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Critiques de Mo Yan (335)
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Au pays des conteurs

« Je sais ce qu’est le vrai courage et aussi ce qu’est la vraie compassion. Je sais que dans le cœur de chaque homme il y a une zone d’ombre que l’on peut difficilement cerner à l’aune du vrai et du faux, du bien et du mal. Or, cette zone offre à l’écrivain un vaste champ où déployer son talent. Toute œuvre qui dépeint de façon juste et vivante cette zone d’ombre faite de contradictions, nécessairement, transcendera le politique et présentera les qualités que l’on attend de l’excellence en littérature. »



Texte du discours de Mo Yan à la réception de son prix Nobel de Littérature. C’est surtout un long hommage à sa mère, touchant et drôle. Mo Yan revient sur son enfance pauvre où il manquait de tout, de nourriture, mais jamais d’affection ni d’histoires, qui sont parfois colportées par un Vieux Conteur, qui aura éveillé la vocation de notre écrivain nobelisé. Il nous parle aussi de son processus créatif, et de son thème de prédilection, à savoir les hommes ordinaires et notre part d’ombre, si inspirante pour les écrivains.



Ce discours est une excellente porte d’entrée à l’œuvre de Mo Yan.



Un tout grand merci à mh17 d’avoir porté ce petit essai à ma connaissance. J’aime beaucoup la littérature chinoise, les romans et la poésie. Et il est vrai que sans ce coup d’éclairage de mh17, et sa très belle critique, je n’aurais jamais pensé lire ce bouquin.

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Au pays des conteurs

Le 8 décembre 2012 Mo Yan prononce son discours de réception du Prix Nobel de littérature. C'est un discours simple et émouvant qui débute par un très bel hommage à sa mère décédée en 1994. Une femme humble et sage, capable de pardonner les injustices et les violences subies durant les années Mao. Mo yan poursuit son discours en racontant la naissance de sa vocation. Dans son petit village, les jours de marché, arrivent les conteurs. "Le petit dernier" les écoute d'abord en cachette mais comme il a beaucoup de bagou, il raconte à sa mère ce qu'il a entendu en enjolivant les épisodes et bientôt tout le village accourt pour l'écouter. Cette tradition orale est le terreau de son oeuvre. Il ne reçoit de formation littéraire qu'en 1984, à l'armée. Ensuite il explique qu'il est un écrivain refusant de "laisser le politique l'emporter sur le littéraire". Il est et demeurera un homme qui conte des histoires.

https://www.nobelprize.org/prizes/literature/2012/yan/25466-mo-yan-conference-nobel/
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..



De grands écrivains chinois, je ne connaissais que Yu Hua, Liao Yiwu, et dans le registre du polar Qiu Xiaolong.

À eux trois ils permettent une approche non négligeable d'une littérature souvent méconnue, voire pas connue du tout, en occident.

J'ai donc abordé la très grande fresque de Mo Yan avec quelques points de repère.

Roman fleuve, immense saga familiale, le livre ou l'histoire repose sur deux personnages centraux : une mère "courage" et son fils héros négatif par excellence, autour desquels viennent se greffer une myriade de personnages, lesquels au travers de leur vécu et de situations cocasses, pittoresques, drôles, comiques, tragi comiques, dramatiques nous offrent la vision lucide, sans concession d'un siècle d'histoire de l'Empire du Milieu, narrée par la plume caustique, sarcastique, poétique et talentueuse d'un écrivain auquel l'attribution du Prix Nobel de littérature en 2012 est loin d'être indue.

Il n'est pas possible de dire quelques mots sur cette œuvre magistrale sans préciser que le titre pourrait inciter à imaginer une présence érotique : il n'en est rien !

En conclusion, un roman que je recommande aux amateurs de littérature, sachant que ce mot concernant Mo Yan fait écho à ceux de Roland Barthes : "Pour l'écrivain, la littérature est cette parole qui dit jusqu'à la mort : je ne commencerai pas à vivre avant de savoir quel est le sens de la vie."

Un grand livre !
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Ce roman raconte l’histoire de la famille Shangguan, et plus exactement, celui de Lushi, mère de famille pauvre, mariée au forgeron du village de Gaomi, ainsi que de sa descendance, ses 8 filles et son unique garçon, Jintong.



A travers les changements politiques qui se sont opérés de 1900 à l’an 2000, les destins de cette famille se croisent, changent, évoluent au grès des pouvoirs politiques en place. Suivant le mariage des filles, c’est soit l’opulence, soit la plus grande pauvreté. On découvre également l’évolution de la Chine, les changements qui s’opèrent, pas toujours pour le mieux de la population.



