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Critiques de Samir Kacimi (21)
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L'amour au tournant

Quand deux octogénaires, encore gaillards, se rencontrent, de quoi parlent-ils ? D'amour, évidemment. Sous toutes ses formes, au gré de souvenirs et de regrets. le premier livre traduit en français du romancier algérien déjà fort réputé, Samir Kacimi, s'intitule L'amour au tournant. Il se déroule sur 24 heures et consiste en une suite de conversations, qui s'animent, s'interrompent et puis reprennent, sur un banc, au café et au restaurant, en marchant dans les rues d'Alger. L'un des deux hommes, le narrateur du livre en l'occurrence, souhaite la mort depuis 25 ans et n'attend plus rien de l'existence; l'autre, celui qui raconte son histoire, a découvert l'amour sur le tard et n'a de cesse de vouloir démontrer à son ami de hasard que la vie est imprévisible et riche d'espérances. S'il n'est pas loin de s'essouffler vers la fin, le roman de Kacimi est suffisamment bien agencé pour ménager le suspense et éviter les répétitions. C'est son ton, très libre, vif, sensuel et impertinent qui séduit et permet de mieux découvrir un pays, l'Algérie, bien loin des clichés habituels.










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Un jour idéal pour mourir

N'attendez pas la chute dans ce roman car tout le récit est dans la chute.

Un court récit à la saveur d'un conte arabe où des personnages disqualifiés traînent leur médiocre existence en manière de survie.

De rattages en rattages, le personnage principal veut en finir en beauté mais la constance de l'échec est insurmontable quand on appartient à l'ivraie de la société.

C'est un vrai délice à déguster accompagné d'un thé vert et de baklavas pour en adoucir l'amertume.
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Un jour idéal pour mourir

Le lecteur sera une fois de plus plongé dans une étonnante intrigue. A la lecture du résumé au dos du livre, Samir Kacimi mentionne l’histoire d’un journaliste quadragénaire du nom de Halim Bensadek. Ce dernier avait constaté que sa vie était plutôt médiocre, et par suite d’une déception amoureuse, il décida de se jeter du haut d’un immeuble de 15 étages.



Cependant, à mesure de tourner les pages, le personnage se trouve toutes sortes d’excuses avant de commettre son acte. Il écrit notamment une lettre qu’il poste à son adresse où il tente de justifier son geste, et qui n’est censée arriver qu’après sa mort. Cependant, rien ne va se passer comme il le prévoyait. Le suspense est insoutenable. Que va-t-il arriver à ce Halim ? Va-t-il tenter le pas ? Réussira-t-il à se suicider ? A vous de le découvrir dans ce roman dont la lecture peut se faire d’une traite. Avec seulement trois chapitres et dont l’un est titré «chapitre 1 bis» a quelque peu suscité des interrogations. En effet, l’auteur répond que «ce choix est le signe d’une vie récurrente qui se poursuit dans une étrange absurdité».

Tout au long des 120 pages, le roman fait défiler le film de la vie du héros depuis le moment où il a pris sa décision jusqu’à celui où il hésite à se lancer dans le vide. Au cours de sa propre histoire, il va en croiser d’autres, notamment celle d’Omar Tounba, un alcoolique et drogué, épris d’une femme débauchée que fréquentait son père. A travers lui, Samir Kacimi n’hésite pas à dénoncer une société miséreuse, marginalisée et privée de repère, et ce, en mentionnant de nombreux tabous de la société algérienne entre interdits religieux ou sexuels.

