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3.5/5 (sur 227 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Suresnes , le 27/02/1971
Biographie :

Sylvain Coher est un romancier français.

Il vit et écrit à Nantes et à Paris.

Premier roman aux éditions Joca Seria en 2002, "Hors saison", suivi par deux autres chez le même éditeur: "La Recette de Stein" en 2004 et "Facing" en 2005. En 2006 il signe un autre roman: "Fidéicommis", aux éditions Naïve.

Il est pensionnaire de l'Académie de France à Rome à la Villa Médicis en 2005-2006. À Rome, il rencontre le peintre new-yorkais Jérôme Lagarrigue et publie un premier texte lié à ses œuvres, "Pleine Face", dans la revue d'art et de littérature Éponyme. Il y rencontre également le compositeur Jérôme Combier, qui envisage alors un projet scénique et musical autour de Facing.

Depuis octobre 2006, Sylvain Coher est l’auteur associé du Théâtre de l'Arpenteur (Rennes) pour le projet "Frontière". Dans le cadre de cette collaboration, il a écrit un récit, "Les Effacés", paru en mars 2008 aux éditions Argol.

"Nord-nord-ouest" obtient le prix Ouest-France Étonnants voyageurs 2015.
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Revivez notre journée de présentation de la rentrée littéraire à La Scala et découvrez les romans français qui paraissent cet automne ! --- 0:00:15 Introduction 0:01:02 Clément Camar-Mercier 0:11:47 Yasmine Chami 0:22:56 Sylvain Coher 0:33:49 Lyonel Trouillot 0:44:09 Clara Arnaud 0:55:03 Loïc Merle 1:06:13 Mathias Enard --- Plus d'informations sur notre rentrée française : https://rentree.actes-sud.fr/ #rentréelittéraire #litteratureetrangere