Dans ce livre est décrit la répression, les guerres, la famine - Lushi devra même vendre une de ses filles, et une autre se vendra à une maquerelle afin d’obtenir de l’argent qu’elle remettra à sa mère afin de permettre à sa famille de survivre - les tortures, la corruption à tous les étages de ceux qui ont le pouvoir, de la jalousie.



Jintong est le narrateur de ce livre. C’est un garçon pleutre et peureux. Il ne sera sevré qu’à l’âge de 7 ans. Il n’a d’autre intérêt dans la vie que de s’accrocher aux seins des femmes. Sa mère ne pourra pas compter sur lui. Il sera placé dans un camp pendant 15 ans. On en sait très peu sur la vie de Jintong durant ces quinze ans. Dommage.



Mon Yan donne un très beau portrait de la femme tout au long de ce livre. Je me demande comment Lushi a-t-elle pu survivre après tous les maux qui lui sont tombés sur la tête au cours de sa vie, et cela commence dès son enfance. Elle n’aura pas de répit.



Je suis contente d’avoir fini le livre. On suit facilement l’histoire, mais il ne m’a pas enthousiasmé, trop de violence, de guerre, d’atrocité tout au long de ce roman. Il n’y a pas de pause. Comment des êtres humains ont-ils pu vivre tous les changements qui sont intervenus en Chine et s’en sortir ? C’est vrai que beaucoup sont restés sur le carreau…

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Ai-je vraiment aimé ce livre? Je n'en suis pas sûre.





Pourtant, une ouverture d'une incroyable puissance:

Sur fond de menace de déferlement des troupes japonaises et de mise à sac d'un village du nord de la Chine, un air de "Kermesse Héroïque" avec d'un côté le clan des femmes ( une jeune parturiente, déjà mère de 7 filles; sa belle-mère, à ce moment -là une formidable matrone ; et en contrepoint la petite ânesse qui, dans la grange, est elle aussi en train de mettre bas...).

De l'autre côté les hommes : à l'exception du " Troisième oncle", qui mourra plus tard en héros sacrificiel , ils sont délicats, fluets, couards, irrésolus. Le père et le grand-père surtout, dépassés on ne peut davantage par les événements.

Puis des scènes d'un burlesque féroce, apocalyptique, qui s'enchaînent à toute allure: en guise de hors d'œuvre, c'est d'abord une méthodique décapitation de poulets, dans une cour de ferme, sous l'œil hypnotisé de cinq frères et de leurs cinq redoutables molosses. Pourquoi cette frénésie de massacre? Cela n'est pas très clair, peut-être simplement pour nous mettre en bouche.

Ensuite, par un effet de symétrie, la quasi réplique de cette scène: à la suite d'une embuscade les 7 soeurs Shangguan assistent en effet à une bataille au cours de laquelle les morceaux de viande ( chevaux et cavaliers confondus) volent à qui mieux mieux dans les airs...

Et finalement , tandis que les Japonais investissent le village, la femme enceinte donne naissance à des jumeaux. Si l'on veut bien passer par pertes et profits la mort du père, du grand-père et d'une grand-tante, la famille Shangguan est désormais au complet: 8 belles petites filles, dont la dernière -née, aveugle, est rangée d'emblée au rayon des encombrants.

Un garçon, Jindong , qui dès avant sa naissance était, et restera , notre narrateur, accroché aux seins de sa mère...



Fin du premier acte. Il était sanglant.



La suite ne le sera pas moins: En matière de têtes coupées, corps éventrés, femmes violentées, suicide, supplices, exécutions sommaires, il faut admettre que notre auteur ne fait pas vraiment dans la broderie.. Qu'il n'y va pas avec le dos d'une petite cuillère.

En somme, lecteur ou lectrices délicats, s'abstenir!





Bien sûr il peut arriver que surgisse, au détour d'une phrase, une "virgule" aux jolis accents poétiques - en général bref moment d'accalmie avant la prochaine explosion de violence. Mais, le plus souvent, on est dans le registre de la farce tragique: du Rabelais, mâtiné de Jérôme Bosch .

La scène de l'enterrement, par exemple, au cours de laquelle le chef du village et ses employés doivent lutter contre les nuées de corbeaux qui veulent becqueter les cadavres, est à mi-chemin entre le cauchemar et la pitrerie. Clownesque également la bataille "de merde et d'urine" que les ancêtres de ces villageois avaient livrée contre un bataillon de soldats allemands, au motif que l'on croyait ces envahisseurs mortellement allergiques à la saleté.