.Un court roman qui suscite l'interet .
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Un jour idéal pour mourir

Avec 8 romans publiés, Samir Kacimi est l'un des auteurs majeurs (arabophone) de ces dernières années, en Algérie. Jusqu'alors, en France, seul L'amour au tournant avait été traduit, avant que les éditions Actes Sud ne proposent Un jour idéal pour mourir, cet automne, qui est le deuxième livre de l'écrivain, paru initialement en 2009 et sélectionné en 2010 pour l'International Prize for Arab Fiction. Au début de l'ouvrage, un journaliste au chômage de 40 ans va s'élancer du haut d'un immeuble pour mettre fin à sa vie. Sa chute va durer à peine 10 secondes et un peu plus de 100 pages. Suffisamment de temps pour que le suicidé réfléchisse à son acte, dans un temps étiré, et pour le romancier d'imbriquer son existence à celle d'autres personnages, notamment celle d'un ami du "héros", mort quelque temps plus tôt, écrasé par un train. C'est l'occasion pour Samir Kacimi de décrire la vie des habitants de quartiers pauvres d'Alger, au travers de leur condition sociale mais aussi de leurs piteuses histoires d'amour et de certaines addictions à l'alcool et à la drogue. Un tableau sans concession d'une population marginalisée qui évite largement le misérabilisme par l'usage d'un humour plutôt noir. Le livre est bref mais riche en péripéties dans une construction habile, à la manière d'un roman choral, en jouant sur les temporalités et en ménageant quelques surprises dans un dénouement totalement inattendu. Tout comme L'amour au tournant, Un jour idéal pour mourir est un récit vif, sensuel et impertinent. Tout à fait recommandable.
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L'amour au tournant

Deux vieillards qui se croisent par coïncidence sur le banc d'un jardin public du centre -ville d'Alger.



L'un a quatre vingt-cinq ans, ancien chirurgien -dentiste, veuf solitaire, attendant, dit-il, «l'étreinte de la mort» depuis plus de vingt ans, l'existence, pense-t-il, ne lui ayant rien apporté. Deux jambes qui, miraculeusement, parviennent encore à porter son énorme carcasse.



L'autre, un peu plus jeune mais tout aussi vieux, élégant, extrêmement maigre avec un visage clair et des dents immaculées. Le regard est pétillant, dévorant des yeux tout ce qui passe autour de lui.



On fait lentement mais sûrement connaissance, une certaine méfiance étant toujours présente au départ.



D'abord, un simple échange de cigarettes... puis, découvrant qu'«ils ressemblent tous les deux», on a la simple discussion sur la vie de tous les jours, des banalités... l‘amour, les femmes, la fidélité, la foi, l'existence de Dieu. Mais, petit à petit, au fil des marches dans la ville, des restaurants et des bars, ils vont aller encore plus loin... Chacun va aller «à confesse» : voyages, rencontres, expériences, aventures et mésaventures... et le passé de chacun va devenir le présent des deux.



Globalement, tout tourne autour de la question principale qui taraude , parfois plus qu'il n'en faut, l'esprit de «nous autres» : un homme peut-il se passer de l'amour, quel que soit son âge.



Et, à chacun de raconter son histoire. L'une est toute simple : boulot, dodo, veuvage, putes... L' autre est un peu plus compliquée avec une histoire d'amour qui finit bien (par un mariage) puis mal (par une leucémie mortelle ayant atteint l'aimée ).

Un bon roman embaumé de nostalgie tout simplement
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L'amour au tournant

Un vieil homme, Nordine Boukhalfa, ancien chirurgien dentiste vient d'avoir quatre-vingt-six ans. Il s'ennuie, et n'a plus de goût à la vie dont il n'attend plus rien.. Il n'espère qu'une chose, que la mort l'appelle. Il a été marié, mais son épouse qu'il n'aimait pas est morte. Depuis il vit seul. Ses journées sans but sont longues et il les passe dans les squares, assis sur un banc.

Le matin de son anniversaire, alors qu'il laisse s'écouler le temps sans but, un autre vieil homme s'assied à ses côtés et lui demande : "Tu aurais une cigarette ?"...et les voilà les deux papis partis pour une rencontre qui va changer leur vie. Ce vieil homme Qassem Amir lui parait pourtant antipathique au premier abord.

Le lecteur est alors pris, dans une conversation qu'il ne pourra quitter, dans un livre dont il tournera les pages avec bonheur...les anglicistes diraient un "page-turner", un mot que j'ai récemment découvert, dans des blogs de lecteurs, sans correspondance en français.

