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Nicholas Fandorine tome 1 sur 4

Odette Chevalot (Traducteur)
EAN : 9782264041852
480 pages
10-18 (20/04/2006)
3.61/5   44 notes
Résumé :
Lorsqu'il se rend en Russie pour la première fois, Nicholas Fandorine, petit-fils du détective Eraste Fandorine, n'est pas préparé au choc qui l'attend. Lui qui a toujours vécu en Angleterre, dans la vision romantique et désuète de la Russie de ses ancêtres, va découvrir un pays en plein chaos post-communiste, rongé par l'affairisme et la corruption. Mais ce n'est pas cela qui pourra détourner cet incorrigible curieux de la mission qu'il s'est assignée : reconstitue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Bizarrement, les polars russes ne se bousculent pas. J'ai une théorie : dans un pays, le nombre de romans policiers est inversement proportionnel au nombre de meurtres par habitant et par an. Regardez l'Islande et la Colombie. Pour en revenir au sujet, celui-ci n'est du reste qu'à moitié russe : les héros, à trois cents ans d'écart, sont un allemand et un anglais, le deuxième descendant du second.

Un petit ballet se met en place entre les deux époques. D'un côté Nicholas Fandorine, fils d'émigré russe blanc, se frotte aux moeurs rugueuses de son pays d'origine, où il est venu effectuer des recherches historiques sur les traces de son aïeul. Ce dernier était un officier allemand nommé Cornélius van Dorn, venu chercher fortune dans ce qui n'était alors qu'un pays totalement arriéré, indéfectiblement fidèle à son mode de vie médiéval et refusant comme diabolique toute innovation, aussi petite soit-elle. On croise des hommes d'affaires sulfureux et des aristocrates ambitieux ; des historiens rusés et des clercs sournois ; des princesses volontaires et des journalistes de caractère. Moscou, quant à elle, n'a changé qu'assez superficiellement.

Beaucoup d'humour et de second degré dans ce polar mi-historique mi-actuel, et beaucoup de neige et de choses suspectes dans la Sainte Russie.
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Nicholas Fandorine est un jeune historien britannique. Il a choisi d'étudier l'histoire russe en dépit d'une forte allergie à la poussière qui le handicape dans ses recherches surtout par intérêt pour l'histoire de sa propre famille : en effet, il est l'arrière-petit-fils d'Eraste Fandorine, le célèbre conseiller, détective… Nicholas mesure 1,99 mètre, a joué au basket en amateur et a publié quelques articles mais tant ses professeurs que lui-même le considè-rent comme médiocre. Son père, Sir Alexander, médecin de renom, a été anobli par la reine et aurait sans doute été nobélisé s'il n'était mort dans le naufrage du Christania avec son épouse alors qu'il se rendait à Stockholm dans l'espoir d'accélérer le processus et n'avait choisi le bateau plutôt que l'avion pour allier une agréable croisière à un déplacement professionnel. Voilà donc Nicholas, devenu baronnet qui décide de se rendre en Russie (voyage vivement condamné par son père jusque là) pour partir sur les traces du demi-testament de son ancêtre Cornélius van Dorn, officier alle-mand parti réorganiser les armées russes. Nicholas possède en effet la moitié du testament et a appris par une lettre que l'autre moitié a été découverte en Russie.
Parallèlement (stricto sensu, un chapitre sur deux), nous découvrons aux côtés de Cornélius la Russie, un monde inconnu et considéré comme barbare. Très vite, dès la frontière franchie, il est détroussé par des brigands et se laisse surprendre avec une candeur qu'on n'aurait pas crue possible de la part d'un mercenaire de cette fin du XVIIe siècle. Dans le même temps, dans le train que Nicolas a choisi comme moyen de transport pour coller le plus possible aux pas de son aïeul, il est lui aussi victime de la même mésaventure…
Akounine, que ce soit dans la série des Eraste Fandorine ou dans ce roman particulier, excelle à surprendre le lecteur en variant à la fois la trame de son récit mais aussi son mode de narration, d'une histoire à l'autre. Ici, sont juxtaposées deux aventures à trois siècles d'intervalle en apparence fondamentalement différentes : d'une part, un jeune historien caricaturalement britannique découvre la Russie d'aujourd'hui et se retrouve aux prises avec des truands dans une course poursuite digne des meilleurs thrillers et qui se termine par une scène familière aux spectateurs des séries B des années 60, dialoguées par Audiard, comme, par exemple Les Tontons flingueurs et, d'autre part, un reître, attiré par des promesses mensongères, connaît des aventures picaresques dans le cadre de la Russie corrompue et politiquement agitée par les rivalités de palais juste avant le règne de Pierre-le-Grand. En remarque toutefois très vite que les deux hommes connaissent un parcours presque parallèle, ce qui peut s'expliquer dans un pays où, comme le dit Sosso, mafieux en voie de reconversion dans l'économie de marché, « on ne peut pas tout faire à la fois. Hier, on grimpait encore aux arbres et on se bouffait les uns les autres, vous n'allez pas aujourd'hui nous demander de traverser au feu rouge. Il faut y aller doucement, progressivement. Par voie d'évolution. Il n'est pas interdit de tricher un peu, après tout, c'est humain… »
C'est cela qui est jubilatoire dans les romans d'Akounine : un portrait de la Russie d'aujourd'hui et une auto dérision rafraîchissante dans une intrigue bien ficelée, construite et écrite avec talent, riche d'informations diverses et d'allusions littéraires variées.
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Eraste Fandorine a fait souche ! le héros d'Azazel, La Mort d'Achille et le Conseiller d'Etat, entre autres aventures, a eu un fils, dans des conditions mystérieuses...
Né en Angleterre, sir Alexander Fandorine, devenu une sommité de la médecine, a été anobli pour services rendus à la Couronne et a lui-même engendré un fils, Nicholas.
Plus anglais que bien des Britanniques de longue lignée, ce dernier a hérité de la fortune et du titre paternels à la mort accidentelle de son géniteur.
Historien de formation, le jeune homme s'intéresse à certains secrets de sa famille, et en particulier à une moitié de parchemin que possédait sa grand-mère.
Il décide donc d'aller chercher la seconde moitié du document dans le berceau des Fandorine, la Russie, sur les traces du fondateur de la lignée : un certain Cornélius von Dorn, mercenaire allemand du XVIIe siècle.
Le second morceau du parchemin aurait été retrouvé dans les fondations d'un ancien palais. Et visiblement il aurait fait partie d'un lot de manuscrits provenant de la riche bibliothèque d'Alexandrie que l'impératrice Sophie avait apporté en dot lors de son mariage avec Yvan III et qui aurait intéressé au plus haut point son descendant, Yvan 4 le terrible. Et parmi ses parchemins se trouverait un traité de mathématique de Zamoleï que convoite aussi Adam Walser