D'une manière générale les comportements sont d'ailleurs sans panache, les blessures sont triviales ( ex. la purulente blessure aux fesses de l'un des notables); le moindre événement tourne au burlesque, au ridicule (ex. la pièce de théâtre, lors de la fête des lanternes).

Quant aux animaux , ils paient eux aussi un lourd tribut à la folie humaine, à la mort: on fait boire de l'eau glacée aux braves petits chevaux mongols, elle fait éclater leurs poumons, ils en meurent. Entendant le bruit d'une explosion les petits animaux des champs le confondent avec le tonnerre qui annonce l'arrivée du printemps, ils sortent de leurs tanières et meurent gelés....



Foules affamées, marché humain où des participants de tous âges sont mis à l'encan, jeunes filles contraintes de se vendre.... Dans la deuxième partie le burlesque s'efface, et c'est une Chine famélique, exsangue, qui défile devant nos yeux.

Puis, à son tour le pathétique cède la place au politique : dans et autour de la maison des Shangguan , au fil des unions, passions plus ou moins interdites, naissances, nous assistons à des affrontements entre collaborateurs, résistants, troupes armées à la fois rivales et amies, fidélité à l'ordre impérial, sensibilité nationaliste, etc. ...

Les soeurs s'insultent, les bébés pleuvent, Jindong n'est toujours pas sevré. Ce n'est plus tout à fait la grande misère, mais quand même un sacré capharnaüm.

Tout cela très codé - sans doute parfaitement clair pour un lecteur chinois, pour nous autres (pour moi ) passablement obscur....



L'édition que j'avais en mains comptait quelque chose comme 2 800 pages. Vers la page 898, je le confesse, mon intérêt a commencé à chanceler. Les soeurs basculaient à qui mieux mieux dans la folie, la poétique " Immortelle oiseau" s'était écrasée sur le sol, et Jindong n'était toujours pas sevré (il était quand même passé au lait de chèvre, son obsession pour les seins se confirmant dangereusement ....). Vue à travers les yeux de ce lactophile compulsif, la description d'un grand banquet de mariage me donnait un peu la nausée...

Ce n'était, finalement, qu'une outrance, une enflure narrative après l'autre, je commençais à comprendre le principe. Sur ce plan, la description d'une séance de cinéma "occidental" chez les villageois ne m'a pas déçue.





Bon, j'ai mauvais goût, je le crains. Nobel ne serait pas content de moi. Mais j'avoue que j'ai lu la suite à brides on ne peut plus abattues.

Quant à savoir si j'ai aimé ce livre, au début oui mais ensuite non. Voilà tout ce que je peux en dire.





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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Shangguan Jintong naît après 8 filles, il a été un garçon très attendu par sa mère mais qui se révèle en grandissant faible et lâche contrairement à ses soeurs. Il a une particularité, il voue un amour obsessionnel pour le sein des femmes et ce, depuis qu’il est bébé ce qui d’ailleurs lui vaudra quelques mésaventures.

Je découvre donc sa vie et celle de sa famille dans une Chine paysanne et pauvre des années 1930 aux années 1990. Avec l’invasion japonaise, le maoïsme puis le néo-capitaliste, j’ai assisté à une leçon d’histoire assez intéressante ma foi.

Mais pour le reste quelle lecture laborieuse voire ennuyeuse car répétitive ! Je n’ai pas pris de plaisir à suivre la vie de Shangguan Jintong, il est tellement passif de sa vie. Mais surtout beaucoup trop de violence, d’injures, et de morts jalonnent ce roman. Par contre par moment, il devient un bel hymne à la femme, forte et courageuse.

Car oui, j’ai apprécié (surtout) le personnage de Shangguan Lushi, la mère de Shangguan Jintong qui fait face contre vents et marées pour élever et protéger ses enfants et ses petits-enfants. Les derniers chapitres sont consacrés à sa jeunesse et j’ai aimé en découvrir davantage sur les anciennes traditions chinoises comme par exemple les pieds bandés. Un enfer cette coutume !

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Pour une première incursion dans la littérature chinoise je n'ai pas été déçu.