Leur conversation se déplacera du square et se poursuivra dans les bars et les restaurants durant deux après-midi. Deux canettes de bière et trois verres de whisky libéreront les paroles, vaincront les inhibitions.

Qassem propriétaire d'une 203 qu'il utilise comme taxi pour rendre service, et aussi pour des rencontres galantes. On apprendra plus tard qu'il est bien plus jeune que Nordine, il lui parlera de son ami, Abdallah, que l'on ne rencontrera pas, et d'une femme Loubna, qui était l'une de ses passagères ..Tous deux lui ont fait changer sa vision du monde.

Ils parleront d'amour, des femmes, du sexe, de la religion, de Dieu, de la mort, de la vie après la mort, du bonheur, du lendemain, de l'espoir, de littérature et d'un mystérieux livre fait de pages blanches ...Seul le titre figure sur la couverture : "Murs". on en apprendra plus à la fin du livre...

Le "bavardage anodin [..] n'a pas tardé à déboucher sur de grandes confidences" entre ces deux hommes que tout oppose, l'un est sans but, triste, même la mort ne veut pas de Nordine. Amir au contraire est exubérant, croque la vie à pleines dents et arrive à trouver le bonheur dans cette Algérie faite de contraintes. Pour lui, il faut choisir sa vie, faire fi d'un déterminisme lié à la naissance. Le message qu'il transmettra à Nordine pourrait se résumer de la façon suivante : "La vie est un choix, pas un état de fait instauré par la naissance et aboli par la mort" et à tout âge on peut trouver l'amour.

Mais ces conversations perdraient sans aucun doute une grande partie de leur sens et de leur intérêt, si elles se déroulaient dans une autre ville qu'Alger, sans les contraintes diverses imposées par le passé et le présent politique de l'Algérie que Samir Kacimi dépeint avec noirceur, dans une très grande liberté de ton, des contraintes et un désespoir qui peuvent emprisonner des "citoyens de seconde zone : eux sont moudjahidin, eux sont martyrs, eux sont enfants de martyrs. Nous, nous ne sommes que les enfants du peuple. Un peuple qui n'est pas tombé en martyr, qui n'a pas combattu....des fils de putes et de harkis."

Et finalement on s'apercevra que cette unique cigarette, celle qui a permis leur rencontre, permettra à Nordine de voir la vie sous un autre jour...convivialité de la cigarette

Bien que bilingue, Samir Kacimi a écrit"L'amour au tournant" en langue arabe. C'est son premier roman traduit en français. Tout un sens;

Ce livre appartient à cette catégorie de livres, qui fait du bien, d'une part parce qu'il a été édité en Algérie, bien que certains passages soient très critiques envers ce pays" qui tourne le dos à l’intelligence’’. Et d'autre part qu'on gardera aussi parce qu'on est certain d'en relire des passages, de temps en temps, parce qu'on sait qu'une autre lecture ouvrira d'autres portes. Le papi que je suis est heureux, car il peut encore découvrir l'amour....jusqu'à 85 ans. Youpi!

Premier roman de cet auteur traduit en France, une belle écriture jamais vulgaire, toute en finesse et en subtilité servie par une belle traduction.


Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Houbboun Fi Kharifin Maïl

Houbboun Fi Kharifin Maïl (Amour d'un automne bancal), l'écrivain algérien Samir Kacimi propose une oeuvre existentielle en langue arabe qui fait dialoguer deux vieillards sur leurs souvenirs respectifs et sur leurs doutes.





Samir Kacimi aborde les questionnements sur l'amour, le destin et le sexe de Noureddine, un ex-dentiste de 85 ans qui confie son doute existentiel à son compagnon Kacem Amir. Structurant le roman, l'entretien entre ces deux hommes à l'automne de leur vie fait également découvrir au lecteur l'histoire tragique entre Amira et Kacem Amir, séducteur invétéré, marié plusieurs fois dans sa vie mais qui n'a jamais cru en l'amour ni éprouvé le besoin d'en recevoir.

