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AFRIQUE CENTRALE : DE L'ORALITE A L'ECRITURE
Liste créée par wellibus2 le 19/03/2016
86 livres. Thèmes et genres : littérature francophone , afrique , afrique centrale , littérature , rébellion

La réalité littéraire en Afrique Centrale, comme sur l'ensemble du continent africain, est multiple et foisonnante. Elle passe par des langues nombreuses, souvent pratiquées parallèlement -- langues africaines héritées de la tradition ou langues apportées par la colonisation, tel le français. Elle se partage entre oralité et écriture, deux grandes formes d'expression, parfois concurrentes, parfois entremêlées ou complémentaires.Elle souffre des fragilités économiques africaines (qui freine le développement de l'édition locale, mais elle bénéficie de l'engouement pour l'écrit que connait l'Afrique depuis quelques décennies.



1. La Descente aux enfers
Nétonon Noël Ndjékéry
4.25★ (30)

La descente aux enfers / de Noël Nétonon Ndjekery L pénitence de Mobo Hamadi Cissé / de Abdou Traoré, dit Diop Comme des pétards / de Dave Wilson Fragments / de Nabil Haidar --- Pour 10 000 F ta vie / de Jean-Claude Mounkala Pitiny / de Tsilavina Ralaindimby Réconciliation / de Emmanuel Néllè Soppo Le géranium / de Xavier Orville Le nègre de Noël / de Clotilde Armstrong --- Quand le président se tait / de Mbaye Gana Kébé La tache de sang de Jef / de Pierre-Claver Katerpilari Existences parallèles / de Lewis Henry.
2. Trop de soleil tue l'amour
Mongo Beti
3.93★ (140)

Le vol d'une collection de CD de jazz ? En apparence une broutille. Mais si le lendemain on vous colle le cadavre d'un inconnu dans votre appartement, vous commencez à douter de la bienveillance de votre prochain. Pourtant Zam, journaliste politique, mène une existence sinon paisible du moins routinière, jalonnée de cuites quotidiennes, de ruptures sanglantes et de réconciliations éternelles avec Bébète, d'articles sans lendemain sur la dictature du régime. Se pourrait-il que son investigation sur la spoliation foncière des communautés villageoises au profit du gouvernement ait attiré sur lui les foudres des services secrets ? Zam en doute. Jusqu'au jour où il sort des décombres de son immeuble ravagé par une explosion criminelle. Ses mésaventures ne font que commencer. Autour de lui l'inertie le dispute à l'absurdité : les policiers s'évertuent à ne pas enquêter, ses confrères de l'opposition trempent peu ou prou dans la corruption, les diplomates du pays des droits de l'homme ont à c?ur de ne pas s'ingérer dans les affaires publiques. Si l'on ajoute à cette gabegie la disparition subite de Bébète poursuivie, dit-on, par un mercenaire français ; l'apparition non moins subite d'un fils naturel de Zam décidé à lui faire payer son abandon, on imagine à quel point notre héros aspire aux plaisirs simples de l'existence : un air du Duke ou de Parker et un whisky infect. Critiquer les institutions, peindre la misère morale des peuples, inventer mille rebondissements et des personnages aussi louches que truculents, telle fut la vocation des grands romans-feuilletons, de Sue à Balzac, telle est celle de Trop de soleil tue l'amour, peinture au vitriol d'un Cameroun dévasté par la corruption et la dictature. Entraîné par un écrivain d'une telle élégance morale et d'une verve aussi délirante, le lecteur n'hésite pas à rire en toute liberté. Quitte à mettre en sourdine les bons sentiments sur l'Afrique ou à s'interroger sur le rôle de la France dans les guerres et l'économie d'un continent à la dérive. --Ce texte fait référence à l?édition
3. Comment cuisiner son mari à l'africaine
Calixthe Beyala
3.29★ (195)

Un petit roman pas comme les autres. Mademoiselle Aïssatou, parisienne pure black entre Bastille et Belleville, a des ennuis dans la vie. Tous les hommes sont des cochons, les femmes blanches des planches à pain, mais Monsieur Samedi, son tout proche voisin, est pourtant un hommes qu'elle aimerait bien séduire. En dépit de Mademoiselle Bijou dont il s'occupe vraiment trop et de sa vieille maman, omniprésente dans sa vie. Qu'à cela ne tienne ! Mademoiselle Aïssatou, pour le conquérir, va l'avoir par le ventre, grâce à ses incomparables recettes de cuisine héritées des conseils avisés de sa mère, qui en sait long sur la manière de garder les hommes. Et la voilà, entre deux confidences à Monsieur Eric, son meilleur ami blanc, ou deux visites au Marabout du coin, qui va faire son marché et s'atteler à ses fourneaux pour mitonner au bel indifférent des petits plats. Au début ils sont simplissimes, mais ils vont aller crescendo dans la saveur et le raffinement. Au point que Monsieur Samedi, le jour où sa mère aura trépassée, ne pourra plus résister.
4. Les cocus posthumes
Baenga Bolya
4.00★ (7)

Avertissement de l`éditeur : Les Cocus posthumes est une oeuvre de pure fiction. Toute ressemblance des personnages avec des chefs d'État africains et des affairistes français existant ou ayant existé serait de pure coïncidence et indépendante de la volonté de l`auteur... Au cours de son enquête sur le meurtre des jumelles de ta place d'Aligre, l'inspecteur Robert Nègre découvre les agissements macabres d'une secte franco-africaine, et fait la connaissance de Jean-Christian Sangsexe, le "négociateur planétaire qui vend tout tout tout", de son Excellence le Successeur de Dieu, de Kokumbo, fonctionnaire de L'ONU... Entre fable policière loufoque et satire politique, Bolya met à nu les « cocus posthumes »; ces tyrans qui croient que le monde leur appartient, mais que l'Histoire - et le TPI - finissent toujours par rattraper...
5. Ville cruelle
Mongo Beti
3.77★ (326)

Dans ce premier roman publié sous le pseudonyme d'Eza Boto, le lecteur découvrira, tracés avec une force qui s'accomplira exemplairement dans les ?uvres postérieures, fort célèbres, de Mongo Béti, les drames d'une Afrique dominée, ceux qui opposent les humbles, les simples, les paysans, aux différents types d'exploiteurs du monde politique, économique et religieux. Publiée en 1954, cette ?uvre dénonce une situation historique qui, en tant de lieux, dans ce monde, est toujours actuelle.
6. Le Zulu suivi de Vwène le fondateur
Tchicaya U Tam'si
4.00★ (9)

Dans Le Zulu et Le Destin glorieux du Maréchal Nnikon Nniku, Tchicaya a choisi la société politique africaine en général, la société politique congolaise en particulier, en toile de fond, pour dénoncer, et projeter une autre scène politique. Ses deux pièces, comme ses romans, sont une longue interrogation sur le pouvoir africain à travers la figure marquante du dictateur sanguinaire, mélange de tous ceux qui ont dirigé ou dirigent encore l?Afrique. Ces « guides providentiels » (les mots sont de Sony Labou Tansi), envoyés en Afrique par Dieu, se sont illustrés par leur incapacité atavique à proposer une politique du développement qui tienne compte des intérêts du peuple. Au lieu de cela, ils instaurent un pouvoir personnel, sanguinaire et liberticide qui infantilise le peuple. Dans les pièces que nous venons d?analyser, Chaka, le Zulu et le Maréchal Nnikon Nniku sont trois figures d?une même médaille. Pour bien montrer le caractère ridicule de ce type de dirigeant, le poète congolais va jusqu?à la caricature. Leur programme économique se résume à encourager le peuple aux plaisirs épicuriens : forniquer, danser, boire, paresser dans les rues. Tous les travers que moquait en son temps Rabelais. Leur discours est un ramage de discours que les gauchistes ne renieraient pas, mais il satisferait aussi les défenseurs du capitalisme. Toute l?Afrique se trouve concentrée là dans ces pages. Le bar, lieu de la convivialité et des plaisirs, la rue bruyante, sont des lieux de la subversion. L?exclue, Nnyira, la prostituée, Lheki, le barman, sont des révolutionnaires qui affrontent le pouvoir. Sur ce dernier point, Tchicaya U Tam Si est en avance sur d?autres écrivains africains francophones. Il rejoint, dans une certaine mesure, Aimé Césaire et Wole Sonyika. Comme, Schiller, Tchicaya donne une autre dimension à la marginalité, qui va libérer le peuple. Où sont donc passés les intellectuels africains pour laisser la marginalité et le « petit peuple » réfléchir à la révolution ? Où sont donc les opposants pour laisser les exclus seuls organiser la résistance à la dictature ? Est-ce une manière pour le poète de montrer qu?en Afrique, l?intellectuel est loin des préoccupations du peuple ? Ces poèmes sont un halo de voix qui s?entrechoquent, s?entrecroisent. A certains moments, on croit entendre la voix du poète commentant les paroles de ses créatures, ou se joignant à la leur. Pour dire l?inadmissible, Tchicaya U Tamsi a opté pour un vocabulaire violent. Pour dire la dictature, n?est-ce pas la caricature qu?il fallait comme portrait du dirigeant ? Dans cette Afrique où la récupération est la philosophie du soldat, la révolution des déshérités a amené au pouvoir les soldats qui ont été au pouvoir avec Nnikon Nniku. N?est-ce pas un coup d?Etat de palais déguisé en révolution, comme il y en a eu un peu partout en Afrique ? Ces poèmes sont un procès des indépendances qui n?ont propulsé sur le devant de la scène que des aventuriers. http://ethiopiques.refer.sn
7. Le Feu des Origines
Emmanuel Dongala
4.09★ (211)

