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Lauréats français du prix Nobel de littérature
Liste créée par palamede le 12/06/2014
17 livres.

Liste modifiée le 6 octobre 2022. Le prix Nobel de littérature récompense, depuis 1901, un écrivain ayant rendu service à l'humanité grâce à une œuvre littéraire qui, selon le testament d'Alfred Nobel, "a fait la preuve d'un puissant idéal". Récompense considérée comme la plus prestigieuse, elle a honoré des romanciers, essayistes, poètes, dramaturges et philosophe français.



1. Oeuvres de Sully Prudhomme : poésies, 1865-1866, stances et poèmes
Sully Prudhomme
4.38★ (56)

Prix Nobel en 1901. "Le vase où meurt cette verveine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine : Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre, En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu'on aime, Effleurant le coeur, le meurtrit ; Puis le coeur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde ; Il est brisé, n'y touchez pas." Sully Prudhomme, Stances et Poèmes, Le Vase brisé
2. Mireille / Mirèio
Frédéric Mistral
4.13★ (113)

Prix Nobel en 1904. Deux jeunes gens, Mireille, fille d'un riche fermier de la Crau, et Vincent, un pauvre vannier, s'aiment d'un amour impossible. L'argent, les prétendants de Mireille, la loi sociale les séparent. Désespérée par le refus que son père oppose à leur mariage, Mireille fuit le mas familial et part prier sur le tombeau des Saintes-Maries, en Camargue, pour fléchir la volonté paternelle. Frappée d'insolation, elle meurt, extatique, face à la mer, au terme de ses prières, laissant Vincent au désespoir. Merveilleuse épopée où Mistral évoque les fastes de son Sud natal, ce poème de douze chants, édité en 1859 en langue provençale, vaudra la gloire à son auteur. Considéré comme un chef-d'oeuvre par Barbey d'Aurevilly, il transportait aussi le romantique Lamartine par son sublime et son éternité.
3. Jean-Christophe
Romain Rolland
4.18★ (448)

Prix Nobel en 1915. Écrivain engagé, pacifiste, poète et humaniste, figure majeure de la littérature française du XX' siècle, Romain Rolland (1866-1944) a laissé une oeuvre exigeante et ambitieuse, distinguée par le prix Nobel en 1915, et dont la pièce maîtresse demeure Jean-Christophe, roman auquel il consacra dix ans de sa vie. Passionné de musique, il y retrace le destin et la formation d'un compositeur de génie, héros romantique et "âme libre" à l'image du Werther de Goethe. De l'enfance à la maturité, Jean-Christophe Krafft découvre la douleur, l'injustice, affronte les épreuves de la vie pour enfin s'accomplir, trouver l'équilibre et la paix. Roman d'apprentissage, tableau du monde intellectuel européen de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, cette vaste fresque qui mêle pensée et poésie, réalisme et symbolisme, est autant une réflexion sur la création artistique que l'exploration sensible et profonde de l'âme humaine.
4. Les dieux ont soif
Anatole France
3.97★ (1489)

Prix Nobel en 1921. "Les hommes de 93 furent dans une situation horrible. Ils furent surpris, lancés, perdus dans une formidable explosion : ils n'étaient que des hommes", écrivait Anatole France en 1891. Le roman qu'il publie en 1912 procède de cette vision de la Terreur. L'histoire n'est pas une science, c'est un art ; comme tout art, elle doit accorder la plus grande importance à l'existence des hommes. A côté du fanatique révolutionnaire Evariste Gamelin, les hommes et les femmes, des Dieux ont soif, entraînés par le mécanisme tragique d'un pouvoir épris d'absolu et altéré de sang, nous sont décrits, au coeur d'une situation d'urgence, avec leurs soucis et leurs plaisirs quotidiens. Mais les responsables de la Terreur, menant le pays par des idées abstraites, sont décidés à faire le bonheur des hommes malgré les hommes. L'imagination froide d'Evariste Gamelin ne lui permet pas de mesurer les ravages du déisme d'Etat. Peintre raté, il devient un excellent juré du Tribunal révolutionnaire, envoyant chacun à la mort avec indifférence. Lui-même, pourtant, sera pris dans le terrible engrenage. Reste que la vie continue, avec ses forces invincibles incarnées par Elodie, sa maîtresse.
5. Le rire
Henri Bergson
3.72★ (996)

Prix Nobel en1927. « Du mécanique plaqué sur du vivant ». Cette formule n'est pas elle-même plaquée mécaniquement par Bergson sur le rire. Bien au contraire, c'est un Bergson à la fois psychologue, sociologue, philosophe de l'art et moraliste qui écrit Le Rire, essai sur la signification du comique, en 1900, au coeur d'une oeuvre dont ce livre est une étape majeure, et d'un moment dont il traverse tous les enjeux. Une diversité infinie donc, mais plus que jamais dans une intuition, dans une écriture d'une simplicité extrême qui en font un chef d'oeuvre unique.
6. Les Thibault - Intégrale (1-3)
Roger Martin du Gard
4.60★ (139)

