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4.28/5 (sur 84 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Éliane Viennot est professeure de littérature française et historienne de la Renaissance à l'université de Saint-Étienne, membre de l'Institut universitaire de France. Elle était libraire à Paris pendant six ans (1978-1984), puis professeur agrégée.

Éliane Viennot a consacré de nombreuses études aux relations entre les femmes et le pouvoir, et en particulier à Marguerite de Valois. Cofondatrice de la Société internationale pour l'étude des femmes de l'Ancien Régime en 2000 et sa présidente jusqu'en 2008, elle a également créé deux collections, « La Cité des dames » et « L'École du genre », aux Publications de l'Université de Saint-Etienne, afin de diffuser les recherches sur l'histoire des femmes et du genre.


Source : Wikipedia, Magazine Sciences Humaines
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Bibliographie de Éliane Viennot   (25)Voir plus

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A la suite des travaux d'Eliane Viennot, Julien Centrès évoque les représentations de "la reine Margot" au petit écran de "La Caméra explore le temps" d'Alain Decaux et André Castelot au film de Patrice Chéreau (INA).


Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
la violence symbolique imposée aux femmes au cours des siècles précédents est donc réutilisée contre de nouvelles générations de femmes – et leurs possibles alliés
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En réalité, la langue n’est qu’un terrain de plus où s’est menée la guerre du savoir : non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir – le seul que connaisse la clergie. Qu’on veuille bien réfléchir à cela, ne serait-ce qu’à cela : il pourrait y avoir des femmes magistrates, parlementaires, universitaires… depuis le XIIIe siècle. Il pourrait y avoir des ministres, des députées, depuis le XVIIIe siècle. Or elles ne sont parvenues à ces postes, à ces fonctions, qu’au XXe – et l’on est encore loin du compte. Aucun effort n’était à négliger. Aucun ne l’a été.
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S'agissant de l'homme, c'est l'époque des Lumières qui lui fait faire un grand bond en avant. Rousseau utilise deux fois plus le singulier que le pluriel, et il en farcit littéralement son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755) ; qui ne concerne toujours pas les femmes. Ceux qui prirent le pouvoir en 1789 décrétèrent donc les "droits de l'homme et du citoyen" sans qu'il ait jamais été question d'y inclure la moindre femme. Leurs successeurs de 1848 n'avaient rien d'autre en tête lorsque, convoquant le "peuple à l'exercice du suprême droit de l'homme". Ils décidèrent que voterait "tout Français en âge viril"- définition du suffrage universel selon eux. Et même chose pour leurs descendants de la IIIe République, qui, d'un assaut des progressistes à l'autre, réussirent à tenir sur cette ligne jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
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Les grammairiens ne cessent de réemployer les phrases les plus aptes à traduire l’idéal social et politique qu’ils défendent
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Au vrai, le ridicule est une notion très subjective, qui dépend du degré d’acceptation ou de condamnation de la société – ou des autorités qui s’expriment en son nom. Les mots jugés risibles par l’Académie sont bel et bien employés dans d’autres pays francophones, ou l’ont été en France à d’autres époques. Et il est aisé de voir pourquoi elle voudrait qu’on en rie : ils désignent des positions de pouvoir dans lesquelles les femmes doivent continuer à se sentir illégitimes, ce que la Compagnie se garde bien d’expliciter. En se contentant de les frapper de ridicule et en s’en moquant lourdement, elle fait sentir aux femmes qu’elles risquent des moqueries si elles les utilisent ; et elle fait savoir aux hommes qu’ils peuvent se moquer de celles qui en usent.
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« Aucun train de mesures n’est mis en place pour contrecarrer les traditions et réaliser au plus vite l’égalité désormais admise en principe. Au contraire, chaque avancée doit être arrachée sur les bancs du Parlement, après avoir été longuement contestée dans la presse, souvent aux mains des mêmes élites masculines réfractaires au moindre recul de leur pouvoir. Mais c’est aussi que, plus largement, les hommes bousculés par l’intrusion des femmes dans ‘leurs’ domaines ont développé une multitude de stratégies à la fois très concrètes et très symboliques pour maintenir l’entre-soi masculin. Stratégies au sein desquelles la question du langage occupe une place de choix. » (p. 82 & 83)
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«À la différence du genre non marqué, le genre marqué, appliqué aux êtres animés, institue entre les sexes une ségrégation», stipule l’Académie. Traduisons : les êtres désignés par des noms féminins sont dévalorisés. Ce serait donc le cas de l’immense majorité des femmes : actrices, boulangères, commerçantes, institutrices, paysannes… dont les académiciens n’ont que faire. Ce sont les autres qui les dérangent : celles qui bousculent l’ordre traditionnel en parvenant aux postes prestigieux qui étaient autrefois le monopole des hommes. Pour elles, ils préconisent une véritable anomalie : à poste prestigieux, port obligatoire du nom masculin ! «On devrait recommander que, dans tous les cas non consacrés par l’usage, les termes du genre dit féminin – en français, genre discriminatoire au premier chef – soient évités ; et que, chaque fois que le choix reste ouvert, on préfère pour les dénominations professionnelles le genre non marqué.»
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Sauf exceptions bien sûr, on continuera d’employer des substantifs masculins pour parler de femmes, en croyant de plus en plus que « en France, c’est comme ça ». Quitte à infliger le même sort aux mots qui dépendent de ces substantifs (articles, pronoms, adjectifs, participes), et donc à occulter totalement le sexe de la personne dont on parle, ou à provoquer la surprise au bout de quelques lignes. Ou quitte à multiplier les fautes de français, en mettant dans la même phrase certains mots au masculin et certains au féminin (Madame la maire est sortie, le professeur est arrivée…).
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Le présent ouvrage retrace pour partie l’histoire de cette guerre picrocholine, qui n’est d’ailleurs pas tout à fait terminée, en incitant les lecteurs et lectrices à prendre du recul pour en comprendre les origines lointaines. Il donne à voir l’énergie, la violence, la mauvaise foi et le sexisme qui ont été mis au service de ce combat. Il donne à voir, surtout, l’incompétence d’une institution qui se proclame « gardienne » de la langue française, mais dont aucun membre ne maîtrise le b-a, ba de la linguistique, et qui ne réalise même plus elle-même l’inutile Dictionnaire de l’Académie qui est officiellement sa raison d’être.
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L’Académie, cependant, n’a jamais constitué, pour ses membres comme pour les hommes qui aspiraient à y entrer, qu’un levier permettant de s’élever au-dessus du commun des auteurs : un outil de distinction sociale et intellectuelle. Avec la complicité du pouvoir, évidemment, qui aurait fermé la boutique depuis longtemps si elle n’avait servi de miroir aux alouettes aux lettrés en mal de légitimation (et de moyen commode pour remercier des fidèles ou caser des parents). Quant aux véritables linguistes, longtemps considérés comme des empêcheurs de légiférer en rond, ils ont été soigneusement écartés de la Compagnie.
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