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4.12/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , 1974
Biographie :

Pascal Escobar est né à Marseille en 1974. Guitariste, il a enregistré et tourné entre 1998 et 2015 dans des combos garage punk rock'n'roll de Marseille dont Gasolheads, Neurotic Swingers, Ich Bin Dead et Keith Richards Overdose. Militant de la cause rock'n'roll, il a présidé de 1998 à 2005 l'association Ratakans, organisatrice d'une centaine de concerts dans la cité, en squat ou en SMAC. Écrivain, il raconte depuis 2016 sa vie de rocker dans le magazine Dig It !

Source : Eyrolles
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Marseille est aujourd'hui et a toujours été un pôle de convergence des peuples qui quittaient volontairement ou pas leur contrée. Il y a eu les Grecs, les Arméniens, les Italiens, les Espagnols, les Arabes, les Comoriens. Notre ville s'est successivement peuplée et enrichie de cette immigration qui l'a construite et façonnée. Aujourdhui, l'immigration est devenue l'épouvantail qu'agitent les riches et les bien-pensants pour chasser de notre cité les peuples qui ne sont pas désirables.
- Pour les Corses c'est trop tard, commente Jean-Louis, sa pizza toujours à la main, ils partiront plus maintenant.
- Tu sais ce qu'on dit des Corses, Jean-Louis? ne se démonte pas Raoul. On dit que c'est des Arabes qui ont eu la flemme de ramer plus loin.
Rires.
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-Le travail ?
-Le travail, je m’en fais pour lui mais lui ne s’en fait pour moi .
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Carrera sourit. Elle y croit encore. Lui n'y croit plus depuis longtemps. Vingt ans de travail social l'ont fatigué des pauvres et il n'a jamais aimé les riches.
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La patronne raconte que Fernandel disait que les apéritifs, c’était comme les seins des femmes, un c’est pas assez, trois c’est trop.
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- Vous êtes communiste ?
- Disons que je l'ai été entre quinze ans et demi et seize ans. Après je suis passé à autre chose.
- Au moins vous l'avez été pendant six mois. On peut pas dire ça de tout le monde.
Le vieux continue de ranger les cartons.
- Vous pliez bagage?
- Ça fait quarante ans que le local est ouvert et que je milite dans le quartier. J'y suis né et i'y ai travaillé comme cheminot toute ma vie. Il y a encore vingt ans, toutes les semaines, on était trente là-dedans à s'emboucaner pour définir la ligne directrice de notre cellule. À la dernière réunion, il y avait moi et Jeannot. II vient de mourir. Je crois qu'on peut remballer.
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Carrera ouvre les portes battantes. Il a I'impression d'entrer dans un saloon. Le patron le salue du regard. Il est encore possible de manger. Carrera s'installe à une table de la mezzanine et commande un pichet de rouge et des alouettes sans tête. De la musique metal déchire l'air bouillant de la taverne. Les alouettes sont parfaites. Il paraît qu'on peut juger du degré de civilisation d'une cité au nonbre de ses spécialités culinaires. Marseille possède la bouillabaisse, les pieds paquets, les alouettes sans tête, les navettes, la soupe au pistou, les panisses, le pastis, l'aioli, la daube, les chichis. C'est une grande civilisation dont le rayonnement est mondial. Au moins jusqu'à Sisteron. Carrera sauce son assiette et finit son verre de vin. Un morceau fétiche de sa jeunesse passe dans la sono. C'est quoi la civilisation? C'est Paris? Il n'y a que du jambon blanc à Paris.
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Les possédants et les législateurs centralisateurs par parisiens ont considéré, à partir du triptyque freudien de base, que Paris était le Moi, la grande bourgeoisie décideuse le Surmoi et Marseille le Ça. Par conséquent, Marseille a une utilité, C'est une zone sciemment sacrifiée. C'est le lieu d'incarnation de tous les imaginaires maléfiques et fantasmagoriques : le continent noir du grand remplacement, de la peur de ce qui est extérieur à soi-même et de l'invasion du Nord par le Sud.
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Carrera sort du commissariat soulagé de quitter l'endroit. Il en a marre de la Belle de Mai, il a envie de retrouver le calme et la climatisation de son bureau. Cela fait des années maintenant qu'il s'est forgé une carte mentale de Marseille où figurent délimitées en rouge les zones qu'il ne faut pas pénétrer sous peine de dégoût imminent pour la ville: Canebière à minuit, marché aux puces, avenue de Saint-Antoine, rue de Lyon, centre urbain du Merlan. Si tu veux rester à Marseille, se dit-il régulièrement, ne va plus aux puces le dimanche. C'est fini mon ami. Au lieu de l'anisette et de la pizza à l'anchois attablé au bar des brocanteurs, tu n'auras plus que souffrance humaine et visuelle. Un parterre sans fin de camelots et de Roms édentés vendant à même le bitume souillé tous les restes vomis par la société de consommation dont même un Ouzbek de la campagne ne voudrait pas.
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Il est quatorze heures dans Marseille. La chaleur blanche de l'été fait éclater la pierre et le bitume. Au croisement de la rue du Camas et du boulevard Chave, un taxi est arrêté à un feu rouge. À l'instant où le conducteur s'apprête à enclencher la première, une femme traverse. Tranquille. Tongs, sarouel, pieds sales et bière à neuf degrés à la main. Elle ne se presse pas. Pile au milieu de la chaussée, elle stoppe pour boire une lampée de son breuvage. En soi, le geste ne dure que quelques secondes, mais c'est trop pour le taxi. Il s'énerve, il klaxonne. La femme aux tongs ne semble pas particulièrement sensible à l'irascibilité légendaire des taxis marseillais. Elle finit sa gorgée, s'essuie la bouche, se tourne vers le SUV et annonce au conducteur :
- Eh, va te faire enculer, tu vois pas que je traverse !
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- Je comprendrai jamais la manière dont on accueille les personnes qui fuient l'extrême pauvreté. Ils sont parqués dans leur quartier comme en prison. On peut pas laisser des gens croupir dans leur misère sous prétexte qu'on ne veut pas partager nos richesses. Et par-dessus, on laisse des marchands de sommeil s'enrichir sur le dos des familles qui ne peuvent pas se loger ailleurs, c'est immoral, on devrait les mettre en prison. Pourquoi la CAF ne crée pas des brigades d'inspection de la salubrité plutôt que de dilapider l'argent public dans des allocations qu'elle verse directement à des bailleurs véreux ? C'est révoltant et ça mesure bien l'iniquité du monde moderne.
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