Nikos Maurice

Livre reçu dans le cadre de Masse et profite de ces quelques lignes pour remercier Nathand de Babelio et les éditions du Canoë que j’ai découvert grâce à cela.

J’avais choisi ce livre pour son titre , les années rouges rappelant la peur rouge, terme utilisé à l'époque et qui, s’il peut paraître flou pour certains m’a tout de suite aiguillé sur son contenu et était confirmé en partie par sa quatrième de couverture .



Les premières pages posaient le thème général, un auteur américain, communiste au temps du maccarthysme décide de devenir scénariste à Hollywood et en profite pour se rapprocher de son frère, exerçant le même métier et déjà sur place .

Une gageure pour un idéaliste; un communiste dans le temple du capitalisme qui tente vainement de garder son sens moral et ses principes y compris devant la commission qui l’entendra pour ses activités prétendument subversives.



Si Nikos Maurice connaît son sujet comme le rappelle avec éloges Roger Martin, la façon de le développer a failli avoir raison de ma lecture dans les cent premières pages.

Un condensé de clichés, de préjugés et de bonne conscience qui notent une ecriture très 2024, tel que cette phrase de personnage principal Harvey : " le chauffeur noir, beau et intelligent alors que je me sens comme un vieux blanc propriétaire sudiste".

Harvey ne fait pas beaucoup d’efforts, alternant entre un ton moralisateur puis vertueux , pour que son entourage le soutienne et que la commission lui trouve des circonstances atténuantes car sans vouloir se renier, il irrite de par ses sarcasmes et sa propension à tout ramener à la lutte des classes et des races.

Heureusement, sa culture cinématographique et les quelques jeux de mots et digressions allègent l’ensemble comme l’exemple avec Harvey , prénom et du personnage etJames Stewart et son lapin.



Comme ses confrères avant lui et plus particulièrement ceux qui ont été cités sous la dénomination" les dix d’Hollywood " et en premier chef Dalton Trumbo, il devra se plier aux injonctions de la commission et subir sa justice.



J’aurais préféré moins de roman et plus de document pour parfaire ma connaissance de cette période sombre des États-Unis.



Mais pour poursuivre sur ce thème, je vous propose quelques livres lus et films vus reprenant le sujet:

@ j'ai épousé un communiste de P Roth

@Johnny s’en va en guerre de Dalton Trumbo

@la déesse des petites victoires de Y Grannec

@blacksad de J D canales

@fahraneit 451 de Ray bradburry

@american Gothic de Xavier Mauméjean.

Dans la revue transfuge ” le nouveau macacarthysme est de gauche.

Documentaire de Peter Askin sorti en 2007 avec Dalton Trumbo dans son propre rôle

Film biographique de Jay Roach sorti en 2015 sous le titre DaltonTrumbo

Vous pouvez aussi retrouver une liste Maccarthysme de 61 titres sur Babélio et une autre de 51 titres la liste noire de Hollywood créée par Pecosa

Excellent. Voilà mon avis, court, précis, il pourrait se résumer à ce seul mot, mais comme je me dois d'avoir sur le blog une certaine tenue, je vais développer.



Excellent parce que l'on est au cœur d'un pays en plein bouleversement : on sent tous les espoirs, les envies que la dictature chute, que les richesses soient partagées, que le peuple cubain puisse enfin décider par et pour lui-même. Jamais Nikos Maurice ne fait d'allusions à la situation actuelle, à ce que deviendra le pays sous la coupe de Fidel Castro, et c'est très bien, on est comme cela totalement plongé avec les Cubains, dans leur quotidien de 1958. Castro et Che Guevara ne sont d'ailleurs que deux figures importantes dont on ne parle que peu puisqu'ils ne sont pas encore aux portes de La Havane. Ils existent dans le livre et dans les discours des révolutionnaires mais encore assez lointains.



Excellent parce que fort bien documenté et fort instructif. J'aime lorsqu'un polar me transporte dans une époque, un pays ou une région que je ne connais pas bien et qu'il m'apporte plein de contenu pour briller en société (ou plus simplement pour ma culture personnelle). En plus, Nikos Maurice à l'élégance d'écrire cela très joliment. Son style est très fluide, agréable à lire, ne se privant pas de touches humoristiques (même si une fois, je me suis esclaffé, lorsqu'après une grosse crainte, Thompson commande une tournée de mojitos pour ses interlocuteurs et "un défibrillateur" pour lui (p.288) : un défibrillateur ? en 1958 ? alors qu'il vient tout juste d'être inventé et pas encore en accès libre ?). Bon, je taquine, parce que franchement ce n'est pas grave au regard de la qualité de ce roman. Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'allais vite et ne pouvais décrocher. Un très bon signe. 430 pages qui passent avec bonheur.