Ce roman foisonnant est tout à la fois une fresque historique sur le XXéme siècle vue de l'intérieur par le petit peuple, une saga familiale, une fable à demi fantastique et une critique acerbe des différents régimes politiques qui ont guidé l'évolution de ce pays jusqu'en 1990, dont le dernier avatar, le capitalisme sauvage et débridé qui préside désormais aux destinées de la Chine , n'est pas le moins vilipendé par l'auteur. D'aucuns y ont vu aussi une ode à la Femme chinoise et à sa force de résilience. Pour ma part c'est la misogynie féroce et bien ancrée qui anime l'auteur que j'y ai surtout trouvé. Tous les personnages féminins, hormis celui de la mère (mais c'est bien connu, toutes des s….sauf ma mère) sont négatifs. Dans cette histoire, Les femmes sont cupides, stupides, écervelées, tyranniques envers les hommes, intéressées, vénales, corrompues, castratrices et dominatrices….

A un point tel que le narrateur et principal personnage du roman, un raté geignard et veule, suscite plutôt la pitié que le mépris et a emporté mon soutien, tant les nombreuses épreuves qu'il a dû endurer furent la conséquence de relations malheureuses avec des femmes. Heureusement pour lui, le seul ami qu'il arrivera à se faire sera son demi-frère de sang, un bâtard comme lui, qui fait l'objet de sa dernière rencontre à la toute fin du roman, et dont on sent bien qu'il sera dans le futur la seule personne qui lui permettra de survivre au décès proche de sa mère. Où comment deux hommes solitaires ne seront pas de trop pour se soutenir dans cette société matriarcale que décrit l'auteur…

Un très grand roman, subversif et foisonnant, furieusement misogyne, à conseiller à tous les amateurs de pavés !

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

1938, bourg de Dalan, dans le canton nord-est de Gaomi. La famille Shangguan assiste à l'arrivée du fils tant attendu : Shangguan Lushi, après avoir mis au monde huit filles, vient finalement de donner naissance au petit Jintong "Enfant d'Or", censé apporter descendance et prospérité à la famille.



Malheureusement, Jintong ne sera guère à la hauteur des attentes familiales : faible tant sur le plan physique que mental, complètement dépendants des femmes de la famille, il développe de surcroît une obsession maladive pour les seins. D'abord ceux de sa mère, qu'il tète exclusivement jusqu'à l'âge de neuf ans avant de se nourrir de lait de chèvre jusqu'à ses vingt ans, puis ceux des femmes en général. Celui qui devait devenir le chef de famille s'avère, comme d'autres Shangguan de sexe masculin avant lui, incapable de subvenir aux besoins de la famille. Car ne vous y trompez pas, dans la famille de Jintong se sont les femmes portent la culotte comme on dit, de sa mégère de grand-mère dotée d'une force de cheval à sa mère au caractère affirmée et à la volonté de fer sans oublier ses huit sœurs (qui ont toutes la particularité d'avoir de beaux seins et de belles fesses).



"Jeune Pandi, répliqua l'aveugle Xu, vous les Shangguan, vous savez vraiment vous débrouiller. A l'époque des diables japonais, vous avez profité du pouvoir du mari de votre sœur aînée, Sha Yueliang ; à l'époque du Guomindang, c'est le mari de votre deuxième sœur qui a dicté sa loi ; aujourd'hui, c'est toi et Lu Liren qui êtes les chefs. La famille Shangguan, c'est la hampe du drapeau qu'on ne peut jamais abattre, le bateau qui ne coule jamais. Et plus tard, si l'Amérique envahit la Chine, vous aurez aussi un gendre étranger..."



Heureusement qu'elles sont là pour faire bouillir la marmite et assurer la survie des Shangguan à travers les épreuves et les bouleversements de l'Histoire chinoise...



Mo Yan fait de nous des spectateurs privilégiés et nous entraîne sur les traces de cette famille. On assiste à l'invasion des Japonais, les "petits diables", en 1939, à la guerre civile entre communistes et "brigades pour le retour au foyer" (propriétaires fonciers et riches paysans). Puis c'est l'avènement de la République Populaire de Chine, s'ensuivent des événements comme la mise en place des fermes d'Etat, la famine, le Grand Bond en avant pour arriver enfin à l'époque du capitalisme à outrance et de la modernisation du pays.



En plus de suivre le destin de la famille Shangguan et des habitants du canton de Gaomi pendant plus d'un demi-siècle, on assiste impuissant à la transformation de Dalan, cette petite bourgade qui nous semble si familière : la demeure de la Vie Heureuse des Sima devient la Société Pharmaceutique Huachang SARL, sur les ruines de l'Eglise du pasteur Maroya se dresse désormais un bâtiment de six étages qui n'est autre que la mairie. Les commerces florissants poussent comme des champignons, en témoignent le magasin La Licorne - Le Monde du soutien-gorge ou encore le Centre Ornithologique Orient.



