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Critiques de Natasha Brown (51)
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Assemblage

Sur la lancée de ses études de mathématiques à Cambridge, Natasha Brown a fait carrière dans la finance, avant, la quarantaine approchant, de prendre un congé pour écrire ce livre. On y découvre son manifeste alter ego : une narratrice noire d’origine modeste, elle aussi diplômée de la prestigieuse université britannique, hissée à la force du poignet au rang d’analyste financière gagnant grassement sa vie à la City et de petite amie d’un héritier blanc de la haute bourgeoisie anglaise. Mais voilà que l’annonce d’un cancer agit comme un détonateur dans cette vie jusqu’ici toute entière menée par l’obsession de l’intégration et de la réussite sociale. Elle qui, à force « de labeur et d’huile de coude » et dans un « dépassement sans fin », n’a eu de cesse de se fondre dans les mœurs et les codes de la société britannique, ouvre soudain les yeux : « Je suis tout ce qu’on m’a dit de devenir. Ça ne suffit pas. »





Et, tandis que taisant ses soucis de santé, elle se rend à la garden-party guindée organisée par la famille de son petit ami, celle que l’on présente avec condescendance comme « la nouvelle bonne amie de notre benjamin » se prend intérieurement, dans une colère froide mêlée d’angoisse et de lassitude, à ausculter les fêlures cachées sous son sourire, toutes ces fissures qui rendent si fragile l’assemblage qu’elle est devenue pour se faire accepter – « Sois la meilleure. Travaille plus, travaille mieux. Dépasse toutes les attentes. Mais aussi, sois invisible, imperceptible. Ne mets personne mal à l’aise. Ne gêne personne. N’existe qu’au négatif, dans l’espace alentour. Ne t’insère pas dans le courant de l’Histoire. Ne te fais pas remarquer. Deviens de l’air » – et qui, en fin de compte, n’a jamais servi qu’à la rendre « plus tolérable », irrémédiablement en butte à un racisme diffus et pernicieux la faisant se sentir illégitime et étrangère, comme si elle n’était pas britannique à part entière.





Au travail, elle est d’abord synonyme de diversité, de cette diversité bien comme il faut qui assied la « crédibilité progressiste » de son entourage et dont elle doit contribuer à la promotion par des conférences dans les écoles tout en supportant les réflexions : « C’est tellement plus facile pour vous les Noirs et les Latinos. » Ravies d’un tel alibi, les bonnes consciences se félicitent d’y voir la grandeur si magnanime de l’Angleterre, surtout que – pour une Noire ? – elle « parle si bien ! » Dans le même temps, la rue lui crache du « putain de n***sse » et le personnel d’Heathrow la renvoie d’office au check-in classe éco. Alors, soudain fatiguée, elle résume ainsi sa situation : « Née ici, de parents nés ici, jamais vécu ailleurs – pourtant, jamais d’ici. »





Entre observation clinique et introspection fiévreuse, la narration abrupte et morcelée s’assemble autour de cette femme noire que son quasi anonymat – d’elle, on ne connaîtra rien de personnel, même pas un prénom – transforme en figure emblématique pour dénoncer l’indécrottable hypocrisie d’une société britannique terriblement fermée malgré les beaux discours : « Toujours, cette pression, pile à cet endroit. Assimilez-vous, assimilez-vous… Dissolvez-vous dans le melting-pot. Puis coulez-vous dans le moule. Pliez vos os jusqu’à ce qu’ils craquent, se fendent, jusqu’à ce que ça rentre. Forcez-vous à épouser leur forme. (…) Et toujours, en ligne de basse, sous le vocabulaire insistant de la tolérance et de la convivialité – disparaissez ! Fondez-vous dans la soupe multiculturelle de Londres. »





La lucidité dure et désabusée de ce texte douche tout espoir du revers de ses phrases implacables : ce sont désormais d’invisibles – mais tout aussi infranchissables – parois de verre que, de façon insidieuse et très politiquement correcte, le racisme use aujourd’hui en Angleterre. Un livre qui fait mal, tant il paraît désespéré.


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Assemblage

La narratrice est une jeune femme carriériste, à qui tout semble toujours avoir réussi.