Ce roman suit l'histoire de Mandala Mankuku, Congolais, depuis sa naissance jusqu'à sa vieillesse, avant la colonisation et pendant. Dès les premiers instants de sa vie, il est considéré par les siens comme un être étrange car aucun villageois ne peut témoigner de sa naissance à part sa mère. Malgré les palmes qu'a plantées la femme sur le lieu de naissance, d'où le personnage tiendra son nom, « l'homme aux palmes », beaucoup de sa tribu refuseront de croire à sa venue au monde. L'idée d'exister sans être né, qui pour nous, Européens, semble irrationnelle, n'est pas absurde dans la culture ancestrale du personnage. La suite du récit nous prouvera à de nombreuses reprises que le fantastique fait partie du quotidien de cette tribu, ce qui donnera à ce roman des allures de conte. De même, les yeux pers du bébé le feront passer pour un monstre chez les siens qui le rejetteront en partie. Mandala Mankuku passe son enfance et sa jeunesse sous l'influence du vieux sage Nimi A Lukeni, pour lequel il éprouve beaucoup d'affection et qui est le seul à qui il ose se confier, et sous l'influence de son oncle Bizenga, qui lui enseignera divers métiers ? contrairement aux traditions ancestrales qui veulent qu'un homme ne se consacre qu'à une seule activité ? dont ceux de chasseur, forgeron, sculpteur et guérisseur, dans lesquels il excelle et dépasse son maître. Sa curiosité et sa tendance à tout remettre en question font de lui un élément perturbateur du village, bien qu'aimé et respecté par les membres de sa tribu, surtout depuis qu'il a été proclamé nganga, c'est-à-dire puissant, par le vieux Nimi A Lukeni. Lorsque les colons arrivent dans le village, Mandala est jeune homme. Le récit montre alors la rencontre entre les deux groupes et les légendes qui circulaient sur les Blancs
8. Une enfant de Poto-Poto
Henri Lopes
3.58★ (60)

«À la une, la photo d'une foule en liesse... En bas, dans le coin gauche, quelqu'un lève deux doigts. C'est Pélagie. À sa gauche, c'est moi, Kimia... C'était le 15 août 1960. La nuit de notre Indépendance... Pour Pélagie et moi, il s'agissait plus d'une occasion de réjouissance que d'une date historique.» Suit le récit d'une amitié liant deux jeunes femmes que l'évolution de leurs pays va séparer un temps. Amitié profonde, complexe, sillonnée de rivalités, de jalousie et, surtout, mue par une indéfectible solidarité au c?ur d'un monde divisé. Entre Pélagie et Kimia, un Moundélé, comme on appelle les Blancs, là-bas! Mais ne serait-il pas, lui aussi, un enfant de Poto-Poto?... Doublant l'intrigue amoureuse, une plongée dans les consciences de trois êtres dont les identités se forgent à la fusion des boues et des glaises des sols d'Afrique et d'ailleurs. À contre-courant des clichés, l'auteur, à l'écriture dépouillée, rapide, cinématographique, nous offre trois palpitants destins en perpétuels dialogues. De l'Europe aux États-Unis, ce trio fiévreux de passion et d'intelligence reste uni par une aspiration commune, le désir de s'assumer et de se dépasser, que traversent les parfums et les saveurs du Congo dans les rythmes des rumbas du pays bantou.
9. Prisonnier de Tombalbaye
Antoine Bangui-Rombaye
3.75★ (31)

Antoine Bangui-Rombaye, né en 1933 à Bodo, dans le sud du Tchad devenu cotonnier de par l'entreprise du colonisateur français, a été ministre du premier président du Tchad indépendant, François Tombalbaye, à partir de 1962. Dix ans plus tard, en juillet 1972, Antoine Bangui est jeté en prison par le président tchadien. A ce moment-là, Tombalbaye, qui fait face à une rébellion, le FROLINAT, affaiblie mais non éradiquée par l'intervention française durant l'opération Limousin (1969-1971), se rapproche des pays musulmans et se lance dans un nationalisme débridé tout en se posant en champion du tiers-mondisme. Remodelant son régime à parti unique, Tombalbaye fait arrêter Antoine Bangui qui, selon Bernard Lanne, spécialiste de l'histoire politique tchadienne, avait eu l'imprudence de demander la création d'un poste de Premier Ministre. La version d'Antoine Bangui, à prendre avec des pincettes comme tout témoignage qui se respecte, est évidemment légèrement différente. Néanmoins, il passe bien trois années en prison avant d'être libéré par le coup d'Etat qui renverse et tue Tombalbaye en avril 1975.
10. Le Pauvre Christ de Bomba
Mongo Beti
4.22★ (123)

La présence du Christ en Afrique Noire, l'ambiguïté de l'action missionnaire, le problème de l'université du message chrétien, ce sont là des questions graves auxquelles Mongo Béti s'affronte dans ce roman où la puissance de la vision et la création de figures romanesques inoubliables (tel le R.P.Drumont) sont à la mesure de l'exigence réaliste et de la verve critique. Le pauvre Christ de Bomba, ou la passion sans rédemption d'un témoin d'un Dieu qui n'était pas noir.
11. L'histoire du fou
Mongo Beti
3.50★ (26)

Témoignage sur les gouvernements des pays africains, "L'histoire du fou" , après l'essai "la France contre l'Afrique", conduit Mongo Betti à une analyse sans concession du rôle de l?élite africaine dont il dénonce l?irresponsabilité, la cupidité et l?incompétence. "Sur le terrain et dans les faits, l?Afrique, minée par le népotisme inséparable des tyrannies, était de surcroît saignée à blanc par l?évasion massive des capitaux, rongée par l?abjection devenue quasi institutionnelle des élites corrompues, dévorées par le gaspillage de ses ressources qui mettait le continent à la merci de l?étranger à l?affût. La conjugaison de ces cancers annonçait à terme la métastase et sans doute le coma. Mais personne ne semblait pouvoir s?aviser de ces tristes réalités vécues quotidiennement par les populations"
12. Les Deux mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, futur camionneur
Mongo Beti
4.50★ (18)

Malgré la répudiation de sa mère, Guillaume Ismaël, un petit Africain, est sans rancune contre la nouvelle épouse de son père, une Française. Celle-ci est arrivée sans rien connaître de l?Afrique, exception faite des étudiants noirs côtoyés à l?université de Lyon au cours des années soixante. Contre toute attente, une vive amitié se noue entre l?adolescent noir et la jeune femme blanche, déjà mère d?un nourrisson mulâtre. Mais l?Afrique, ou du moins une certaine Afrique, tourmente la nouvelle venue en lui dévoilant avec une sadique lenteur ses plaies purulentes, l?une après l?autre. L?affection la plus souvent muette de Guillaume Ismaël ne sauve pas sa belle-mère de la certitude d?être lentement mais irréversiblement rejetée. Enfin, le hasard décide de raviver du moins la passion de Marie-Pierre pour son mari, un haut magistrat africain qui lui a paru jusque-là bien falot, bien pleutre : un coup de théâtre lui révèle le visage secret d?un homme qui, en proie comme toute sa génération à mille rigueurs de l?Histoire, n?a pas hésité à défier le fatum. (Quatrième de couverture)
13. Le vieux nègre et la médaille
Ferdinand Oyono
3.97★ (599)

"Rangeons ce livre au nombre de ces ouvrages précieux dans lesquels l'homme bafoué et meurtri apprend comment on passe du ressentiment et de la colère à la lutte pour la justice." (Les Lettres françaises) "Ferdinand Oyono s'attaque au bon vieux contraste noir et blanc avec une vigueur sympathique et un sourire intelligemment désinvolte." (Le Canard enchaîné) "Cette verve comique soutenue par un réalisme intense... Une lumière crue et impitoyable met à nu les contradiction entre les paroles doucereuses des Blancs et leur comportement réel." (Présence africaine)
14. Une vie de boy
Ferdinand Oyono
3.66★ (853)

Une vie de boy, publié en 1956, est centré sur le personnage de Joseph, boy instruit placé chez le commandant d'un district de la colonie française. Le roman dénonce les pratiques autoritaires de la colonisation et au-delà, la négation de l'humanité des colonisés à qui on ne pardonne pas de quitter leur place en découvrant l'envers du décor des maîtres blancs. La place faite à la frustration sexuelle de Joseph vis-à-vis de sa patronne blanche et les turpitudes intimes de celle-ci offrent par ailleurs une approche renouvelée du problème colonial. (Texte de Wikipédia)
15. Chemin d'Europe
Ferdinand Oyono
3.56★ (67)

Les mille problèmes que nous pose Ferdinand Oyono, s'insinuent en nous avec une facilité peu commune : d'être si naturels, et si naturellement exprimés n'enlève rien à leur poids, qui est immense, et ce n'est pas un petit plaisir, que de constater à quel point le tragique sans éclats ostentatoires convient à Ferdinand Oyono. Combat Ce livre est de ceux qui ne laissent pas le lecteur en paix : le problème qu'il pose de la cohabitation de deux races et de deux civilisations ne doit pourtant pas faire passer sous silence ses qualités littéraires : un style puissant qui décuple la force des adjectifs, comme le soleil équatorial multiplie les dimensions des arbres : tout ici est gigantesque. Charles Bernard, La Tribune de Lausanne
16. Le fils d'Agatha Moudio
Francis Bebey
4.18★ (83)

le fils d'Agatha Moudio" est le premier roman de Francis Bebey. paru en 1967, il a obtenu le Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire en 1968. Il nous conte dans la meilleure tradition des conteurs africains, l'histoire de Mbenda, jeune homme d'un village de pêcheurs du Wouri. respectueux des traditions, Mbenda épouse la fille que son père lui a destinée en mourant. Mais il aime une autre, Agatha Moudio, au caractère indépendant, qui lui en fera voir, comme sa mère lui avait prédit, de toutes les couleurs...
17. Trois petits cireurs
Francis Bebey
4.00★ (5)