Et que dire de la truculence des nombreuses légendes abordées par MoYan (Han l'oiseau qui survit pendant quinze ans dans la forêt japonaise après sa déportation, l'étrange Marché de la neige ou les croyances qui entourent les soldats allemands lors de leur invasion du canton au début du siècle), sans parler du style qui m'a souvent fait penser au réalisme-magique sud-américain. J'apprécie de plus en plus la littérature chinoise (j'adore Yan Lianke), c'était mon premier Mo Yan et assurément pas le dernier ! Beaux seins, belles fesses est un livre hors-norme à tout point de vue et un chef-d'œuvre de la littérature mondiale.

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Comme on dit : un roman total. Un recueil de sciences humaines (histoire, sociologie, psychologie...), dans une trame qui court sur plusieurs générations.

Ce qui est frappant pour moi, c'est que l'histoire se déroule au 20e siècle, et l'impression est forte que cette Chine était semblable à une Chine médiévale, antique, de temps infiniment plus éloigné. La ruralité, la Chine "pauvre" remplie de mythes, de croyances, de souffrances... L'histoire se termine dans les années 1990. Et ressemble un peu plus à ce qu'on pourrait penser moderne. Du kang à la télévision couleur...

Sinon, le récit est parfois drôle, souvent fou, torturé, un peu trop répétitif, la part belle aux descriptions, en lien avec l'animalité aussi.

Bien sûr, les seins sont centraux, puisqu'il s'agit d'un garçon qui grandit obsédé par ce qui l'a nourri...

"Belles fesses" semble une imposture pour noyer un peu les seins ? Il n'en est quasi pas question dans le livre. Pareil : les enfants de la famille Shangguan, certes, oui, mais ça déforce la réalité du contenu du texte. Ou en tout cas sa spécificité.

J'ai eu peine à lire ce gros livre, même si sans conteste, il permet d'en apprendre sur cette culture.
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Bien plus que le difficile sevrage du jeune Jintong, c'est tout le XXe siecle chinois qui va défiler, l'invasion des japonais, les différentes phases du communisme, les camps de redressement pour 'droitistes'...un monde où les hommes sont souvent des petites fiottes alors que les fortes ce sont les femmes!



Les mots candides et d'une merveilleuse poésie du jeune Jintong m'ont régalé, des images fortes comme ces cinq muets et leurs cinq chiens noirs, la battaille 'de la merde et de l'urine' contre les Allemands sans genoux, le marché de la neige où aucun mot ne peut être prononcé, la démonstration de vol du commandant Sima Ku, mais le côté désopilant peut basculer quand s'écrase l'immortel oiseau, quand la famine oblige d'aller vendre ses enfants.



Malheureusement, le style et l'histoire s'appauvrissent et s'alourdissent dans la deuxième moitié, disparaissent les délicieux aphorismes, sans doute les textes écrits plus tard à Pékin.

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

J’avais beaucoup aimé « Grenouilles » de cet auteur. J’attendais donc avec plaisir ce nouveau roman.



J’avoue ne pas y avoir retrouvé le même plaisir. Peut être une certaine lassitude. Dans les deux cas, il y est question de la grande Histoire à travers l’histoire d’une famille ou plutôt dans ce cas du fils de cette famille.

Un fils très attendu puisque c’est le seul male d’une fratrie de neuf enfants.  Toutes ses sœurs ont d’ailleurs un prénom l’appelant ce frère. On se doute dès le départ que le père de cet enfant n’est pas forcément celui de l’administration mais cela ne jouera qu’un rôle marginal dans l’histoire enfin  avant que les dernières pages n’arrivent.





Ce fils qui devait faire la fierté de cette famille se révèle bien décevant. Obsédé par le sein de sa mère, il ne se nourrira que de lait pendant des années, il va développer un amour des seins qui va changer sa destiné dans tous les sens du terme.



On suit avec intérêt cette famille pendant un temps, puisque c’est pour le lecteur l’occasion d’assister à certains soubresauts de l’histoire Chinoise. On y voit l’impact des différentes vagues de l’invasion Japonaise et de leurs soutiens / ennemis. Où les héros d’hier ne sont pas ceux de demain. Où on voit la Chine évoluer entre traditions (les pieds des femmes), évolutions et révolutions.



On suit cette famille jusqu'à une période très récente, avec l’argent qui prend toute la place. Le fils fait fortune grâce à sa famille et son amour des seins. Mais il perd cette fortune et la raison pour la même raison.



La fin est très surprenante puisque l’on ne sait pas vraiment ce qu’il advient de ce fameux fils par contre on découvre l’enfance de sa mère. Enfance, qui n’est pas piquée des hannetons. Et qui va devenir très éclairante pour comprendre l’ensemble du roman et la place de la femme dans la Chine rurale.