Noire, issue d'une famille modeste, elle réussit de brillantes études, entame une tout aussi brillante carrière dans la finance à la City, va même bientôt bénéficier d'une promotion, sans doute pour que sa boîte respecte son quota « diversité », mais soit. Grâce à son travail acharné, la jeune femme gagne très bien sa vie, elle est propriétaire d'un bel appartement, a investi dans divers placements dont les revenus garnissent son épais compte en banque. Elle est donc totalement autonome et a tout ce qu'elle veut, en tout cas sur le plan matériel.



Mais depuis que son petit ami (Blanc, issu de la bonne et riche société aristocratique britannique) lui a proposé d'assister à une garden-party très chic dans la maison de campagne de ses parents, elle s'interroge. Est-ce là la vie à laquelle elle aspire vraiment, une belle carrière, un beau mariage, une vie tranquille et planifiée ? Symbole de réussite sociale, est-elle heureuse pour autant ? le problème, c'est qu'à force d'avoir toujours fait ce qu'on attendait d'elle, elle ne sait pas ce qu'elle veut réellement, ni même qui est la femme qui se cache derrière cet assemblage de facettes rutilantes...



« Assemblage » porte donc bien son titre, tant sur le fond que sur la forme, d'ailleurs, puisque plutôt qu'un texte continu et linéaire, il est composé d'une succession de fragments, comme si on se trouvait dans la tête de la narratrice, sautant d'une pensée à l'autre, suivant un flux de conscience tortueux. Ce roman est en réalité une critique de la société britannique actuelle, vue à travers le regard d'une jeune femme noire dont on pourrait envier la réussite, mais qui pourtant a souffert, tout au long de son parcours, de racisme et de sexisme, et à qui on fait sentir son infériorité de classe sociale, et le fait que, quoi qu'elle fasse, ce ne sera jamais assez.



Cela aurait pu être intéressant, mais c'est tellement impersonnel et désincarné que je n'ai ressenti aucune empathie pour la narratrice, ni compris sa réaction face à son problème de santé (ceux qui liront comprendront). le fait que les personnages secondaires soient superficiels et stéréotypés ne m'a pas aidée à me sentir concernée par cette histoire. L'écriture non plus, trop éclatée, abstraite (sans la 4ème de couverture, je n'aurais pas compris grand-chose), trop à la recherche d'effets de style, au détriment du fond et du message.



En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.

#Assemblage #NetGalleyFrance
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Assemblage

Assemblage annonce la couleur ; le roman est composé de bribes de scènes, de paragraphes non liés, de réflexions entendues, de pensées qui s’immiscent. L’émotion est pourtant là, puissante. Elle m’a laissée sans voix.



La narratrice vient d’avoir une promotion dans la banque où elle est employée. Elle a travaillé pour obtenir ce résultat, un travail et un talent non reconnus.

« C’est tellement plus facile pour vous les Noirs et les Latinos. »

Ben voyons.

Elle est invitée à un week-end dans la famille de son petit ami, une grande famille anglaise, autre indice de sa réussite. Mais là aussi, elle est tolérée malgré ses efforts d’adaptation.

L’auteur explique avec justesse l’injonction qui a été faite à la narratrice, de travailler dur, deux fois plus que les autres, parce qu’elle doit réussir, quitte à se tromper de vie. Elle en est là, coincée dans une existence qui ne lui apporte pas ce qu’elle espérait, alors, quand le cancer s’invite…


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Assemblage

Assemblage est le portrait d’une jeune femme noire qui travaille à la City à Londres. Elle vient d’avoir une promotion, elle gagne bien sa vie, elle a un petit ami dont les parents ont une superbe maison dans la campagne anglaise.



Elle coche toutes les cases de la réussite sociale mais alors qu’elle s’apprête à aller à une garden party chic, elle s’interroge sur ses envies et son identité. Toute sa vie jusqu’à présent, elle s’est « intégrée », elle a répondu à cette fameuse « assimilation » passant outre tout le racisme insidieux subi, offrant toujours aux autres l’image qu’on attendait d’elle.



Elle a ainsi le sentiment de n’avoir été que des pièces d’un puzzle mais l’assemblage de toutes ces pièces a t il un sens ?



Natasha Brown traduit ce morcellement identitaire par un morcellement dans l’écriture, déconstruisant totalement le fil narratif.



C’est brillant, très brillant même techniquement parlant , parfois un peu trop froid et clinique mais en même temps résolument évocatrice et sans concession aucune ...