Le récit de cette aventure - purement physique à ses débuts et qui a bouleversé les habitudes et convictions de Kacem Amir- occupera la plus grande partie du roman, conférant à son narrateur une place prépondérante dans le livre. Il est aussi l'occasion pour Samir Kacimi de dépeindre de nombreuses scènes érotiques qu'il décrit indirectement en usant de métaphores et d'autres exercices de style, un choix littéraire qui relève la valeur artistique du roman.

L'écrivain a, par ailleurs, préféré la mise en avant des thèmes et de la force du récit à la complexité de la structure narrative, rompant ainsi avec la multiplicité des formes qu'il avait expérimentées dans ses précédents romans.

Ce livre sur les différentes formes que peut prendre l'amour se distingue également par ses personnages, présentés sobrement et avec efficacité par l'auteur qui ne s'encombre pas de détails dans la construction de ces derniers
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L'amour au tournant

oeuvre existentielle qui fait dialoguer deux vieillards sur leurs souvenirs respectifs et sur leurs doutes. Ce livre est sur les différentes formes que peut prendre l'amour se distingue également par ses personnages, présentés sobrement et avec efficacité par l'auteur qui ne s'encombre pas de détails dans la construction de ces derniers.

Samir kacimi a exprimé un Grand talent et une capacité narratif incroyable. Je me félicite de découvrir ce grand romancier
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L'amour au tournant

A peine l’avais je fini que je voulais le relire. Un livre riche en questionnements que chacun d’entre nous s’est sans doute posé un jour : le destin, la quête de soi, la vérité (« ce mot qui veut tout dire et rien à la fois » ? ) ,…Tout cela sur la toile d’une discussion entre deux inconnus. Discussion captivante, j’avais hâte de savoir ce qui est arrivé à Qassem, qui est Loubna et puis l'Algérie dans tout ça : le peuple, les politiques, … un livre riche et à relire sans aucun doute car j'ai la sensation d’avoir raté des choses, parfois de ne pas avoir tout capté. Merci Samir Kacimi d’être et d’écrire en Algérie. A chaque fois que je découvre un talent algérien, cela me fait chaud au cœur et me laisse entrevoir un peu d’espoir…
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Un jour idéal pour mourir

"Un jour idéal pour mourir" est le livre qui me fait découvrir Samir Kacimi. Un titre et une quatrième de couverture intrigants et engageants... voici donc une nouvelle étape de mon "tour du monde".

Nous découvrons le personnage principal, Halim Bensadek, au début de sa chute. Il nous entraîne dans ses souvenirs, au fil des secondes de ladite chute.

Bien écrit, quoique parfois je me suis emmêlés dans les personnages. Une légère confusion qui n'empêche pas d'apprécier où nous emmène l'auteur.

Une jolie découverte, une étape validée!
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L'amour au tournant

L'amour au tournant est le premier roman traduit en français de Samir Kacimi.

L'histoire commence sur un banc dans un jardin public à Alger entre deux vieillards, Nouredine Boukhalfa et un inconnu.

Le dialogue ne durera qu'un seul jour dans lequel les deux personnages ont abordé plusieurs sujets philosophiques et se sont mis à la recherche des réponses à des questions qui sembles parfois banales et simples.

Dans ce roman Kacimi prouve un talent narratif impressionnant. Un style d'écriture original et émouvant qui ne peut ressembler à aucun autre style d'écriture dans la littérature arabe.

D'où le lecteur se sent attaché au roman jusqu'au dernier mot.
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Le Triomphe des imbéciles

Avec humour et sarcasme, Samir Kacimi nous conçoit un monde où l'Absurde est roi et dans lequel règnent les imbéciles. On falsifie l'Histoire, on triche le réel, tous les moyens sont bons pour conserver le pouvoir en place, ou pour s'en emparer. La civilisation semble au seuil de l'effondrement, on pourrait s'attendre à voir se construire un monde nouveau, plus juste et égalitaire, mais l'auteur tisse brillament les fils de cette satire qui nous amènent d'une illusion vers une tromperie plus grande encore. C'est loufoque, politique et brillant ; une véritable perle de la littérature algérienne !
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Le Triomphe des imbéciles

Un roman qui dépasse nos attentes Une fois de plus, Samir kasimi nous étonne avec un roman mêlant réalité, fantastique, politique et sarcasme.

