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Vermeer

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« Médecin, j’ai besoin pour vivre de la peinture, de la musique et de la littérature. »



Après avoir lu récemment le superbe livre de Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, sur les nuits étoilées de mon ami Vincent Van Gogh, il s’agit aujourd’hui d’un livre écrit par un médecin passionné par le peintre Johannes Vermeer. Un petit ouvrage simple, concis, sur l’univers économique, artistique, scientifique, religieux de ce grand siècle d’or hollandais au 17e siècle.



Le premier tiers du livre décrit la peinture hollandaise de l’époque, la ville de Delft et les contemporains de Vermeer. La plus grande partie de l’ouvrage est consacrée à Vermeer, sa vie et son œuvre : ses sujets d’inspiration, sa représentation de la lumière si importante dans ses toiles, l’élaboration minutieuse de sa peinture utilisant la caméra obscura, la musique et le silence se dégageant des toiles.

« La qualité de silence qu’il atteint est un mystère et crée une différence, quelque chose de parfait, d’inimitable. », écrit Albert Blankert. J’aime la jolie phrase de Proust sur le silence : « Il vient dans la vie une heure (…) où les oreilles ne peuvent plus écouter de musique que celle que joue le clair de lune sur la flûte du silence ».



L’auteur-médecin présente une approche psychologique intéressante sur ce peintre de l’intimité que nous connaissons peu : aucun écrit, rien sur son enfance, son adolescence, ses sentiments sur sa famille, ses enfants, on ne lui connait aucune maîtresse ni ami. Rien sur ses maîtres, ses voyages. Sa vie se serait passée presque exclusivement dans sa bonne ville de Delft.

L’auteur tente d’appréhender la psychologie de Vermeer sur son travail : « Il ne laisse aucun portrait de lui-même, de sa femme, de ses nombreux enfants. Il ne peint que deux paysages, aucune marine, aucune fleur, aucune nature morte, aucune fête, aucune tablée, aucune violence ». Le peintre travaille très lentement et vend aussitôt. Il manquerait d’imagination et reprendrait les sujets traités par ses contemporains. Il ne laissera d’ailleurs aucune œuvre témoignant de sa maîtrise d’une autre technique : gravure, dessin.

Le lecteur pourrait s’interroger… L’auteur se rattrape, heureusement, en constatant que la grosse différence de l’artiste Vermeer par rapport à ses contemporains tient à sa perfection technique, au traitement de la lumière, à la construction géométrique de ses toiles et, surtout, à sa capacité à nous faire pénétrer dans un monde silencieux auquel il est le seul à accéder. Il en déduit donc que Vermeer, isolé, sédentaire, secret, méticuleux, sans élèves, avait tous les symptômes d’un état mélancolique : sans pouvoir le démontrer, cela pourrait expliquer pourquoi le peintre n’a jamais innové, qu’il se contentait de porter à la perfection un sujet traité par d’autres, puis s’en désintéressait pour y apporter sa touche personnelle.



Chacun des 37 tableaux connus du peintre est ensuite analysé par l’auteur. Malheureusement, il ne les montre pas, ce qui diminue évidemment l’intérêt des descriptions qui sont, pour la plupart, issues de lectures de différents ouvrages. Seule, pour la toile « L’Art de la peinture », une œuvre longuement méditée par Vermeer, une interprétation est avancée : l’auteur voit ce tableau comme le Don Quichotte des tableaux, ce Don Quichotte de Michel de Cervantès ayant introduit l’imaginaire dans le roman. Vermeer proposerait dans cette toile que dorénavant la grande peinture ne serait plus la peinture d’histoire, la plus répandue. Elle deviendrait celle de ses compatriotes hollandais pratiquant une peinture intimiste de la vie quotidienne nommée « peinture de genre ».

J’en profite pour rappeler que ce courant pictural est le plus intéressant et le plus original du 17e siècle hollandais. Des scènes d’intérieur nous font pénétrer dans les maisons bourgeoises, participer aux travaux ménagers, à la vie de famille : jeunes femmes à leur toilette, lisant une lettre d’amour, jouant du virginal ou brodant. Parfois, un militaire tente de séduire une dame, un couple profite d’un moment de griserie amoureuse, ou des fêtards boivent et s’amusent.



Le gros problème de ce petit livre, à mes yeux, est le manque total, en dehors de la couverture, d’œuvres de Vermeer. Étonnant pour un éditeur : Somogy, éditions d’art ! Cela me perturbe d’autant plus que je suis incapable dans mes quelques livres publiés sur la peinture de ne pas montrer les toiles dont je parle. La gêne s’est incrustée en moi…



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Les amours des dieux

Ce court roman pour la jeunesse, en treize épisodes, est basé sur la présentation d'oeuvres des musées du Nord-Pas-de-Calais.



Une adolescente, amoureuse secrètement d'un garçon de sa classe, se pose des questions sur l'amour. Une nuit, alors qu'elle a du mal à s'endormir, elle reçoit la visite d'un ange de second rang, qui volète dans la chambre.



Il fait apparaître des oeuvres de toutes les époques sur le thème de l'amour, tableaux, sculptures, tapisseries, et en décrit rapidement les éléments essentiels. Il fera comprendre à Laura que l'amour est multiforme et que ses expressions sont multiples



On croisera entre autres Europe, Narcisse, Diane et Endymion, Pan et Syrinx, Neptune et Amymone, Psyché, Eros... de jolies reproductions en pleine page illustrent l'ensemble avec à chaque fois un détail caractéristique.



En final, une annexe nous explique la vision, par les artistes de l'Antiquité à nos jours, des amours des dieux. On y suit l'évolution des thèmes : l'époque gréco-romaine et les dieux, le Moyen-Age et la virginité, la Renaissance et l'individu, la fin du 17ème siècle et les représentations plus sages, le 18ème siècle et la grandeur morale, le 20ème siècle et le non-figuratif.



Une liste des thèmes récurrents dans les musées permet de s'affuter l'oeil et un glossaire des oeuvres présentées nous fera comprendre que des chefs-d'oeuvre se trouvent aussi dans des villes un peu oubliées des circuits artistiques : Lille, Valenciennes, Boulogne-sur-Mer, Tourcoing, Arras, Bergues, Bailleul et Hazebrouck.



Une lecture très agréable, fluide, qui plaira autant aux adolescents et à un lectorat adulte.
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Emile Galle et le Verre

Longtemps « oublié » par son court temps d’expression (brisé par la Grande Guerre) et la problématique objet d’art/objet usiné, le verre « art nouveau » d’Emile Gallé et de ses congénères de l’Ecole de Nancy occupe une place de choix dans les arts décoratifs français. Ce catalogue donne une courte biographie de l’industriel lorrain. Il aborde surtout sa recherche et de sa maîtrise technique dans le cadre de l’entreprise familiale nourries de ses voyages, des expositions universelles et de la fréquentation de Meisenthal. Les nombreuses techniques du verre expérimentées par la maison Gallé (ornementation à froid ou à chaud) sont émaillées en marge de page par les numéros des pièces correspondantes de ce catalogue raisonné. La qualité d’impression ne fait pas ombrage à la beauté et la particularité des verreries. C’est un régal pour les yeux même quand vous n’êtes pas un verrier d’art. Le catalogue illustre parfaitement le caractère éclectique de l’homme comme son intérêt pour les sciences.
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