Composé de chapitres qui font alterner les aventures de Cornélius et celle de son descendant, ce roman flamboyant éclaire avec humour deux Russies que tout oppose. Celle des tsars et la nouvelle Russie. Deux civilisations russes antagoniques et pourtant pas si différente. On y retrouve les mêmes enjeux de pouvoir. Guerre des clans, les maffieux russes ont remplacé les boyards et les apparatchiks
Aventures trépidantes et échevelées, dépaysement absolu, coups de théâtre spectaculaires, précision historique impeccable, érudition éblouissante, humour omniprésent : au-delà du clin d'oeil évident au Nom de la rose, d'Umberto Eco, toutes les qualités qui ont révélé Boris Akounine au grand public sont là.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Cette histoire met astucieusement en parallèle les aventures en Russie de Nicholas Fandorine, historien du XXe siècle,et de son ancêtre Cornelius von Dorn, chevalier du XVIIe siècle. La partie XXe siècle de l'histoire démarre sur un polar archéologico-historique qui se met rapidement en mouvement. La partie XVIIe s'apparente à l'épopée d'un chevalier qui vise à gagner ses lettres de noblesse dans un pays étranger et décide ensuite de rechercher un trésor.
Ce livre est un bon polar: le rythme est parfait, les rebondissement sont là, on est bien tenu en haleine par l'auteur.
Niveau historique, la description de la Moscovie est imprégnée des clichés sur le Moyen-Age, les hommes sont de véritables bêtes sauvages, n'ont aucune morale et ne sont animés que par de vils instincts, sauf notre magnifique héros. Concernant la Russie actuelle et les "Nouveaux Russes", la critique de l'auteur n'est pas bien originale: corruption, violence et nouveaux riches bling bling, seul notre petit britannique semble respectable avec son amoureuse bien sur...
Bref, livre à lire pour la partie polar, le reste n'est qu'un décor sans grande portée.
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Je viens de lire Azazel et j'avais envie de suivre les aventures d'Eraste Fandorine mais je suis tombée en fait sur son petit-fils Nicholas, né en Angleterre qui part en Russie à la recherche de l'autre moitié du parchemin hérité de son ancêtre Cornélius von Dorn.
La quête du secret de famille de Nicholas est mêlée avec l'aventure de Cornélius qui finit sans le vouloir par rechercher le lieu où se trouve l'altyn-tolobas dans lequel est enfermé un trésor datant d'Ivan le Terrible et même avant !
C'est compliqué mais délicieux à lire.
Une toute petite intrigue amoureuse se noue presque dès le départ de sa vie moscovite entre Nicholas et la journaliste Altyn (son nom est prédestiné pour lui car il fait partie de la moitié de sa quête).
478 pages assez trépidantes
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le magazine Télescope, tu connais ? Oui, c'est un hebdomadaire illustré. Genre Time. La bibliothèque de notre université est abonnée, j'y jette un coup d'oeil de temps à autre.
- Eh bien, c'est justement au Télescope que je bosse, en tant que scout. Nous sommes toute une équipe au sein de la rédaction. Lorsqu'il se prépare un article important ou un dossier thématique, c'est nous, les scouts, qui réunissons et vérifions les informations. Pour éviter au journal de commettre des bourdes et de se faire épingler. Pigé ?
En effet, Fandorine commençait plus ou moins à comprendre quelque chose. Voyons, mais bien sûr ! Altyn Mamaiéva était journaliste, comment ne l'avait-il pas compris plus tôt ? Ce regard tenace, cet aplomb, cette façon de parler... Sans compter que, sur le siège arrière de la voiture, Nicholas avait remarqué un Canon équipé d'un objectif qui n'avait rien d'un joujou : du matériel de professionnel.