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Assemblage

Assemblage de paragraphes, de scènes désunies, ce bref roman crée une silhouette féminine et noire, une psychologie féministe en rébellion face à l'oppression qu'elle subit, face à la pression héritée du colonialisme qui exige d'elle toujours plus pour se maintenir à un certain niveau social. Différent, ce livre est aussi radical, tant dans son fond que dans sa forme (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/25/assemblage-natasha-brown/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Assemblage

Au moment d'écrire cette chronique je me dis qu'il y a vraiment plusieurs façons d'évaluer une lecture. M'a-t-elle intéressée ? oui. Surprise ? Oui, plutôt par le style de l'autrice, le ton, la structure. M'a-t-elle apporté du plaisir ? Pas vraiment. En fait c'est un peu comme le patinage, je pourrais donner une note technique très haute et une note artistique (qui correspondrait à l'émotion) beaucoup plus moyenne. D'où ces 3 étoiles un peu tièdes pour un roman qui recevra sans doute beaucoup plus d'éloges méritées. Mais le plaisir, ça compte aussi...

C'est bizarre ce titre, Assemblage, alors que ce très court texte ressemble plutôt à un exercice de déconstruction, voire de destruction. La narratrice est une jeune femme d'une trentaine d'années, d'origine jamaïcaine. Elle travaille à la city de Londres dans la finance, gagne beaucoup d'argent et vient d'acheter un appartement. L'homme qu'elle fréquente depuis un moment l'invite enfin à passer un week-end dans sa famille à l'occasion de l'anniversaire de mariage de ses parents. Une sorte d'officialisation. La famille est de la classe des grands bourgeois dans la pure tradition britannique et notre héroïne ne peut s'empêcher de ressentir tout le poids des efforts qu'elle a produit au cours de sa vie pour se faire accepter dans ce type de milieu. Par fragments, par flashs le lecteur est projeté dans quelques scènes emblématiques de ce qu'elle a subi au quotidien : mépris, condescendance, racisme, misogynie... Et c'est sans doute là que réside toute la force du texte qui donne à ressentir l'étau, la contrainte, le corset qui oblige à étouffer toute réaction pour espérer se faire accepter, ne pas se faire remarquer, rentrer dans un rang où de toute façon sa couleur détonne. Au milieu de cette famille hautaine, elle se demande pourquoi continuer et voit dans la révélation d'un mal qui pourrait engager son pronostic vital une sorte d'échappatoire...

Un texte fort, sous-tendu par un propos politique et un style brutal mais dont la brièveté et sans doute aussi la brutalité ont empêché chez moi l'empathie. Mais que je suis contente d'avoir lu, comme une intéressante curiosité.
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Assemblage

La narratrice travaille dans une banque. Elle est invitée à une fête donnée en l’honneur de l’anniversaire de mariage des parents de son compagnon. C’est l’occasion pour elle de refaire le point sur ce qu’elle est devenue, sur ce que le monde attend d’elle et sur les difficultés qui l’assaillent au quotidien, notamment dues à sa couleur de peau.



Une chose est certaine, c’est un roman dense et original. Pourtant, je dois bien avouer que je me suis souvent sentie perdue, ne saisissant pas toujours dans quelle direction voulait m’emmener l’auteure. Il y a eu certains passages que j’ai difficilement compris.



Le début m’a conquise. Je me suis attachée à cette narratrice et j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt ses questionnements intérieurs et les événements qui la bouleversent. Mais vers la moitié du roman, il y a eu un passage un peu plus compliqué pour moi, et j’ai failli décrocher.



Ce roman est très court mais il est également très dense. C’est pourquoi il ne faudra pas se déconcentrer au fil des pages, au risque de sortir complètement de l’histoire narrée.



La plume est franche et sans détour. Le tout se lit très facilement, malgré cette impression de densité de laquelle je vous parle. Le roman a une construction particulière, à certains moments.



Un roman qui sort de l’ordinaire, avec de grandes réflexions. Si la lecture n’a pas toujours été aisée, c’est malgré tout un découverte intéressante.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Assemblage

Pamphlet du concept tant fantasmé d'un système structurel et omnipotent bien implanté en Angleterre , intellection des chimères des luttes pour une ascension sociale, diatribe de l'exclusion sexiste des élites obsédées par la domination, blâme pour ce racisme distingué des classes racées anglo-saxonnes, mise en lumière des illusions perdues se débattant de la noyade dans un tourbillon de clairvoyance, Assemblage, c'est la version façon puzzle d'une vie préfabriquée pièce après pièce qu'on ampute de chacune d'elle afin de mieux déconstruire la perversité du dogmatisme tronqué, de notre constitution docile à endosser l'uniforme pour un rôle modelé à l'avance par un pouvoir financier, de la perte d'identité accueillie les bras ouverts tant que la promotion sociale nous déballe toutes ses faveurs aux dépends des filiations qui nous relient aux notres, à fortiori, à soi-même.