Ce roman le place incontestablement au sommet du récit algérien contemporain et peut-être au sommet du récit arabe.

La traduction est fluide et le choix de la couverture est bon.

J'espère lire davantage de ses beaux romans.
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Un jour idéal pour mourir

« Un jour idéal pour mourir » de SAMIR KACIMI traduit de l’arabe par LOTFI NIA ; éditions barzakh en algérie /act sud en France.

L’auteur relate la rétrospective de la vie de HALIM BENSADEK un journaliste déçu par la tournure que prenne sa vie ; trahie par sa bien aimée « NABILA », déçu par son métier, submergé par un quotidien sournois, décide de se jeter du haut d' un immeuble.

Halim revoit la trame de sa vie tout en se lançant d’un toit d’un immeuble de 15 étages. un saut de 10 secondes qui durera une vie, une vie la vie de ce jeune algérien noyé dans le tourbillon d’un quotidien made in Alegria.

Un autre récit vient se greffer celui de « OMAR TOUNBA »( TOUBA LE RAT ), un alcoolique , chômeur , un adapte du kif mais non au moins un vrai caïd du quartier .amoureux de NISSA BOUTTOUS « bouttous » un surnom que la genèse résumera la personnalité de cette jeune femme .(à découvrir pendant la lecture )

Un amour entravé par le refus catégorique du père et plus tard de la mère aprèsaprès la mort de ce dernier (le père).Mais un incident, une rencontre et toute une vie est bouleversée, un avenir chamboulé.

Destinée, le maktoub des éléments centraux de la littérature maghrébine que SAMIR KACIMI ne dérange pas à la règle.

Une fin inattendue, certes triste mais ……… , la destinée / el maktoub jouent avec la vie des personnages de cette fiction comme ils jouent avec nos vies dans la réalité.

.. une lecture de fin d' année qui nous pousse à réfléchir sur l’absurdité de la vie.
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Un jour idéal pour mourir

Le roman commence au moment où Halim se jette du haut du 15ème étage d’un immeuble, et se déroule durant les dix secondes qui le séparent de l’impact avec le sol. En dix secondes et 120 pages, l’homme revient sur les événements dans sa vie ou celle de ses proches qui ont motivé son geste, décrit la réaction des passants qui l’observent, et dénoncent non sans humour les travers et l’hypocrisie des uns et des autres, qui sont peu ou prou les mêmes que l’on soit en Algérie ou ailleurs. Le roman est de fait constitués de flash-backs, et de récits qui s’alternent imperceptiblement. Même si le sujet ne s’y prête pas de prime abord, c’est assez drôle, le rythme est soutenu, et la chute – au propre comme au figuré – est inattendue.
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L'amour au tournant

L'amour au tournant est le 1er roman de cet auteur algérien traduit en français. Il a, à son actif, pas moins de 8 romans et il est considéré comme "l'une des voix les plus marquantes de sa génération"

Ici, Nordine Boukhalfa, 85 ans, obèse, attend depuis 20 ans que la mort le délivre de cette vie qui lui paraît totalement inutile. Fidèle à ses habitudes, il se rend dans un parc d'Alger pour ruminer contre la vie et la mort. Il s'installe sur un banc, comptant bien profiter d'un moment de calme. Mais voilà qu'un opportun s'assit à ses côtés et engage la conversation. Qassim Amir, vieux lui aussi, a le regard pétillant, plein de gourmandise de vie. Malgré son grand âge, il vénère les femmes et continue à considérer son sexe comme un étalon tenant le coup 7 minutes tout de même, avec préliminaires !!

Nordine, le désabusé, a été chirurgien-dentiste et se targue d'une certaine éducation, il maîtrise les langues et le français tout particulièrement. Qassim est un autodidacte, il dort dans sa voiture chérie (une authentique 203) vient d'un petit village, a arrêté ses études avant le bac et à tout appris dans les livres, la vie et les femmes.

