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3.54/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1976
Biographie :

Sarah Manigne est née à Paris en 1976. Elle travaille dans une école de cinéma. Son premier roman, "L'atelier" paraît en 2018.

Source : Mercure de France
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Sarah Manigne - L'atelier


Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n’est pas moi, son enfant, qu’il peignait. C’était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère.
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Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n’est pas moi, son enfant, qu’il peignait. C’était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère.
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J'ai toujours connu la maison parsemée de messages. Il lui laissait des petits croquis, elle lui recopiait des vers, lui adressait des mots de tendresse et d'encouragements. Plus tard, elle écrira surtout des échéances et des consignes ; mais j'ai gardé une boite pleine de la poésie des premiers temps.
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Après Sainte Lucie, il y avait eu une sainte Dorothée, une sainte Catherine d'Alexandrie, une sainte Agnès ou encore une sainte Mathilde. Certaines étaient de Zurbaran,, d'autres de son atelier ou tout simplement de disciples. Les propriétaires ou vendeurs souhaitaient dans un premier temps obtenir un constat d'état et l'ouverture d'un dossier scientifique étapyé par de multiples photographies et constatations ainsi que des clichés en rayonnement infrarouge et en rayons X.
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J'y ai mis les doigts, j'ai tenu le couteau pour y tracer des empâtements. Je dansais autour du cadre. Et puis j'ai dilué chaque jour un peu plus les peintures. La couleur goutte, se répand. Je garde les coulures. Je sabote les aplats. Je racle les couches épaisses et j'aime le bruit de la spatule et du couteau, cette sensation d'alléger la toile, d'enlever l'écorce pour aller à la sève.
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Ils se sont mariés à la cathédrale russe de la rue Daru. Elle a franchi les marches du bâtiment en retroussant sa robe de velours rouge. C’est mon père qui racontait la cérémonie avec tous les détails d’un tableau. Les cinq tourelles terminées par des bulbes dorés ornés de la croix russe à huit branches qui se détachaient dans le ciel d’hiver gris, les icônes éclairées par la lumière des bougies. Il se souvenait de ses bottines de cuir noir, de sa nuque laiteuse. Ils n’avaient pas convié le Comptable, pourtant il était là. Il avait tenu à venir. Il y avait peu d’invités : leurs témoins, amis de Louis, et une lointaine cousine d’Educhka. Ils avaient tous fait la fête la veille au soir et l’alcool devait encore se voir dans leurs pupilles et la manière lente qu’ils avaient de se déplacer. En comparaison, le Comptable semblait peut-être rapide pour une fois, lui que l’usage d’une canne rendait à tout jamais lourd et malhabile.
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C’était une cérémonie orthodoxe. Pas tellement par respect de la tradition, mais parce que le cérémonial convenait mieux aux excentricités d’Educhka. En signe de fiançailles, le prêtre leur demanda d’exprimer leur consentement, puis il passa un anneau d’or au doigt du fiancé et un anneau d’argent au doigt de la fiancée. Un ami de Louis échangea ensuite les alliances. À ce rituel symbolisant le fait que dans la vie conjugale la faiblesse de l’un serait équilibrée par la force de l’autre, Educhka aimait à rappeler qu’elle avait refusé de porter sa bague. Devant l’autel, ils furent couronnés et, cette fois, elle ne refusa pas de ceindre la couronne.

Par la suite, mon père fit réaliser pour elle un fin bracelet d’or orné en son centre d’un large anneau, attache plus solide et voyante qu’une simple bague. Elle le porte aujourd’hui encore au poignet gauche.
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À quoi ressemblait-elle lorsqu’ils se sont rencontrés ?

De là où je suis, assise sur le vieux sofa aux ressorts usés, je vois sur le mur qui mène à la cuisine une petite toile qui la représente vêtue d’une robe de soie rouge. Elle a toujours aimé le rouge. Sur ce tableau, elle a de longs cheveux noirs qu’il me semble avoir toujours connus plus courts. Ils paraissent un peu rêches et ne tombent pas sur ses épaules. Il fallait tout contrôler ; contrôler jusqu’à la chevelure. Elle est donc lissée puis gaufrée et partagée en deux en une raie impeccable sur le milieu du crâne. Derrière, les cheveux sont liés et légèrement relevés pour former un chignon bas qui dévoile à peine sa nuque. Petite, je l’espionnais parfois, assise dans sa chambre devant sa coiffeuse. Il lui fallait des dizaines d’épingles pour construire l’écheveau de son chignon.
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J’ai longtemps cru que cette étape était nécessaire pour réaliser une sorte de traduction, mais je constate en y repensant que les mots étaient les mêmes. Mot pour mot. Seul le ton changeait. Mademoiselle retranscrivait d’une voix basse et chantante ce qui était lancé dans un cri. Cette traduction n’en était que plus étrange, pourquoi répéter plus bas ce qui était dit haut et fort ? Mais peut-être étais-je incapable de comprendre en une seule et unique fois. Je croyais comprendre les mots qui jaillissaient des lèvres de ma mère, mais le fait que je reste clouée sur place, la bouche entrouverte – est-ce qu’elle veut gober les mouches ? lançait invariablement Educhka à Mademoiselle –, tend à démontrer que ces phrases n’avaient pas de sens pour moi. Alors, oui, cette traduction simultanée mère-Mademoiselle était sûrement nécessaire.
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Pourtant il m'a invitée dans son atelier. Il a voulu que je pose. Il m'a pris la main et m'a guidée jusqu'au sofa. C'est là qu'il peint depuis toujours. J'ai tremblé au début. C'est la première fois qu'il me dessine, la première fois qu'il me peint. A quoi vais-je ressembler ?
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