La lutte pour la vie ?plutôt pour la survie- constitue la préoccupation absolue des peuples du Tiers-Monde actuellement, à telle enseigne qu?on est porté à croire que tout enfant qui naît dans ce monde apporte une note supplémentaire à la symphonie des cris de misère, de faim, d?oppression, de guerre etc. A travers ce récit des trois petits cireurs au prises avec la rude bataille du « pain quotidien » et livré malgré eux, très tôt, aux affres de l?incertitude, Francis Bebey met à nu la plaie béante de notre société où « le bonheur » se limite à la trilogie concupiscente ; Manger ? boire- dormir. Ainsi va ? la vie !
18. Le ministre et le griot
Francis Bebey
4.00★ (21)

Jamais Binta Madiallo, la mère du ministre des finances, n'acceptera Demba Diabaté à la fête des fiançailles de son fils. Tout Premier ministre qu'il soit, Demba Diabaté est issu d'une famille de griots : on n'invite pas un griot à sa table, fût-il également le meilleur ami de son fils ! Le problème devient vite une affaire d'État et il faudra toute l'imagination de Francis Bebey pour trouver une solution... Ce roman, véritable fresque de la société africaine contemporaine, analyse avec lucidité et humour le fonctionnement d'un État fictif dans lequel le lecteur n'aura aucun mal à reconnaître son propre pays.
19. Trois prétendants... un mari
Guillaume Oyono-Mbia
2.93★ (67)

"Trois prétendants... un mari" (1960) est la première pièce de théâtre du Camerounais Guillaume Oyônô Mbia. Dans un pays où le système de la dot semble pousser les jeunes au travail et encourager les vieux à la paresse, il est intéressant de voir sur scène les implications de cette pratique. Cette pièce a remporté un énorme succès partout où elle a été jouée et a reçu le prix El Hadj Ahmdou Ahidjo en 1970.
20. Chroniques de mvoutessi 3 : madame matalina ou comment grimper l'échelle sociale
Guillaume Oyono-Mbia
3.83★ (14)

Nous voilà encore à Mvoutessi... ou près de là, qu'importe. Cette fois-ci Guillaume Oyônô Mbia nous parle de Madame Matalina qui semble avoir réussi sa vie, du moins quant à son côté matériel. Elle a su grimper l'échelle sociale ... grâce à Charlotte, la belle mulâtresse, sa fille. Ce n'est pas très moral, mais à qui la faute!
23. Les couples dominos
Thérèse Kuoh-Moukoury
2.00★ (4)

S?il manquait un inventaire des idées reçues sur la question, le voici. T. Moukoury a minutieusement passé en revue tout ce qui se dit tout ce qui se pense, toutes les réticences, tous les préjugés, tous les complexes concernant les mariages mixtes eurafricains. Au point que c?en est par fois fastidieux. On a la sensation de redites, ou encore de déjà lu. Et c?est normal. Ce livre vient après de nombreux ouvrages sur le racisme, après de nombreux romans parlant des relations blancs-noirs et de leurs déboires. Mais l?auteur est systématique et consciencieuse, et ne nous fait grâce d?aucun raccourci, même si certaines parties de son sujet ont été traitées ailleurs. - Par exemples, concernant les attitudes agressives et revanchardes du Noir colonisé (ou mal occidentalisé) envers la Blanche, Mme Moukoury aurait pu nous renvoyer au chapitre plus exhaustif de F. Fanon dans « Peau noire, masque blanc »... Pas mal de choses avaient été fort bien exprimées sur les rapports du Blanc et de la Noire par Mayotte Capacia [1]. Néanmoins on nous en parle comme si rien n?avait été écrit sur le problème. Mais peut-être Mme Moukoury a-t-elle voulu un livre basé uniquement sur une enquête personnelle ; dans ce cas elle aurait pu avertir le lecteur en lui disant son projet de faire un bilan complet sans tenir compte de ses prédécesseurs. Donc tout y passe. Les préjugés des deux communautés raciales l?une sur l?autre, la psychologie du Blanc qui épouse une Noire, de la Noire qui épouse un Blanc, du Noir qui épouse une Blanche, et de cette dernière qui épouse un Noir. Ce chassé croisé à 4 personnages bien distincts se répète à chaque chapitre, avant, pendant et après le mariage, sur les plans psychologiques, moraux, culturels, avec leurs familles respectives et celles des conjoints, sans oublier les problèmes des enfants.
24. Sous la cendre le feu
Evelyne Mpoudi Ngollé
4.33★ (72)

Hospitalisée et isolée, une femme se rend compte qu'elle est en train de sombrer dans la folie. Encouragée par un thérapeuthe, cette femme, apparemment comblée par la vie, tente de renouer les fils d'un passé meurtri. Nous parcourons avec elle les dédales de sa mémoire pour remonter jusqu'au drame enfoui au fond de sa conscience. Promenant le lecteur dans les traverses de la psychanalyse d'un personnage désenchanté, l'auteur explore les zones d'ombre du personnage et explique d'apparents mystères. Le statut de la femme africaine, à la fois femme et mère, déchirée entre tradition et modernité, est également un des thèmes majeurs de ce livre. Sous la cendre le feu est sans nul doute le premier texte africain qui mette l'accent sur le fait que la psychanalyse peut aider à renouveler certaines conceptions de la fiction romanesque. (Quatrième de couverture
25. La petite fille du réverbère
Calixthe Beyala
3.55★ (104)

Je n'avais pas de destin, mais comme disait Maître d'école, il faut le créer. J'avais foi en ces paroles comme une malade en Jésus. J'apprenais et mon sang se purifiait, je lisais et une lumière céleste passait dans mes yeux ; j'étais fière, mes sens frétillaient. " Tapoussière a onze ans. Pour sa grand-mère, qui l'élève et la chérit, elle est une princesse. En réalité, elle n'est qu'une petite fille d'un village perdu du Cameroun, de père inconnu et de mère disparue. Alors, le soir, elle étudie à la lueur du réverbère avec deux objectifs : retrouver son père et s'extirper de la misère. Sous le soleil plombé de l'Afrique, entre fleuve et voli ferrée, tout un monde frémit, les deux pieds dans la fange, la tête dans les étoiles : " C'est moi, je suis le désir, je suis le sens, je suis le bonheur. "
26. Liboy li nkundung : Conte initiatique
Werewere-Liking
Cette histoire magique, raconté par un conteur africain à un auditoire mêle fantastique, liens familiaux, liens avec ses origines, poésie, musique et surtout symboles... chacun peut se retrouver à travers la quête du personnage principal. Ce conte pour enfant se lie très facilement et nous plonge dans les origines du peuple Bassa camerounais. Une belle leçon et un bon échappatoire !
27. Princesse Mandapu
Makombo Bamboté
3.00★ (5)

Livre discret ou pas grand-chose ne se passe, sans doute parce que l'action se déroule dans Ouandja , quelque 700 kilomètres de la capitale, Bangui, où il fait chaud, très chaud. Beaucoup des personnages passent leur temps à paresser et / ou de boire, en particulier la bière. La période est les années 1930. Le personnage principal est Monsieur Boy. Son prénom est Batila, mais il n'a pas utilisé ce nom depuis près de quarante ans. Ses femmes l'appellent Alphonse, mais tout le monde l'appelle Monsieur Boy. Monsieur Boy est l'administrateur principal dans Ouandja et semble contrôler tout le monde, y compris la police. Il descend du roi Bangasu, un fait dont il nous rappelle plus d'une fois, et a combattu dans la guerre mondiale 1 en France. Il a trois épouses. La première est tout simplement appelé la première femme pour une grande partie de la livre, tandis que les deux autres sont Ya et Za. Ya est enceinte et, quand elle donne naissance, elle appelle sa fille Mandapu qui, nous apprenons alors est le nom de la première épouse. Monsieur Boy n'est pas heureux avec le choix du nom, car il voulait nommer sa fille après sa mère. De ce point à la fois la première femme et la fille de Ya deux sont appelés Mandapu. Monsieur Boy est un tyran. Il se voit comme une figure paternelle, mais il intimide ses femmes et même les bat. Il utilise ses enfants comme ses serviteurs. Et il est difficile avec les gens dont il s'occupe professionnellement, mais la seule que nous voyons est vraiment Mokhta, un commerçant local, connu comme l'Arabe , si Monsieur Boy soupçonne qu'il n'est pas en aucune façon un Arabe. Il a demandé une sorte de permis mais n'a pas encore recevoir. Monsieur Boy affirme qu'il est coincé à Bangui mais Mokhta a été à Bangui où il a été dit que Monsieur Boy a. Mokhta devient vite conscient que les menaces habituelles ne fonctionnent pas comme Monsieur Boy semble indifférent à des amis en haut lieu à Bangui. En bref, la corruption est le seul moyen et Mokhta dûment paie jusqu'à. Cependant, l'aspect clé de ce roman est l'accord conclu entre Mokhta et garçon. Lorsque Mokhta voit que Ya est enceinte, il affirme que si c'est une fille, il va l'épouser. Mandapu, apparemment, signifie le prix de l'affaire et l'enfant à naître et, plus tard, le jeune enfant, fait partie de cet accord. Mais Bamboté nous laisse quelques lacunes, comme l'affaire n'est jamais vraiment expliqué en détail, mais plane dans le fond. Bien que nous ne savons ce qui se passe à l'affaire et Mandapu à la fin, comment nous obtenons ce qu'il reste un peu vague. Le roman est certainement fascinant et Bamboté est clairement établit à écrire un roman africain et pas un roman français. La relation entre garçon et sa famille et entre les différentes épouses est montré en détail, mais il aurait été agréable de savoir une fois de plus sur la transaction impliquant Mandapu.
28. L'Odyssée de Mongou
Pierre Sammy-Macfoy
3.00★ (16)

