Qi-Oh met un instant avant de faire de même. Elle regarde ses pieds. Leur position de l'autre côté du cercle. Ses épaules se soulèvent et s'abaissent à chaque respiration.
- Tu n'es pas ce que j'attendais, dit-elle à voix basse.
Ses mots me surprennent.
- À quoi t'attendais-tu ?
Elle lève les yeux.
- Tu voulais de l'honnêteté ? me redemande-t-elle.
Je hoche la tête.
- Oui.
- Je m'attendais à un miracle, dit-elle. Qu'attendre d'autre de celle qui a reçu la marque de Sa faveur, qui est destinée à trouver le Bouclier de notre Sainte ? Elles disent toutes la même chose. "Tu verras, Qi-Oh. Quand tu verras la marque, tu comprendras." Mais tu n'es pas un miracle. (...)
- Je n'ai jamais prétendu l'être, dis-je.
Autour de la contemplation se dresse un cercle de saintes sculptées dans la pierre. Elles sont représentées armées d'épées et de boucliers, l'air fier et solennel. Tandis que je m'avance au centre de l'estrade, je croise leur regard doré, comme j'ai croisé celui de mes soeurs. (...)
- Nous avons grandement souffert ici, mes soeurs, dit-elle. Comme nous avons souffert sur Okassis, sur Armageddon, et sur une centaine d'autres champs de bataille.
Adelynn me regarde. Ses yeux émeraudes étincellent.
- Mais la souffrance ne doit pas être source de lamentations, poursuit-elle. La souffrance doit être célébrée. Là où il y a la souffrance, il y a la vie.
Telle est la vérité concernant DiCrimio. Ce n'est pas simplement un saint homme, mais un politicien de grand mérite. Personne ne se hisse dans les hauteurs du Saint Synode sans posséder ce genre de talent.
La bouche de soeur Evangeline se serre en une ligne fine.
- La mort est un don, dit-elle. Pas une source de tristesse.
- Et pourtant, c'est le cas.