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Réparer nos silences

Ludovic est un écorché de la vie, orphelin, trimbalé de foyers en familles d’accueil, l’adolescent est une boule de rage contenue qui ne demande qu’à exploser. Retranché derrière les barbelés de sa solitude, sa confiance en l’homme est partie en fumée depuis belle lurette. Amour est un mot qu’il a complètement banni de son vocabulaire, jusqu’à l’arrivée de Laura et Christian. Usant de patience, ils arrivent à lui offrir une famille à laquelle il ne croyait plus. Ce pourrait être la fin de l’histoire, oui mais voilà, six ans plus tard, Christian est assassiné. Dévastée, le reste de la famille se pose une foultitude de questions : par qui ? Pourquoi ? Et la plus insidieuse de toute : quelle est la part d’ombre de ce père trop tranquille ? Cette mort résonne, pour Ludo, comme une trahison et éveille en lui le besoin de chasser ses vieux démons.



Cette introduction peut faire penser à un polar/thriller. Du sombre, cet ouvrage en regorge mais le maître mot ici est amour. Est-ce un feel good ? Que nenni, pourtant Dominique joue constamment sur le côté émotionnel. Tantôt la douceur de Laura, sa compréhension à toute épreuve, le risible d’un chien prénommé Bourvil, l’acceptation d’un nouveau membre de la famille par les enfants du couple. Tantôt ces sentiments noirs d’abandon, de haine, d’incompréhension, et cette mort qui rôde autour de la famille Martelle. Le lecteur est ainsi baladé dans des montagnes russes, une hésitation perpétuelle rehaussée intelligemment par Dominique par le biais de quelques éléments (indices ?) le plus souvent à charge.



Ce livre est avant tout centré sur le personnage de Ludovic. D’abord la narration s’effectue par son biais, toujours un peu délicat d’utiliser la première personne mais ici la multiplication des situations et l’apport de caractères différents des autres acteurs font de la singularité du prisme une force. Une tactique à nouveau pour embrouiller le liseur, renforcer l’effet d’une certaine solitude du principal protagoniste. Ce silence volontaire comme carapace protectrice, taire l’innommable pour ne pas sombrer et entraîner la famille dans l’abîme. Mais au jeu des non-dits, on sort rarement gagnant pire un engrenage malsain peut se mettre en place. En ce sens, cela m’a rappelé le livre les Silences d’Amélie Antoine. S’il faut retirer quelque chose de cette œuvre, c’est peut-être le fait que la communication est importante, à partir du moment où la confiance est là. Le hic est que Ludo en a cruellement manqué pendant les quinze premières années de sa vie, celles où l’on se construit. Il reproduit ainsi le schéma utilisé au Home où la parole était souvent réprimandée, et la honte injustifiée, une compagne. Enfouir au plus profond de soi, cacher en espérant que cela disparaisse mais malheureusement certains faits marquent au fer rouge.



Pourtant ce roman est une ode à la famille. Sans être exhaustif, je tiens à évoquer Laura, une maman sans questions, qui ouvre les bras comme son cœur et pourtant dissimule ses atours. Et Joe, qui permettra à Ludovic de devenir un grand frère de cœur à défaut de sang, garçon à la sensibilité toute particulière grâce notamment à son côté artiste. Ce coté qui lui vient peut-être de son prénom, hommage à Joe Dassin dont les paroles essaiment à travers les pages. La voix du franco-américain ne résonnera plus au moment du Salut de Christian, trop de souvenirs. Et si tu n’existais pas, dis moi pourquoi j’existerais, pourrait être tentée de se dire Laura néanmoins au moment de l’anniversaire fatidique le A Toi s’envolera à l’unisson dans ce froid cimetière.



Tagada tagada voilà les daltons… Permettez-moi d’user encore des paroles du chanteur pour figurer la partie enquête. Délicate et menée par un commissaire paternaliste qui saura trouver les mots justes pour susciter une vocation inattendue mais logique dans la concrétisation d’une quête multiple et vengeresse à l’issue sans retour. Mais le grain de sable de la plage de Wimereux pourrait bien changer le cours des choses. Volontairement énigmatique ici, mais beaucoup plus claire à la lecture.



Troisième roman de Dominique Van Cotthem, elle aborde le sujet sensible de l’enfance en danger en mêlant habillement les codes du roman et du polar psychologique. L’émotion suscitée par ces pages entraîne une interrogation : l’amour est-il plus fort que la haine ? Réponse page 269

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Réparer nos silences

J'ai eu la chance de rencontrer Dominique lors du salon du livre de Solesmes où elle a eu la gentillesse de me dédicacer mon livre.



Cette histoire m'a beaucoup touché.

Je me suis senti très proche du personnage Ludovic : à travers son regard, dans sa manière de voir le monde, de recevoir et traiter l'information, le flux bien trop intense émotionnel et permanent d'un écorché vif bénéficie d'une approche à la fois brute et délicate.



Je fonctionne exactement de la sorte, et lire ce processus écrit et décrit par un autre, ici, Ludovic à travers la plume de Dominique, m'a ému.



il s'agit d'un sujet très difficile à traiter et cette façon de voir le monde en presque quatre dimension est parfaitement restitué dans ce roman.



Une histoire difficile à lire, tantôt crue, tantôt douce, on joue clairement avec l'émotionnel, le sort qui semble s'acharner et cette vision du monde digne de l'ultra-sensible en font un roman que je ne peux que conseiller.

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Réparer nos silences

Hélène (@4bis) commentait un livre ce matin en disant qu'elle n'avait pas compris, mais qu'elle avait aimé. Je dirais moi ici que je n'ai pas vraiment compris pourquoi je n'ai pas aimé. Et au vu de la note sur Babelio, j'ai du passer à coté de quelque chose. Et c'est cette volonté de comprendre ce qui séduisait les autres lecteurs qui m'a poussée à continuer une lecture que j'ai songé à abandonner. Je ne me souviens plus ce qui m'avait amenée à ajouter ce livre à ma PAL, j'aurais pu l'éviter.



Ludovic, après une enfance terrible, est enfin accueilli dans une famille où il se reconstruit peu à peu. Mais quelques années plus tard, Christian, le père de famille, homme sans histoires apparemment, est assassiné. Pourquoi? Par qui ? Quels secrets cachait-il ? Il faudra des années à Ludovic pour le comprendre.



La quête de la vérité sur le meurtre n'est pas cependant l'élément le plus important de ce roman, Ce que l'on suit ici, c'est la difficulté de vivre pleinement une vie normale après une enfance dévastée, malgré tout l'amour rencontré par la suite. Un sujet qui aurait du me toucher.



Je venais de lire plusieurs livres magnifiquement écrits, pleins de poésie, et le style, assez plat, de celui-ci ne m'a pas séduite.

De plus, l'autrice nous livre un récit à la première personne, et c'est un procédé littéraire plus difficile à utiliser, à mon avis. Cela peut devenir compliqué de relater les évènements par le prisme d'une seule personne, sans que cela ne devienne répétitif. ou que cela manque de nuances. et les dialogues n'ont pas réussi à me donner la bolée d'air pur que j'aurais aimé y trouver.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, Ludovic trop autocentré, même si cela permet de ressentir sa souffrance et sa difficulté à se reconstruire après ce qu'il a subi dans son enfance, Laura, la mère, trop parfaite, Les frère et soeur un peu stéréotypés.



Finalement, écrire ce retour m'aura permis de mieux comprendre ce que je n'ai pas aimé. Mais encore, ne vous arrêtez pas à mon seul retour. Les autres sont beaucoup plus positifs.

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