Prix Nobel en 1937. À travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique. Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il porte à son frère et le respect qu'il voue à son père, tente de trouver sa voie en se consacrant corps et âme à la médecine... Après l'interminable agonie de leur père, Jacques, bouleversé, découvre que l'homme qu'il croyait dur et sans tendresse aimait ses fils. Dans cette famille en deuil, l'Histoire fait soudain irruption lorsque se profile le spectre de la guerre après l'attentat de Sarajevo. Devenu socialiste aux côtés de Jaurès, Jacques tente en vain de convaincre son frère de l'imminence du conflit et de ses répercussions dramatiques... Tandis que la guerre est sur le point de ravager l'Europe, Jacques tente désespérément de sauver la paix, mais l'assassinat de Jaurès précipite le monde dans l'horreur, horreur à laquelle le jeune homme se refuse. Antoine, lui, participe au conflit. En 1918, survivant condamné par les gaz des champs de bataille, il comprend enfin le sens de la vie de son frère et les limites de la sienne.
7. La symphonie pastorale
André Gide
3.60★ (10773)

Prix Nobel en 1947. «[...] je n'ai point encore dit l'immense plaisir que Gertrude avait pris à ce concert de Neuchâtel. On y jouait précisément La symphonie pastorale. Je dis "précisément" car il n'est, on le comprend aisément, pas une oeuvre que j'eusse pu davantage souhaiter de lui faire entendre. Longtemps après que nous eûmes quitté la salle de concert, Gertrude resta encore silencieuse et comme noyée dans l'extase.- Est-ce que vraiment ce que vous voyez est aussi beau que cela ? dit-elle enfin. [...]- Ceux qui ont des yeux, dis-je enfin, ne connaissent pas leur bonheur.- Mais moi qui n'en ai point, s'écria-t-elle aussitôt, je connais le bonheur d'entendre.»
8. Thérèse Desqueyroux
François Mauriac
3.73★ (14368)

Prix Nobel en 1952. La justice, c'est une chose ; la vengeance, c'en est une autre. Thérèse a voulu empoisonner son mari, elle a échoué, et le scandale a été étouffé : on ne joue pas avec l'honneur d'une famille si respectable. Mais ce qui se passe après, c'est bien pire que toutes les condamnations. Son mari se fait son juge, son bourreau, et décide de la séquestrer purement et simplement. Il ne peut pas la supprimer, il ne peut pas non plus la souffrir. Il peut en revanche l'enfermer. Ce sera l'occasion pour Thérèse de penser à son geste, puisque de toute façon elle n'a plus que ça à faire...
9. L'étranger
Albert Camus
3.98★ (142721)

Prix Nobel en 1957. Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu'il faisait chaud. On n'en tirera rien d'autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l'annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin. Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l'universelle équivalence du tout et du rien. La conscience de n'être sur la terre qu'en sursis, d'une mort qui, quoi qu'il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu'indifférent à tout après ça ?
10. Amers
Saint-John Perse
4.16★ (441)

Prix Nobel en1960. Amers est un poème de Saint-John Perse dont la première publication, aux éditions Gallimard, date de 1957. Considéré par de nombreux critiques comme l'aboutissement poétique de Saint-John Perse. Extrait (incipit) : « Et vous, Mers, qui lisiez dans de plus vastes songes, nous laisserez-vous un soir aux rostres de la Ville, parmi la pierre publique et les pampres de bronze ? Plus large, ô foule, notre audience sur ce versant d'un âge sans déclin : la Mer, immense et verte comme une aube à l'orient des hommes, La Mer en fête sur ses marches comme une ode de pierre : vigile et fête à nos frontières, murmure et fête à hauteur d'hommes ? la Mer elle-même notre veille, comme une promulgation divine... »
11. Huis clos - Les mouches
Jean-Paul Sartre
3.97★ (19869)

Prix Nobel refusé en 1964. Jean-Paul Sartre est le seul à avoir refusé le prix. Dans Huis clos, tous les thèmes sartriens sont là, orchestrés avec brio : la valeur de l'engagement, le poids des actes, les limites de la responsabilité. Avec Huis clos, le grand prêtre de l'existentialisme signait l'une des ses pièces les plus fortes : la scène se prêtait bien à ces réquisitoires concis et percutants. Garcin, révolutionnaire lâche et mari cruel : douze balles dans la peau ; Inès, femme démoniaque qui rendra folle de douleur sa jeune amante : asphyxie par le gaz ; Estelle, coquette sans coeur qui noie son enfant adultérin : pneumonie fulgurante. Morts, tous les trois. Mais le plus dur reste à faire. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils se retrouvent dans un hideux salon dont on ne part jamais. Ils ont l'éternité pour faire connaissance : quelques heures leur suffiront pour comprendre qu'ils sont leurs bourreaux respectifs. "L'enfer, c'est les autres".
12. La Route des Flandres
Claude Simon
3.86★ (689)

