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Citations de Pierre Pellissier (38)


Stavisky savait trouver des appuis, sans trop de difficulté. Il apparaîtra au cours de l'enquête, après les perquisitions dans ses bureaux de la place Saint-Georges, puis dans la suite louée au Claridge, que rares sont les hommes politiques ayant repoussé ses avances. Daladier est une exception, il avait répondu à une invitation de Stavisky : " Je ne dîne pas avec les escrocs."
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En France, pourtant, il se trouve des hommes pour envisager l'effondrement définitif du nazisme. Et pour l'écrire. Léon Blum ne perd pas un instant pour crier "victoire" ; il ne tourne pas sept fois sa plume dans son encrier avant de rédiger l'éditorial du Populaire daté des 8 et 9 novembre 1932 : "Hitler est désormais exclu du pouvoir. Il est même exclu si je puis dire de l'espérance du pouvoir. Non seulement le racisme ne peut plus emporter le pouvoir, mais il ne peut même plus le partager."
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José Lupin lui a aussi appris, dès son retour de captivité, l'existence d'une liste "Otto", c'est-à-dire l'énumération de tous les livres français dont la vente est désormais interdite...et sur la liste Otto, il y a "Les Dictateurs" de Jacques Bainville, un ouvrage qui doit beaucoup à Rebatet et surtout à Brasillach, dont le chapitre sur Hitler n'est sûrement pas étranger à l'interdiction. Il n'empêche que Karl Epting attirera, à l'Institut allemand, pratiquement tous les écrivains français et qu'il aidera à la parution d'ouvrages dont les auteurs se sont parfaitement accommodés de ce patronage : Choix de poèmes, d'Eluard, Crève-cœur, de Louis Aragon, Mille regrets et Cheval blanc d'Elsa Triolet.
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André Maurois, dont Climat est le grand succès de librairie du moment, accepte. Colette aussi, que Brasillach est allé chercher chez elle : " Asseyez-vous où vous voulez, lui avait-elle dit, mais pas sur mes chats." Maurois et Colette viennent de découvrir un moyen original d'arrondir leurs droits d'auteurs : ils posent pour la publicité d'une marque de cigarettes à paraître dans la presse quotidienne ; comme le chanteur Georges Thill et l'acteur Douglas Fairbanks.
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Une petite moquerie pour André Gide publiant "Retouches à mon retour d'U.R.S.S", cela après une adhésion au communisme déjà renié dans "Retour d'U.R.S.S"...
Toutes ces pirouettes paraissent bien légère à Brasillach, qui a toujours trouvé exorbitante l'influence de Gide et qui s'inquiète pour ceux qui l'ont suivi dans ses conversions et reconversions...
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Brasillach le connaît et l'apprécie, mais sa Gerbe des forces lui déplaît souverainement. Il lui semblent qu'Alphonse de Châteaubriant cède trop volontiers au chant des sirènes du nazisme : "...l'ardeur des cérémonies nocturnes, des fêtes de Walpurgis, tout cela se trouve dans la poésie hitlérienne. Et je serai le dernier à nier que tout cela ait un charme, au sens exact du terme. Mais le propre de l'homme est de savoir résister aux charmes."
Pour Brasillach, Châteaubriant a le tort d'ignorer tout ce qui pourrait le gêner dans l'Allemagne de Hitler ; il en est arrivé aux relations esclaves-maître : "Ce livre est l'exemple le plus effrayant que nous connaissons d'une démission de l'intelligence. " Charles Maurras, le germanophobe, avait déjà excommunié, pour ce livre, Alphonse de Châteaubriant le germanophile.
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Leurs dépenses, outre les places au poulailler des théâtres, se comptent seulement en livres, cafés ou bières dans les brasseries du boulevard Saint-Michel ; quelques dîners bon marché au K'nam, un restaurant russe de la rue Royer-Collard ; à la Chope latine, en haut du boulevard Saint-Michel, ou aux Yvelines, curieux nom pour une crêperie de Saint-Michel. Il y a aussi, lieu magique, le salon de thé de la Mosquée toute neuve, avec sa pincée d'émotion parce que Rabat n'est plus très loin ; lieu solennel aussi, puisque c'est là qu'un jour Robert a présenté sa sœur Suzanne à son frère d'adoption Maurice.
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Les deux royaumes, le Bleu et le Rouge, vivaient donc en paix, chacun de son côté du fleuve, sans trop se soucier l'un de l'autre.
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Pierre Viansson-Ponté ne publiera cette confidence que bien plus tard, en 1976, de Gaulle étant décédé depuis six ans :