Alors, qu'est-ce qui va réunir pendant 2 jours ces petits vieux algériens ?

Qassim, qui a rencontré Loubna, dans un train, va lui raconter son histoire en écumant les bars et les restaurants d'Alger. Il va démontrer à Nordine, que l'amour n'est pas un sentiment superflu même pour les personnes du 3ème âge !

C'est une très belle histoire, par moment un poil loufoque, mais le destin de Qassim est fascinant, plein d'esprit, de philosophie et d'amour !

Le langage est cru (un peu trop de scènes de sexe à mon goût), drôle et fluide. Le suspense, mystère qui entoure Loubna, est bien mené, Qassim se fait Sheherazade pour nous tenir en haleine ! Et c'est réussi !
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L'amour au tournant

Il est parfois des rencontres totalement inattendues… Et celle de Nordine et de Quassem en est bel et bien une. Le premier, veuf, ancien chirurgien, n’attend plus rien de la vie depuis 20 ans, si ce n’est qu’elle lui apporte la mort. Il erre. Jusqu’au jour où un autre vieillard prend place à ses côté sur un banc public et entame de force une conversation. D’abord méfiant, Nordine se laisse peu à peu séduire par les idées et le récit de son nouvel ami.



Commence alors un long échange sur la vie, l’amour, la mort… Captivés les deux hommes prolongent leur rencontre de cafés en bars, de bars en restaurants. Pour le plaisir d’échanger sur l’expérience que de longues années de vie leur ont forgée.



Ce petit livre se lit sans encombres, le texte est fluide et, par delà les questionnements existentiels, et la peinture (assez instructive) d’une Algérie que je connais peu (politique, patriotisme, vie de tous les jours…) une petite intrigue nous tient en haleine au fil des pages : qui est la fameuse Loubna qui semble avoir irrémédiablement marqué le cœur et la mémoire de Quassem?



En bref : j’ai apprécié cette lecture et avec elle la découverte de la plume de Samir Kacimi. Le seul petit bémol serait la simplicité exacerbée de quelques banalités échangées entre les deux hommes, qui contraste à mon sens un peu trop avec la discussion profonde et sérieuse qu’ils mènent tout au long du livre.



Je recommande ce livre à celles et ceux qui veulent découvrir agréablement la littérature algérienne.
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Le Triomphe des imbéciles

Samir Kacimi, entre satire et surréalisme

Nadia Leila Aissaoui,



Samir Kacimi est un romancier algérien arabophone prolifique. Né en 1974, diplômé de droit, avocat puis journaliste, il consacre une partie de sa carrière à la littérature.



Dans ses romans, il raconte à sa façon l’Algérie et campe la majorité de sa création dans les quartiers algérois et la périphérie de la ville. Pour lui, la vie à la marge dans les quartiers populaires représente une réalité qui a son mot à dire dans la littérature contemporaine algérienne.



Dans son dernier roman Le Triomphe des imbéciles, Kacimi met en scène trois univers enchevêtrés, celui du rêve, du réel et de la fiction.



Une satire sociale et politique incisive



Au cœur d’un tourbillon de tableaux, évoluent des personnages composites, chacun luttant avec ses propres démons intérieurs. De l’homme politique cupide et corrompu au citoyen désabusé ou opportuniste, de l’activiste idéaliste à la prostituée dont on ne peut deviner le degré de soumission ou de puissance, chaque caractère apporte une dimension particulière au récit, offrant au lecteur une multitude de regards sur la condition humaine dans un pays où les promesses de la post-indépendance ont été trahies les unes après les autres.



L’histoire commence par un cauchemar fait par le président. Aussitôt, tous les habitants de la ville sont convoqués pour que soient identifiés – et mis hors d’état de nuire – les principaux protagonistes de ce rêve perturbant. Dans l’envers de ce songe absurde, deux étranges épidémies touchent le pays. La première très contagieuse se manifeste par la descente de foules fébriles dans la rue, tous les vendredis, pour chanter, danser et scander des slogans insoutenables aux oreilles du pouvoir. La seconde plus préoccupante prive tous les citoyens, des plus puissants aux plus démunis, de leur capacité à lire et à écrire.