Assemblage, c'est aussi l'analyse d'une destruction mentale et physique délivrée par les phrases assassines et concises de la narratrice anglaise, noire , proche portrait de l'auteure Natasha Brown, une incursion dans le dépassement de soi pour simplement exister dans une angleterre où les parvenus politicards de la bonne société qui ne se sont jamais mouillés pointent les noirs comme des problèmes à résoudre, une expédition sous haute tension dans les arcanes de la finance au sein desquelles l'humain reste un profit net exploité en toute transparence , dénigré si noir.

Assemblage, plus que tout, est un flot de pensée lourd de sens, une clameur de la censure et du silence, un contre rendu éloquent des restes du colonialisme, une admonition sévère à la société britannique, le tout desservi par une plume trempée dans du vitriol.

Abrupt et corrosif, ce premier roman est un pavé dans la Tamise qu'il faut apprivoiser, déroutant dès les premières pages par la complexité de la narration décousue et des digressions, la trame se remet sur les rails, defilent alors à toute allure les explosions simultanées des mots percutants, la déflagration émise par les constats carbonise alors les corps et les âmes, à l'image de la narratrice engloutie et ravagée par ce flot devastateur emprisonnant la moindre de ses émotions dans les méandres de son identité contestée.

Des arrangements avec l'Histoire, c'est en accepter la centralité, l'individualité de ceux qui n'existent véritablement que dans la délimitation de leur condition face à une silhouette noire, se débarrasser de ses revendications pour gagner une legitimité et faire perdurer la valse lente et orchestique du déni en bonne société.

Se désincarner. Feindre d'être assimilée. Laisser monter la vague de la bienveillance feinte. Trimer pour n'être jamais ancrée, sans appartenance.

Peut-on en terminer ?

En terminer. Une fois pour toute.



Un roman à l'architecture monumentale, imposant et brillant.

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Assemblage

Rien est un choix. Elle n'en sera pas. de ce monde qu'elle a atteint, qu'elle ne rejoindra jamais. Elle a fait le nécessaire pour être assimilée, elle, noire, britannique, de la Jamaïque.

Elle a gravi l'échelle sociale du monde feutré de la finance. Elle a même un petit ami de la haute société avec lequel elle s'emploie à conjuguer un Nous trompeur.

La langue de Natasha Brown n'a rien de feutré : rêche, acide et cinglante. Les phrases courtes assènent, décrivent, décortiquent, désarçonnent aussi. Nulle concession pour rallier le lecteur à la cause de la colonisée tranquille en surface. Sa révolte est secrète, agrippée au choix de rien, de ne plus se conformer, de cesser de se fondre dans une société en trompe l'œil.

La dénonciation de la bien-pensance post-coloniale heurte de plein fouet, en mots ciblés - jamais amers -, d'autant plus opérante qu'elle émane d'une femme qui a réussi... à donner le change. Ne changent jamais, le racisme larvé et le rejet de la différence.

Ce premier roman augure d'une grande auteure. Elle connaît le Who's Who sur le bout des doigts, après dix ans dans le secteur bancaire. Natasha Brown réussit à ébranler notre suffisance de nanti blanc, apparemment tolérant, en évitant le piège de l'amertume. La rage affleure, tel le sceau d'un brulot écrit au cordeau.











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Assemblage

Un court roman sur la une femme anglaise noire qui cherche sa place. Ses questionnements se développe aussi quand elle raconte la rencontre avec la famille de son copain blanc bourgeois.

Des moments percutants mais je me suis un peu ennuyé. Le rapport à la maladie est intéressant.

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Assemblage

Elle est trentenaire, travaille à la City de Londres, est propriétaire d’un bel appartement et son petit ami vient de l’inviter à l’anniversaire de mariage de ses parents. Tout lui sourit en somme.