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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
A cent quarante, Anton perd la sensation physique du sol sur lequel les deux rubans de caoutchouc des pneus Supercosa gonflés à bloc le maintenaient jusqu'alors. Il doit se reprendre pour ne pas se redresser brusquement en criant à pleine gorge les bras grands ouverts le slogan du constructeur anglais : Go Your Own Way ! Au lieu de cela Anton relâche les épaules et derrière la visière dans les reflets irisés on peut le voir sourire avec cette incroyable légèreté qui fait de lui l'hirondelle des jours de pluie. L'âme vagabonde, un trait noir évanescent qui dessine hâtivement le contour des champs et la périphérie enrubannée de la ville. Une hirondelle voltant et piquant d'une abatée sur l'aile ou sur la queue. Spirale, vrille, boucle et retournement.
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La Manche, c'était autre chose. Une eau de lessive, un fond d'évier. Avec ça, une perpétuelle odeur de marée basse et des moisissures venues des fonds croupis où la vase fermente et macère. Le Petit la regardait venir et repartir, avec cet air méfiant qu'il pouvait prendre en d'autres circonstances. Au nord, la mer est aussi grise que les gens, songea-t-il.
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Nos femelles pissent debout comme les mâles et, comme eux, elles deviennent plus grêles et plus courbes que des clous de taquier. Leurs mouflets sont les gniards de tous, faut avouer que personne à bord s’ennuie assez pour compter les bâtards – à quoi bon, corbleu, puisqu’ils s’éclipsent sans arrêt, le cul à l’air et la morve au pif. Une marmaille chétive élevée au lait de baleine, au bouillon d’algues, au sperme de morue, au sang des sardines que les daronnes égorgent à l’aplomb des becs entrouverts. Le goutte-à-goutte fait rougir les babines, il dégouline en sinuant sur les bedons maigrichons, pouah, le Ghost fait le frai et les gosses poussent comme ils peuvent, selon les aléas de la bonne étoile. Chaque nuit qui vient est un anniversaire de plus et nos béquillards ont parfois tout juste la voix qui mue
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Plusieurs fois dans la nuit, ils avaient entendu le hurlement lugubre d'une sirène. Sans pouvoir la situer précisément. Parfois, elle semblait venir vers eux. Ils évoluaient à l'aveuglette au beau milieu des méthaniers et des porte-conteneurs perceurs de vagues, filant vingt-cinq nœuds avec sur le dos l'empilement standardisé d'un gigantesque jeu de construction. Avec ça, l'eau calme était d'un vert algueux qui la rendait étrangement lumineuse. La houle couvait sous le joug pesant d'une mer d'huile et le soleil de donnait guère plus qu'un bricolage filamenteux.
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Ils avançaient, roulaient ou glissaient tandis que l'aube blafarde les repoussait vers la nuit du large. Regarder l'eau filer leur offrait toujours le même sentiment trompeur de vitesse, qu'ils ne retrouvaient pas en observant la côte. Pourtant, la longue trace du sillage était bien nette à la surface. La lumière du jour naissant blanchissait la mousse et l'éparpillait derrière l'annexe, à la traine comme un chien en laisse.
Devant eux, les petites vagues se dénouaient en frisottant contre l'étrave et couraient le long de la coque avec l'insouciance d'un rire enfantin. Venu de nulle part et illuminé comme une barre d'immeuble, un ferry gigantesque leur coupa la route pour rejoindre le port. Sa vitesse dépassait largement la leur. Ses vagues rapprochées firent gigoter Shangevar comme un jouet en polystyrène.
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Ça fait un bail que la Mer-océane a brisé ses chaînes et, depuis lors, Mirovia s'épanche pire qu'une larme sur l'ongle d'un pouce. Vous autres, Pousse-cailloux, vous avez crapahuté en catastrophe sur vos abris côtiers en nous abandonnant ce qui barbotait à l'entour. Et pour peu que le niveau grimpe encore, croyez-moi, pour rien au monde je troquerai le Ghost contre un cadastre de quatre sous.
Quant à savoir pourquoi toute la flotte contenue dans la terre s'est retrouvée d'un coup sur la terre, ça reste un sacré mystère et chacun y va de sa marotte, de son crobard et de ses aïeux.
C'est comme ça depuis que la coquille s'est craquelée, depuis qu'elle a rendu les eaux, la garce rincée par les cataractes. Depuis qu'elle s'est laissée submerger, anéantir en moins de deux, noyer sous le poids des fluides qu'elle couvait comme une cloque trop tendue, un abcès à solder. D'une portée à l'autre, on se refait l'histoire comme si on en était encore à se demander où ça montera. On échafaude, on brode en point de bouclette pour se punir comme on peut et quand on disserte de l'Inondoir, les ceusses qui geignaient se mettent à branler du chef comme les otaries des eaux froides. Orphelins flottants, on cultive les hypothèses et la repentance. On vaut moins que rien et pire que tout – rarement mieux.
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Le joli mot viande aiguillonne le gosier mieux qu'une toux sans glaires et le joli mot viande génère un vrai tourbillon de salive qu'on déglutit en petits glaviots mous. Faut bien se faire les bajoues, tenez, car depuis la dernière sucée, depuis la première perle carminée volée au téton maternel, on pense plus qu'à ça. La vider proprement des viscères puants et bien faire sécher la viande, selon la procédure ad hoc, embosser le sang fouetté dans un boyau rincé à l'eau salée et puis racler le cuir, les élastiques nerveux et le gras inutile, découper des lanières assez fines, les couvrir de sel et les offrir au vent-brûlant pour que le maigre puisse durer ce qu'il faut. De fins festons qu'on laisse fondre sous la glotte, en plissant les paupières.
Un vrai frisson d'extase.
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Petit Roux s'accroche à l'esquif en tenant son cap au cordeau, en s'appliquant à faire passer par-derrière ce qui vient par-devant. Il devine les prémisses du cordon brumeux, la rognure d'ongle arquée vers l'est et les bigleux peinent à mettre les gris dans le bon ordre. Gris céleste ou gris maritime, c'est moitié-moitié mais à partir d'où ? L'horizon est sapé d'un suaire plus cradingue que les serpillières qui nous saucissonnent aux banettes des dortoirs.
Voici la mer, enfin, vive et vaste de tous bords, récite Petit Roux en lyrisant bizarrement. Voici la mer où remuent, innombrables, des animaux petits et grands, déclame-t-il encore, alors qu'un premier splach retenti au droit de l'étrave.
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On s'observe sous cape, la pupille posée sur l’œilleton ou plantée dans les cernes en coussins de bourre que les cils époussettent. On jurerait qu'on va bondir alors qu'on reste parfaitement immobiles et la brise soulève les haillons de nos râbles, mamelles amollies, ombilics noirs comme des culs, tattoos fanés et cicatrices ourlées au crin épais - et je vous passe les ecchymoses sur nos galuchats de maquereaux.
Faut faire avec puisque la mer nous cuivre, puisqu'elle boucane nos guenilles au compte-gouttes et puisque la fleur de poisse s'épanouit tandis qu'on pourrit de la tige, nous autres, dans notre vase trop rempli.
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Un naufragé garde l'horreur des flots, même lorsqu'ils sont tranquilles.
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