Philippe Routier -
L'enfant du parc .
Philippe Routier vous présente son ouvrage "
L'enfant du parc" aux éditions Stock. http://www.mollat.com/livres/routier-philippe-enfant-parc-9782234077928.html Notes de Musique : "I'm Letting Go (Instrumental) by Josh
Woodward. Free Music Archive.
Le début, c'est l'histoire insupportable d'une femme maltraitée par son mari, on s'attend à ce que le récit ne tourne qu'atour de cela mais non... et là c'est vraiment inattendu. On réfléchit alors sur tous ces petits riens quotidiens qui nous paraissent sans importance et pourtant...
Elle se demandait sans amertume si une femme pouvait découvrir quelque avantage à partager sa vie avec un homme. Et son expérience calamiteuse l’inclinait à répondre par la négative. Les deux sexes lui apparaissaient, dans l’espace globalement glacé des relations humaines, comme deux astres qui n’ont que leur face éteinte pour se regarder.
La générosité des femmes est étendue mais clôturée. Elles savent donner, avec une égale clémence, plusieurs chances aux hommes. Mais la toute dernière est précisément numérotée et enregistrée comme telle dans leur boîte crânienne. Si le mâle, dans l'hébétude saturnienne qui est l'autre nom de son confort psychologique, ne la saisit pas, la femme déclare alors avec fermeté la rupture de stock et rien alors ne peut plus la décider à retourner vérifier en fond de magasin s'il ne resterait pas un petit quelque chose. (p.98)
Je finis par avoir de la poésie une piètre opinion, ravalée à celle qu'en ont généralement les vraies gens. J'en vins à penser comme eux que c'était un art de petit parfumeur pratiqué dans l'Héxagone par dix milles lopettes asthmatiques pour un public de trois cents clowns blancs qui achètent les recueils d'une main sans énergie, avec des airs entendus de Templiers.
(p.57)
Il n'y avait pas de téléviseur dans la chambre de Bernard Feutrelle car il avait toujours refusé qu'on en installât une. Il détestait l'idée qu'on pût un beau jour le découvrir mort devant la télé allumée, la bouche ouverte et l'air imbécile.
(p. 76)
il s'était enferré dans le désespoir. Il aurait voulu être resté l'homme sans grande ambition ni vrai frustration qu'il était encore une année plus tôt, redevenir pour le moins cet homme moyennement content.
Plus il s'éloignait de son fils, plus il manquait d'énergie et se dégoûtait de lui même. Il ne vaudrait jamais la dernière pelletée de terre qui serait jetée sur sa tombe.
Ma mémoire ne retenait aucune image où cette femme aurait été assise au bord de mon lit pour prendre soin de moi ou me souhaiter une bonne nuit.
Thierry Mouquet se mettait rarement en colère. Il prônait l'entente cordiale et il était de ceux qui s'essuient, même par temps sec, les pieds sur le paillasson des halls d'entrée, pour complaire aux gardiens d'immeuble.
Un nuage solitaire parfois suffit à obscurcir la terre.