La violence en banlieue est la conséquence d'un désamour pour Samuel Benchetrit -octobre 2015 #ONPC
Thomas Guénolé, politologue, est venu faire la promotion de son livre "Les jeunes de banlieue mangent-ils les enfants ?".
On n'est pas couché
3 octobre 2015
Laurent Ruquier avec Léa Salamé & yann Moix
France 2
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L’hégémonie globale exercée par les États-Unis est au service des grandes fortunes et des multinationales du pays. Ce n’est toutefois la conséquence ni d’un complot secret ni d’une conspiration occulte. Cette situation s’explique au contraire par une raison structurelle très simple : ces grandes fortunes et ces multinationales contrôlent le financement de la vie politique américaine.
L’hécatombe du coronavirus, bien qu’à l’origine d’un traumatisme collectif, n’est cependant que l’arbre qui cache la forêt des victimes de la mondialisation. Nous démontrerons en effet dans cet ouvrage que, de 1992 à 2018, en ordre de grandeur, la mondialisation a causé 400 millions de morts.
Les guerres de pillage ont pour enjeu la mainmise sur une ou plusieurs ressources dont l’économie-monde globalisée a vitalement besoin. Il s’agit en particulier du cobalt, du tantale, de l’or, des diamants, du niobium, ainsi que bien sûr du gaz et du pétrole. Il y a pillage dans la mesure où ces ressources sont soit littéralement pillées, soit exploitées tandis que la population du territoire concerné, elle, reste enfermée dans l’extrême pauvreté.
Une idée reçue très répandue veut que les morts de faim dans le monde aient pour cause la quantité insuffisante de nourriture disponible par rapport au nombre de bouches à nourrir. En réalité, c’est faux.
Depuis plus d’un demi-siècle, l’humanité dispose de davantage de nourriture qu’elle n’en a besoin.
"Les clichés sur la police ont la vie dure mais ils sont en retard d'une vingtaine d'années sur la réalité. "C'est vrai qu'un flic qui est toujours lieutenant à 45 ans a probablement des casseroles au cul, me résume une source. Il picole, il a fait des trucs illégaux, ou c'est une forte tête qui obéit mal à la hiérarchie. Mais c'est vraiment très, très rare. Et le gros cliché du flic qui se tape une pute dans le soum (véhicule banalisé de la police) comme on le voit encore dans des séries télé, ça pouvait encore exister il y a dix ans, mais maintenant ce genre d'abus est rarissime." (P. 100)
Sous le règne de la mondialisation, la faim dans le monde malgré l’abondance de nourriture disponible s’explique donc essentiellement par un mécanisme de prédation à trois niveaux : la course aux terres arables dans les pays pauvres pour vouer leur production aux attentes des pays riches; la spéculation boursière sur les matières premières alimentaires; les traités commerciaux inéquitables provoquant l’atrophie des agriculteurs locales dans les pays pauvres.
C’est ainsi que se déploie massivement, au tournant du nouveau siècle, une économie minière informelle reposant sur l’énergie musculaire humaine, sur l’extraction à la pelle, à la pioche, au marteau, au burin.
Et sur la très jeune moyenne d’âge des mineurs, l’étroitesse de nombreux boyaux miniers ne les rendant accessibles qu’aux enfants.
Les creusets extraient les minéraux. Des négociations installés sur place les achètent et les font transporter jusqu’à des comptoirs dans les villes de l’est Kivu et au Rwanda : le délabrement des infrastructures par deux décennies de guerres est tel que le transport à pied et à dos d’hommes est courant. En retour, les creuseurs reçoivent des produits de première nécessité.
Les comptoirs une fois atteints, la marchandise passe la frontière entre économie de pillage et économie légale : des courtiers et des sociétés spécialisées dans le commerce de minéraux servent d’interface entre les comptoirs et des multinationales métallurgiques, basées en particulier aux États-Unis, en Allemagne, en Belgique et en Chine. Ces multinationales étant équipées pour le traitement du cobalt et du tantale, elle fournissent ensuite les usines des multinationales productrices de téléphones portables, de smartphones et d’ordinateurs.
Par voie de conséquence, les ordinateurs sont actuellement la catégorie de biens pour laquelle la probabilité d’utilisation de l’esclavage moderne - autrement dit de travail forcé - est la plus élevée au monde. Que ce soit sous forme de travail forcé ou sous celle, hors sujet dans notre étude, du mariage forcé, plus de 1 million de Congolais sont aujourd’hui réduits en esclave moderne, ce qui concentre dans ce seul pays le quart du total de l’esclavage moderne pour toute l’Afrique.
"Une variante plus répandue de la difficulté de communication est celle, non pas de la barrière de la langue, mais strictement du manque de capital culturel commun et de vocabulaire commun entre l'univers culturel des jeunes des cités et celui des enseignants. Une de mes sources enseignantes m'a par exemple raconté le cas d'une écolière traduite en conseil de discipline parce qu'elle avait accusée en cours une autre élève de "sucer le prof". Ce dernier avait pris l'attaque dans un sens sexuel, alors que dans l'argot des jeunes de banlieue, "sucer un prof" signifie depuis des années "être obséquieux envers l'enseignant", bref, "être un fayot de la classe" sans connotation sexuelle." (P. 148-149)
Depuis lors, dire du souverainisme qu'il est une doctrine prônant l'indépendance, l'autonomie, ou davantage d'autonomie d'une nation relève en français du langage politique courant. Les autres langues, cela doit être relevé, ne semblent en revanche pas avoir d'équivalent pour désigner d'un seul mot tout cela à la fois.
"Si vous-même habitez dans les centres-villes, et si vous-même prenez régulièrement les transports en commun, vous avez sans aucun doute déjà croisé plusieurs fois un de ces petits groupes de jeunes des bandes de banlieue : très bruyants, très agressifs, pour tout dire pénibles à supporter pour tous les passagers du wagon. Vous vous êtes peut-être dit que ces jeunes étaient épouvantablement sans-gène, qu'ils ne se souciaient scandaleusement pas de la tranquillité des gens autour d'eux. C'est une erreur complète d'interprétation. En réalité, ces jeunes des bandes de banlieue font exprès d'être extrêmement bruyants, et globalement insupportables, envers les autres passager. C'est délibéré. C'est un spectacle à votre attention. C'est une provocation qui répond à vos propres regards en biais." (P. 119)