Sauf qu’elle est d’ici mais que tous la voudraient d’ailleurs, elle et sa peau noire qui dénote dans les hautes sphères de la finance. Elle à qui ses collègues osent faire ces réflexions qu’il faudrait garder pour soi s’ils avaient un tant soit peu d’attention pour l’autre. L’avantage d’être une femme, le soucis d’équilibre qui favorise les représentant des minorités, tous ce qui fait qu’on se permet de lui dénier ses aptitudes, sa capacité, ses compétences pour être qui elle est et où elle est.



Aujourd’hui elle sort de chez le docteur et ce cancer du sein l’interroge. Et si c’était la solution de fuir ce monde qui ne veut pas d’elle, qui aimerait la renvoyer vers cette Afrique qu’elle n’a jamais connue.



Alors elle assemble les éléments d’une vie, les mots, les situations, les relations, les frustrations, les silences, se taire et accepter, baisser les yeux et se faire discrète, tout ce qui fait son quotidien et que les autres ne voient pas, ne subissent pas, ne comprennent pas. Le tout est porté par une écriture singulière qui dénote dans cette rentrée littéraire.



Cet Assemblage de mots et de sentiments, de situations et de frustrations, de pensées et de souhaits est là pour crier la différence, la peau noire, le rejet par les autres, la difficulté à être admis, même si l’on a parfaitement accompli son intégration dans une société dans laquelle on aspire à se fondre.



Un roman sans doute un peu trop court pour réussir à m’attacher à son personnage et pour susciter l’empathie. Mais qui éveille notre conscience à la perception au plus profond de soi de la diversité. Car être blanc ou noir change vraiment la donne lorsque l’on évolue dans une société traditionnelle blanche.



https://domiclire.wordpress.com/2023/01/31/assemblage-natasha-brown/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Assemblage

J'ai cru au départ qu'il s'agissait d'un assemblage de morceaux de textes sans vraiment une

histoire à raconter. Ou alors qu'il s'agissait de réflexions intimes ? De textes glanés ça et là

sans rapport entre eux?

Un texte étrange, dans lequel il y a beaucoup de je et de tu, un peu de il et de elle, un prénom

par-ci par-là, des open space et des bureaux. Moi qui suis pour les expériences littéraires

diverses et variées, je n'ai pas compris le sens de ce livre... Un espoir ? Oui, car ce sont des

épreuves non corrigées alors peut-être...

Ma conclusion : un Patchwork inachevé d'une histoire qui n'est pas palpitante. Un livre qui

m'est tombé des mains plusieurs fois et que j'ai eu un mal fou à terminer...
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Assemblage



Elle a travaillé deux fois plus, su faire face à "cette course faite d'obstacles perpétuels", parce qu'elle est femme et parce qu'elle est noire dans un monde fait pour les Hommes Blancs.

Un monde où le racisme est soigneusement nié et où on exhorte les minorités à se fondre dans la masse, même si le vocabulaire , via ses connotations, porte la marque d'une Histoire et de ses préjugés. Un monde où on n'hésite pas à lui dire frontalement que si elle a été promue c'est parce qu'elle permet à l’entreprise de valoriser les minorités. Un monde où un employé d'aéroport, nonobstant le billet de classe affaire présenté, vous oblige à faire la queue au guichet auquel votre couleur de peau vous assigne.

Cette violence larvée la narratrice s'en protège en se tenant à distance de ses émotions ,en apparence, mais la lave intérieure bouillonne et son regard acéré n'épargne personne . Même pas le jeune privilégié qui prétend l'aimer.

Un récit dense, sans concessions, qui file droit sur l'étagère des indispensables.
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Assemblage

Une bonne claque ! Voilà un livre qui va me faire réfléchir encore longtemps.



Une femme noire qui a réussi après de brillantes études tombe malade. Cancer. Un choc qui va l’amener à réfléchir à sa situation, son intégration.



Un livre sur l’Angleterre post-coloniale qui secoue bien fort la bien-pensance en démontrant la brutalité de tous les non-dits.