Jusqu'à l'arrivée de Danjou, l'univers des Bandias s'arrêtait aux collines et à la ligne de forêts qui limitaient Limanguiagna, leur village. Mais voilà que l étranger était arrivé, ouvrant une brèche dans leur isolement, apportant avec lui la vision d'un autre monde. Ce fut l'éveil, l'éclosion d'une conscience nouvelle, l'ouverture sur l'extérieur. C'est donc cette aventure pleine de péripéties que nous fait vivre Mongou, l'intrépide chef bandia, inspiré par l'esprit de ses glorieux ancêtres.
29. Le dernier survivant de la caravane
Étienne Goyémidé
3.86★ (57)

A la fin du XIXe siècle, au c?ur de l'Afrique, une nuit sans lune, soudain naît le drame. En quelques heures la razzia déferle et, sous les coups des hommes en bleu, dans une violence furieuse, le village passe de la paix quotidienne aux chaînes cruelles de l'esclavage. Ecrivain de Centrafrique, Etienne Goyémidé met en scène dans ce roman la traite multi-centenaire qui se déroule du sud au nord de l'Afrique, bien avant l'exploitation " blanche " du continent. Un classique africain, tant par son thème que par son écriture, sans cesse enrichie de contes, de récits de lignées et d'innombrables métaphores.
30. Le silence de la forêt
Étienne Goyémidé
4.50★ (26)

Gonaba, nommé Inspecteur des Ecoles à Bangui après des études en France, décide brusquement de tout abandonner pour aller vivre au coeur de la forêt équatoriale, domaine des pygmées Babingas. Son projet : les aider à s'émanciper des "hommes grands" dont le racisme lui est intolérable, quarante ans après l'indépendance du pays. Au terme d'une longue épreuve, une vérité immuable : le bonheur est la chose la plus relative au monde.
31. Le mauvais sang suivi de Feu de brousse et A triche-coeur
Tchicaya U Tam'si
3.00★ (11)

En 1955, le mauvais sang de Tchicaya m'avait frappé, m'était entré dans la chair jusqu'au coeur. Il avait le caractère insolite du message. Et plus encore feu de brousse avec ses retournements soudains, ses cris de passion. J'avais découvert un poète bantou. », écrivait L.S Senghor. Depuis, la voix de Tchicaya U'Tamsi s'est affirmée comme la plus importante qui se soit révélée depuis celle de Césaire et celle ( trop tôt interrompue) de David Diop.
32. Ces fruits si doux de l'arbre à pain
Tchicaya U Tam'si
4.00★ (24)

Congo, années 60, après la colonisation. Le juge Raymond Poaty mène à Brazzaville, avec sa femme et ses enfants, une existence paisible. Mais un jour, il se trouve aux prises avec une mystérieuse affaire de crimes en série, dont les cadavres - des jeunes filles - présentent les mêmes caractéristiques. En homme averti, il reconnaît là, sans hésitation, un sacrifice rituel magique destiné à conférer le pouvoir absolu à un homme peu scrupuleux. C'est la première faille dans sa conception de la justice : quel procès instruire dans cette affaire où, s'agissant de magie, tout le monde demeure muet ? Et, s'il le pouvait, ne serait-ce pas une manière de trahison à l'égard des traditions dont il relève, lui aussi ? Avec poésie, et une verve sans pareille, Tchicaya U Tam'si décrit cette société africaine des lendemains de l'indépendance, qui cherche douloureusement un équilibre, hésitant entre tradition et héritage colonial. Dans ce monde incarné par des personnages magiques, drôles et parfois dérisoires, c'est l'Afrique tout entière qui vibre et nous émeut.
33. OEuvres complètes, tome 1 : J'étais nu pour le premier baiser de ma mère
Tchicaya U Tam'si
4.50★ (20)

Admiré par toute une génération (celle de Sony Labou Tansi et Tierno Monénembo), Tchicaya U Tam'si domine la production poétique de la postnégritude, sans compter la force unique de ses romans et nouvelles. Marqué par la disparition tragique de Lumumba, viscéralement attaché au Congo, Tchicaya U Tam'si mêle sa souffrance et ses voluptés à celles de sa terre natale, dans une écriture travaillée par collages savoureux et ruptures baroques : «Ma poésie, disait-il, est comme le fleuve Congo, qui charrie autant de cadavres que de jacinthes d'eau.» Léopold Sédar Senghor : «Car l'image est le seul fil qui conduise le c?ur au c?ur, la seule flamme qui consume l'âme. De la tête de Tchikaya, de sa langue, de sa plume, de sa peau jaillissent donc les images comme d'un kaléidoscope, avec la force du geyser. Images touffues, changeantes, tournantes, tout en rythmes et en couleurs, tout en sucs et sèves : images vivantes. C'est un feu d'artifice, un volcan en éruption.» Et Senghor savait juger en la matière.
34. La Légende de M'Pfoumou Ma Mazono
Jean Malonga
3.67★ (14)

Voici un roman très romanesque. Rien ne manque : l'amour, la guerre, l'exil, du sang, des larmes, la faute et le pardon, des hommes et des femmes hors du commun, etc. tout cela sensible et plein du charme des légendes. Mais, l'histoire légendaire de M'Pfoumou Ma Mazono emprunte à la vie réelle de l'Afrique ancienne, d'avant les Blancs : cette histoire est aussi un document. La présence convaincante de la vie africaine traditionnelle donne à ce roman une valeur plus remarquable encore ; des formes d'autorité et de pouvoir, des vertus, les codes de l'honneur et de la justice, des cérémonials... en un mot une culture sert de matière à ce récit.
35. Soleil est parti à M'Pemba
Sylvain Bemba
3.00★ (13)

Né en 1934 à Sibiti. Il commence sa carrière comme journaliste et collaborera longtemps à l'hebdomadaire la Semaine africaine, paraissant à Brazzaville. Lauréat, en 1963, du Prix de la nouvelle littéraire pour la Chambre noire, il consacre, à partir de 1969, une grande partie de son oeuvre au théâtre. Il s'efforçait de faire passer dans le théâtre de forme conventionnelle des procédés dramaturgiques dérivés de la tradition orale. Ancien Ministre de l'information et directeur des Affaires culturelles et de la radio, musicologue, il est également l'auteur d'une étude : Cinquante ans de musique au Congo-Zaïre, publiée en 1984. Sylvain Bemba est décédé le 8 juillet 1995 à Paris.
36. Léopolis
Sylvain Bemba
4.00★ (5)

Léopolis, le nouveau roman de Sylvain Bemba, paru chez Hatier dans la collection Monde Noir Poche, devrait intéresser les Africains, notamment les Congolais et les Zaïrois. Il conte en effet, sous une forme plus mythique qu'historique, la carrière politique de Patrice Lumumba. Mais ici le héros se nomme Fabrice Mpfum, ce qui confère sans doute à l'auteur le droit de ne pas rapporter fidèlement la vraie vie de ce grand Africain du Zaïre. Lorsque le roman commence, tout est déjà joué. C'est donc à travers les aventures d'une Afro-Américaine qui visite la vieille ville où vécut le Grand Leader, que le lecteur découvre les conditions de l'ascension et de la chute de Fabrice Mpfum. Orphelin de père, ce garçon pourtant intelligent préfère le vagabondage dans les champs à l'école qu'il considère comme une prison. Ainsi se manifeste, très tôt, chez Fabrice un grand amour pour Dame Liberté à laquelle il restera fidèle jusqu'à la mort. Mais, au vrai, son tempérament l'incline plutôt vers la domination, qui est le signe des hommes libres et forts. Or, le sentiment est exclusif de la passion de commander. [PAGE 132] Fabrice Mpfum va donc se révéler un homme au c?ur de pierre. Non seulement il reste insensible à la mort de sa secrétaire-amante, mais il n'hésite pas à sacrifier sa mère pour conquérir plus sûrement le pouvoir. En effet, adolescent, il s'entend proposer par un marabout un marché on aurait dit cornélien : un talisman qui lui assurera un destin glorieux, à condition de tuer sa génitrice. Comme Achille et Alexandre le Grand, Mpfum opte pour la gloire, et, bientôt, sa mère, « le seul être qui lui reste au monde », meurt. Alors commence pour ce butineur des utérus doublé d'un génial damiste une carrière politique qui le hisse rapidement au faîte du pouvoir, tant il est vrai que tout homme qui fait de la politique aspire à la magistrature suprême et qu'il est aussi ridicule de l'en accuser que de reprocher au zèbre d'être tatoué de zébrures. Evidemment, cette ascension ne va pas sans luttes, sans ruptures, sans trahisons, qui finissent par isoler le Grand Leader et, malgré le soutien de son peuple, l'affaiblissent. Si bien que l'impérialisme a beau jeu d'ourdir un complot par la réalisation duquel Fabrice Mpfum quitte le pouvoir, puis la vie. Comme quoi les patriotes africains qui accèdent au pouvoir avec la légitime et louable intention de gouverner en toute indépendance au profit de leurs peuples finissent toujours, comme de juste, victimes d'un coup d'Etat ou d'un assassinat ou bien des deux.
37. Les Normes du temps
Jean-Baptiste Tati-Loutard
4.00★ (7)