Les généraux, au fond, me détestent. Je le leur rends bien. Tous des cons. Vous les avez vus, en rang d'oignons sur l'aérodrome, à Telergma ? Des crétins, uniquement préoccupés de leur avancement, de leurs décorations, de leur confort, qui n'ont rien compris et ne comprendront jamais rien. Ce Salan, un drogué. Je le balancerai aussitôt après les élections. Ce Jouhaud, un gros ahuri. Et Massu ! Un brave type, Massu, mais qui n'a pas inventé l'eau chaude. Enfin, il faut faire avec ce que l'on a.
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A Paris, Jean Jaurès plaide pour la paix : " La France de la Révolution ne peut marcher derrière la Russie des moujiks contre l'Allemagne des réformes."
Il n'a le temps de persuader personne : il est assassiné le 31 juillet 1914, au Café du Croissant, rue Montmartre.
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Quelques semaines de pause, quelques centaines de feuillets noircis et Robert Brasillach repart. Il veut connaître l'Italie ; il veut voir à l'œuvre le fascisme de Mussolini ; il veut connaître ce pays pour lequel Charles Maurras passe huit mois en prison...Le vieux maître, dans l'un de ses éditoriaux de l'Action française, s'était pris de querelle avec les élus du Front populaire. Ceux-ci considérant qu'une guerre contre l'Italie serait chose utile, il leur avait tout simplement promis un peloton d'exécution s'ils parvenaient à jeter les deux pays l'un contre l'autre. Blum n'avait pas du tout aimé. Et Maurras se retrouva au cachot, en vérité deux cellules pour lui seul ; la chambre où il dormait et travaillait - son article quotidien parvenait toujours au journal, mais signé Pelisson - et la pièce où il prenait ses repas et recevait...
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Il avait espéré aller interviewer Léon Daudet, gracié par le président de la République, réellement cette fois, après son évasion de la santé et qui rentrait de son exil volontaire en Belgique ; il n'ira que chez la présidente de la Société protectrice des animaux...un article qui deviendra boule de papier au fond d'une corbeille ; mais a-t-on idée,aussi, de décrire le bureau de la dame en insistant sur un tableau représentant une chasse à courre !
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Lors d'une de ses toutes premières visites, dans les couloirs de la rédaction, Varillon le prend par le bras, l'entraîne dans le bureau de Maurras et, au moment de le présenter au maître, claironne, en montrant du doigt deux portraits accrochés au mur : "Voici Jean Foutre et Foutriquet !" Ce sont le duc de Guise et le Comte de Paris...Brasillach fait le gros dos ; s'attend au pire ; observe du coin de l'œil Maurras dont il redoute la réaction et qui, tranquille, continue d'écrire.
" Je me suis rappelé avec soulagement, dira-t-il plus tard, qu'il était sourd."
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La décision de retrait était encore possible et n'a pas été saisie.
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A la libération, il lui sera reproché soixante crimes ; des israélites qu'il devait faire passer en zone sud. Interné au début des années 20 au centre psycho-thérapeutique de Fleury-les-Aulnais, il avait ensuite dû renoncer à un mandat électif à Villeneuve-sur-Yonne et quitter le département... il était soupçonné d'avoir assassiné sa bonne, engrossée par ses soins.
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Il est tout aussi évident que Brasillach ne pouvait aimer l'Espoir de Malraux, tout en refusant de nier ses qualités littéraires : "Entre nous, ce roman aurait été composé par un hitléro-japonais, par une vipère lubrique, par un chien trotskiste, par un chacal de la P.O.U.M ou un anarchiste fasciste, il ne serait pas plus nuisible à la cause qu'il veut défendre".
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Je suis né au soleil des étés catalans
Près des flots, d'où jadis les blanches caravelles
Partaient pour affronter les lointains océans.

(Robert Brasillach, 1925).
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Première croyance fausse : lorsque quelqu'un n'est pas d'accord avec nous, nous avons tendance à penser qu'il est contre nous, n'est-ce pas ?
....
Deuxième erreur : lorsque quelqu'un nous menace, nous avons tendance à croire qu'il veut nous faire peur. Alors qu'en réalité, c'est le contraire qui est vrai. ....
Troisième erreur : lorsque quelqu'un nous critique, nous juge ou nous insulte, nous avons tendance à croire qu'il veut nous faire mal, n'est-ce pas ;; ...
Et la quatrième erreur ? Lorsque quelqu'un se montre méprisant, nous avons un peu tendance à penser qu'il a une faible estime de nous, n'est-ce pas ? En réalité, les gens qui ont des comportements méprisants sont des gens qui ont une faible estime d'eux-mêmes. Et pour compenser l'infériorité qu'ils imaginent, ils tentent de se rehausseur le plus possible.
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Messieurs les députés, "vous vous placez sur la pente la plus dangereuse en traduisant à cette barre un écrivain que vous accusez d’avoir manqué au respect qu’il devait à cette assemblée. Remarquez, Messieurs, qu’alors tous les jours se posera devant vous la question de limite, la question de savoir jusqu’à quel point le droit critique pourra aller, là où il devra s’arrêter et, aujourd’hui, telle majorité traduira tel écrivain demain telle autre majorité traduira tel autre écrivain de l’opinion opposée."
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Reste un autre professeur, forçant l'admiration de ses élèves, auxquels il enseigne les lettres et le latin : André Bellessort.
C'est un extraordinaire personnage. Il a pourtant déconcerté le jeune Robert à son arrivée au lycée, si l'on en juge par le portrait qu'il en trace pour sa mère : "De temps en temps, il s'endort, il rêve, puis tout d'un coup il prononce avec un air d'enchantement des phrases qui ont l'air de le ravir, car il ne paraît pas très simple.
André Bellessort était un personnage destiné à échapper au commun. Cet homme à la tête ronde, portant barbe grise, avait mené jusqu'alors quatre carrières de front : critique littéraire, auteur, grand voyageur pour La Revue des deux mondes et, accessoirement, professeur. Petit-fils d'instituteur , fils d'un principal de collège, il était lui-même ancien élève de l'Ecole normale supérieure. Il avait retrouvé Louis-le-Grand en 1920, après avoir parcouru le monde.
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