Si la « peste de la danse », dite Eliphtéria, est endiguée en jetant les malades en prisons sans qu’on ne sache vraiment pourquoi c’est efficace, l’épidémie d’illettrisme plonge la société tout entière dans un chaos sans nom. Une question lancinante se pose alors à la disparition du président : « Qui faudra-t-il hisser au pouvoir pour gouverner cette nation d’analphabètes ? »



Bien que l’intrigue se déroule dans un cadre fictif, les allusions à la réalité politique de l’Algérie sont manifestes. Kacimi dépeint un pays où la corruption règne en maître et où les élites politiques sont déconnectées de la réalité quotidienne de leurs concitoyens. Les manœuvres politiciennes et les compromis moraux reflètent les luttes incessantes pour le pouvoir.



Dans un jeu de massacre jubilatoire, peuplé de personnages évoluant dans un monde où l’arbitraire et l’absurde font loi, l’écrivain explore avec une plume acérée les méandres d’une société en proie à l’autoritarisme. L’ironie mordante qu’il puise dans son imaginaire, dépeint les dessous d’un système où certains dirigeants et leurs sbires se comportent en véritables pantins manipulés par des intérêts obscurs.



Entre un réalisme implacable et un surréalisme exutoire



Ce qui rend l’œuvre de Kacimi si déroutante, c’est sa capacité à montrer que dans certaines situations, la réalité dépasse effectivement la fiction. Les événements décrits dans le roman, bien que souvent exagérés pour des besoins narratifs, trouvent des échos troublants dans l’actualité. Les lecteurs sont confrontés à une vérité inconfortable : la situation politique et sociale en Algérie est si absurde et complexe qu’elle défie parfois toute tentative de représentation fictionnelle. Les personnages grotesques et les situations burlesques qui ponctuent le récit, créent une atmosphère surréaliste où le lecteur est constamment amené à se demander où se situe la frontière entre la fiction et le réel.



Avec une écriture à caractère subversif et exutoire, Samir Kacimi ne se contente pas de divertir. Il soulève des questions essentielles qui, bien que posées dans le cadre de la fiction, résonnent puissamment avec les défis auxquels tout un chacun est confronté aujourd’hui, en Algérie et ailleurs. Qu’est-ce qui conduit à la montée des dirigeants médiocres et des politiques destructrices ? Comment pouvons-nous faire face à l’ignorance et à la désinformation qui prolifèrent dans notre monde connecté ? Comment redonner confiance en la politique et tisser un lien social et amoureux non violent et non marchand ?



Bien plus qu’un roman, c’est un récit saisissant sur des thèmes tels que la décadence politique, les inégalités sociales et la lutte incessante et ardue pour la dignité humaine. Dans un mélange habile d’humour noir et de critique sociale audacieuse, l’auteur offre ici une analyse sarcastique de notre monde contemporain et nos sociétés post-coloniales, tout en soulignant l’importance de la résistance et de la préservation de la liberté d’expression critique
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L'amour au tournant

C'est la première fois que je découvre une œuvre de cet auteur algérien qui écrit principalement en langue arabe. Ce roman traduit vers le français nous parle d'amour à travers deux personnages : Qassem et Nordine. Ces deux derniers vont se rencontrer de manière inattendue et vont passer une journée à parler de leurs expériences respectives sur ce mystérieux sentiment très spécial qui est l'amour. une discussion tantôt philosophique et tantôt pleine d'humour dans laquelle l'auteur nous une très lecture grâce notamment à son joli style d'écriture. En résumé, une belle surprise et je dirais même un coup de cœur pour ce magnifique roman.
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Un jour idéal pour mourir

L'Algérien Samir Kacimi exprime à travers échecs et excès les dérives de sa société.






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