Une poésie congolaise enracinée dans la terre d'un auteur de la nouvelle génération, poésie chargée de sens et d'une facture relevée agréable à lire et à entendre. Des poèmes caractérisés par leur brièveté et composés pour faire dire à la terre natale de l'auteur tous les secrets accumulés depuis la nuit des temps. Cependant, ses tendances lyriques, sa sensibilité frisent l'abstraction. Cela fait partie de son goût, de son tempérament, de sa discrétion qui dissimulent à merveille des idées politiques dans un contexte où la liberté d'expression n'est qu'une vue de l'esprit, une illusion.
38. L'envers du soleil
Jean-Baptiste Tati-Loutard
3.00★ (4)

Le lyrisme de J.-B. Tati-Loutard ne fait que s'élargir d'un recueil à l'autre. Après les " Poèmes de la mer " (Editions Clé) et " Les racines congolaises " (P.J. Oswald), voici " L'envers du soleil ". Ce recueil poursuit une veine partiellement mise à nu dans " Les racines congolaises ". L'auteur s'en va à la découverte de ceux qui, pour des raisons diverses, préfèrent tourner le dos au soleil. Il ramène ainsi du fond de la nuit de nombreux déclassés sociaux dont il reconstitue le poids de souffrances. Mais tout n'est pas pessimiste dans cet univers lyrique où le soleil a laissé quelques sémillantes taches à l'adresse de l'espoir et de l'amour. J.-B. Tati-Loutard est né en 1939 à Ngoyo (Congo-Brazzaville). Il a fait ses études primaires à Pointe-Noire, ses études secondaires à Brazzaville et des études supérieures de lettres à la Faculté des Lettres de Bordeaux. Il est titulaire d'une licence de lettres et d'une licence d'italien. Il a obtenu un doctorat de lettres avec une thèse sur " La littérature africaine d'expression française " qui va paraître chez Flammarion. Il prépare un nouveau recueil de poèmes qui s'intitulera " Les normes du temps ".
40. Case de Gaulle
Guy Menga
De Gaulle ! Il suffit qu'il soit sur la terre d'Afrique, même à des milliers de lieues du Congo, pour que Kibélolo perde la tête, que tout s'arrête de vivre autour de lui que Dinamona devienne une ombre, un fantôme dans la maison. C'en était trop. Elle voulait sa part de tendresse et d'amour. C'était son droit. C'était son tour. De Gaulle n'avait qu'à attendre le sien. Dinamona revint auprès de son mari et lui dit : - Mes veines risquent d'éclater dans mon crâne si je réprime l'envie que j'ai de dire certaines choses. Et la plus importante de ces choses, la voici : De Gaulle ne te retiendra plus, ne te détournera plus au détriment de mes droits. Il doit admettre que j'existe, que je suis ta femme, mère de tes enfants. Et toi, il faut que tu découvres une bonne fois pour toutes que je suis là, bien présente, en chair et en os, avec mes désirs, mes aspirations, mon envie de vivre. De vivre...
41. L'affaire du Silure
Guy Menga
2.33★ (28)

Deux adolescents, Diba et Ngoye, se rencontrent à Brazzaville et deviennent amis. Un jour qu'il travaille sur un bateau, le Silure, Diba vole l'embarcation et part à l'aventure avec Ngoye.
42. Bienvenue au Mbongi-Théâtre : Tome 1
Guy Menga
Quel originaire du pays Kongo ne se souvient pas de ce lieu où bat le coeur du village, de ce lieu du théâtre vivant rassemblant le soir tous les villageois en quête d'échanges, de vie sociale, de chaleur humaine ? A la ville comme à l'étranger, on a besoin d'un mbongi comme en témoignent les personnages de ces pièces de théâtre ici regroupées. Les événements et avatars subis par les artistes professionnels à la ville sont mis en scène ici par Guy Menga, et c'est un grand mbongui où la liberté propre à l'expression théâtrale s'exerce avec un terrible humour... l'humour de ceux qui souffrent de voir leur pays, si riche en potentiel humain comme en ressources naturelles, maintenu dans la situation de pays pauvre et assisté. Ici, on rit beaucoup, on ne pleure pas et tout lecteur peut constater la vitalité de la diaspora en même temps que son attachement à une culture que la critique implacable de l'auteur montre en filigrane. Venez tous au Mbongi-théâtre et relisez ensuite ce que vous y aurez entendu.
43. Le Pleurer-Rire
Henri Lopes
3.75★ (265)

Classique de la littérature africaine, « Le Pleurer-Rire » est dominé par tonton Hannibal-Ideloy Bwakamabé Na Sakkadé. Ancien baroudeur devenu Président de la République à la faveur d'un coup d «État, il exerce un pouvoir illimité. À travers ce roman, c'est le problème du pouvoir et du contre-pouvoir qui est posé dans toute son ampleur. La violence verbale qui perce au détour de chaque page n'a d'égal que le tragique des situations et des événements qui y sont décrits. Oeuvre forte et dense, complexe et lucide, Le Pleurer-Rire fonde son originalité sur sa structure polyphonique, son rythme varié et sa charge d'ironie et d'humour qui justifie son titre. Mêlant grâce et trivialité, fiction et réalité, citations et parodie, il tente de renouveler l'écriture romanesque qui devient, ici, le lieu où diverses formes de langage s'engendrent les unes les autres, se répondent, s'entrecroisent, s'éclairent, ou se heurtent et finalement s'enchaînent dans un mouvement continu.
44. Ma grand-mère Bantoue et mes ancêtres les Gaulois
Henri Lopes
3.89★ (36)

Que représente aujourd'hui le mouvement de la négritude ? La réappropriation des "poupées noires", à laquelle appelait le Guyanais Léon Gontran Damas, compagnon de Senghor et de Césaire, est-elle encore à l'ordre du jour? L'héritage culturel, oral, d'une grand-mère bantoue devient-il suranné en ces temps de « mondialisation » et de « globalisation » ? Faut-il, pour féconder sa création, cultiver son, ou ses, identités) ? La francophonie constitue-t-elle un fructueux apport ou un obstacle à l'entreprise ? Que signifie le métissage ? Autant de questions que se pose Henri Lopes, en proposant des réponses qui ne ressortissent ni au domaine de la philosophie ni au domaine de la politique mais à celui de la création littéraire en ayant à l'esprit la singularité de la situation du continent noir. Des réponses en forme de « simples discours » pour le dire avec Paul-Louis Courier. Mais en nous éclairant sur les origines de la plus jeune des littératures, celle du continent le plus ancien, l'auteur s'adresse aussi à tous les écrivains et aux lecteurs de tous les continents. « J'écris pour dépasser ma négritude et élever ma prière à mes ancêtres les Gaulois ; Gaulois de toutes les races s'entend, de toutes les langues, de toutes les cultures. Car c'est pour moi que Montaigne s'est fait amérindien, Montesquieu persan et Rimbaud nègre. C'est pour m'aider à déchiffrer l'Afrique que Shakespeare a fait jouer ses tragédies, que Maupassant m'a légué ses nouvelles. » Grand Prix de la francophonie de l'Académie française, en 1993, pour l'ensemble de son ouvre, Henri Lopes est l'auteurd'un recueil de nouvelles et de sept romans.
45. Sur le chemin des hommes : Essai sur la poésie négro-africaine
Théophile Obenga
4.50★ (6)

Une lecture subtile, dynamique, surtout courageuse, de quelques poètes négro-africains qui se réclame de l'exploration de la littérature, plus spécialement de la poésie, en tant que conscience de nous-mêmes, par-delà la mise en valeur du travail du signifiant, si caractéristique de notre époque. Voilà un effort de connaissance assez éloigné des schémas habituels de la critique canonique, et qui confère une espèce de naissance nouvelle aux grands poèmes de la poésie négro-africaine: sur la voie de la liberté et de la vérité, hors l'espace convenu de la Négritude, à l'avant du monde. Poèmes intenses, dé-couverts et dé-construits en leur unité vivante, en leur essence véritable- évidence propre de la poésie -pour le bonheur de l'esprit, grâce à la finesse de lecture ici proposée : énergie de la poésie et décisions des poètes et, du coup, des peuples, des continents, des combats rendus à leur espoir. Au total, un essai clairvoyant et scrupuleux, neuf dans le champ de la critique littéraire africain
46. Jazz et vin de palme
Emmanuel Dongala
3.64★ (176)

Emmanuel Dongala a dix-sept ans en 1958, quand le Congo devient une république indépendante. Dans huit longues nouvelles au rythme balancé et à l'humour corrosif, il fait revivre la Révolution rouge de Brazzaville, qu'il considère avec un profond pessimisme, et promène son blues dans les boîtes de jazz de New York , où il se repaît des sonorités inspirées de John Coltrane. Sous la naïveté burlesque des sujets, tels ces extraterrestres prenant possession de la planète et que seul l'enivrant vin de palme peut adoucir, nous sont livrées quelques-unes des plus belles pages sur la défaite du rêve des jeunes états africains, évoquée comme en écho par la tragédie d'un saxophoniste de génie en quête de l'absolu.
48. L'Oseille, les citrons : Poèmes (Poésie, prose africaine)
Maxime N'Débéka
3.00★ (5)