Avec cette remontée dans le temps, j’ai eu l’impression d’assister à une sorte de raccommodage de ce roman. Je n’ai pas compris pourquoi cette dernière partie était placée à cet endroit. Cela fait un peu décousu. Il semble que Mo Yan est écrit ce roman sur plusieurs périodes.





En fait tout comme dans Grenouilles, les femmes sont les héroïnes de ce roman. Elles ont souvent un rôle ingrat mais elles portent sur leurs épaules beaucoup plus que les hommes. Il est clair que Mo Yan critique le système chinois mais cette critique est dirigée dans le passé et pour le présent ne touche absolument pas le système politique mais l’impact et le rôle de l’argent.



Je relirai volontiers cet auteur mais je laisserai passer un peu de temps pour mieux l'apprecier.



Comme d'habitude la première phrase:



"Ttanquillement étendu sur le kang, le pasteur Maroya vit qu'un rayon de lumière rouge éclairait la poitrine rose de la Vierge Marie et le visage joufflu de l'enfant Jesus aux fesses nues."
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

A travers le destin des membres de la famille Shanggguan, nous suivons l'évolution et les avatars d'une famille rurale chinoise au cours du XXe siècle. Une époque bien difficile car nous verrons ces paysans subir dans l'ordre l'occupation allemande, puis japonaise, la lutte pour le pouvoir entre les nationalistes et le communistes, la victoire communiste des maoïstes, l'implantation de la société communiste à travers le « mouvement des cent fleurs », le « grand bond en avant » et la révolution culturelle, avant l'instauration de la société libérale autoritaire que nous connaissons aujourd'hui. Le héros malgré lui du livre est le jeune Jintong, bébé jusqu'à l'âge adulte, obsédé par les seins des femmes, brave garçon, naïf et candide, pas méchant mais peu courageux. Il est entouré d'une myriade d'autres personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres dont Shangguan Lushi, sa mère, véritable « mère courage ».

Voilà un livre truculent, d'un réalisme délirant, sensuel à souhaits, violent comme l'époque dans laquelle il s'inscrit qui fait que l'on pourrait qualifier Mo Yan de « Rabelais chinois ».

Selon les goûts, ce livre peut paraître un peu épais. Dans ce cas une lecture fractionnée est possible.
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

UN CONTE CHINOIS MÊLÉ À L’HISTOIRE CONTEMPORAINE.

L’auteur, Mo Yan, élevé dans une famille paysanne pauvre du Shandong, construit une saga truculente et rocambolesque dans l’environnement qui a été le sien : occupation par l’armée japonaise, guerre civile entre communistes et nationalistes, le grand bond en avant et sa famine, la révolution culturelle et ses gardes rouges puis le néocapitalisme débridé. Ce témoignage personnel est cependant filtré à travers les yeux du narrateur : le seul garçon parmi huit sœurs, chéri de sa mère, personnage naïf et immature, sevré du sein à l’âge de 7 ans, puis élevé au lait de chèvre jusqu’à 16 ans d’où sa fixette sur les mamelles, puis sur les fesses féminines jusqu’à son dépucelage à 40 ans par une amie de sa mère en service commandé.

Cette naïveté permettra à l’auteur d’écrire une satyre à peine masquée de la vie en Chine profonde sans jamais juger directement le régime et ses aberrations. L’ironie est cependant toujours présente en toile de fond : l’épisode des intellectuels envoyés à la campagne en camp de rééducation qui font des essais d’hybridation inter-espèces en injectant du sperme de cheval à une lapine est proprement hilarant. Le pseudo de l’auteur Mo Yan signifie d’ailleurs « celui qui ne parle pas » alors que tout est dit en filigrane : le livre sera longtemps interdit en Chine. L’auteur s’est vu attribué le prix Nobel de littérature (mérité) en 2012.

Attention, le style est tout à fait particulier : hyper-réaliste, mais aussi très asiatique avec hypotyposes, emphase, métaphores, et hyperboles. Il faut s’y habituer mais je suis rentré dans le livre dès la 50ème page pour n’en sortir qu’à la 900ème, bien que la fin me soit apparue bâclée et décousue.

