièce que j'ai lu de ce dramaturge. J'ai donc voulu essayer celle-ci.

Comme dans le mythe, cette Médée refuse d'accepter la fuite et le bonheur offert par une vie nouvelle. Au contraire, elle choisit de semer le feu et de se venger, transformant ainsi sa douleur en une force destructrice. J'ai eu la sensation qu'Arnouilh prenait son parti et, alors que le mythe ne nous conte que l'histoire d'une horrible sorcière, le dramaturge nous montre l'humaine et la femme trahie et révoltée.

Le texte est d'une grande intensité, avec des dialogues incroyables qui explorent les thèmes universels de l'amour, de la trahison et de la vengeance.

C'est vraiment une tragédie incroyable !
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