- Notre rédac-chef a décidé de sortir un numéro spécial ayant pour thème "La légalisation de l'économie de l'ombre" et montrant comment le développement du capitalisme, de sauvage qu'il est dans un premier stade, devient quasi normal dans un second. Globalement, la tâche primordiale de notre revue est de mettre en lumière le processus d'ancrage de la Russie dans la civilisation. Plutôt que de nous appesantir sur les tares dont souffre la société et de nous couvrir la tête de cendres, nous mettons l'accent sur le positif. Afin qu'après avoir lu leur magazine, les gens se disent : on vit mieux, notre existence est devenue radieuse.
- C'est très bien, approuva Nicholas. Car, sinon, la majorité de vos quotidiens et de vos revues ont une forte tendance au masochisme.
- C'est exactement ce que pense Kouzia.
- Kouzia ? C'est un journaliste de votre revue ?
- Oui, notre superstar. Deux bobs la ligne. Il doit faire le portrait d'un grossium du business qui, de tout noir, est devenu tout blanc.
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Quand un russe sourit, c'est qu'il est vraiment content ou qu'il a une réelle sympathie pour son interlocuteur. Alors que si vous et moi sourions, cela veut seulement dire que nous n'avons pas honte de notre dentiste.
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- La superstition, c'est croire que le salut de ton âme dépend de la façon dont tu pries ou fais le signe de croix. Ton âme - et derrière ce mot, j'entends la raison et la morale - tu ne peux la sauver qu'en faisant le bien autour de toi. Là est l'amour, là sont les commandements de Moïse. Et qu'est-ce que cela fait si je ne vais pas à l'église et ne crains pas le diable ? En revanche, mon vaillant monsieur von Dorn, je soigne gratuitement les pauvres et ne refuse jamais un morceau de pain aux orphelins sans feu ni lieu. Devant ma porte, il y a toujours une boite avec du pain rassis.
- Pourquoi rassis ? s'étonna Cornelius.
- C'est à dessein. Celui qui n'a pas faim ne le prendra pas, mais pour celui qui est réellement affamé, même un croûton de pain dur est une aubaine.
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- Haschischine. Il existe en Orient un ordre qui porte ce nom. Ses membres sont préparés à la profession de tueur dès leur plus tendre enfance. Ces gens croient qu'ils peuvent atteindre le paradis s'ils tuent sur ordre de leur imam. Tous les meurtres mystérieux du Levant et du Maghreb sont commis par des haschischines, ils sont maîtres dans leur art sanguinaire. Ils n'ont pas de famille, sont dénués de sentiments et des passions habituelles des êtres humains, pour eux, rien ne compte hors l'usage du haschisch et la fidélité à leur imam.
- En effet, j'ai plus ou moins entendu parler de ces fanatiques, acquiesça von Dorn. On les appelle également "assassins".
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Nicholas avait lu bien des choses intéressantes sur le métro de Moscou, dont les stations, allez savoir pourquoi, ressemblaient à des palais souterrains, mais faire connaissance depuis son sous-sol avec une ville dont il avait tellement entendu parler et sur laquelle il avait tant lu eût été absurde
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Video de Boris Akounine (1) Voir plusAjouter une vidéo

Boris Akounine : Le Gambit turc
Depuis le canal Krioukov à Saint Pétersbourg en Russie, Olivier BARROT présente "Le Gambit turc" de Boris AKOUNINE. le présentateur lit un très court extrait du livre.
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