Excellent enfin, parce que Nikos Maurice a su créer une belle galerie de personnages et une intrigue sérieuse, suffisamment alambiquée, impliquant la CIA, le FBI, la Mafia, mais aussi très simple à comprendre pour tenir en haleine les lecteurs. L'intrigue ? Démasquer le traitre et l'organisation pour laquelle il travaille, sachant que les États-Unis s'accordaient très bien avec la dictature Batista puisque qu'ils possédaient quasiment la moitié du pays, d'où la présence forte de la CIA et du FBI. Les personnages sont tous bien décrits, entre les révolutionnaires purs et durs, ceux qui n'y croient pas vraiment, mais qui participent, les Cubains qui subissent, ceux qui ne croient pas au grand soir, mais qui aident néanmoins. Et puis La Havane qui danse, chante et boit du rhum. Thompson se lie bientôt avec certains du CPRC, flirtant même -voire plus- avec Célia, une jeune femme volontaire et énigmatique. Il passera dix mois dans ce pays à vivre parmi les Cubains, s'y fera des amitiés sincères et fortes.



Un cinquième titre pour la collection noire des éditions de La Différence. Une nouvelle très belle réussite, qui commence, comme pour les autres par une couverture elle aussi excellente et tout à fait en lien avec le contenu du livre.
Lien : http://lyvres.fr

Je remercie masse Critique, Babélio et les Editions du Canöé. Ce ouvrage raconte retrace l'univers du communisme aux Etats Unis d'Amérique dans les années 50. Cet ouvrage est très bien documenté et facile à lire avec ses chapitres courts.

L'idéologie du communisme est largement évoquée et explique le mouvement et les raisons qui ont conduit les adeptes de ce mouvement.

Le récit nous décrit la relation entre les deux frères, Harvey et Sam. L'un est résolu dans ses décisions et secret devant la commission qui cherche à mettre hors jeu les membres de cette congrégation.

Sam un homme très gentil, plus réservé envers les autres et qui est un peu lâche.

Les personnages sont attachants et leur péripéties hollywoodiennes nous entraînent dans des moments intenses de leur parcours tant professionnel que personnel. Dans la fièvre de cette ville survoltée, les frères sont entourés de quelques amis et bien sur de quelques traîtres, l'aspect humain étant très présent par rapport au politique font que la magie opère et que cette histoire est très agréable à suivre.

J’ai eu ce livre grâce à la Masse critique de Babelio et les Editions du Canöé, merci beaucoup. Ce livre raconte entre autre le monde du communisme aux USA dans les années 50. Un thème politique mais dont le récit ne nous abreuve pas de trop de détails mais donne des explications sur ce mouvement, tout en nous faisant comprendre le choix des adeptes, que l’on soit ou non d’accord avec leur idéologie.

Le récit nous prend vraiment par les sentiments, la relation entre les deux frères étant vraiment intense. On a Harvey le presque obtus, mais droit dans sa décision de ne pas faire le délateur devant une commission qui cherche à mettre hors circuit les membres de ce groupe. Sam qui a toujours peur des autres et qui est plutôt lâche mais tellement gentil. On s’attache facilement à eux, leurs histoires dans Hollywood, les risques qu’ils prennent et leurs succès respectifs. Ils vont vivre des moment d’angoisse, de la pression face à leur carrière et des problèmes personnels.

Il y aura un bras de fer entre plusieurs du monde du cinéma faisant partie du regroupement de communistes et ce Comité parlementaire sur les activités anti-américaines. Ils font leurs réunions en cachette, se reconnaissent à mi-mots, soutiennent la cause mais dans l’ensemble défendraient les USA s’ils venaient à être attaqués. Reste que pour le comité, ce n’est pas suffisant...

Les frères sont entourés de vrais amis ainsi que de quelques faux-jetons. On est à Hollywood, ville capable de tous les excès.

Les chapitres sont courts, c’est bien documenté, la lecture est fluide et le sujet intéressant. Le côté humain est plus avancé que le côté politique et cela nous donne un roman qu’on ne peut laisser de côté et très agréable. J’ai bien aimé.

Excellent.