En guise de préface par Simon NTary 7 Cest avec le dernier regard 15 Un voilier 17 Ah le sacré divorce 21 Homme dismoi 29 Venu le temps enfin 33 Deux adorables lesbiennes 47 Mes trop de mots 55 Approchonsnous 57 Message à un ami 59 Lettres à M 61 Cartes postales à Corinne 65 Droits d'auteur
49. L'atelier de Sony Labou Tansi : Coffret 3 volumes : Correspondance, poèsie,roman
Sony Labou Tansi
4.00★ (10)

Tu dis un mot sale José : Mourir. Au moment où j'écris un truc qui s'appelle La Peur de Crever la Vie. Je tiens à te répéter qu'on ne meurt pas. On s'arrête de respirer. Et encore ! Si je n'étais sûr de ces choses, je ne t'en dirais rien. On ne les trouve pas avec les papes ou les sermons. On les trouve dans la bruit de sa respiration ; dans l'odeur de son cul. La joie de savoir. Et de savoir violemment - la permission de cicatriser le néant. Mon ai José...Je me dis : on ne peut pas servir à tuer le temps. Tu t'arrêtes aux idées. Moi, je descends plus bas, jusqu'au corrigé de ma chair. Je te tue l'idée. je vis jusqu'à moi. Là-dedans, j'ai des plages-des Pivin, des Françoise, des tout-le-monde, 1500 m de terre dans les os. Mais je ne pourris pas. C'est idiot de pourrir.
50. La Vie et demie
Sony Labou Tansi
3.71★ (285)

Grandeur et décadence de la Katamalanasie, immense pays d'Afrique noire soumis à la plus sanglante, mais aussi la plus absurde des dictatures. Les morts n'y meurent jamais tout à fait, juste retour des choses puisque les vivants n'ont guère le droit d'y vivre. Si le constat de Sony Labou Tansi, pour drôle et réjouissant qu'il soit, peut paraître pessimiste, c'est qu'il décrit, au-delà du continent africain, le monde du prochain siècle : "Au fond, la terre n'est plus ronde. Elle ne le sera jamais plus. La Vie et demie devient cette fable qui voit demain avec des yeux d'aujourd'hui."
51. La parenthèse de sang
Sony Labou Tansi
3.25★ (53)

La Parenthèse de sang : Les reîtres d'un gouvernement totalitaire recherchent Libertashio le rebelle et refusent de croire à l'évidence de sa mort. Dans un climat de fin du monde, les soudards s'entretuent et martyrisent avec une logique absurde la famille du héros mort. Le soussigné cardiaque : Mallot, un instituteur, a le malheur d'avoir une conception personnelle de la liberté et du respect de soi-même... Cette attitude peu commune le conduira jusqu'au poteau d'exécution.
52. La fable du cloître des cimetières suivi de Picpus ou La danse aux amulettres
Caya Makhélé
4.00★ (8)

Grand prix Tchicaya u tam'si 1993 du Concours RFI-théâtre ; suivi de, Picpus, ou, La danse aux amulettes
53. Sortilèges
Caya Makhélé
4.00★ (4)

Sortilèges est un drame sur le destin et la vengeance inspiré par l?Ondine de Dvo?ák. Ici l?auteur se joue du mythe en faisant de la jeune Ondine une enfant abandonnée au hasard d?une demeure habitée par un couple atypique. La pièce nous invite au coeur de cette famille où la violence tient lieu de mode de communication. L?homme vit cloîtré et la femme abrite en elle le secret d?une maternité miraculeuse. La fillette recueillie aura, quant à elle, grandi vaille que vaille, construisant sa propre révolte. L?intrusion d?un étranger dans leur existence fera ressortir toutes les cruautés latentes d?un couple vivant sur le fil tranchant du destin.
55. Le Sanglier de Tsirhi
Marie-Léontine Tsibinda
LE SANGLIER DE TSIRHI Fatigué de la vie tranquille qu'il mène auprès de sa famille, Monsieur Sanglier décide après moult reflexions d'aller explorer le monde. Une fois sa décision prise rien ne le retient; ni les larmes de Madame Sanglier, ni les conseils d'une amie de longue date. Heureux, Monsieur Sanglier se met en route, saluant au passage la foret tout entière...
56. La porcelaine de Chine
Marie-Léontine Tsibinda
4.00★ (9)

Bazey Tu peux l'avouer à qui tu veux dans la langue que tu veux. Il ne faut pas être un devin pour voir que le résultat n'est pas bien brillant. Tant pis, la comédie a assez duré. Tu auras des retenues dès ton premier salaire. Regarde-moi ça : quel gâchis! Mes assiettes et quelles assiettes! Ma porcelaine de Chine. Pour l'avoir à moi, il m'a fallu casquer plus que les autres clientes à toi (elle bégaie et lui met les débris sous le nez), tu la mets en miettes depuis que tu es en service. À ce rythme (avec insistance), tout ton salaire va y passer. Maya, bien embarrassée Je voulais juste la faire briller comme le soleil levant. (Hésitante.) Ah, madame, mes sens ne m'obéissent plus. (Elle regarde ses mains qui tremblent, tient sa tête pour constater qu'elle est bien en place.) Dans ma tête, des coups de canon, des bombardements et autres bruits terrifiants, madame ; vous me comprenez, madame? Madame a vécu la guerre, madame comprend aussi?
57. La mouche et la glu
Maurice Okoumba-Nkoghe
3.29★ (105)

Nyota a dix huit ans quand elle rencontre Amando, un jeune homme de famille modeste ayant raté son baccalauréat l?année dernière. Belle et bonne, Nyota rejette la décision de son père de la marier au riche et lubrique M?poyo. N?Gombi, père peu scrupuleux se venge et donne la chair de sa fille à manger aux sorciers. Nyota, dont le nom signifie »l?étoile », dans la langue maternelle de l?auteur brillera toujours car elle n?a écouté que son coeur. Modèle, elle lutte contre le pouvoir de l?argent qui pervertit le riche et marginalise le pauvre.
58. Au bout du silence
Laurent Owondo
4.33★ (23)

Au bout du silence du Gabonais Laurent Owondo (Hatier, 1985, 127p) est un roman qui s'inscrit dans la trame " des audaces contemporaines " doublée d'une écriture du mythe. Le roman est bâti autour de trois grandes parties qui correspondent de façon équilibrée au cheminement du jeune héros Anka. La première partie " Ombre " (p.4-37) brosse l'initiation du jeune Anka auprès de son grand-père Rèdiwa. Le jeune Anka ne perçoit pas encore les messages ésotériques de son aïeul jusqu'à la disparition de ce dernier. La seconde partie " la saison d'absence " (p.40-113), la plus importante du roman, situe tour à tour l'intrigue romanesque ; on apprend comment Kota et sa femme Nindia vivent leur drame familial, une stérilité malgré la naissance d'un premier enfant, en l'occurrence Anka. Cette partie retrace les conséquences de l'expropriation de terres de leurs ancêtres et tout le clan se trouve déguerpi entraînant ainsi la désintégration du village. Anka décide d'abandonner l'école dans la cité " petite Venise " où les hommes semblent vivre un enfer car ils ont perdu toute réalité avec leur terre nourricière. La troisième partie " les épousailles (p.116-127) qui clôt en même temps le roman, correspond à la fin de l'initiation d'Anka qui prend désormais le nom de son aïeul Rèdiwa ; il réussit symboliquement à lier un pacte avec Ombre, la divinité de la fécondité. Désormais initié, il pouvait voir ce qu'il y a derrière les choses ". Ainsi, il a pu aussi percer le secret de l'ocre et du Kaolin. Le départ à un premier niveau de lecture, la contrainte imposée à Anka, le héros et à ses parents dans le roman, est de quitter le village pour s'installer dans un sordide bidonville ironiquement baptisé " Petite Venise ". A un second niveau de lecture, le mythe occupe dans le roman une place centrale et il doit se lire comme une ?uvre initiatique. Le jeune héros Anka est confronté à la mort brutale de l'aïeul Rèdiwa au moment où celui-ci allait lui révéler les secrets de la tradition, et ce n'est qu'au terme d'une longue série d'épreuves " d'une saison d'absence " qu'il pourra enfin célébrer ses noces avec Ombre, la mythique fille de la montagne à peine connue au prélude de son initiation. Le deuil brutal qui frappe la famille de Kota, père d'Anka, est suivi d'une expropriation comme nous le disions plus haut, ce qui va entraîner la désintégration du tissu familial et clanique exprimée par le silence qui donne son titre à l'?uvre puis à la stérilité. Le drame de cette famille est sévère : Anka choqué par la mort de son grand-père, s'enferme dans le mutisme le plus total ; son père Kota perd progressivement la parole et la raison ; Nindia, sa mère abandonne le foyer pour mettre un terme à sa stérilité car elle connaît bien ce proverbe de son groupe qui affirme " qui n'a qu'un n'a rien " La vie à " Petite Venise " Une fois tout le clan déguerpi de la terre ancestrale, il s'installe dans une bourgade " Petite Venise " ; ce nom symblique ne renvoit-il pas à l'eau qui jouxte les environs du village " entre la rivière et les galets " ? Symbole de la modernité et de ses contradictions, l'école, mais aussi la misère et la délinquance, " Petite Venise " figure par excellence le lieu de l'extériorité dans la mesure où, largement coupés de leurs racines, hommes et femmes y perdent le contact avec la divinité et cessent de " voir derrière les choses ". Derrière les croix tracées par les agents du cadastre, Rèdiwa, l'aïeul a en effet " vu " l'inéluctable déchéance de la communauté tandis que Anka demeure " celui-là qui ne comprenait pas encore et qui devait se contenter de l'idée qu'il comprendrait plus tard et qu'il avait tout le temps de comprendre (p.25). La brutale disparition de l'aïeul va malheureusement interrompre le processus normal de transmission entre Ridèwa et Anka, qui, livré au désespoir ne fera que rechercher " l'âge où les masques livrent enfin leur secret ". L'écriture du mythe dans l'?uvre On peut parfaitement parler d'écriture du mythe dans Au bout du silence, tout comme dans une autre ?uvre contemporaine Les tambours de la mémoire de Boris Boubacar Diop, surtout si l'on se réfère au matériau ethnographique. http://www.bf.refer.org
60. Fureurs et cris de femme
Angèle Rawiri
3.86★ (17)