Il y a bien plus que de la poussière sous les tapis. Est-il possible de continuer à marcher dessus ?
Lien : https://www.noid.ch/assembla..
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Assemblage

Qualifié de "déflagration littéraire" en Grande-Bretagne, Assemblage, le premier roman de Natasha Brown, est un drôle d'objet, en définitive. Au point que le terme de "roman" ne lui convient qu'à moitié, il s'agit aussi d'une sorte de monologue composite de la narratrice, et presque d'un pamphlet, quoique le mot soit trop fort, disons quelque chose comme une dissertation souvent brillante mais parfois opaque. Ce sont d'abord les fragments de vie d'une femme noire dans l'Angleterre d'aujourd'hui : elle s'est élevée socialement avec un poste jalousé dans une banque et a un petit ami issu d'une famille huppée. Tout devrait aller bien si ce n'était qu'elle a de plus en plus l'impression que ses postures relèvent de l'imposture et qu'elle ne supporte plus l'hypocrisie et le cynisme des milieux qu'elle fréquente. Si l'on peut comprendre sa lassitude, qui témoigne d'une grande lucidité, son comportement vis-à-vis de la maladie est plus problématique, élément quelque peu superfétatoire et inutilement mélodramatique. Le texte est court, hélas, et aucun personnage autre que la narratrice n'a l'espace suffisant pour exister. Reste un colère froide contre les diktats de "l'assimilation" et une analyse fine du racisme larvé dans une société prétendument ouverte mais qui souffre toujours d'un syndrome de supériorité colonialiste bien ancré. Une centaine de pages de plus et une intrigue plus généreuse : dans ce cas là, oui, la déflagration aurait eu davantage de chance de se faire entendre.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Assemblage

Je ressors de cette lecture complètement bluffée. L'auteur, par la force de son écriture et de son style, réussit à faire passer une énergie folle dans ce livre. Toute la "rage" du personnage principal nous est transmises dans ces 160 pages.

Le personnage principal justement, c'est une jeune femme noire, brillante. Une jeune femme, dont les parents sont nés au UK, mais qui sont à jamais des étrangers. Tout comme elle, à qui on ne fait comprendre qu'elle n'est qu'une étrangère alors qu'elle ne connait que ce pays. Le mot d'ordre c'est l'assimilation. Travaille à l'école, intègre toi. Mais ça ne suffit pas, ça ne suffit jamais. Elle est toujours en décalage. Bien travailler à l'école ouvre des portes mais n'apprend pas les codes. Quand elle a une issue, même radicale, elle doit prendre une décision, pour se libérer elle, mais aussi libérer sa soeur qui a suivi la même voix.

J"ai vraiment énormément appréciée cette lecture. Merci à Grasset et Netgalley pour cette belle découverte. Je me note précieusement le nom de l'auteur pour la suivre à l'avenir.
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Assemblage

Assemblage est pour moi un mi- roman mi- essai sur la condition féminine en Angleterre pour une jeune femme noire les trente dernières années.

J'avais déjà lu le racisme latent qui régnait sous le régime de madame Thatcher avec la crise économique mais ici on a en effet un assemblage de réflexions sur ce qu'ont pu ressentir ou ressentent encore certains anglais issus de l'immigration.

La narratrice est une banquière de la cité, elle vit dans un beau quartier, a de l'argent, fréquente un jeune homme de la bonne société, accède à un poste à haute responsabilité mais malgré tout se sent toujours étrangère car on lui fait comprendre pour chaque situation que ce n'est pas normal ou qu'elle en est là justement parce que son statut de minorité l'a aidé.

Un bon premier roman, bien écrit avec une fine analyse.
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Assemblage

La narratrice, femme, noire a gravi, à la force du poignet, l'échelle sociale dans la finance londonienne sans remettre en question ses choix de vie; elle gagne très bien sa vie, a un magnifique appartement dans un quartier huppé de Londres, son petit ami fait de la politique mais la découverte d'un cancer va brusquement la faire s'interroger sur sa vie, sur son identité.

Ce roman est plus proche d'un pamphlet politique et social que d'une fiction; le personnage-narratrice dont on ne connaît pas le nom, incarne toutes celles qui démarrent dans la vie avec le triple handicap d'être noires, femmes et d'une classe sociale défavorisée, particulièrement dans la société britannique où l'appartenance de classe est un marqueur social encore très prégnant.

La prise de conscience de la narratrice nous émeut quand elle s'aperçoit que tout ce qu'elle a construit, gagné n'est que miroir aux alouettes. En bon petit soldat, elle a trimé, supporté les préjugés racistes, avalé toutes les couleuvres, joué le rôle consentant d'alibi de la diversité, s'est glissée dans le moule imposé par la société, pour lequel elle n'était pas faite.

