La blouse blanche, je crois qu'elle ne représente pas grand chose pour vous.
Je ne vous ai jamais vu la porter...
L'impossible nous ne l'atteignons pas,
mis il nous sert de lantere.
Lorsque ma fille nous a quittés en 2002 j’ai créé, selon ses vœux, une association pour financer la lutte contre les leucémies, les maladies du sang, et sensibiliser le public aux dons de sang, de plaquettes et de moelle osseuse. Ce qui m’a permis d’approcher au plus près un certain nombre de chercheurs et de médecins dont, depuis dix-sept ans, je suis les recherches et les progrès pour tenter de guérir ces terribles maladies.
En 2002, j’ai passé onze mois à l’hôpital SaintLouis auprès de ma fille Laurette atteinte de leucémie. Durant cette période, j’ai côtoyé, jour après
jour, des médecins, des professeurs en médecine, des chirurgiens, des infirmières, des aides-soignantes.
Même si chacun de nous a connu ou connaîtra l’hôpital un temps plus ou moins long de sa vie, son univers reste relativement mystérieux. On sait que
l’Assistance publique manque de moyens, de personnel ; on entend les revendications des infirmiers, des aides-soignants et on est prêt à les soutenir. Mais ces femmes, ces hommes qui nous soignent, on ne les
connaît pas. Cette année passée près d’eux à les regarder travailler au quotidien, et souvent la nuit, m’a fait comprendre combien ils étaient exceptionnels.
Les Français ont pris l’habitude de ne plus payer leurs soins de santé, en tout cas en grande partie et, pour eux, c’est devenu naturel. Ils ne perçoivent pas que ce formidable acquis social fait partie de leur identité.
Comment vit-on la mort d’enfants malades, la souffrance des familles après avoir été si proches d’eux ? Comment gère-t-on les échecs ? Comment
s’investir autant sans se perdre ?