Emilienne et Joseph s?aiment à l?étranger où ils poursuivent leurs études. une fois rentré au pays, ces deux jeunes gens décident se rencontrer les parents de l?un et de l?autre. Mais si c?est la mère de Joseph qui s?oppose à cette union parce qu?Emilienne est une étrangère, une femme d?une autre langue, d?un autre groupe socioculturel, il n?en demeure pas mois que la mère d?Emilienne rejette le choix de sa fille d?épouser un homme du Nord. A ces oppositions il faut adjoindre le caractère volage de Joseph et la consolation d?Emilienne dans les bras de sa secrétaire Dominique. Des situations à l?origine des frustrations, des infidélités et de la stérilité secondaire autour desquelles se déroule ce roman des m?urs.
61. Histoire d'Awu
Justine Mintsa
3.42★ (62)

Awu ne demande chaque jour qu'à coudre sa vie au point de l'amour. Bon père, bon époux, Obame Afane a le courage de ses veines où coule aussi de l'encre rouge. Mais, cathédrale accablante aux fondements jaloux et possessifs, la forêt inextricable, porteuse d'une vie et d'une mort extrêmes, doit toujours triompher. Avec une innocence brutale, Histoire d'Awu raconte l'indicible réalité que vit Awudabiran', dite Awu, comme un cri de tendresse cruelle, dans un village au c?ur de l'Afrique noire d'aujourd'hui, quand s'effilent ou s'ensauvagent tous les codes et les repères.
62. L'enfant des masques
Ludovic Emane Obiang
Cinq nouvelles sur l'enfance nous arrivent du plus profond de l'Afrique Centrale, envoûtantes, déroutantes, captivantes. Mais au delà du ludique ces récits, écrits dans une langue poétique et musicale, revêtent une importance capitale. Refusant de reléguer les cultures traditionnelles au rang de folklore, Ludovic Emane Obiang construit un patrimoine solide, charpenté, des éléments les plus riches et secrets de la culture fang.
63. Le geste Rwanda
Édouard Gasarabwe
4.50★ (3)

Thèse soutenue sous le titre : "Aspects de l'univers mystique des Rwandais au temps de la royauté Nyiginya". Thèse 3 cycle Ethnologie Paris V : 1971.
64. Au Tchad sous les étoiles
Joseph Brahim Seid
3.00★ (32)

Ces innombrables enfants du Tchad, par la voix des leurs, vous invitent, cher lecteur, à venir vous asseoir parmi eux, sous un ciel bleu parsemé d'étoiles, pour écouter ces contes et légendes qui tiennent plus du merveilleux que du naturel. Ils ne vous demandent qu'une chose : c'est de vouloir bien partager avec eux la joie de leur candeur et de leur innocence.
65. Mosso
Nétonon Noël Ndjékéry
4.00★ (2)

Pour comprendre pourquoi son mari a été tué, Dendo décide de mener sa propre enquête. Elle quitte le Tchad et se retrouve au coeur d?un réseau de contrebande et de prostitution, en pleine Hélvétie. Dans un Tchad miné par l'impunité, Dendo, une veuve refuse la diya, compensation qu'on veut lui verser pour la mort de son mari. Par contre, elle veut savoir pourquoi et par qui celui-ci a été tué. Pour mener cette quête onéreuse, elle va devoir se prostituer et s'adonner à la contrebande avec l'Europe. Cependant, elle finira, elle-même, en pleine Helvétie, par être ravalée au rang de vile marchandise dans un négoce qu'elle croyait définitivement remisé dans les livres d'histoire : le trafic d'êtres humains. Le Tchad aujourd'hui, vu avec humour; un fait de société, le trafic des femmes, vu avec réalisme.
67. Le Commandant Chaka (Théâtre)
Baba Moustapha
4.50★ (19)

Mahamat Baba Moustapha est né vers 1952 à Bogo au Tchad, dans la zone frontalière du Cameroun. Après avoir effectué ses études primaires et secondaires à N'Djaména, il entre à l'Institut national d'administration. Il est ensuite préfet adjoint de Chari-Baguimi, puis reprend ses études. Il décède accidentellement en 1982 à Paris en France. Il est l'auteur du Maître des djinns, du Souffle de l'harmattan et de Makarie aux épines. Décédé à l'âge de 30 ans, il laisse en guise d'héritage plusieurs pièces de théâtre dont certaines dénoncent la dictature comme Commandant Chaka.
68. Ecrivain Tchadien: Nimrod Bena Djangrang, Ahmat Zeidane Bichara, Marie-Christine Koundja, Joseph Brahim Seid, Baba Moustapha
Livres Groupe
Ecrivain Tchadien: Nimrod Bena Djangrang, Ahmat Zeidane Bichara, Marie-Christine Koundja, Joseph Brahim Seid, Baba Moustapha de Livres Groupe
69. La Dépendance de l'Afrique et les moyens d'y remédier
Valentin-Yves Mudimbe
actes de la 4. session du Congrès Internat. des Études Africaines, Kinshasa, 12-16 déc. 1978
70. Giambatista Viko ou Le viol du discours africain (récit)
Georges Ngal
3.67★ (12)

Ce livre nous raconte l'aventure d'un jeune professeur africain, poète et essayiste, dans un Institut d'enseignement supérieur, désireux d'asseoir sa réputation d'écrivain par la rédaction d'un roman sur le modèle des récits africains. Cette tentative est jugée par les sages africains, gardiens du patrimoine culturel, comme une désacralisation de l'oralité et il est amené à s'expliquer devant un tribunal coutumier avec son ami Niaiseux. La condamnation qui s'ensuit les relègue dans différents sanctuaires initiatiques pour y subir une cure de désaliénation et une rééducation à la culture africaine qu'ils méprisent profondément.
71. La Malédiction
Pius Nkashama Ngandu
L'auteur livre avec La Malédiction une écriture de la souffrance et de la passion. Cette réédition du premier roman de Ngandu est l'occasion de redécouvrir son oeuvre multiple et variée, car elle dit avec violence les ruptures majeures qui bouleversent le continent africain et dont son pays, le Congo, est le condensé des iniquités inexpugnables.
72. La profanation des vagins
Baenga Bolya
4.33★ (7)

Bolya dénonce le viol comme arme de guerre. Dans son dernier essai, l?écrivain congolais Bolya dénonce le viol comme arme de guerre et arme de destruction massive, en Afrique et dans le monde en général. La profanation des vagins est un livre fort et documenté qui fustige le silence de la communauté internationale sur le sujet et donne des pistes de réflexions
73. La polyandre
Baenga Bolya
3.50★ (18)

Trois Blacks sans papiers retrouvés quelque peu éparpillés sur un trottoir de la Bastille. Puis tous s'en mêlent autour d'Oulématou, la belle héritière d'une princesse africaine polyandre. L'enquête de l'inspecteur Robert Nègre piétine autour de la place d'Aligre, cependant que tournoient expéditions punitives, cérémonies obscures et trafics de cartes de séjour, sous la houlette raffinée des flics de notre bonne République.
74. Afrique, le maillon faible
Baenga Bolya
3.17★ (10)

L'Afrique noire est bien partie. Son économie noire se porte à merveille. Sa production fantôme est en pleine expansion. Elle a réussi son entrée dans la compétition planétaire de la mondialisation sauvage. Le continent en est tout à la fois la métaphore vivante, l'utopie accomplie du "laisser faire", et surtout du "laisser passer". Toute forme de régulation y est proscrite depuis l'effondrement du mur de Berlin et la faillite du communisme. Toute réglementation y est interdite. Il y règne une sorte de totalitarisme du Rien, du Néant et du Chaos. [...] Pour atteindre cette fin, les flibustiers de la mondialisation sauvage ne se privent de rien. Tous les moyens sont bons et efficaces : le trafic de faux médicaments, de drogue, d'armes ; le trafic d'êtres humains - tourisme sexuel, prostitution enfantine, utilisation des enfants-soldats comme chair à canon -, d'objets d'art ("l'axe du Laid"), d'animaux... sans oublier l'horrible trafic des "diamants de sang". " Tableau noir d'une Afrique où trente-deux pays sur quarante-cinq sont en guerre, livrés aux seigneurs de la guerre et aux bandes armées, Afrique, le maillon faible est une charge au vitriol, écrite par un Africain, contre les chantres de la mondialisation sauvage et contre les pilleurs de toutes sortes : un pamphlet pour réveiller ceux (trop nombreux) qui ferment les yeux sur l'Afrique.
75. Les fiançailles: Pièce en quatre actes ; suivi de, J'ai mission de mourir : entretien inédit avec Tchicaya U Tam'Si (1988)
Tandundu E. A. Bisikisi
4.50★ (5)

