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Citations de Timur Vermes (96)


Peu à peu je prenais conscience de ma situation. Si tout cela n'était pas un rêve – et cela durait depuis vraiment trop longtemps pour n'être qu'un rêve –, j'étais bel et bien en 2011. Je me retrouvais donc dans un monde complètement nouveau et il me fallait supposer que, de mon côté, j'étais aussi pour ce monde un élément complètement nouveau. Et si ce monde fonctionnait encore de façon un tant soit peu logique, il devait s'attendre à ce que j'aie cent vingt-deux ans, ou – ce qui était plus vraisemblable – à ce que je sois mort depuis longtemps.
« Vous jouez aussi d'autres rôles ? me demanda l'homme. Je vous ai déjà vu quelque part ?
— Je ne joue pas, répondis-je de façon sans doute un peu abrupte. »
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Le plus stupéfiant restait quand même la situation actuelle de l'Allemagne. A la tête du pays se trouvait une femme lourdaude, aussi charismatique qu'un saule pleureur, et dont l'action était déjà d'emblée discréditée par ses trente-six années de collaboration bolchevique, sans qu'elle en soit le moins du monde gênée aux entournures.
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Tout le monde sait à quoi s'en tenir avec nos journaux: le sourd note ce que lui raconte l'aveugle, le crétin de service corrige le tout et les collègues recopient.
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- Oui, mon Füreur ! Bon, on fait quoi maintenant ?
- Montrez-moi d'abord comment on utilise ce poste de télévision. Ensuite vous enlèverez celui qui est sur votre bureau. Vous n'êtes pas payée pour regarder la télévision. Et nous avons besoin d'une vraie machine à écrire pour vous. Pas n'importe quelle machine, il faut des caractères antiqua de taille 4. Tout ce que vous écrirez pour moi, vous l'écrirez en laissant un espace d'un centimètre entre les lignes. Sinon, je suis obligé de mettre des lunettes pour lire.
- Je ne sais pas me servir d'une machine, dit-elle, je sais seulement me servir d'un PC. Et si vous me l'enlevez, je ne peux plus rien faire. Mais d'abord il faut savoir qu'avec un ordinateur vous avez toutes les polices dont vous avez besoin.
- Pour la police, j'ai déjà la Gestapo.
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Si l'ensemble était malgré tout supportable au regard et convenable d'un point de vue moral, cette impression disparaissait dès qu'elle ouvrait la bouche.
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Les blessures les plus profondes infligees par le destin sont celles du coeur
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Tout le monde sait à quoi s’en tenir avec nos journaux : le sourd note ce que lui raconte l’aveugle, le crétin de service corrige le tout et les collègues recopient ! Tous les cancans sont repris et plongés dans une soupe de mensonges avant que ce « merveilleux » breuvage soit servi au peuple qui ne se doute de rien, même si, dans ce cas, j’étais prêt à faire preuve d’une sorte d’indulgence.
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Prenez simplement le blocus de Leningrad.
Deux millions de civils coincés dans cette ville, sans ravitaillement. Il faut déjà avoir une certaines conscience de son devoir pour y envoyer chaque jour des milliers de bombes, la plupart dirigées sur les entreprises de vivres. (...) Naturellement, ces civils n'avaient aucune valeur sur le plan racial...
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Sur les sièges en feu on voit des êtres humains, leurs têtes noires, tombées vers l'avant et encore plus souvent vers l'arrière, des silhouettes sombres découpées sur un fond flamboyant. Les bouches forment des béances gigantesques dans des troncs d'arbres, parfois on voit les dents blanches.
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« J’étais seul pour sauver le peuple. Seul pour sauver la terre, seul pour sauver l’humanité. » (p. 39)
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Quand on veut guider des hommes, on doit leur donner des buts et pas leur faire croire qu'ils y sont déjà arrivés.
Par ailleurs, il faut aussi éviter de se laisser descendre.
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Je me souviens : je me suis réveillé, ce devait être en début d'après-midi. J'ai ouvert les yeux, j'ai vu le ciel au-dessus de moi. Il était bleu, légèrement voilé ; il faisait chaud et je me suis tout de suite rendu compte qu'il faisait trop chaud pour un mois d'avril. On pouvait presque parler de canicule. C'était relativement calme, pas d'avions ennemis au-dessus de moi, pas de grondements de canons, pas d'explosions à proximité ni de sirènes annonçant une attaque aérienne. J'ai également noté qu'il n'y avait pas de chancellerie, pas de bunker. J'ai tourné la tête, j'étais allongé sur un terrain vague entouré par des maisons dont les murs de brique étaient en partie barbouillés par quelques vauriens - cela m'a mis en rogne et j'ai voulu aussitôt convoquer Dönitz. En même temps, je me disais, dans une sorte de demi-sommeil, que si Dönitz était là aussi, allongé quelque part, il régnerait forcément ordre et discipline ; et j'ai vite compris toute l'étrangeté de la situation. Je n'ai jamais eu pour habitude de camper à la belle étoile.