Une intrigue passionnante qui se déroule dans le Hollywood des années 50.

Nikos MAURICE a su captiver le lecteur en décrivant avec précision la vie d’artiste pendant le mccarthysme, oscillant subtilement entre humour satirique , des personnages haut en couleurs, une immersion complète dans les paysages américains et une mise en scène parfaitement orchestrée.

Ce roman raconte l’histoire de Cuba avant Castro. Le dictateur Baptiste, appuyé par les USA, a pillé le pays, au profit des riches Américains, laissant la population exsangue. La révolution est en marche…Un détective de la Nouvelle-Orléans est chargé de démasquer un traître dans l’organisation révolutionnaire. Au cours de ses recherches, nous suivons les pérégrinations de jeunes héros qui n’ont pas eu peur de risquer leur vie pour prendre leur pays en mains. De 1958 à nos jours, c’est l’apogée de Castro. Une histoire bien ficelée. MB

Qui de mieux qu’un scénariste, comédien et romancier tout ça à la fois, pour nous offrir une toile littéraire cinq étoiles, ne serait-ce pas Nikos Maurice qui à travers son deuxième roman nous entraîne avec beaucoup de talent au cœur de l’Amérique des années 50 en pleine chasse aux sorcières, où le maccarthysme battait également son plein, mettant à mal le milieu du cinéma. 





De New-York à Hollywood, on y croisera les têtes d’affiche de l’époque, autant vous dire du très beau monde dans cet univers impitoyable de la pellicule, cette grande famille du cinéma réunissant scénariste, producteurs, comédiens pour le meilleur et parfois pour le pire quand être communiste s’avère dangereux pour qui sera découvert voir d’énoncé au FBI. 





Nikos Maurice nous offre un spectacle à la hauteur de sa réputation, les comédiens de son œuvre ayant été minutieusement choisi, hauts en couleur pour nous offrir des scènes mythiques, flamboyantes et des dialogues on ne peut plus stylés, tout en finesse où les jeux de mots ont ravi la lectrice cinéphile que je suis, donnant même au scène d’amour une subtilité particulière, faisant venir le sourire aux lèvres. (Voir p 156 et p157 du livre, ça vaut le coup d’œil) 





C’est par l’intermédiaire de Harvey Zrodwayne, un jeune dramaturge et scénariste mais aussi communiste que nous découvrons cette histoire, qu’il partage avec nous, nous invitant dans les coulisses de sa vie et de celle de son frère scénariste à succès également. 





Autant vous prévenir, à l’heure des Oscars et des tapis rouges, ce spectacle littéraire est on ne peut réjouissant et passionnant, en plus de nous instruire il nous offre une véritable intrigue avec une dose de romanesque magnifiquement écrit. 

Plus qu’à rêver qu’il passe de l’encre à la bobine, à Hollywood tout est possible, en tout cas j’adorerais, qu’on se le dise là-haut dans les étoiles. 

Le récit se passe à la Havane, en 1958. Dix mois avant la chute du dictateur Batista. Thompson, ancien journaliste et détective privé de la Nouvelle-Orléans, est engagé par Alfredo, membre du Comité pour la République cubaine. L'objectif est d'infiltrer le groupe afin de trouver le traître, auteur probable de la disparition de Guillermo Melcador, chef de ce comité, remplacé par Jorge, le fils d'Alfredo.

Il s'agit d'un roman passionnant, où l'on découvre Cuba sous Batista, entre emprisonnements arbitraires, et liens étroits avec la Mafia. De plus, on apprend comment la révolution cubaine a été un moment de joie et de soulagement intenses pour de nombreux Cubains. Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre.

Un très bon roman.

La description du Cuba des années 50 est très précise. Les personnages sont attachants. Le style, plein d'autodérision, est excellent.

Plongée très renseignée sur la chasse aux sorcières, la persécution des communistes à Hollywood est ici rendu dans son esprit, son sens de la répartie et de la provocation, son inconscience sans doute aussi, mais surtout la force de son engagement et de ses convictions. Sous des allures de polar mâtiné de roman historique, par la tension d’une convocation derrière une commission qui exigeait la trahison pour ensuite vous chasser de tout avenir professionnel, Hollywood, les années rouges excelle à restituer le climat de ses années, sa délation généralisée, son obsession du communisme, sa dégueulasse vertu affichée. Par l’histoire des deux frères, scénaristes, Zrodwayne, Nikos Maurice parvient à une évocation légère, souvent très drôle, de ce moment tragique.
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