Pierre Barré

Et j’entends à présent mille voix familières conter
la fiction de mon existence. Et j’en entends
mille autres les prier de se taire.

Je ne parle plus la langue des hommes.
Des bouches voraces s’ouvrent et mordent
dans les corps des choses. Claquements
de dents et autres pantomimes inaugurent
et closent le festin.
Pour finir la chose gît dans le lit d’une carie,
remâchée, exsangue.