En conclusion : un réalisme déjanté dans une fresque historique passionnante.
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Saga familiale qui raconte, au travers des yeux d'un jeune homme faiblard obsédé par les seins, l'histoire du XXème siècle chinois et les grands bouleversements qui ont traversé le pays. On passe d'une société paysanne à une société de consommation en moins d'une génération, comme en témoigne le parcours de Jintong, le personnage principal. Je dirais, à mieux y penser qu'il y a deux personnages principaux, Jintong et Lushi, sa mère qui est peut-être le vrai protagoniste. Jontong est trop mou, fou et fils à maman pour être intéressant alors que Shangguan Lushi est une femme forte, une battante, résiliente et courageuse. On passe d'un registre à l'autre, de la farce à l'horreur en quelques secondes à peine. Le style est intéressant (quelques variations pour marquer le style de certains personnages comme Han l'Oiseau) et accessible. Je regrette une fin trop amère pour ce pauvre Jintong, mais vu son caractère pouvait-il en être autrement ? Le fait d'ouvrir et de refermer sur Lushi est très astucieux et intéressant, cela marque le contraste avec la société moderne. On passe des pieds bandés, de l'empire, du temps des colonies au capitalisme le plus débridé en un éclair !
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Lorsque Shangguan Lushi donne enfin naissance à un garçon, après avoir élevé sept filles, c’est une véritable délivrance pour toute la famille. Jintong, par sa veulerie et son indécrottable manie d’être accroché aux seins de sa mère, ne sera certes pas à la hauteur des attentes de la famille ; mais lui et ses sœurs traverseront ensemble cinquante ans d’Histoire de la Chine contemporaine, affrontant mille épreuves infligées à la famille.

Rocambolesque, parcourant toute la gamme du registre épique au burlesque, Beaux seins, belles fesses dresse le portrait au vitriol d’un pays en proie à toutes les formes de violences. Conjuguant au folklore de la Chine rurale quelques touches de réalisme magique qui lui ont souvent valu d’être comparé à Cent ans de solitude, ce roman-fleuve, malgré sa forme baroque et monumentale, reste toujours à hauteur d’homme et rend un hommage puissant à un peuple balloté par les cahots de l’Histoire.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

« Beaux seins, belles fesses », tout un programme, non ?



Qu’on ne s’y trompe pourtant pas, le roman fleuve de l’écrivain chinois Mo Yan n’est pas livre érotique ou tout autre ouvrage de ce genre (comme l’a cru fort innocemment mon compagnon en regardant mes mails par-dessus mon épaule ; ça lui apprendra, tiens…). Cette immense saga familiale débute en 1938 dans la bourgade de Dalan avec la naissance du petit Shangguan Jintong, une naissance qui se place d’emblée sous le signe du chaos et de la malchance, puisqu’elle a lieu au moment exact où les troupes japonaises envahissent son canton natal. Neuvième enfant d’une fratrie de huit filles, Jintong répond aux vœux ardents de sa mère et de son père – qui n’en profitera pas puisqu’il sera l’une des premières victimes à tomber sous les coups des « diables japonais » à leur entrée dans Dalan.



Hélas, le petit Jintong ne se révélera guère à la hauteur des attentes familiales : pleutre, geignard, dépourvu de volonté et d’intelligence, maladivement obsédé par le sein maternel qu’il tétera jusqu’à un âge avancé, il s’avère incapable de subvenir à ses besoins et, à plus forte raison, à ceux de la fratrie Shangguan dont il est devenu le chef de famille. Restent ses huit sœurs et son indomptable mère, neuf femmes au fort caractère et à la volonté bien trempée, à défaut de posséder beaucoup de jugeote. Car si, chez les Shangguan, les hommes sont des mauviettes, les femmes quant à elles ont de qui tenir ! Pourvues de beaux seins et de belles fesses, comme le dit si bien le titre du roman, c’est elles qui sont le cœur et l’âme de la famille Shangguan et lutteront pour lui permettre de surnager malgré les innombrables bouleversements que traversera la Chine de 1938 à nos jours : invasion japonaise, guerre mondiale, révolution culturelle, multiples réformes économique foireuses, etc.



A la première lecture de « Beaux seins, belles fesses » de Mo Yan, on ne s’étonne pas de l’accueil glacial qu’il a reçu en Chine à sa sortie en 1995. A travers les nombreux aléas de la vie du pauvre Jintong et surtout de celles de ses sœurs, le romancier chinois trace un portrait au vitriol de la Chine contemporaine. Avec humour noir, verve et un sens certain de l’absurde, il rentre allègrement dans le lard de l’Histoire officielle et nous embarque dans une aventure aux multiples rebondissements, où les larmes et le rire se côtoient régulièrement. Jamais condescendant ou méprisant, il rend aussi délicatement hommage à une certaine partie de la population chinoise, celle qui souffre et peine quels que soient les régimes qui la dominent, mais parvient toujours à survivre malgré les privations et les injustices dont elle est abreuvée. Si les malheurs du personnage principal, véritable mollusque, prêtent plus à rire qu’à pleurer, le personnage de sa mère nous touche bien davantage : petite femme au courage discret et à la détermination sans limites, prête à tous les sacrifices pour permettre à son innombrable couvée (qui ne tardera pas à s’enrichir d’une flopée de beaux-fils encombrants et de petits enfants…) de subsister.