Prix Nobel en 1985. "Les peintres ont bien de la chance. Il suffit au passant d'un instant pour prendre conscience des différents éléments d'une toile." Claude Simon choisit donc pour "cadre", aussi limité que celui d'un tableau, quelques heures d'une nuit après la guerre, au cours de laquelle les époques et les événements se confondent dans la mémoire du cavalier Georges : "Le désastre de mai 1940, la mort de son capitaine à la tête d'un escadron de dragons, son temps de captivité, le train qui le menait au camp de prisonniers, etc." Le fil de cette longue et foisonnante remémoration demeure le décès du capitaine de Reixach : suicide ou mort accidentelle ? Georges devra remonter jusqu'à Corinne, la veuve de ce dernier, pour trouver peut-être une réponse. "Description fragmentaire d'un désastre" était le premier titre de ce roman, un des plus lus de Claude Simon. On y retrouve une des préoccupations majeures de l'écrivain : "le cheminement même du temps, c'est-à-dire invisible immatériel sans commencement ni fin ni repère" et ses conséquences sur la pensée, à son tour déstructurée et inconsistante. --Laure Anciel
13. La montagne de l'âme
Gao Xingjian
3.67★ (1327)

Prix Nobel en 2000. Après avoir tutoyé la mort, un homme quitte Pékin pour partir en quête de son Graal intérieur : la mystérieuse "montagne de l'Âme". Entre tradition millénaire et vestiges de la Révolution culturelle, il sillonne la Chine des années quatre-vingts, égrenant récits fantastiques et légendes populaires au fin d'un voyage picaresque, poétique et profondément moderne.
14. L'Africain
J.M.G. Le Clézio
3.70★ (1721)

Prix Nobel en 2008. " J'ai longtemps rêvé que ma mère était noire. Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'Afrique, dans ce pays, dans cette ville où je ne connaissais personne, où j'étais devenu un étranger. Puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en France, que c'était lui l'Africain. Cela a été difficile à admettre. Il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre."
15. Désert
J.M.G. Le Clézio
3.87★ (2494)

Suggestion de folivier. Avec Désert - prix Renaudot en 1980 - Le Clézio, écrivain discret, presque secret, accède à une reconnaissance enthousiaste du public. Depuis, sa notoriété ne s'est pas démentie au fil d'une production pourtant singulière, tant par la forme qui rompt avec le formalisme du roman que par les thèmes toujours en marge d'un monde qui avance irrémédiablement. Nourris au sein de la nature vierge, de la mer ou des déserts, les personnages de Le Clézio, abreuvés de légendes intimes ou porteurs de l'histoire des peuples, errent inlassablement sur les chemins du retour. La certitude de l'appartenance, le souvenir des paysages perdus, constituent les forces vitales que ne peuvent ébranler la vulgarité des hommes ou l'emprise de la ville. Telle Lalla, arrivée dans les quartiers sordides de Marseille comme un navire échoué, mais avec la lumière du désert dans les yeux et le sang des guerriers du Rio de Oro dans les veines. Alors, si la force de l'identité rend tout exil cruel, elle tient aussi lieu d'espoir. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
16. Rue des boutiques obscures
Patrick Modiano
3.70★ (3539)

Prix Nobel 2014. Qui pousse un certain Guy Roland, employé d'une agence de police privée que dirige un baron balte, à partir à la recherche d'un inconnu, disparu depuis longtemps ? Le besoin de se retrouver lui-même après des années d'amnésie ? Au cours de sa recherche, il recueille des bribes de la vie de cet homme qui était peut-être lui et à qui, de toute façon, il finit par s'identifier. Comme dans un dernier tour de manège, passent les témoins de la jeunesse de ce Pedro Mc Evoy, les seuls qui pourraient le reconnaître : Hélène Coudreuse, Fredy Howard de Luz, Gay Orlow, Dédé Wildmer, Scouffi, Rubirosa, Sonachitzé, d'autres encore, aux noms et aux passeports compliqués, qui font que ce livre pourrait être l'intrusion des âmes errantes dans le roman policier. Ce roman met en scène la quête d'un amnésique. Les pistes s'ouvrent, se diluent, se referment en champ de points d'interrogation devant Guy Roland, détective privé, qui tente de recueillir les bribes de la vie d'un certain McEvoy. Est-il lui-même ? Est-il un autre ? Peu importe en réalité puisque l'opacité identitaire est le terreau même de la fiction de Modiano, son obsession déjà talentueusement mise en mots dans ce texte de jeunesse. Passages clandestins, pièges fumeux, fantômes interlopes, ombre de la guerre et de l'Occupation : la partition modianesque est en place et sa musique impalpable n'aura plus qu'à égrener ses notes têtues et inquiétantes dans une recherche qui probablement n'aura jamais de fin. (Rappel de nadejda)
17. Les années
Annie Ernaux
4.09★ (5878)

Prix Nobel 2022. Au travers de photos et de souvenirs laissés par les événements, les mots et les choses, Annie Ernaux donne à ressentir le passage des années, de l'après-guerre à aujourd'hui. En même temps, elle inscrit l'existence dans une forme nouvelle d'autobiographie, impersonnelle et collective.
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