Elle nous émeut lorsqu'elle essaye d'expliquer qu'elle se sent dépossédée d'elle-même, que l'assimilation qu'on lui a imposée et qu'elle s'est imposée elle-même a dissous son identité, qu'elle ne sait plus qui elle est vraiment. Elle prend conscience, douloureusement, de son aliénation, de la disparition de son libre arbitre.

A partir du cas individuel de la narratrice, l'auteure élargit son propos à la société britannique au comportement encore colonialiste, paternaliste, exploiteur des pays du Commonwealth, auxquels on dénie le droit de penser leur société comme ils l'entendent.

Les émotions qui envahissent la narratrice sont rendues par des allers-retours entre le passé et le présent, des faits qui lui reviennent en mémoire sans ordre chronologique précis, ce qui a un peu perturbé ma lecture mais correspond au maelstrom de sentiments ressentis par le personnage.

Un roman fort, qui sort des sentiers battus et fait réfléchir bien après l'avoir refermé.

#Assemblage #NetGalleyFrance
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Assemblage

La narratrice de Assemblage est une femme anglaise d’origine jamaïcaine, issue d’une famille modeste. Après de brillantes études dans une université réputée, elle obtient un poste dans la finance et travaille à la City. Elle vit dans un bel appartement et a un petit ami issu de l’aristocratie britannique. Ce tableau idyllique est remis en question lorsque, invitée à une garden party dans sa richissime belle-famille qu’elle rencontre pour la première fois, elle s’interroge sur sa réussite sociale et sur ce que cela dissimule.



Confrontée au racisme et au sexisme insidieux d’une classe sociale « supérieure » qui à mots doux refuse de l’accepter, la jeune femme a pourtant tout fait pour se couler dans le moule de l’aristocratie britannique, mais rien finalement ne sera jamais suffisant pour intégrer ce rang et avancer sereinement dans la vie. Face à cette belle-famille qui ne l’acceptera jamais telle qu’elle est, elle se pose des questions, se demande si le bonheur doit ressembler à cela : à faire semblant, à assembler des facettes d’une personnalité qui finalement ne lui correspond pas pour plaire aux autres.



J’ai été attirée par le thème de ce roman, tel qu’il était présenté dans divers articles lus à son sujet : les difficultés d’insertion sociale d’une jeune femme noire dans la société actuelle. Malheureusement, je ne pense pas avoir compris ce roman à sa juste valeur, car j’ai lu de belles chroniques à son sujet sur Babélio mais malheureusement moi je suis passée à côté. Ce roman est très court (160 pages), raison pour laquelle je suis allée jusqu’au bout. Il s’agit d’une sucession de souvenirs débridés, d’expériences rapportées sans fil conducteurs, d’émotions ressenties au fil de la vie de la narratrice, qui lui ont fait prendre conscience de sa différence et de l’impossibilité dans la société actuelle de la surmonter. Certains faits sont troublants assurément et le lecteur prend conscience qu’évoluer dans une société blanche alors que l’on est noir n’est pas aisé. Mais le style trop froid, trop impersonnel, m’a empêché de ressentir de l’empathie vis à vis de la narratrice. Il m’a manqué de la cohésion dans le récit pour m’en imprégner pleinement. Je n’ai pas compris certaines choses notamment liées à ses problèmes de santé que d’autres ont su percevoir. Je suis restée très terre à terre vis à vis du récit, sans imaginer qu’il pouvait parfois y avoir un double sens à ses propos. Dommage, je n’ai pas su m’adapter à ce roman mais qui sait peut-être que vous l’apprécierez !



Je remercie les Editions Grasset via NetGalley pour ce partenariat.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Assemblage

Le titre annonce tout de suite la couleur.

Il va falloir assembler les pièces d'un puzzle.

Ici c'est celui de la vie de la narratrice qui s'est toujours conformée aux exigences de la société anglaise.

Et qui aujourd'hui, face à la maladie qu'elle doit affronter, se demande, si en dépit de sa couleur de peau, sa réussite sociale lui a permis de s'intégrer pleinement dans cette société où le conservatisme prédomine toujours.

Une grande remise en question et des réflexions très intéressantes sur la condition féminine et l'assimilation des immigrés au Royaume-Uni.

C'est intelligemment construit. le style sobre et froid de Natasha Brown fait parfaitement ressortir le mal-être de la narratrice au risque toutefois de perdre un peu l'empathie du lecteur.

Une lecture singulière et intéressante.

Une auteure à suivre assurément.



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