Grinçant et cocasse à la fois, « Beaux seins, belles fesses » est un roman satirique d’une grande richesse. Malgré sa taille impressionnante et parfois quelques longueurs, il se lit très facilement et s’avère un excellent moyen de découvrir plaisamment l’Histoire de la Chine contemporaine.

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Dans la famille Shanguuan, il n'y a que des filles. Enfin nait Shanguuon Jintong, le fils tant attendu, pendant l'invasion japonaise. L'enfant grandit, obsédé par les seins de sa mère, dans une famille qui semble maudite. Des années 40 aux années 90, on voit la Chine rurale évoluer. C'est un roman intéressant, mais très long, avec des passages que je n'ai pas compris, une écriture un peu lourde parfois.
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Lire "Beaux seins, belles fesses" c'est faire montre de patience et de persévérance (894 pages) mais c'est surtout vivre une aventure épique, quasi picaresque qui traverse le 20ème siècle chinois. Quel roman !



Comme souvent avec Mo Yan on voit la grande histoire (invasion japonaise, la révolution, le communisme, le capitalisme ...) à travers la toute petite, celle de ceux qui vivent modestement dans un village où les traditions paysannes sont bien marquées. Ici la famille Shangguan.



Shangguan Lushi est le désespoir de sa belle-mère car elle ne met au monde que des filles. Ce n'est qu'à son huitième accouchement que viendra enfin le soulagement en la personne de Jintong.



Jintong voue une adoration pour le sein maternel et cette adoration deviendra une dévotion puis une obsession. Les seins seront le fanal qui éclairera toute sa vie. C'est le fil conducteur du récit.



Ainsi, peu à peu, le roman, entremêlant les personnages issus des diverses familles du village, se déploie sous un angle plus léger, plus érotique mais surtout avec beaucoup d'humour dû à des situations cocasses qui frôlent l'absurde.



Dans un style très abordable (merci aux traducteurs) Mo Yan nous brosse un tableau sans concession de la Chine rurale au vingtième siècle et nous fait prendre conscience de la rapidité des changements qui ont secoué ce monde qui paraissait immobile pour en faire aujourd'hui la puissance mondiale que l'on sait.
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Ce roman est une vraie fresque pleine de ces couleurs qu'on ne trouve que chez l'auteur de Cent ans de solitude. Mais à voir le plan du texte et le style de l'auteur, il se rapproche autrement du Tambour de Günter Grass et des Enfants de minuit de Salman Rushdie. À vrai dire, comme dans ces deux derniers, le roman commence avant même la naissance du héros principal, annonçant déjà sa vie mouvementée, même si une grande partie est ici différée avec encore plus de surprises de page en page. Comme avec Grass, le sens du détail et de l'humour est aussi inégalable, mais ce que j'ai le plus aimé chez Mo Yan, ce sont les figures de style et surtout les comparaisons omniprésentes qui se servent souvent d'animaux comme comparants parfois avec une exactitude étonnante.

En plus de certaines facettes de la société chinoise qu'on découvre, notamment la vie paysanne à différentes époques, c'est une occasion de plonger dans l'histoire récente de la Chine qu'on revit autrement avec la grande famille Shangguan mais aussi le reste des innombrables personnages plus amusants les uns que les autres, chacun avec sa particularité. Entre guerre et amour, rire et tristesse, l'ennui n'a pas de place, sachant qu'il ne nous est pas toujours donné de lire un millier de pages sans la moindre envie de lâcher le livre ou l'appareil numérique (comme dans mon cas).

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Beaux seins, belles fesses : Les enfants de..

Shangguan Jintong est le personnage principal de ce roman. Il est le dernier né des 9 enfants de Shangguan Lushi. Avec sa soeur jumelle,aveugle, Yunu, ils sont les bâtards nés d'un amour incestueux avec un pasteur suédois.

J'ai trouvé cette histoire extraordinaire : une gigantesque famille et leurs déboires de toutes sortes... Il y a un coté un peu fantastique au roman, un peu surréaliste qui n'enlève le coté tragique du roman.

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