La pièce met en scène une intrigue amoureuse entre un jeune Africain, Hung, et une jeune européenne, Lydia. Elle pose donc le problème des mariages mixtes, mais au-delà celui de l'affrontement des générations et des cultures différentes.
76. La Chorale des mouches
Mukala Kadima-Nzuji
2.75★ (5)

La Chorale des mouches c?est l?histoire de Ben, pousse-pousseur de son état. C?est aussi l?histoire d?Elloën-Marcy et des deux Chancelvie. A travers ces figures et ces destins croisés, c?est la tragédie d?un pays, le Kulâh, que le narrateur nous conte avec verve. Un drame fait de sang, de désillusions, de ranc?urs et de déceptions. Avec ce roman, Mukala Kadima-Nzuji, dont on connaît par ailleurs les talents de poète, de critique et d?historien de la littérature africaine, porte un témoignage vibrant d?émotion sur la décrépitude de l?Afrique laminée par les régimes autocratiques, les sectes, les groupes de prières, et la démission de ses cadres.
77. Oeuvre Poétique - Edition intégrale
Kama Sywor Kamanda
4.50★ (12)

Poète, Kamanda a su redonner un souffle nouveau et de la grandeur à la poésie contemporaine, grâce à la richesse de son langage et à sa maîtrise de la métaphore. Ses vers, puissants, soufflent tantôt comme des vents forts, tantôt comme des brises, qu'il compare souvent lui-même à des vagues océanes.
78. Les contes des veillées africaines
Kama Sywor Kamanda
Si les contes, que ce soient ceux de Perrault et de Grimm, font partie intégrante de notre littérature et de notre culture, ceux des autres continents - et en particulier ceux de l'Afrique - restent à découvrir... Les Contes du griot de Kama Kamanda nous initient ainsi à d'autres modes de vie, nous font partager des aventures avec d'autres animaux, d'autres personnages que ceux auxquels nous sommes habitués : les enfants volent des mangues, les singes se disputent avec les tortues... L'Afrique y est omniprésente avec ses légendes, ses croyances et sa féerie qui nous entraînent dans un univers merveilleux plein de naïveté, de sincérité et de fantaisie.
79. Contes africains
Kama Sywor Kamanda
4.50★ (18)

Magnifiquement illustré par Milos Koptak, ce formidable recueil de petits contes écrits par le Congolais Kama Kamanda est parfait pour plonger les enfants dans un univers enchanteur et dépaysant. Conçus comme de petites fables, à l'image de celles de La Fontaine (Le forgeron et le diablotin notamment, ou Le léopard, le vautour et la tortue), ces contes ne sont pas dénués d'une certaine moralité, ou plutôt d'une leçon de vie. Reprenant le principe de ses Contes des veillées africaines, Kama Kamanda signe ici un recueil d'histoires imprégnées de l'histoire orale dispensée par les Anciens. Parce que Kama Kamanda est un grand poète ayant réussi à adapter son talent pour les plus petits, et parce que les illustrations s'adaptent parfaitement à ces petits contes, nous vous recommandons vivement cet ouvrage, pour vous et vos enfants.
80. Voyage au Congo (suivi de) Le retour du Tchad : Carnets de route
André Gide
3.56★ (282)

Récit d'un séjour en Afrique équatoriale française où l'émerveillement devant la nature sauvage se conjugue à l'indignation face au sort des colonisés. Un des premiers réquisitoires contre le colonialisme, bref, mais efficace et réaliste.
81. L'Enfant noir
Camara Laye
3.76★ (2046)

Quatrième de couverture - Je ne pensais qu'à moi-même et puis, à mesure que j'écrivais, le me suis aperçu que le traçais un portrait de ma Haute-Guinée natale. » Au-delà du récit autobiographique d'un jeune écrivain de 25 ans, L'Enfant noir nous restitue, dans toute sa vérité, la vie quotidienne, les traditions et les coutumes de tout un peuple. Un livre plein de finesse et de talent qui s'est imposé comme l'un des classiques de notre temps.
82. Tram 83
Fiston Mwanza Mujila
3.20★ (186)

Proposition (éclairée) de MESRIVES Tous les soirs au Tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d'Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays prête à en découdre sur des musiques inouïes, réunie là dans l'espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer.Lucien, tout juste débarqué de l'Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s'accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve sans s'en rendre compte coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d'une fille aux seins-grosses-tomates. Il émeut ces dames !Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, n'en déplaise au ridicule Général dissident, il n'y a qu'une chose qui compte : régner sur le Tram 83 et s'attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute.Premier roman éminemment poétique et nerveux, Tram 83 est une incroyable plongée dans la langue et l'énergie d'un pays réinventé, un raz-de-marée halluciné et drôle où dans chaque phrase cogne une féroce envie de vivre. Bienvenue ailleurs.
83. La Re-production
Thomas Mpoyi-Buatu
3.00★ (2)

L'incarcération (pour quelque motif que ce soit : ici en l'occurrence, il s'agit de motifs "politiques") créerait-elle d'elle-même une situation où la sexualité serait portée au delà de ses limites ? Kena, le personnage principal de ce roman, ébauche des esquisses de réponses. D'autres se chargent de lui poser des questions. L'histoire d'une ville (Kinshasa), celle d'un pays (?) reclus dans son isolement pendant un siècle (que d'années perdues !) de colonisation, lui fournit l'occasion de broder sur les mille et une façons d'être à la recherche d'une modernité dépourvue d'oripeaux d'emprunt. Dans sa réclusion involontaire, des questions en forme d'énigmes défilent au sas de sa mémoire (seul lien possible avec un monde extérieur désormais inconnu de lui) ! De quoi est-il coupable ? De quoi l'accuse-t-on ? A-t-il été coupable de relations incestueuses avec sa soeur (unique personnage dont il ait gardé le souvenir...) ? Dés lors, le journal qu'écrit Kena se mue en un véritable procès de signification ! La relation passionnelle '(au centre du roman) qu'entretient sa soeur avec un personnage de proxénète ambigu répond comme un reflet d'image réfléchie au dialogue truqué que notre héros malheureux aura avec son principal accusé. Ainsi se met en place une construction romanesque audacieuse et original, dont la forme à la fois éblouissante et cohérente, négocie, en les associant, la tentative imaginaire de surgissement d'une société et l'émergence inouïe d'une existence autonome..., liée à l'exploration des limites de la sexualité. (quatrième de couverture)
84. Les contes du Griot, tome 3 : Les contes des veillées africaines
Kama Sywor Kamanda
4.00★ (7)

Kama Kamanda a le don de restituer l'atmosphère étrange de ce qui n'est parfois que parlotes et silences au clair de lune d'une journée trop chaude. Mais, lorsque le griot a du talent et une voix prenante, c'est tout le passé sauvage et féerique de l'Afrique qui renaît, envoûtant, merveilleux de naïveté, de sincérité, de fantaisie. ...Tout devient possible dans ces veillées étonnantes où la nuit elle-même écoute. Le silence du fleuve et celui de la forêt proche ne sont plus que des vêtements de rêve. On se découvre évadé de soi, dédoublé, transformé. Ce n'est plus la vie banale qui vous attend, mais une sorte d'atmosphère charnelle et tendre, comme si l'on était redevenu des enfants capables de se vêtir de nuages, et de planer.
85. Le Fossoyeur
André Yoka Lye Mudaba
3.00★ (6)

Recueil de nouvelles primées dans le cadre du Concours radiophonique de la Meilleure Nouvelle de Langue Française. Le fossoyeur Yoka Lyé Mudaba - Zaire Le rôle du tyran Cheikh C.Sow - Sénégal La couture de Paris Baba Moustapha - Tcahd Lèse-majesté Sony Lab' ou Tansi - Congo L'ami-de-celui-qui-vient- après le directeur Senouvo Agbota Zinsou - Togo Enterrement d-une jeunesse Ibrahima Sali - Sénégal L'île de Pharisie Alexis Goma Loufouma - Congo (quatrième de couverture)
86. Shaba Deux, les carnets de Mère Marie-Gertrude
Valentin-Yves Mudimbe
4.00★ (6)

Soeur Marie-Gertrude, "Franciscaine africaine de Kolwezi", tient son journal, du 28 mai au 29 juin, dans une période dramatique. Plus proche de Marthe que de Marie -- elle n'est pas une version féminine de Pierre Landu --. elle fait le récit d'une désintégration de la communauté divisée à propos de la guerre civile, désintégration de sa foi ou, tout au moins, interrogation douloureuse sur sa place au sein de cette communauté. Mais elle assume son destin car elle entend rester fidèle aux voeux prononcés jadis comme à l'exigence de solidarité que représente son travail d'infirmière auprès des malades et des blessés et, au terme de son parcours, elle se retrouve seule face à une mort ignominieuse. C'est là peut-être l'essentiel. Car ce que parait ici suggérer V.Y. Mudimbe, c'est qu'il y a toujours, pour chaque individu, une dimension strictement privée dans la religion, y compris quand celle-ci a été importée. L'héroïne a beau savoir qu'elle est "la petite négresse du groupe" et qu'elle porte le poids d'un "péché collectif", elle n'en affirme pas moins son droit à la sincérité et un génie qui lui est propre et qui fait de ce récit écrit avec une exemplaire sobriété le "roman des sans-pouvoirs et des saints". (quatrième de couverture)
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