Je me suis mis à réfléchir : qu'avais-je fait la veille au soir ? Aucune raison de m'inquiéter d'un quelconque excès d'alcool, je ne bois pas. La dernière chose dont je me souviens c'est que j'étais assis avec Eva sur un canapé recouvert d'une couverture. Autre souvenir : une certaine atmosphère d'insouciance ; j'avais sans doute décidé, pour une fois, de laisser de côté les affaires de l'État. Nous n'avions pas de projets pour la soirée, il n'était bien sûr pas question d'aller au restaurant, au cinéma ou ailleurs, les possibilités de se divertir dans la capitale du Reich s'étaient déjà joliment réduites - et l'ordre que j'avais donné y était pour beaucoup. Je ne pouvais pas encore dire avec certitude si Staline allait entrer dans la ville au cours des prochains jours, mais, à ce stade de la guerre, ce n'était pas totalement impossible. En revanche, ce que je pouvais affirmer, c'est qu'il aurait autant de chances d'y trouver un cinéma qu'à Stalingrad. Je crois que nous avons encore un peu bavardé, Eva et moi, et je lui ai montré mon vieux pistolet. À part ça, aucun autre détail ne m'est revenu en mémoire. Il faut dire aussi que je souffrais d'un magistral mal de crâne. Non, inutile d'essayer de rameuter d'autres souvenirs de la veille.
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Les grands magasins, les commerces, les restaurants, pratiquement tout fonctionnait sans aucun personnel. Il s'avérait aussi que l'argent ne provenait plus des banques mais de distributeurs automatiques. Même chose pour les tickets de transport en commun, les timbres - on en arrivait même à démanteler complètement le réseau de la poste. Les paquets étaient glissés dans des automates où le destinataire était prié de venir le chercher. Vu cette situation, la Wehrmacht aurait du pouvoir disposer d'au moins un million d'hommes. Or, les effectifs de cette Wehrmacht n'arrivaient pas au double de l'effectif imposé par le honteux traité de Versailles. C'était une véritable énigme.
Où étaient passés tous ces gens ?
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Le chômeur d'autrefois portait un panneau autour du cou, où était écrit : « Cherche n'importe quel travail. », et il se promenait avec dans la rue. Quand il s'était suffisamment promené, il mettait le panneau de côté, prenait un drapeau rouge que lui avait fourgué un bolchevique et descendait dans la rue, le drapeau à la main. Une armée de un million de chômeurs était la condition idéale pour tout parti extrémiste...
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C'est la société qui décide de l'importance d'un sujet - avec la télécommande.
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- Non, ce n'est pas le tee-shirt, conclut Sensenbrink. Il est trop joyeux. Exactement comme le type d'avant. Ils sont trop joyeux. Mais qu'est-ce qu'ils foutent, là-bas ? Ils distribuent des drogues ? Demandez- leur !" Sensenbrink se tourne de nouveau vers l'écran, où le jeune Noir au tee-shirt étriqué continue de parler sans interruption.
"Ils disent qu'ils sont tous comme ça, répond l'assistante. Ils sont contents parce qu'ils ont de nouveau une perspective. Du travail ou le fait qu'il se passe enfin quelque chose.
- Il faut essayer de suivre un peu ! Je ne peux pas vendre ça aux téléspectateurs. L'émission s'appelle "Ange dans la misère" et pas "Ange au Comedy Club".
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Un animal, surtout un chien, surtout un berger allemand, sait alléger la tension qui nous habite.
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" Vous avez déjà fait de la télévision ?" finit-elle par ajouter, à un moment donné.
Je me rendis compte qu'elle avait renoncé au tutoiement. L'aura du Führer l'avait sans doute touchée.
" Plusieurs fois, dis-je, mais ça remonte déjà à loin.
- Ah, c'était vous qui chauffiez le public pour Mario Barth ?
- Je chauffais quoi ? demandai-je, tandis qu'elle ne m'écoutait déjà plus.
- Je vous ai tout de suite remarqué, c'était super ce que vous avez fait là-bas. Je suis vraiment contente que vous ayez percé."
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L'hiver 1946 avait dû être peu réjouissant dans l'ensemble. En y regardant de près, je n'y vois rien de déprimant : selon le vieil idéal d'éducation des Spartiates, une impitoyable dureté produit des enfants et des peuples forts et endurcis. Le souvenir d'un hiver de disette restant gravé en lettres de feu dans la mémoire d'une nation, celle-ci y réfléchira à deux fois avant de perdre une autre guerre mondiale.
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A côté de moi se trouvait un cycliste et son aspect avait au moins quelque chose de familier - de doublement familier même. Nous étions quand même toujours en guerre, il portait en effet un casque, et vu les trous qui le perçaient, il devait être épuisé.
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